Pouvez-vous transmettre à Alain Finkielkraut toute mon admiration pour son émission Répliques, c’est clair, les sujets sont intéressants, parfait quoi.

Je ne suis pas un habitué des plaintes et des commentaires. A vrai dire, je n’ai jamais écrit à propos d’une émission de radio. Je considère qu’après tout la pluralité, la diversité des points de vue est une bonne chose, et que si des propos me dérange, je peux changer de radio.
Mais je ne peux rester sans réagir après avoir entendu une partie de l’émission « Répliques » de ce matin.
J’en ai eu, littéralement, la nausée. Comment Radio France, en 2020, peut laisser encore de tels propos être déversés sur ses ondes ?
« Un écrivain qui aurait des tendances pédophiles, très bien, qu’est-ce qu’il a à dire ? » « Tous les pédophiles ne sont pas des Dutroux. » « Cette phrase tout-à-fait extraordinaire dans Le lys dans la vallée : « J’ai parfois espéré de vous quelques violences. » » « Même si on peut regretter son consentement, on n’a pas à renier qu’on a dit « oui » ». Et j’en passe, car il ne m’est pas supportable de réécouter cette émission.
Une horreur. J’espère que Radio France ouvrira les yeux et les oreilles sur ces propos, et prendra les mesures nécessaires pour que les auditeurs n’aient pas à écouter de telles énormités à l’avenir.
J’espère que vous pourrez prendre en considération mon message.

A écouter Alain Finkelkraut ce samedi, j’ai cru,comprendre que pour lui l’affaire Matzneff était surtout un drame de la jalousie, Vanessa Springora reprochant essentiellement à son amant de ne pas lui être entièrement consacré. Et le dialogue suivant laissait entendre qu’en fait, GM avait un réel amour pour elle, comme il l’avait écrit dans « la prunelle de mes yeux », et au total donc, qu’elle se trompait du tout au tout.
Je dois dire que même si cette interprétation est vraie, cela ne change rien, la conduite de l’écrivain étant de toute façon odieuse, au moins avec les autres adolescentes pour lesquelles il aurait abandonné l’élue. Je dois dire que tout cela m’a fait pensé aux « liaisons dangereuses », où l’amour, vrai pour une fois, ne suffit pas à la rédemption du héros coupable par ailleurs, et qui meurt de n’être pas cru. La pureté d’un moment, à la supposer réelle, ne peut réparer les méfaits antérieurs. Et finalement, il y aurait une espèce de justice ironique dans la souffrance subie du fait de la seule qu’il aurait aimé.
Ajoutons puisque j’écris, que la distinction faite par AL est très juste entre pédophilie et détournement de mineure. Mais cela ne dédouane en rien GM qui a toujours affirmé, sauf erreur de ma part, qu’il avait des relations sexuelles avec des enfants. Que sa relation avec VS ne doive pas être qualifiée ainsi n’est qu’un rideau de fumée brandi devant ses turpitudes réelles. Ajoutons que détournement de mineure, ce n’est pas non plus très positif, en tout état de cause.

J’ai à peine les mots pour décrire mon indignation et mon écoeurement face aux propos d’Alain Finkielkraut dans Répliques ce 29 février 2020.
A quel moment vos petits esthètes germanopratins admettront ils que l’ordure intello est tout aussi voire pire qu’un Dutroux et un Fourniret ? Parce qu’ils mettent leur intelligence et leur pouvoir au service de leur abjection.
Et que vous Radio France par la voix de France Culture qui plus est donniez une estrade, un podium à des propos aussi révoltants me donne envie de hurler.

