Victor Castanet, journaliste d’investigation, Prix Albert-Londres 2022, auteur de « Les fossoyeurs » (J’ai lu), était l’invité du Grand entretien ce 25 janvier.  » « Le regard de la société a changé » sur le système des Ehpad ». Des auditeurs ont réagi :

Bonjour et bravo pour votre livre et votre mise en alerte. Mais excusez-moi, je suis assez pessimiste sur l’évolution favorable de la gestion des maisons de retraite.
De la maltraitance (parfois involontaire car parfois par manque cruel de temps de la part des « soignants ») … la maltraitance, donc va certainement se poursuivre. D’autant plus que les résidents sont souvent dans l’incapacité de se plaindre et que nous (ma maman a résidé en EHPAD), nous n’osons pas nous plaindre par peur de représailles sur nos proches.
Merci encore et merci à France Inter pour ses excellentes émissions.

Ces révélations, enquêtes et constats sont effarants : Quelle société dite civilisée digne de ce nom ose traiter ses anciens d’une manière aussi odieuse entre indifférence, mépris et abandon total ? Dans les sociétés primitives et encore traditionnelles, les anciens sont la plus grande richesse et accompagnés avec respect et dignité jusqu’à leur dernier souffle. Qui sont les barbares ? Plutôt mourir que vieillir et vivre tout çà

Un grand Merci à cet auteur pour son livre les Fossoyeurs qui révèle les disfonctionnements au sein des maisons de retraite. Le manque de personnel et de formation est la clé d’un des problèmes entraînant de la maltraitance. Surtout pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Le recours au médicaments calmants est devenu parfois leurs solutions. Ce fut un combat auprès de la direction de cet établissement public. J’ai dû faire plusieurs signalements auprès de la défenseure des droits et ARS. Merci à vous.

Merci d’avoir invité Victor Castanet et de revenir sur ce scandale des maisons de retraites.
Il faut régulièrement revenir sur les scandales et soutenir les journalistes d’investigation et les lanceurs d’alerte. Malheureusement le gouvernement n’a rien fait pour mieux payer les infirmières et aides-soignantes…Idem pour que les vieilles personnes restent à domicile…

Une enquête similaire serait également bienvenue sur les entreprises d’aide à la personne à domicile. J’ai eu la chance d’avoir une association locale qui faisait de son mieux, et des auxiliaires de vie très dévoués et consciencieux pour mon père dans le Nord. Et je suivais tout personnellement de très près. Mais mes constats ailleurs sont atterrants :

– les salaires (quand les auxiliaires sont salariés) sont ridicules eu égard à la difficulté du travail. Il faut les augmenter et des aides de l’état (très surveillées !)
– nombre des grosses entreprises (souvent créées ces dernières années) d’aide à la personne, ne salarient pas leurs auxiliaires (qui n’ont souvent pas le diplôme, aucune vérification n’est faite) et les obligent à s’installer en auto-employeur ==> aucune charge sociale à payer pour la direction, l’argent va donc totalement dans les caisses de l’entreprise et pas pour les auxiliaires qui font l’essentiel du travail/ baisse de conscience professionnelle des « employés » (j’ai connaissance d’un cas dans la résidence où se trouvait mon père où une fois sur deux, pour une personne totalement dépendante, « l’auxiliaire » ne se présentait pas.
– on parle de professionnalisation du secteur, mais je constate que les diplômes et qualifications sont de moins en moins vérifiés.

On donne souvent des missions d’auxiliaires de vie à des personnes qui viennent faire du ménage. Ces personnes peuvent être parfaitement dévouées mais n’ont pas les qualifications ce qui mène souvent à des catastrophes.

Peut-être que l’une des « solutions », serait que chacun se rende compte que « les vieux » c’est ou ce sera chacun d’entre nous ! Les politiques mettraient peut-être un peu plus d’enthousiasme à faire avancer ces dossiers s’ils se sentaient « concernés ».  À force de cacher le vieillissement, nous en arrivons à cet état de fait. 

Puis-je vous suggérer d’éviter cette désobligeante appellation que vous avez utilisée en ouverture de l’émission : « nos vieux » ? Je ne fais pas encore partie de cette catégorie de population – je ne prêche donc pas pour ma paroisse – mais je pense qu’il faut faire attention à la façon de nous exprimer. Dire « nos vieux », c’est comme dire « nos pauvres », avec un côté paternaliste en même temps qu’une certaine mise à distance. Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire, c’est aussi une question de positionnement. Il faut y prendre garde !

Rien ne changera tant que nous n’aurons pas une mobilisation collective organisée par la puissance publique autour de cet enjeu fondamental dans une société humaniste : prendre soin requiert temps et moyens humains. Quand d’autres vantent les d’impôts et le retrait de l’Etat.