Dominique Seux, éditorialiste économique à France Inter, répond aux auditeurs :
Chers auditeurs,
La chronique portait principalement, aux trois quarts, sur l’économie et la vitesse du déconfinement, questionnée après les propos du président du conseil scientifique.
Le fonctionnement actuel de l’école contraint (quoi qu’on en pense, c’est un fait) la reprise du travail de millions de parents. C’est, dans le pays (Une du Parisien, du Figaro et de La Croix ce matin), et dans les milieux économiques devenu un sujet majeur. La citation d’un ministre (qui n’est évidemment pas Jean-Michel Blanquer) voulait illustrer le débat interne au gouvernement sur le Protocole de la reprise à l’Education.
Je me suis à distance de cette phrase (« C’est peu aimable et sans doute injuste ») et ai rendu hommage aux enseignants (« Les enseignants ont souvent été formidables à distance pendant le confinement »).
La vérité oblige à dire cependant qu’il y a eu des disparités dans l’engagement de l’Education. Titre de l’article de La Croix, journal tout à fait respectable : « L’engagement disparate des professeurs disparate des professeurs pendant la crise ». Laquelle de nos lectrices, lequel de nos lecteurs, peut-il jurer que l’engagement, chez ses collègues, a toujours été de 100% ?
Le 29 avril, le SNUipp-FSU publiait un communiqué dont la dernière phrase était celle-ci : « Pour le SNUipp-FSU, l’école ne peut pas être le terrain de jeu du déconfinement. L’école ne reprendra pas le 11 mai. ».
Je m’inscrits en faux contre l’idée d’un prof-bashing : ces dernières années, j’ai pris position un très grand nombre de fois en faveur d’une revalorisation des rémunérations, notamment dans le primaire.
Cordialement
Dominique Seux
Est-ce que Dominique Seux pourrait nous donner le nom du ministre qui traite les enseignants de « sans courage » ? Ou alors assumer lui-même ces propos malveillants et nuisibles pour ma profession, sans se cacher derrière des « on dit ». Enseignant en lycée-collège j’ai durant cette période assuré un travail conséquent : refaire mes cours pour les adapter au distanciel, préparer et assurer les visio-conférences aux horaires habituels avec mes classes, téléphoner, écrire pour demander, parfois supplier, les parents de ne pas rompre le contact et la continuité pédagogique. A toutes heures et tous les jours. Il faut ajouter toutes les tâches administratives et les innovations techniques demandées. Plus que le nécessaire donc. J’ajoute que comme tous mes collègues je n’attends que cela de revoir mes élèves en vrai, je n’aime pas parler devant une machine ! Les contraintes sanitaires imposées sont très complexes et fortement limitatives, Monsieur Seux le sait. Et surtout elles ne dépendent pas de nous ! Monsieur Seux argumente à partir d’une demande de syndicats et de la FCPE obsolète (Il le dit juste avant, l’actualité évolue si vite que ce qui est dit à l’instant T n’est valable que sur le moment). En réalité nous ne décidons de rien. C’est le ministère et le rectorat qui imposent leurs décisions. Si les instances dirigeantes en place écoutaient les enseignants, les syndicats ou même les parents ça se saurait. Moi je n’y suis pour rien ! Et je me fais insulter en direct à la radio. Attaquez-vous à Monsieur Blanquer si vous n’êtes pas d’accord avec les mesures gouvernementales que je suis obligé d’appliquer. Pas aux enseignants ! Cette attaque de Dominique Seux est peu aimable et injuste, il le dit lui-même. Alors pourquoi être aussi peu aimable et injuste en connaissance de cause ? Journaliste ce n’est pas relayer les propos cachés et injustifiés d’un seul homme pour faire passer ses propres ressentiments. J’attends une rectification, en direct. Serez-vous courageux Monsieur Seux ?
Je ne peux m’empêcher de vous écrire car, depuis ce matin je suis passablement en colère. La façon dont monsieur Dominique Seux a fait référence aux enseignants et leur engagement dans la crise engendrée par la fermeture des écoles est honteuse.
En effet, il a choisi délibérément de citer un ministre qui aurait dit : » si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que les enseignants, nous n’aurions pas eu grand-chose à manger pendant le confinement ».
Il faisait référence à l’accueil des élèves dans les écoles qui ne peut se faire à 100%, laissant sous-entendre que c’est à cause de la fainéantise des enseignants que l’économie peine à se relancer.
Je n’ai pas la prétention d’être plus courageuse qu’un salarié de la grande distribution et je n’ai pas l’intention non plus de me justifier quant à la quantité de travail fournie ces derniers mois.
Mais citer ces propos sans les modérer sont une insulte faite à tous les enseignants mais aussi à votre service de traitement de l’actualité.
