Auditeurs soutenant l’émission

Auditeurs scandalisés par l’émission


Auditeurs soutenant l’émission

Cher Alain Finkielkraut
Vos émissions sont un moment d’intelligence partagée, de contradictions fructueuses, de culture vivante. L’émission consacrée à Annie Ernaux a rendu justice à son talent d’auteure et en revanche a manifesté une grande réserve sur ses engagements. Je viens de lire la réponse de Marc Weitzmann à la tribune de Schneidermann dans Libé. Je l’approuve intégralement. Il y a dans cette posture de transfuge de classe, defenseure de son sexe et de sa race, une essentialisation de l’être humain, une fixité obsessionnelle. Je ne suis pas sûre que les trivialités revendiquées de ses récits auto centrés, pour révélatrices qu’elles soient, fassent un grand auteur. Je vous rejoins aussi sur la notion de gratitude, plus nourrissante que le ressentiment. La honte est certes un sentiment puissant. Encore faut-il ne pas s’y noyer et, s’il n’y a pas eu maltraitance, garder pour ceux qui nous ont élevé la reconnaissance.
A bientôt à l’antenne.

Merci pour cette nouvelle excellente émission. Enfin la part des choses sur l’icône Ernaux. Ou comment un vrai talent se trouve discrédité par des prises de positions bornées venues des traumatismes familiaux qu’on ne sait pas assumer.

Juste un petit message de soutien suite à l’article de Libération intitulé  » France Culture est-elle devenue folle ? »
Daniel Schneiderman s’insurge des propos tenus lors de votre émission du 26/11 consacrée à Annie Ernaux.
Or, il se trouve que j’ai écouté cette émission et vivement apprécié les propos tenus par les intervenants toujours nuancés et argumentés.
Le titre de l’article de Libération est outrancier, infondé et ridicule.
Mais il révèle qu’Annie Ernaux est aujourd’hui devenue intouchable. C’est triste et lamentable.
Heureusement qu’une émission telle que la vôtre existe dans laquelle peuvent s’exprimer des pensées divergentes.

Cher ami,
Je me permets de m’adresser à vous ainsi car, si vous ne me connaissez pas, moi je vous suis fidèlement depuis la nuit des temps et votre présence radiophonique est un moment d’amitié et de bonheur.
Je voudrais ici vous remercier pour l’énorme travail de « culturation » que vous réalisez sur les ondes avec votre équipe. Cette émission sur Annie Ernaux est particulièrement représentative de ce que je cherche et aime avec vous : l’intelligence et l’ouverture. Vous et vos invités engagez une véritable conversation où les idées s’affrontent et les personnes prennent le recul nécessaire à la connaissance. Vous arrivez à rendre hommage à une écrivaine dont vous contestez aussi certaines de ses prises de positions. Je partage complètement ce sentiment. Et si j’ai pris la plume aujourd’hui, c’est aussi parce que je pense que beaucoup d’auditeurs risquent de vous reprocher exactement ce que j’apprécie. Donc j’espère ardemment que vous continuerez à nous apporter ces richesses.
J’aimerais pour conclure cette missive citer cette phrase de madame de Staël reprise par Anne Pigonnet dans un très bel article sur Richard Hoggart (Questions de communication [En ligne], 35 | 2019) :
“Nul homme, quelque supérieur qu’il soit, ne peut deviner ce qui se développe naturellement dans l’esprit de celui qui vit sur un autre sol, et respire un autre air : on se trouvera donc bien en tout pays d’accueillir les pensées étrangères ; car, dans ce genre, l’hospitalité fait la fortune de celui qui reçoit ».
PS Merci aussi de nous avoir remémoré l’extraordinaire Richard Hoggart, si délaissé en France.

