Au micro de la médiatrice Emmanuelle Daviet, Jean-Marc Four directeur de la rédaction internationale de Radio France
Comment avez-vous traité cette actualité ?
On commence par la remarque d’Alexandre : « Je suis étonné que les manifestations de Hong Kong soient si peu couvertes par vos radios. Est-ce en raison de l’été et de choix éditoriaux plus estivaux ? » Comment avez-vous traité cette actualité ?
Jean-Marc Four : Quand on est passionné par un sujet on a toujours tendance à penser que votre média préféré n’en fait pas assez. Pendant l’été les effectifs sont moins importants donc on ne couvre peut-être pas avec les moyens voulus tous les événements. Un autre facteur, Hong Kong s’est loin, les missions sont longues et coûteuses. Mais j’estime tout de même qu’on a fait le boulot : un grand reporter de Radio France Valérie Crova a passé 8 jours à Hong Kong à la mi-août, notre correspondante à Pékin, Dominique André s’y est rendue également, nous avons aussi une autre correspondante basée à Hong Kong.
La violence privilégiée dans le traitement de cette actualité ?
On poursuit avec la réflexion de Hugo: « Il me semble que vous avez choisi de traiter les manifestations à Hong Kong sous le filtre de la violence des masses sans donner de contexte et en réduisant à peau de chagrin le contradictoire ». La perception de cet auditeur vous parait-elle fondée ?
Jean-Marc Four : c’est en partie vrai, car les journalistes s’intéressent toujours au fait le plus récent. dans ces manifestations qui durent depuis plus de trois mois, le fait le plus nouveau est qu’il y a un engrenage de violence des deux côtés, du côté des manifestants comme de la police. Le risque journalistique c’est de faire en quelque sorte le jeu de Pékin qui veut pousser à la radicalisation pour ensuite légitimer la répression. On a certes parlé de la violence, mais en contextualisant avec des papiers d’analyse.
Les manifestants « des défenseurs de la démocratie » ?
On termine avec la remarque d’Olivier, partagée par d’autres auditeurs: « vous nommez les manifestants « des défenseurs de la démocratie » or beaucoup des manifestants sont issues de familles ayant fait fortune en exploitant des travailleurs pauvres de Hong Kong, quand ces mêmes familles étaient au service des britanniques colonisateurs . » Que répondez-vous à ces points de vue ?
Jean-Marc Four : ce que dit Olivier est exact, il y a effectivement à Hong Kong des familles très aisées, mais il y a 7,5 millions d’habitants à Hong Kong dont 2 millions de manifestants dans les rues, partant de là ce ne sont pas que les personnes aisées qui sont dans la rue. Sans se tromper on peut dire que c’est le peuple de Hong Kong qui est dans la rue.
Les auditeurs se sont exprimés sur le traitement des manifestations de Hong Kong ; voici une sélection de leurs messages…