En effet, il ne faut pas sortir de Saint Cyr pour faire ce calcul simple : interdiction d’accueillir plus de 15 élèves par classe alors que la moyenne nationale est de 22.7 élèves par classe… Ce n’est pas à cause de la fainéantise des enseignants que tous les élèves ne peuvent pas être accueillis à temps plein !
Une grande majorité des enseignants voulait retourner en classe, était contre la fermeture totale des écoles, a fait preuve d’une adaptabilité proche du dévouement et a critiqué la réouverture des écoles le 11 mai justement parce que le protocole sanitaire quasiment impossible à appliquer demandait énormément de travail supplémentaire pour si peu d’élèves accueillis.
Je rajouterai aussi que la mission première d’un professeur des écoles est bien de permettre à tout enfant d’être instruit et non de fournir une garderie pour que les parents puissent aller travailler.
Cette citation m’a choquée, j’ai été meurtrie par le procédé employé car utiliser les propos de quelqu’un d’autre pour faire passer un message aussi subjectif que « fonctionnaires, tous fainéants » n’est pas digne de votre antenne.
J’aurai pu développer bien plus sur le sujet mais le temps me manque puisqu’en bonne fonctionnaire consciencieuse (peut-être trop) mon emploi du temps est surchargé.
J’invite M. Dominique Seux ou tout autre journaliste soucieux de rétablir un peu d’objectivité dans le traitement du cas des enseignants à prendre contact avec n’importe quelle équipe pédagogique en France et de suivre ne serait-ce qu’une semaine le travail fourni par celle-ci afin d’accueillir toujours plus d’élèves malgré un protocole sanitaire quasi impossible à appliquer.
Heureusement que tout le monde n’est pas aussi borné et simpliste, je vais relire quelques mails de remerciements pour mon travail envoyés par les familles de mes élèves afin d’essayer d’oublier cet incident et reprendre une vie normale.
Je tiens à exprimer ma vive indignation suite à la chronique de Dominique Seux de ce 8 juin. Je me suis senti rabaissé et insulté, et avec moi tous les enseignants de France.
Je cite : « Un ministre dit en privé : si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que l’Éducation Nationale, les Français n’auraient rien eu à manger »
Qui est donc ce ministre ? comment faire ainsi cette citation, sans donner ses sources donc en la soutenant, et ceci après une diatribe antisyndicale injuste et caricaturale ? Comment ne pas se rendre compte qu’il y a un fossé entre les déclarations ministérielles, même les officielles, et la réalité de terrain.
Prétendre que nous ne serions pas courageux et comparer la reprise des cours avec une vente en supermarché est indigne.
A-t-il échappé à monsieur Seux que nous ne vendons pas des savonnettes et des conserves (ce qui est un métier fort honorable et que je ne saurais dévaloriser, loin de là, nous en avons besoin) mais que nous recevons dans des circonstances particulières des enfants auxquels nous devons faire respecter 54 pages de préconisations.
La quasi-totalité des collègues de ma connaissance assume la suite du télétravail (je fais moi-même la distribution de documents photocopiés aux enfants n’ayant pas de quoi imprimer de ma classe et je ne suis pas le seul), en même temps qu’ils assument l’accueil d’enfants en classe dans une impossible distanciation, aménageant et réaménageant l’espace des classes et les plannings d’accueil au fil des annonces et des changements de stratégies ministérielles. Les nerfs sont mis à rude épreuve, le temps de travail est multiplié et on cherche un sens à notre action, et un monsieur Seux se permet de citer un certain ministre qui dit qu’on manque de courage ! Et bien je ne peux que l’inviter à venir partager la pression dans laquelle nous exerçons notre métier et l’état de stress permanent dans lequel nous sommes, non pas parce que nous « manquons de courage » mais parce que la demande qui nous est faîtes est tout simplement intenable, surtout avec de jeunes enfants (j’exerce en école maternelle).
Monsieur Seux, puisque vous parlez de courage, ayez donc celui de me répondre. Et bienvenue dans ma classe de fainéant peureux non productif (puisque visiblement c’est ce qui est sous tendu par votre discours).
Enseignante en collège je suis profondément blessée par la fin de la chronique de ce jour (08/06) de M. Dominique SEUX.
Pourquoi citer ce ministre (de 1ère ligne) : « si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que l’Education Nationale, les Français n’auraient rien eu à manger »?
A quoi sert de rapporter une ‘vanne’ gratuite pour ensuite dire « c’est peu aimable et sans doute injuste… » ?
Comme bon nombre de mes collègues (du privé comme du public d’ailleurs), nous avons donné à ‘manger’ à nos élèves et avons essayé dans la mesure de nos moyens de les rassasier et d’éviter la sous-alimentation voire la dénutrition, les accompagnant aussi parfois tard le soir, le week-end et pendant les vacances scolaires !!
