Nous, journalistes, serions-nous tous formés dans le même moule ? Serions-nous tous issus des mêmes milieux ? Certains auditeurs le pensent et l’écrivent au médiateur. Réponse et explications avec Jean-François Maison, secrétaire général aux rédactions de Radio France, en charge des ressources humaines des journalistes…

 

« Vous faites la part belle au libéralisme, au mondialisme en oubliant de défendre le monde ouvrier, nous écrit Jean. Mais finalement, vous êtes tous issus des mêmes écoles et des mêmes moules ». Tous les journalistes à Radio France sont-ils des clones ?
Comment les journalistes sont-ils recrutés à Radio France ? 

Le recrutement s’effectue parmi une sélection de 80 journalistes qui, durant quelques années, ont peaufiné leur formation à travers différents contrats de remplacement au sein des rédactions de Radio France. Et ce après avoir réussi un concours pour accéder à cette espèce de centre de formation interne. Ils ont tous suivi un parcours classique (stages, piges…), mais viennent d’univers fondamentalement différents : 80% d’entre eux sont issus d’écoles de journalisme, indispensables pour acquérir les fondamentaux et les techniques de la profession.

Depuis plusieurs années, Radio France a fortement développé l’alternance pour les étudiants en journalisme.

Ceci est mis en place depuis 2006. Cela permet à une population d’étudiants qui n’a pas eu un accès « naturel » aux écoles, d’y parvenir. Varier les profils évite les journalistes clonés. Chaque année, Radio France recrute 12 alternants  d’écoles de journalisme, boursiers, ou issus de quartiers défavorisés, ou étant en situation de handicap.

Aujourd’hui, 23 étudiants issus de cette alternance ont un CDI.

Il y avait un autre élément dans la remarque de Jean, auquel il faut également répondre, c’est quand il dit : « Vous faites la part belle au libéralisme, au mondialisme en oubliant de défendre le monde ouvrier ».

Les journalistes de Radio France  ne sont pas recrutés sur des critères politiques ?

Ils sont recrutés sur des critères professionnels. Le concours qui est passé pour faire partie des 80 sélectionnés ne fait référence qu’à des critères professionnels : écriture, voix, curiosité, culture générale…

Les candidats sont toujours nombreux à souhaiter intégrer une rédaction de Radio France. Et quand on participe aux entretiens de sélection, on constate que l’aspect « service public » attire beaucoup de jeunes journalistes. Pourquoi ?

Le service public représente une indépendance par rapport au monde politique et économique. Radio France a véritablement cette marque là et elle attire de jeunes journalistes.

À ce propos, il faut répondre à Hugues qui écrit : « Vous êtes des fonctionnaires payés par l’État. Comment pouvez-vous parler d’indépendance de vos informations ? ».

Parce que nous ne sommes pas ni une radio d’Etat ni des fonctionnaires. Radio France est une société anonyme de droit privé. Nous sommes complètement indépendants du gouvernement.

Sinon, nous n’aurions jamais sorti une affaire comme celle de François Bayrou avec les conséquences que nous connaissons.