J’ai écouté attentivement l’émission Réplique consacrée à l’œuvre d’Annie Ernaux. Puis j’ai lu la critique du journal Libération au sujet de cette émission ainsi qu’à celle de Marc Weitzmann. Dans les deux cas, cette critique révèle je crois d’une mauvaise foi, voire d’une malhonnêteté face aux véritables contenus de ces émissions. Car loin de nier la valeur des textes d’Annie Ernaux (Pierre Assouline a très concrètement reconnu qu’elle était un grand écrivain par le fait essentiel que son écriture était reconnaissable entre toutes autres), les intervenants ont simplement indiqué en quoi, face à certains de ces textes, nous pouvions prendre des distances, en quoi leur universalité pouvait être « discutée « .
Face à tout écrivain, surtout lorsque son œuvre est ainsi célébrée par un Prix international, il est utile littérairement et humainement de savoir prendre des distances. Ne pas être dans la louange absolue est une manière de mieux respecter cet écrivain, de mieux l’honorer  » en fin de compte et pour ce qu’il tient à partager avec nous, ses lecteurs ».
La malhonnêteté, celle de Libération entre autres, est de voir dans ce juste regard critique une condamnation de l’œuvre critiquée. Est par ailleurs regrettable qu’ainsi les lecteurs de Libération qui n’ont pas eu le temps d’écouter Répliques (ou Signes des Temps), soient entraînés une nouvelle fois à caricaturer l’esprit de Monsieur Finkielkraut. Ne pas lire ce message comme un accord inconditionnel avec Monsieur Finkielkraut mais comme une volonté que la bonne foi et l’honnêteté (qui commence par une écoute attentive de l’autre) président aux débats de qualité.


Auditeurs scandalisés par l’émission

Monsieur, j’écoute avec respect vos émissions du samedi.
Cependant, ce jour, l’attitude de l’émission a dépassé les bornes de votre bonne intelligence et capacité d’expression du point de vue contradictoire.
Juste l’exposé d’un parti pris, d’un lynchage en règle, entre amis, ce n’est pas terrible pour un homme de votre stature !
Bizarrement, pour in fine, à ce que j’ai compris, pour la seule « bonne » raison d’un point de vue politique différent du votre.
C’est désagréable d’entendre des propos qui creusent des tranchées entre les hommes.
Vous y avez participé ce jour. Aie !
Le vivre ensemble, la pluralité des points de vue appellent d’autres registres et d’autres formes de débat.

J’ai vraiment été choquée des propos tenus dans l’émission d’Alain Finkielkraut sur Annie Ernaux. Je ne partage pas les opinions de ce monsieur mais je pars du principe que l’expression est plurielle et ne doit pas être verrouillée au nom d’une soi-disant objectivité. Par contre, traiter un sujet de cette manière relève tout bonnement de la malhonnêteté intellectuelle. Je ne vais pas reprendre l’émission point par point, ce n’est pas mon métier et d’autres l’ont déjà fait beaucoup mieux que je ne pourrais le faire. Juste après avoir écouté « Répliques », j’ai réécouté l’émission « les matins » du 18 novembre où Annie Ernaux s’exprime sur Proust, propos critiqués par alain Finkielkraut et son invité. À cette écoute, il est évident que la critique utilise les procédés les plus grossiers du parti-pris dans son sens le plus négatif. Ces raccourcis et autres procédés partisans qui sont le fonds de commerce des réseaux sociaux ou de médias nauséabonds sont-ils acceptables sur France Culture ?

Avec une grande élégance France Culture a fait le choix de se livrer à une entreprise de démolition contre Annie Ernaux et son prix Nobel de littérature. Cela quelques jours avant que son prix lui soit remis. Cela sous la direction de Mr Finkielkraut. C’est pitoyable, une radio de service public n’en sort pas grandie.

Quelle honte dans cette émission de débiner une femme remarquable Annie Ernaux, quel mépris de classe aussi. Insupportable. Très déçue que France Culture laisse passer de tels propos indignes…

Le titre de l’émission ne reflète pas son contenu.
Le 26 novembre, votre émission s’est transformée en une série d’attaques acharnées sur les engagements et les textes d’Annie Ernaux.
Cela invite à cesser d’écouter une émission financée par de l’argent public.
D’autant plus que l’animateur de l’émission répète ces mêmes critiques lors d’une émission « culturelle’ du Figaro magazine. Quelle dérive !
Comme d’autres lecteurs et lectrices, je continuerai à lire aussi bien Proust qu’Annie Ernaux.