Nous avons d’ailleurs reçu un nombre certain de messages d’encouragement et/ou de félicitations de la part de nos parents d’élèves (et de nos élèves aussi parfois) !
Je me remets à ma tâche en coupant France Inter.
J’avoue avoir manqué de m’étrangler en partant à l’école ce matin. Peut-être est-ce une maladresse de votre part mais votre édito laisse penser que si seuls certains enfants sont accueillis, c’est parce que les syndicats enseignants et la FCPE se sont alliés pour retarder la reprise ! Avez-vous connaissance du protocole sanitaire imposé aux écoles pour leur ouverture ? En maternelle, chaque enfant doit bénéficier dans la classe de 4 m²; nous sommes une école de 4 classes et ne pouvons accueillir que 8 enfants par classe. De plus certains enfants sont prioritaires, enfants de soignants, de policiers, d’enseignants et dans mon cas par exemple, j’ai 6 enfants sur 8 prioritaires qui sont excellents élèves de grande section et que je vois tous les jours ; et d’autres, dont les parents malheureusement ont un métier non prioritaire, mais qui sont en grande difficulté, que je ne vois qu’une ou deux journées par semaine. Tous iront au CP l’an prochain et jamais les inégalités ne se seront autant creusées, entre des enfants bien suivis, même poussés, par leurs parents disponibles pendant le confinement, ces mêmes enfants continuant à être scolarisés, alors que d’autres, issus de familles moins à même de les soutenir scolairement, souvent déjà plus en difficulté, ne peuvent quasiment pas revenir à cause de ce protocole sanitaire qui devient plus absurde chaque jour qui passe ! D’autant qu’au plus fort de la pandémie, nous avons gardé des enfants de soignant, avec un protocole inexistant …je suis bien persuadée que la reprise est indispensable pour le plus d’enfants possible, mais tant que le gouvernement ne fera pas évoluer le protocole sanitaire cela ne sera pas possible. Quant au « ministre important » dont vous rapportez les paroles, il serait judicieux d’en dire le nom ; et si vraiment ces paroles ont été prononcées, il serait je pense important d’en débattre ailleurs que dans un édito économique. Nous savons ce qu’il en est de l’écoute sélective et combien d’auditeurs vont résumer ces quelques mots, vont croire que si seulement quelques enfants sont accueillis, c’est parce que ces enseignants peureux et flemmards voulaient être en vacances jusqu’en septembre ? Au moment où nous avons repris, c’est à dire presque tout de suite pour les enfants de soignants, les enfants étaient encore considérés comme des bombes virales. Et personne ne nous a fourni masque, gel, ni soutien ; ah si pardon, une lettre de nos supérieurs, et une vague promesse de prime.
Dans l’édito du 8 Juin, Dominique Seux a fait allusion à la remarque d’un ministre attribuant la lenteur de la reprise de l’activité économique à la résistance des enseignants à retourner en classe. C’est un raccourci insultant pour les enseignants qui assurent un enseignement à distance sans y avoir été préparés et réduit tout un ministère à ses seuls enseignants, qui ne bénéficient d’aucun soutien de la part de leur ministre ni de l’administration qui devrait être à leur service. Depuis le début de la crise, pour ne pas remonter plus loin, ils ont été suspectés d’être oisifs par le gouvernement au point de vouloir les envoyer dans les champs. Ils seraient les causes de toutes les médiocrités de la population, des profiteurs, des nantis, alors qu’ils sont des fonctionnaires sans la moindre marge de manœuvre, un système de progression de carrière dépendant de « petits chefs » sans reconnaissance pour leur travail souvent passionné. Tout le monde pense savoir ce qu’est le métier d’enseignant, mais ne voudrait pas l’exercer. Si les policiers étaient la cible d’autant de critiques et de jugements hâtifs, leur ministre serait immédiatement sur le pont. Jean Michel Blanquer, lui, se contente de se féliciter des ouvertures d’écoles à 10 élèves par classe avec un protocole sanitaire de 54 pages. Dans l’établissement où exerce ma femme qui a reçu votre chronique comme un coup de poignard en plein cœur avant ses téléconférences du jour avec ses élèves, seuls 80 élèves sur plus de 1000 pourront être accueillis, d’après les calculs de la direction, forcément très compétente, puisque c’est la direction.
Alors de grâce, revenez à ce que vous faites si bien tout au long de l’année : l’analyse critique des situations qui ne peut pas s’abaisser à tirer sur les lampistes alors qu’ils ne sont que des exécutants prenant sur eux toute l’année pour exercer leur métier alors que les moyens dont ils bénéficient sont quasi inexistants et les exigences toujours plus importantes.
Je pourrais poursuivre longtemps, mais il faut bien conclure sur cette indignation vis à vis de la facilité prise par Dominique Seux ce jour, qui ne fait que pointer du doigt les soldats alors que les officiers et leur ministre ont droit à la parole pour déclarer tout et son contraire à longueur de conférences de presse et de réunions d’informations.
