Une nouveauté dans Le Temps du débat du jeudi. Une fois par mois, nous avons désormais rendez-vous avec la médiatrice des antennes de Radio France, Emmanuelle Daviet.
Pour répondre aux questions des auditeurs, Sandrine Treiner est au micro de la médiatrice

Emmanuelle Daviet : On commence avec un sujet qui revient régulièrement dans les courriels des auditeurs. Je vous lis un message qui résume bien la teneur de ce que je reçois : « Je suis désolée, nous dit une auditrice que « la 2nd partie de la grande table » ait été supprimée. J’y trouvais une « mine » de réflexions grâce à vous et à vos invités, tous plus intéressants les uns que les autres, sur des problématiques actuelles dans des domaines très divers. C’était pour moi, d’une très grande richesse et je suis vraiment déçue de la voir disparaître« 

Sandrine Treiner, que répondre à vos auditeurs qui disent regretter la seconde partie de « La Grande table » avec les échanges sur les sciences sociales, la politique, la sociologie ou la philosophie ?

Sandrine Treiner : Oui, c’est le moment terrible pour une directrice d’antenne : la première confrontation avec les premiers retours sur la nouvelle grille de rentrée. Alors écoutez, peut-être il faut le dire à nos auditrices et à nos auditeurs que la deuxième partie de « La Grande table », comme c’est mentionné dans ce courriel, n’est pas supprimée. Olivia Gesbert est toujours à l’antenne de midi à 13h30, avec une deuxième partie effectivement, qu’elle a souhaité ardemment repensée et repensée sans éliminer pour autant les matières dont vous parlez, les sciences sociales, les sciences humaines ou la politique, puisqu’il s’agit de créer ce qui ne s’est pas fait, je crois, sur une antenne de service public depuis extrêmement longtemps, une grande séquence dédiée chaque jour au livre et le livre : c’est tout. Le livre c’est la BD, le manga, c’est le roman français, étranger, mais c’est les sciences humaines et les sciences sociales. C’est le lieu privilégié, je pense, des imaginaires, mais aussi du débat, de la réflexion, de la connaissance. Et je pense bien que si cette auditrice, cet auditeur, nous laisse un peu de temps, il va retrouver régulièrement les problématiques qui l’intéressait dans l’émission. Et je pense pour ma part que cette ouverture, ce renouvellement est une forme d’extension du domaine de la lutte de notre engagement aux côtés des textes, de tous les textes et que c’est vraiment ça que l’on essaye de faire et que l’on fera avec nos auditeurs. Du reste, il y a, je crois qu’on va en parler, une dimension d’interactivité, de participation des auditeurs qui fait partie des grands changements de cette année.

Emmanuelle Daviet : Précisément la seconde partie d’émission s’ouvre à un club de lecture participatif où des écrivains et des lecteurs partagent leurs plaisirs de lecture et d’écriture. Cette séquence s’intitule Bienvenue au (Book) Club et ce nom a suscité un nombre très important de courriels d’auditeurs qui ne comprennent pas ce choix de l’anglais : un auditeur écrit : « ce nom anglais : book club m’écorche les oreilles chaque jour depuis la rentrée… Ne pouviez vous pas trouver une expression comme « discussion littéraire » ?« 

Sandrine Treiner : Eh bien, chère Emmanuelle, oui et non aurais-je envie de répondre. Non, dans la mesure ou ça n’est pas ça, justement. Ce n’est pas une émission sur la littérature, ce n’est pas une discussion littéraire, c’est quelque chose de beaucoup plus large et de beaucoup plus ouvert que ça. Alors, on le savait avec Olivia Gesbert, on était tout à fait au courant des réactions que cela susciterait. Il se trouve, figurez vous que dans ce pays, il y a une vitalité extrêmement forte des, ce que l’on appelle, de ce qu’ils appellent eux mêmes, les book clubs, c’est à dire de gens qui, de manière informelle, se rassemblent pour partager leurs lectures, leurs goûts, leurs émotions. Et on a voulu en fait indiquer notre envie d’être ce lieu où peuvent se retrouver tous les gens qui aiment lire et qui aiment discuter de leurs lectures. Donc, au fond, ça porte le nom que ça porte. Alors effectivement, il est anglicisé. Mais comme d’autres mots dans notre vocabulaire.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec l’émission « Avec philosophie » un auditeur écrit : « N’oubliez pas de faire des séries consacrées à l’exploration détaillée d’une œuvre ou d’un concept d’un auteur. Le contrat chez Rousseau, ou la méthode chez Descartes m’ont laissés un souvenir très puissant. Est-ce dans le cahier des charges de la nouvelle émission souhaite savoir votre auditeur …?

Sandrine Treiner : Oui, c’est tout à fait dans le cahier des charges de cette nouvelle émission. Qui a un peu évolué et qui a été repensée par la nouvelle productrice Géraldine Muhlmann, accompagnée d’Aïda N’Diaye qui est sa programmatrice, et de toute l’équipe formidable d’Adèle Van Reeth qui est restée avec elle. Ecoutez, l’idée, c’est d’être plus dans le débat, l’échange philosophique que dans l’interview pure, de poser des questions, d’être beaucoup du côté des questions que nous posent l’actualité, le monde ou notre condition humaine. Et puis de régulièrement, une fois par mois, consacrer du temps à un grand auteur du patrimoine philosophique. Et donc ça va arriver.

Emmanuel Laurentin : Il y a une nouveauté de votre côté, du côté du site de la médiatrice qui s’appelle l’Expresso ?

Emmanuelle Daviet : Absolument. C’est la nouveauté du service de la médiation de Radio France. Ce service, vous le savez, reçoit en moyenne 3500 messages par semaine et l’Expresso en présente une sélection. C’est donc un concentré des grandes thématiques abordées par les auditeurs de Radio France. C’est une publication à laquelle les auditeurs peuvent s’abonner ou retrouver sur le site de la médiatrice. Et ceux qui sont déjà inscrits à la lettre de la médiatrice la recevront automatiquement tous les vendredis à 8 h du matin.