La question de l’antisémitisme est une question sensible qui a suscité de nombreuses questions de nos auditeurs, pour y répondre Jean-Philippe Baille directeur de la rédaction de franceinfo et Aurélien Accart journaliste à la rédaction de franceinfo.

Le traitement de la question de l’antisémitisme sur l’antenne de franceinfo

On commence avec cette remarque de Guy : « Si l’antisémitisme du XXème siècle avait le visage de l’extrême-droite, l’antisémitisme actuel en a deux, toujours l’extrême-droite mais surtout l’antisémitisme islamiste attisé par le conflit israélo-palestinien. L’exode des Juifs des cités, les insultes contre les « feujs » dans les écoles sont abondamment documentés, le barbu invectivant M. Finkielkraut il y a quelques jours n’étant que la manifestation la plus médiatique du phénomène. Ce qui m’amène à ma question : pourquoi cet aspect de l’antisémitisme moderne n’est-il jamais évoqué dans les discussions ou interviews diffusés sur vos ondes ? »

Nous avons traité dans la globalité toutes les formes de l’antisémitisme sur notre antenne en posant toutes les questions dans nos différents reportages ou interlocuteurs.
Pour rappel : nous avons pu entendre Alain Finkielkraut pointer du doigt ce qu’il appelle l’islamo-gauchisme, nous sommes allés en reportage dans des quartiers populaires pour recueillir des témoignages d’enseignants qui ont raconté leurs difficultés d’aborder, dans leurs cours, la Shoah face à certains jeunes qui remettent en cause son existence. Nous avons expliqué avec des experts ou représentants des Institutions juives que le conflit israélo-palestinien était l’une des sources de l’antisémitisme d’aujourd’hui. Pour terminer, c’est sur franceinfo que le débat de pénaliser ou non l’antisionisme a été lancé.
Nous avons pris soin de traiter toutes les formes d’antisémitisme qui frappent aujourd’hui notre société.

 

Un autre auditeur Jean-Hugues réagit au titre de la chronique Le vrai du faux :
« Non, on ne peut pas dire qu’il n’y a quasiment plus d’enfants juifs à l’école publique en Seine-Saint-Denis »

« Ce titre écrit Jean-Hugues dit précisément le fond de la pensée de son auteur Aurélien Accart : à savoir identifier les populations juives dans la société civile. Appuyer sur le fait que certains endroits institutionnalisent l’anti-sémitisme et que cela porte ses fruits.  Bien qu’il soit interdit de faire des catégorisations par race ou religion, catégorisations jugées racistes par le législateur, votre auteur ne se cache même pas de la stigmatisation de son titre en se réclamant de l’identification des juifs dans les écoles publiques de Seine Saint Denis. Il y a un précèdent historique, et pour faciliter la tâche des identificateurs de juifs, les autorités avaient décidé d’imposer le port de l’étoile jaune a tous les juifs présents sur le territoire concerné. Cet article est révoltant, le titre à vomir, et la ligne éditoriale qui valorise la publication de cet article sous cette forme, fait le lit de l’antisémitisme. »

Que répondre à l’indignation de cet auditeur ? 

Ce titre est une réponse à Eric Ciotti qui en a fait un élément de langage à plusieurs reprises sur franceinfo et sur France Inter. Les statistiques ethniques et religieuses n’existent pas en France donc on a beaucoup de mal à répondre à cette question d’où l’existence de cette émission « le vrai du faux » en appelant des professeurs, des parents d’élèves. Le but n’était absolument pas de stigmatiser les juifs. On a pu vérifier que les propos d’Eric Ciotti sont faux. Il y a bien des enfants juifs scolarisés à l’école publique en France. (réponse à écouter dès lundi 25 février)

En avez-vous trop fait sur les agressions verbales subies par Alain Finkielkraut ?
L’ampleur de la couverture médiatique de ces agressions peut-elle lui porter préjudice ?

On termine avec François professeur à l’Education nationale, voici son message : « Je trouve que depuis l’incident dont a été victime M. Finkielkraut, l’ensemble des médias en fait trop. A chaque bulletin, il a été question de cet événement. Je ne souhaite pas le voir occulté. Mais un peu de mesure serait de bon aloi, ne serait-ce que pour l’épargner et ne pas donner d’arguments aux tenants du complot. L’omniprésence de son nom dans les journaux radio et TV me semble de nature à nuire à sa cause. »
Un point de vue partagé par Didier qui estime je le cite :  Il faudrait arrêter de parler pendant des heures et des jours de ce sujet cela pourrait donner des idées à des personnes mal intentionnées.

Nous nous devons de faire état des faits en prenant la distance nécessaire, en tenant compte du contexte. Il est normal de relater ce qui s’est passé. Tenons-nous en aux faits, les actes antisémites ont augmenté de 74 % en 2018. Ce qui s’est passé avec Alain Finkielkraut est révélateur de la banalisation de ces violences. On ne peut pas passer sous silence de tels faits ni les minimiser.

Des auditeurs reprochent aux journalistes l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme et  un décryptage en vidéo de ces notions. est proposé sur le  site médiatrice.radiofrance.fr