Un peu choqué par les propos de Dominique Seux quand il compare en fin de chronique les enseignantes aux salariés des supermarchés et qu’il cite un « ministre haut placé » : ou M. Seux fait preuve de déontologie et cite ses sources ce qui en l’occurrence permettrait de remettre la maison à l’endroit : c’est le Gouvernement qui a décidé que l’école reprendrait dans cette version dégradée et non les enseignants qui auraient pour beaucoup d’entre eux préféraient reprendre les choses normalement, leur épargnant par la une charge de travail plus importante encore. Ou c’est un simplement un « truc » de chroniqueur, et alors ce genre d’insinuation malveillante vous renseigne plus sur lui et ses obsessions que sur la réalité qu’il est sensé commenter. Dans tous les cas, c’est assez indigne de France Inter.
Question des sources : d’où M. Dominique Seux tient-il que les enseignants refusent de se rendre devant leurs élèves ? A-t-il la moindre connaissance des conditions de la reprise des cours en classe ? Pourquoi faut-il que la « corporation » des enseignants soit de façon systématique la cible de ce chroniqueur ? Enfin, quelle finalité suit-il quand il relaie la phrase prononcée en privé par un ministre anonyme « Si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que l’Éducation nationale, les Français n’auraient rien eu à manger ». Or, les professeurs, et tous les autres personnels qui interviennent directement auprès des élèves sont des fonctionnaires : ils ne font pas ce qu’ils veulent, ils suivent les directives du ministère. Les personnels sont à leur poste, c’est à dire là où on leur demande d’être. M. Seux confond les personnels avec le ministère. Il confond opportunément les enseignants avec l’Éducation Nationale. Or, on peut se demander, si le ministre en question n’avait pas pour objectif de critiquer son collègue de l’éducation nationale dans sa gestion de la réouverture des classes, et non directement les personnels. Le doute est permis, l’interprétation est possible. M. Seux n’entend et ne relaie que ce qui lui convient.
Je tiens à vous faire part de ma grande stupéfaction et de mon abattement suite aux propos tenus par Dominique Seux dans sa chronique ce matin. Encore une fois le Prof-Bashing bat son plein en insultant gravement ceux-ci dans leur ensemble : ce serait des couards qui auraient laissé mourir de faim la nation s’ils avaient dû tenir la grande distribution. Beaucoup a été dit et sera encore dit, mais les critiques injustes et répétées sur votre antenne du soi-disant comportement des enseignants sont inacceptables. Les enseignants ont autant qu’ils ont pu et dans leur grande majorité, tenté de soutenir tous leurs élèves et leurs familles, à distance ou en présentiel, sans aucun matériel dédié, et avec des ordres et contre-ordres successifs qu’ils apprenaient le plus souvent dans la presse ou à la télévision. Beaucoup ont donné en plus de leur temps pour assurer l’accueil des enfants de professionnels prioritaires. Les directeurs sont au bord de l’épuisement, lié à la charge de travail qui pèse sur eux depuis des mois. Leurs droits ont été bien souvent bafoués. Ils ont tenu bon le navire de l’Éducation Nationale dans la tourmente alors que rien n’était prêt. Ils se sont démenés pour mettre en œuvre un protocole pour lequel ils n’ont eu aucun mot à dire. Et encore et toujours, on les considère comme des pleutres, des fainéants, des moins que rien ! Le divorce entre les enseignants et les « journalistes » est-il à ce point consommé ? M. Seux devrait mieux se renseigner avant d’écrire ses chroniques et se méfier des bruits de couloirs des ministères qui sont totalement déconnectés de la réalité du terrain. J’espère que la totalité de la rédaction de France Inter s’est insurgée de tels propos. Quant à moi, il me sera de plus en plus difficile d’écouter ma radio historique… Quelle tristesse ! Bonne journée à vous tout de même.
Une auditrice enseignante payée à temps partiel pour assurer un temps plein pédagogique contre vents et marées, et qui revendique un suivi professionnel ayant permis à ses CP et leurs familles de traverser cette tourmente.
C’est insupportable de vous entendre ce matin encore une fois. Comparer l’engagement du personnel dans les grandes surfaces à celui des enseignants relève d’une mauvaise foi crasse et culpabilisante qui nous agresse dès le matin. Faire porter/attribuer ces propos à des tiers non identifiables, comme en début de chronique « les milieux économiques » est un biais pas très courageux pour insuffler votre pensée néolibérale d’un autre temps.
