Pourriez-vous utiliser le terme exact « surveillant pénitentiaire » ? On ne dit pas « gardien de prison ». Nous ne gardons pas une prison.
Bernard Cerquiglini, linguiste et professeur d’Université, explique le sens du mot.
Le mot le plus ancien est geôlier formé sur geôle, issu du latin cavealo, la cage. Gardien a pris son essor à la fin du Moyen Âge pour désigner une personne qui garde et donc qui surveille. Dès lors que « gardien » a remplacé « geôle », « gardien de prison » est tout à fait acceptable à l’image de « gardien de la paix » ou « gardien de buts ». On entend aussi bien « gardien de prison » que « surveillant de prison » et que le terme officiel du ministère de la Justice « surveillant pénitentiaire ». Ce dernier est un euphémisme bienveillant de même que « femme de ménage » est remplacé par « technicien(ne) de surface » ou « maître-assistant » par « maître de conférences ».
Un autre terme, « maton » est attesté au début du 20ème siècle, au sens de « mouchard » puis « gardien de prison ». Il provient du verbe « mater », surveiller. Le mot est récent. Auparavant étaient utilisés les termes « porte-clés », que l’on comprend aisément, et « argousin », mot venu de Naples qui désigne un bas officier chargé de surveiller les galériens et les forçats.