Madame,
Je tiens à vous faire part de ma stupéfaction devant la légèreté du traitement que M. Finkielkraut a choisi de donner ce matin à « l’affaire Matzneff ». Je passe sur les considérations approximatives et scabreuses de ses invitées, pour me concentrer sur une remarque absolument insupportable de M. Finkielkraut, qui nous informe que, « si l’on met de côté Manille », M. Matzneff ne serait pas un pédophile.
Cet écrivain, qui s’est toujours vanté de ne dire que la vérité dans son journal littéraire, y a confessé sans aucune espèce de regret son goût pour tous les orifices du corps de petit garçons philippins, pour la plupart âgés de moins de dix ans. Le caractère criminel de ces pratiques ne fait aucun doute, et le fait qu’il s’y livre dans un pays pauvre et lointain n’est que le reflet, d’une part, de la pleine conscience que cet individu avait de son crime, qu’il choisit de ne pas commettre en France où il risquait la prison, même dans ces années 1970-1980 où Mme Angot voudrait nous faire croire que ces pratiques étaient légales, comme l’était l’esclavage dans l’empire colonial français avant 1848, et, d’autre part, de son cynisme de prédateur colonial, qui compte sur le laxisme et la corruption d’un pays du tiers-monde pour y vivre comme dans un lupanar sadien.
L’infamie d’une telle conduite, et l’abjection de l’exhibitionnisme avec lequel M. Matzneff la revendique, suffisent à qualifier cet homme. Sauf, évidemment, à « mettre de côté Manille ».
Mais de quoi, de qui parle-t-on alors ? M. Finkielkraut, dont la sensibilité littéraire est grande, et qui a su souvent faire parler les grandes douleurs d’êtres qui n’ont pas pu ou ne peuvent pas s’exprimer – les Juifs exterminés dans la nuit du monde par le Troisième Reich, les vaches envoyées au bûcher à l’époque de l’encéphalopathie spongiforme bovine, les zeks dont le souvenir s’est perdu dans les immensités soviétiques -, choisit ici, d’une phrase, de faire disparaître non pas « Manille » mais les nombreux enfants dont le sexe de M. Matzneff a profané le corps et détruit la vie.
Il ne s’agit pas de moraline, ni de jouer les pères la vertu. De nombreux textes littéraires racontent le viol d’enfants. M. Robbe-Grillet, de l’Académie Française, y a par exemple consacré son ultime ouvrage (« Un roman sentimental » – sic). Mais ce dont il est question ici n’est pas la littérature, mais un snuff movie par écrit, livrant à un public pervers les crimes d’un esthète du viol d’enfant. Écarter d’une émission sur M. Matzneff les plus abominables de ses actes revient à évoquer la mémoire de Gilles de Rais, mais en mettant de côté ce qui se passait dans les caves de son château.
Mais apparemment, M. Finkielkraut pense, comme ces colons joyeux du temps des bordels d’Alger ou de Tanger, que « ce qui se passe à Manille doit rester à Manille ». Puis il viendra nous parler de sa crainte de voir l’universalisme des Lumières s’effacer, de l’immoralité des rappeurs et des footballeurs, et de la disparition de la civilisation française.
Je dois vous avouer que, après avoir entendu l’année dernière à son micro le délinquant raciste Zemmour pérorer sur le Maréchal Petain, j’en ai assez que ma redevance finance l’antenne de Radio Courtoisie. Si je veux éviter des racistes, des antisémites et des nostalgiques de la colonisation, je me branche sur 95.6 FM, pas sur votre antennes.
Je suis convaincu que M. Finkielkraut y sera très bien reçu. Il y retrouvera d’ailleurs nombre de ses invités.

Cher Monsieur Finkelkraut ! tout d’abord vous dire ma très grande admiration pour vous, votre immense culture, votre sincérité, passion, courage de vos opinions, etc… bref les hommes comme vous se font rares….
Je me permets de vous suggérer 2 thèmes d’émission dans « Répliques », mais je pense que vous y avez probablement déjà pensé. Il y a un texte de Ricoeur qui me parait fondamental pour comprendre les difficultés de dialogue entre les judeochrétiens et les musulmans, et auquel il n’est apparemment jamais fait référence, il s’agit de « Honte et culpabilité », que vous trouverez en ligne, qui date du 5 Mai 2007: le monde musulman est une culture de la honte, tandis que celui judeochrétien est une culture de la culpabilité, et cela change tout.Le texte est passionnant et à mon humble avis fondamental.Ce serait bien de reprendre ces deux concepts et de voir comment ils conditionnent les comportements.
D’autre part j’ai écouté ce matin l’émission consacrée à Gabriel Matzneff, et j’ai été choquée par les propos de la psychanalyste au sujet de Muriel Salmona: les psychanalystes décryptent tout en fonction d’une théorie qui certes a énormément apporté à la compréhension de la psychée, mais ils sont hermétiques à toute autre approche, et en ce moment en grande perte de vitesse bien qu’ils tiennent encore beaucoup de postes de pouvoir. Madame Salmona se situe elle dans le champ de la psychotraumatologie, étayé maintenant par les neurosciences et l’imagerie médicale, c’est donc absurde de la critiquer alors qu’elle ne se situe pas du tout dans le même champ théorique, on pourrait presque dire de paradigme. Cela serait intéressant que vous fassiez une émission sur la psychotraumatologie. Je peux témoigner en tant que psychothérapeute que ces approches sont de véritables thérapies dans le sens noble du terme, complexes, se référant à plusieurs courants, et non des « palliatifs » comme le pensent beaucoup de tenants de la psychanalyse. En tout cas c’est l’avenir, même si je pense que la pychanalyse peut avoir un intérêt dans ce voyage à la rencontre de soi-même.Si vous pouviez vous tourner vers l’avenir dans ce domaine ce serait bien , mais peut-être l’avez vous déjà fait.Voilà! avec tout mon soutien, et mon immense respect

Répliques sur le consentement que j’aimerais remplacer par l’expression du désir des femmes qui est si mal jugée. Les relations sexuelles devraient être le fruit d’un désir exprimé et pas seulement consenties en dépit de tout. Le désir des femmes est très mal venu et mal vécu et mal entendu. J’aimerais qu’on parle des femmes désirantes pas seulement consentantes

Merci pour l’émission « Répliques » du 29 février.
Les voix de ces deux femmes sont arrivées chez moi comme deux traits de lumière cherchant à éclairer les abysses. Parallèles, croisés, divergents, convergents… Et la qualité de leur expression, peut-être due à beaucoup de travail en amont, a touché mon cœur et mon esprit. Une aide précieuse qui réconforte.