Laisser sous-entendre que l’économie ne peut pas repartir à cause du manque de courage des enseignants tout en glissant que c’est peut-être injuste de dire ça (mais c’est quand même dit), tout en se cachant derrière les on dits d’un ministre anonyme. De quoi être en colère juste avant d’aller à l’école retrouver le groupe de 8 enfants parce que c’est la règle imposée par le protocole sanitaire ! Et c’est là aussi la principale cause du nombre réduit d’enfants qui va à l’école chaque jour. Mais de ça pas un mot dans l’édito. Est-ce cela qu’on appelle faire du journalisme ? Enseignante en colère au travail depuis le début de la crise ! Pourtant fidèle auditrice de France Inter…
Je réagis à la chronique de Dominique Seux, ce matin.
Je suis enseignant, directeur d’Ecole en province.
Mon Ecole est ouverte 4 jours sur 4 et accueille 4 jours sur 4 tous les enfants qui souhaitent revenir en classe. Nous assurons parallèlement l’enseignement à distance pour ceux qui restent chez eux et ce, depuis le 13 mars. Nous étions volontaires pour accueillir des enfants de soignants (vous vous souvenez à l’époque où les masques étaient inutiles ?…), pour finalement ne pas être retenus: croyez-le ou non, il y avait trop de volontaires…
Le 12 mai, nous avons rouvert notre petite école de campagne, comme beaucoup, après avoir passé la semaine précédente à digérer le « protocole », le traduire dans les faits dans nos locaux. Je détaille un peu: rédiger le protocole de l’école, schématiser les déplacements, réorganiser les classes, les différents lieux de l’école, placer des barrières à l’entrée de l’école, des panneaux, condamner une toilette sur deux, faire la queue dans les magasins de bricolage pour acheter du ruban orange, rassurer les parents, rédiger des notes sur les mesures mises en place par l’école, rassurer ceux qui restent à la maison (non ils ne seront pas négligés, ils continueront à recevoir un programme détaillé pour les journées de classe…), négocier l’ouverture des locaux avec la Mairie, la Communauté d’Agglomération, répondre aux enquêtes (souvent les mêmes) de l’Inspection Académique et de l’Inspection de la circonscription, acheter un vrai thermomètre (celui de l’Education Nationale n’arrivera qu’après 15 jours de retard)….
Depuis le 12 mai, nous enchaînons une journée de classe à l’école et une journée de « classe à la maison ».
Pourtant, sur la route de mon Ecole ce matin, en écoutant Dominique Seux, j’ai compris en filigrane que j’étais que j’étais un fainéant un peu lâche à ses heures face à la pandémie.
Et je me suis dit que j’avais dû rater quelque chose quelque part..
Monsieur Seux, Vous rapportez les propos d’un ministre concernant le courage de l’Education Nationale. Enseignante en école élémentaire et très en colère, je vais répondre à ce ministre et à vous même qui n’avez pas apporté de bémol à ce commentaire. On nous impose un protocole sanitaire totalement abusif qui empêche les classes de tourner à plein. Nous, enseignants, réclamons un allègement de ce protocole pour accueillir tous nos élèves !!! Nous, enseignants, devons à longueur de mails répondre à des parents impatients que nous n’avons pas la main sur le nombre d’enfants que nous pouvons accueillir et que nous subissons les règles imposées par ce protocole et parfois la mise en œuvre abusive des communes ! Alors ras-le-bol d’entendre dire que les enseignants ne veulent pas bosser. A titre personnel, j’assure la classe en présentiel et à distance. Je dois porter un masque qui me donne des migraines épouvantables…. Il vaudrait mieux, plutôt que taper sur les profs, s’interroger sur les intentions cachées de notre ministre, qui profitant de cette crise sanitaire, tente de déléguer de manière pérenne une partie des enseignements aux collectivités.
J’aimerais dire deux mots à Dominique Seux sur le pouvoir des états d’âme enseignants. Si certains ont pu faire part de leurs peurs, comme probablement aussi certains salariés de la grande distribution, cela n’a jamais constitué un motif valable d’absence pour l’administration. Ceux qui se déclarent à risque doivent en apporter la preuve à leur hiérarchie.
J’aimerais dire aussi à Dominique Seux que ce ne sont pas les enseignants qui décident du nombre de salles qu’il est possible d’ouvrir dans leurs établissements. A vrai dire les enseignants, de la maternelle au lycée, n’ont pas l’habitude d’être associés aux décisions par l’administration de l’éducation nationale.
Alors suggérer que ce serait leurs états d’âmes qui bloqueraient l’ouverture des classes est malhonnête. Le faire en citant un ministre « qui aurait dit en off… » est lâche.
J’aimerais dire à Dominique Seux qu’il serait temps de déconfiner sa pensée et de se mettre au travail pour rendre compte de ce qui bloque réellement dans les établissements.
Un démenti et quelques excuses dans une prochaine chronique seraient bienvenus.
