Deux sujets au programme du rendez-vous mensuel du Médiateur : un conflit et un mariage.
Le conflit à la SNCF : pour certains auditeurs, l’émission « Le téléphone sonne » aurait fait preuve de parti pris.
Le mariage, c’est évidemment celui de Meghan et du prince Harry. Selon certains auditeurs, France Inter en aurait trop parlé.
Les coulisses du Téléphone sonne avec Fabienne Sintès
Elle dirige tous les soirs du lundi au jeudi le 18/20 et le fameux Téléphone sonne. Selon les sujets abordés, l’émission me vaut plus ou moins de réactions. Celle consacrée à la réforme de la SNCF a suscité un nombre important de messages. Des auditeurs, comme Julien, estiment que « tout dans cette émission était à charge contre la réforme de la SNCF : les deux invités et les auditeurs intervenants, sauf le dernier ». Et pour Aurore : « Seules des positions anti-réforme ou syndicales ont été exprimées, sans aucune contradiction ».
Le principe du « Téléphone Sonne » : ce sont les auditeurs qui appellent, qui passent à l’antenne. Ce jour-là, les appels étaient plutôt anti-réforme. Il faut se remettre dans le contexte. L’émission a été diffusée le 7 mai veille du 8 mai, il y a beaucoup moins de gens qui appellent durant ce type de week-end. Il y a eu ce jour-là 176 appels. En moyenne sur d’autres émissions, il y a 2 fois plus d’appels. La matière avec laquelle on travaille, ce sont les gens qui appellent.
Et sinon ça veut dire quoi quand il est écrit ROUGE en ROUGE sur le tableau du #TelSonne ? Et ben c’est quand l’auditeur crie, hurle et n’est pas sympa du tout. Donc bref, pour passer à l’antenne, faut pas commencer par nous engueuler. #CestToutMerci pic.twitter.com/ApGtn6BBYU
— Fabienne Sintes (@FabSintes) 22 mai 2018
Le choix des invités : l’équipe avait sollicité le porte-parole de la SNCF qui n’a pas pu ou voulu venir face à un syndicaliste. Il a donc été remplacé par un analyste (journaliste spécialisé dans la mobilité des transports), mais les deux invités ont plutôt répondu aux nombreuses questions générales sur la politique du gouvernement.*
Certains invités refusent-ils de venir pour ne pas être face à des opposants ?
Non, pas vraiment, il y a parfois des conflits de calendrier. Certains ont un peu peur des questions des auditeurs, car tout cela est un peu sans filtre. Le Téléphone Sonne n’est pas forcément un débat, c’est aussi un échange d’idées.
Comment sont sélectionnés les auditeurs qui interviennent à l’antenne. Anthony nous écrit : « Certains soirs, on a l’impression que tous les auditeurs ont la même opinion ».
Il y a beaucoup de fantasme autour de cela, mais c’est une émission comme les autres, il y a aussi beaucoup d’artisanat, il y a de l’humain, on se trompe, on anticipe mal les questions qui vont arriver.
Le choix des sujets et des invités
Sur un autre sujet récent et peu abordé, la transidentité et la transphobie, plusieurs auditeurs ont écrit pour vous remercier. « Merci pour le sujet sur les personnes transgenres, nous écrit Jennifer, sujet enfin abordé auquel il est urgent de donner une visibilité. Bravo pour cette émission ! ».
J’aime les sujets sociétaux, qui sont le reflet de l’époque. Si le Téléphone Sonne rate le reflet de l’époque, c’est une émission ratée.
Le traitement du mariage princier
Beaucoup de réactions sur un sujet d’un tout autre type : le mariage princier de samedi dernier. Tous ceux qui nous ont écrit, comme Samuel, nous demandent « pourquoi France Inter, comme tous les médias, en a-t-elle fait autant sur un mariage qui n’a aucune importance et dont tout le monde se moque ? ». Pour y répondre, Angélique Bouin, directrice-adjointe de la rédaction de France Inter :
Il y a un principe à France Inter, on ne se moque pas de l’actualité, tout ce qui est populaire n’est pas vulgaire. Ce mariage était un événement planétaire. 7,5 millions de personnes ont regardé leur télévision en France et 3 milliards de téléspectateurs dans le monde. C’est un fait. Ensuite c’est la mesure et le traitement qui en est fait. Pourquoi France Inter n’en aurait pas parlé ? Comment en parler ? la rédaction a décidé d’envoyer un seul envoyé spécial. Quelle couverture ? Pas de diffusion en intégral (diffusion dans les journaux et dans les flashs). Récit en direct avec des angles différentiés.
On connait tous des proches qui n’en avaient soi-disant rien à faire du mariage, mais qui ont quand même écouté la radio, regardé la télé ou les réseaux sociaux. Un moment de honte vite oublié ?
Ce n’est pas un moment de honte. On nous accuse souvent de ne parler que de ce qui va mal, les guerres, les grèves… Là, on a une jolie histoire d’amour.
Sur le plan informatif, le mariage de Meghan et de Harry est-il « proche de zéro », comme nous l’écrit Germain ?
C’est un fait que les Britanniques sont très attachés à leur monarchie. Cela se raconte. Sociologiquement, c’était très intéressant.