La science sur Franceinfo à l’occasion de votre journée spéciale du 18 février prochain en direct de la Cité de l’espace de Toulouse. Pour en parler au micro d’Emmanuelle Daviet, Matthieu Mondoloni, directeur adjoint de la rédaction Franceinfo et Olivier Emond chef du service sciences, santé, environnement et technologie. La place de la science sur Franceinfo, et le travail des journalistes avec les chercheurs pour favoriser l’accès à la culture scientifique du grand public.
Emmanuelle Daviet : A l’occasion de l’arrivée du robot Persévérance sur Mars le 18 février prochain, vous produisez un podcast « Mars, la nouvelle Odyssée ». Ce podcast enrichit les contenus scientifiques proposés aux auditeurs. Jeudi prochain lorsque le robot va se poser sur Mars, de quelle manière la rédaction se mobilise pour suivre cette avancée dans l’exploration spatiale ?
Matthieu Mondoloni : Nous allons tout bonnement partir en édition spéciale, édition spatiale même Emmanuelle avec un 21 heures minuit délocalisée de Franceinfo à la Cité de l’Espace à Toulouse, avec Julien Lenglet et Olivier Emond, où nous allons suivre l’arrivée de cette sonde Persévérance et nous allons marquer tout au long de la journée, également par plusieurs rendez vous, cette journée spéciale, on aura notamment le matin 7h40 Jean-François Clervoy, l’astronaute français qui était dans l’espace, qui viendra témoigner, et Olivier Emond et Julien Lenglet apparaîtront eux aussi tout au long de la journée sur cette antenne pour nous parler de ce moment historique.
Emmanuelle Daviet : Vous avez amorcé avec le podcast Olivier Emond ?
Olivier Emond : Oui, l’idée sur ce type de moment historique, comme le disait Matthieu, à l’instant, poser un engin et une sorte d’automobile sur Mars : ça n’arrive pas tous les jours. La dernière fois, c’est 2012 avec Curiosity. L’idée, c’est de pouvoir raconter des choses. Et le podcast, c’est vraiment la bonne formule. On a plus de temps, on peut aller voir des interlocuteurs qu’on n’aurait pas forcément directement au quotidien. Donc là, on propose sept épisodes pour retracer d’une certaine manière l’histoire de la conquête martienne jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à l’arrivée de Persévérance. Et même, on réfléchit à l’après puisqu’on réfléchit aussi à de possibles voyages d’hommes vers Mars, dans les 10, 15, 20, 30 ou 40 prochaines années.
Emmanuelle Daviet : Plus généralement, quelle est la place de la science sur Franceinfo ?
Matthieu Mondoloni : C’est une place de plus en plus importante, notamment depuis la rentrée, pour nous à Franceinfo, puisque nous avons créé un service dédié que nous avons baptisé Sciences, santé, environnement et technologies. Alors, ça paraît assez vaste, dit comme ça, mais nous avons des journalistes spécialistes dans différents domaines. La santé, évidemment, avec la pandémie. L’épidémie actuelle, c’est quelque chose d’essentiel. Mais ces sujets, notamment l’espace, sont aussi des sujets qui nous tiennent à cœur et que l’on traite assez régulièrement sur l’antenne de Franceinfo.
Emmanuelle Daviet : Olivier Emond. Il est rare que les journalistes aient une formation ou une culture scientifique. C’est un constat partagé au sein du grand public, mais aussi des rédactions. À Franceinfo, quels sont les leviers mis en place pour pallier ce qui peut apparaître comme une carence à l’heure actuelle ? Est ce qu’il y a des passerelles établies entre l’univers des journalistes et celui des chercheurs ? Comment travaillez-vous ensemble les uns les autres pour comprendre les impératifs, les exigences de nos métiers respectifs ?
Olivier Emond : Je ne crois pas qu’il y ait de spécificité pour les journalistes scientifiques. Des juristes économiques n’ont pas plus de formation en économie, forcément, les journalistes sportifs n’ont pas tous fait du sport à haut niveau, sortent de l’Insep. Donc je pense que le principe, c’est l’intérêt de mettre en place des services et donc de dédier le temps de certains journalistes à une matière, c’est de pouvoir se spécialiser et se spécialiser. Ça veut dire embrasser tout un champ de l’actualité, savoir à peu près comment ça fonctionne. Par exemple, quand on est journaliste spécialiste santé, savoir ce que c’est l’ARS, savoir ce que c’est l’HAS. Comment on fait une étude sur un médicament ? Comment c’est surveillé, etc. C’est la même chose pour l’espace. Comment les gens travaillent ? C’est un vrai travail de spécialisation, c’est à dire prendre du temps. Et c’est vrai qu’on vit une année particulière sur ce plan-là, puisque c’est quasiment la première fois qu’on fait de la science en direct. Donc, il faut en gros toujours rappeler que la science est une vérité à un instant T, qu’elle peut changer. C’est même ça, l’intérêt, c’est que d’autres chercheurs s’emparent d’une vérité et disent nous, on a trouvé d’autres choses, qu’il y a une méthode scientifique et qu’il faut surtout être aussi transparent. En fait, l’intérêt, c’est d’avoir plus de temps dans un domaine pour pouvoir se spécialiser, pour pouvoir apprendre des choses et être en relation avec ces chercheurs, échanger avec eux et multiplier les sources. Mais c’est le principe de base un peu de tout journaliste.
« A l’occasion de l’arrivée du robot Perseverance sur Mars, franceinfo s’associe à la Cité de l’espace à Toulouse et lance le podcast « Mars, la nouvelle odyssée ». Une série de 7 épisodes pour comprendre et analyser les objectifs et les recherches du robot mais aussi pour s’interroger sur cette lointaine voisine : que sait-on réellement de Mars ? Est-elle habitable ? Pourra-t-on y voyager un jour ?… Un contenu explicatif et original à retrouver dès maintenant en podcast.«