Je trouve politiquement orientée et très discutable l’information donnée aujourd’hui par D. Deux concernant la prétendue pusillanimité des enseignants, soi-disant incités par leurs syndicats à rester chez eux plutôt qu’aller travailler (M. Seux cite même les propos scandaleux, car insultants, d’un ministre (si j’ai bien entendu) qui aurait dit : « si les salariés de la grande distribution étaient aussi peu courageux que les enseignants, on n’aurait pas mangé pendant le confinement » (sic)). Des millions de Français l’ont donc entendu ce matin… Effet déplorable sur l’antenne nationale n°1! La profession, enfin reconnue au début du confinement, est donc à nouveau jetée en pâture ; ce n’est pas nouveau : tout le monde sait qu’on ne devient enseignant que pour »les vacances » (sic) (sans parler de Sibeth Ndiaye en mars: « les enseignants qui ne font rien » (sic)).
Moi-même professeur du Second Degré dans le Grand Est, je tiens à signaler deux choses: 1) les mesures de distanciation sociale ministérielles sont tellement draconiennes qu’il est impossible pour les établissements d’ouvrir normalement (la paranoïa règne, dictée par le ministère); donc: je n’ai pas la possibilité de me rendre dans mon établissement pour enseigner (ni pour y faire quoi que ce soit) et nous sommes des centaines de milliers dans ce cas sur toute la France; 2) la majorité des parents refuse d’envoyer leurs enfants à l’école (c’est un fait: que M. Seux se renseigne!) de peur qu’ils ne se contaminent. (Souvent, en province : seulement 4 à 6 enfants par classe en primaire, en collège ou en filière professionnelle). Par exemple : dans la classe de 2nde dont je suis prof. principal, sur 30 élèves, 3 volontaires ! Donc, nous continuons l’enseignement à distance comme en mars, avril et mai – ce qui n’est pas une sinécure.
Par ailleurs, j’aurais aimé de la part de M. Seux, dont j’apprécie généralement le professionnalisme, qu’il prenne ses distances avec M. le Ministre J-M Blanquer. Chacun sait qu’il tire à boulets rouges en ce moment sur la municipalité de Paris (en pleine campagne municipale…où est sa déontologie?) pour se défausser de la pagaille dans les écoles parisiennes; chacun sait aussi que c’est une tactique vieille comme le monde, pour « les puissants », de se défausser de leur incurie sur « les lampistes »: si les parents râlent, s’étonnent que leurs enfants soient insuffisamment accueillis, on leur répond – et c’est bien commode – : ce n’est pas notre faute: c’est celle des enseignants et de certains de leurs syndicats (je signale au passage que seuls 20 % environ des enseignants sont syndiqués aujourd’hui, soit un sur cinq).
Je suis enseignante en primaire sur Lyon. Et ce matin un propos de Dominique Seux m’a glacée » Si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que l’éducation Nationale les français n’auraient rien mangé ».
Savez-vous que sur Lyon et ailleurs, les enseignants sont là, les élèves aussi mais pas le personnel municipal qui doit nettoyer et appliquer le protocole sanitaire ? et que donc cela limite considérablement le nombre d’élèveS dans les écoles?
Savez-vous que dans certaines salles où s’entassaient plus de 25 élèves, le protocole sanitaire n’en accepte que 6 ?
Savez-vous que sur Lyon et ailleurs, ce sont les enseignants qui ont permis l’ouverture des écoles car ils ont mis en place le protocole sanitaire à la place des mairies (balisage, flux des élèves…)
Savez-vous qu’à Lyon et ailleurs, nous avons accueilli les enfants de soignants les 15 premiers jours sans masque ni gants ni…?
Savez-vous que la plupart du temps ce sont les mairies et non les enseignants qui empêchent plus d’accueil des élèves ?
Savez-vous que nous n’avons plus de médecine du travail depuis bien longtemps ?
Savez- vous qu’il n’y a plus de professeur de maths, physique chimie et autres qualifiés à cause des salaires minables les plus bas d’Europe ?
Savez-vous que les enseignants démissionnent en masse (ce qui fait qu’il n’y a plus de remplaçant pour les congés de maternité?)
Savez-vous que nous avons travaillé en moyenne 10h00 par jour, weekend compris parce qu’il fallait tout inventer et retravailler voir joindre les familles… pendant le confinement avec notre matériel, payés avec nos misérables payes ( téléphone, ordinateur…).
Savez-vous que je préfère dire que je suis chômeuse de longue durée plutôt qu’enseignante, parce que c’est plus facilement accepté ?
La porte-parole du gouvernement n’a pas fait de boulette pendant le confinement en disant que les professeurs pouvaient aller travailler dans les champs puissent qu’ils étaient payés à ne rien faire. Parce que ce que ce qui a été dit ce matin sur votre antenne va dans le même sens.
Ce n’est pas parce que les syndicats parlent que c’est ce qui se passe sur le terrain. Alors vérifiez avant de lancer ce coup de poignard… Nous, enseignants n’en pouvons plus de ce type d’attaque.
Et j’ajoute une question » Est-ce parce que nous sommes une population essentiellement féminine que l’on se permet au ministère et sur votre antenne, ce genre de propos ? »
Demain, en allant travailler (j’alterne le distanciel et le présentiel), j’écouterai une autre radio, histoire de ne pas avoir envie de pleurer avant d’accueillir les élèves chanceux que la ville de Lyon me permettra d’accueillir.
Avant d’appeler sur mon téléphone personnel, ma 5ième élève de la journée, je vais envoyer cette missive à tous mes collègues…
Monsieur, permettez-moi de vous faire part de ma consternation à l’écoute de votre chronique si injuste et si mal informée sur les enseignants ce matin. Les enseignants sont des fonctionnaires : ils font ce qu’on leur demande et s’ils ne rentrent pas, ce n’est pas parce qu’ils ne le veulent pas, mais ou pour raisons médicales ou parce qu’on ne le leur demande pas, la plupart du temps à cause d’un protocole sanitaire ingérable. Renseignez-vous !
D’autre part, invoquer la responsabilité des syndicats enseignants, c’est persister dans des schémas d’analyse dépassés et que dément l’étude des faits. Les syndicats enseignants n’ont plus aucun pouvoir réel. A quand remonte la dernière victoire des syndicats enseignants ? Au siècle dernier. La réforme des collèges de 2015 ? Les syndicats étaient contre. Elle s’est faite. La réforme du lycée de 2020 ? Les syndicats étaient contre. Elle s’est faite. La réforme des retraites ? Les syndicats étaient contre, et si elle n’est pas encore entérinée, c’est à cause du covid et non pas des syndicats.
Le véritable problème de l’éducation nationale, c’est son administration, déconnectée du réel, univers kafkaïen qui gère des personnes comme des pions sans aucun souci de la pédagogie, ni des personnes, élèves, professeurs et personnel administratif des établissements.
C’est là que devrait s’opérer une réforme audacieuse qui rebattrait les cartes et donnerait au pays le système éducatif qu’elle mérite. C’est ce que vous devriez dire au lieu de remâcher des poncifs qui n’ont plus aucun sens et d’opposer (honte à vous !) les personnels enseignants et les personnels de la grande distribution : notre pays n’est-il pas assez fracturé comme cela ?
Je suis scandalisée et meurtrie par ce que je viens d’entendre sur les profs.
Nous sommes présents, au travail, nous accueillons les enfants dans les meilleures conditions possibles, pour leur redonner ce sentiment de normalité dont ils ont tellement manqué. Et nous avons énormément travaillé pour cela.
C’est si facile de taper sur les profs sans chiffres, sans comparatifs pour Monsieur Seux qui d’habitude aime agiter les pourcentages.
Alors quels sont ces chiffres ? Quel est le pourcentage des profs qui n’ont pas repris ?
Combien ne sont pas en présence parce que vulnérables mais assurent le distanciel des collègues sur place ?
Je vous rappelle tout de même que le protocole sanitaire n’a pas été édicté pour que ces feignasses de profs restent à la maison mais pour protéger les enfants et leurs familles.
C’est vraiment triste de commencer sa journée en entendant ça.
Je suis enseignante et outrée de l’édito de M. Seux de ce matin. Très déçue par France inter qui cautionne ce type de propos envers les enseignants. M. Seux n’a aucune connaissance de ce qu’il se passe depuis le 11 juin et avant dans les écoles pour organiser l’accueil d’un maximum d’élèves dans les écoles selon le protocole imposé et les personnels de mairie mis à disposition.
J’ai été choquée de la façon dont Dominique Seux a conclu son éditorial ce lundi 8 avant 8h.
Je me suis sentie insultée en tant que professeur en me faisant traitée de lâche et de paresseuse.
Il y a encore quelques jours, votre radio rendait enfin hommage à notre travail et notre investissement et notre abnégation au quotidien. Confinement ou pas.
Le déconfinement signifie le retour aux ricanements entendus et insultants sur les profs, des pauvres cloches incapables, qui ne savent pas ce qu’est le travail, le vrai travail.
La parole est libre mais ces poncifs si éloignés de la réalité me sont devenus insupportables. J’ai décidé de ne plus me laisser insulter sans réagir.
J’ai été effarée d’entendre ce matin Monsieur Seux rapporter les propos d’un ministre disant que si les employés de l’alimentaire avaient été aussi courageux que les enseignants pendant le confinement, nous n’aurions pas mangé.
Ma fille est enseignante et directrice d’école maternelle. Ses collègues et elle ont assuré l’accueil des enfants de soignants, tout en fournissant du travail aux enfants confinés chez eux.
Et depuis le 11 mai, c’est un véritable parcours du combattant pour remettre la machine en route en suivant un protocole sanitaire extrêmement contraignant.
Je souhaite réagir aux propos tenus par Dominique SEUX
« Si les employés de la grande distribution étaient comme les enseignants, les Français seraient morts de faim »
Ces mots faisaient écho au fait que le dé confinement économique devait s’accélérer mais que les enseignants tardaient trop à reprendre le chemin de l’école…ce qui oblige les parents à rester chez eux et à ne pas être productifs suffisamment productif …
J’enseigne en école maternelle, je suis en classe devant mes élèves depuis le 25 Mai tous les jours… Pour faire court… nous ne sommes autorisés à recevoir que 10 élèves par classe… Pour ma part il y a déjà 8 élèves dont les 2 parents travaillent et sont donc prioritaires ce qui au mieux peut permettre à 8 autres enfants de venir en alternance… ce qui ne fait que 18 élèves…ce qui oblige certains parents à « rester chez eux » ….
Dans quelle mesure, moi, simple enseignante je suis responsable de ce protocole…qui au-delà du fait qu’il soit bien compliqué à respecter, ne me permet en aucun cas d’enseigner comme je le fais d’habitude avec mes petits élèves (5 et 6 ans).
J’ai dû complétement revoir ma façon d’enseigner (ne pas partager, ne pas jouer ensemble pour respecter la distanciation, ne pas partager…pas simple pour une école maternelle qui se veut bienveillante et où l’on apprend en jouant, et en agissant avec les autres.)
Sans oublier que je dois, en plus, après ma journée de classe transmettre des documents, des jeux à mes élèves (euhhhh…. à mes parents d’élèves qui font l’école à la maison….) Cela ressemble fort à la « double peine »…
Dans la commune ou j’enseigne nous sommes tous enseignants à la fois à l’école en classe et chargés de l’école à la maison…Mes enfants sont eux même dans une école ou les enseignants s’adaptent et jouent le double jeu de l’école à l’école et l’école à la maison…Je ne connais qu’une collègue qui ne peut retourner à l’école parce que immunodéficiente et une autre dont le mari est lui en incapacité respiratoire … La très grande majorité des enseignants est en classe et gère en plus l’école à la maison !!!!!!!!
Conformément au protocole sanitaire seuls 10 enfants sont accueillis en maternelle et 15 en élémentaire …ce qui ne permet pas le retour de tous les enfants à l’école….
Nous simples enseignants nous avons dès le 15 Mars permis aux parents d’accompagner leurs enfants dans la mesure du possible, avec nos petits moyens, nos outils informatiques personnels (on ne nous équipe pas…) nous sommes en quelques jours devenus youtubeurs pour lire des histoires, développeurs de jeux en lignes, animateurs de visioconférences, créateurs cours en lignes …nous l’avons fait avec souvent beaucoup d’énergie, de motivation et d’inventivité ….
J’adore mon travail, mes élèves ; mes collègues, j’aime renouveler mes pratiques, dénicher un nouvel album jeunesse, un nouveau jeu…bref je suis comme la plupart de mes collègues une enseignante qui bosse simplement ….
Alors je ne souhaite pas de primes, je ne demande pas forcément une revalorisation salariale, ni même une médaille (quoique en chocolat !!….)
Je voudrais juste que l’on ait un mininum de considération pour mon travail et ne pas me sentir insultée à 7h50 sur le chemin de l’école…sans pouvoir répondre, cela me rend triste, très triste…
Je me tiens à votre disposition pour échanger sur ma petite vie de petite maitresse à l’école (mais à 8 h00, je suis dans ma classe…jusqu’à 16h45…au moins…)
Je vous adresse mes sincères salutations et je voudrais juste être bien certaine que le très honorable Mr Dominique SEUX lira avec attention mes quelques mots !…
Je souhaitais vous signaler mon indignation à l’écoute ce matin (8juin) de la chronique de Dominique Seux.
En effet, cette chronique s’est conclue sur le fait que « si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que l’Education Nationale, les Français n’auraient rien eu à manger ».
Cette déclaration émanerait d’un Ministre en première ligne (qui ? quand ? Nous n’en saurons pas plus…)
Je suis enseignante et directrice d’école. Nous entendons souvent des critiques et des clichés sur les enseignants. Mais ce matin, j’ai eu beaucoup de mal à supporter d’entendre ce type de propos sur une radio de service public, laissant entendre que les enseignants seraient responsables de la situation actuelle, à savoir le fait que nous ne puissions pas accueillir tous les enfants de nos écoles.
Nous œuvrons sans relâche depuis début mai pour préparer la réouverture de nos écoles en dépit du protocole très strict qui nous est imposé. La limite d’accueil des élèves, et le protocole que nous subissons n’est évidemment pas de notre’ fait. Nous sommes en première ligne face aux familles et à leur difficulté de reprise de travail. Nous nous trouvons confrontés à la difficulté de ne pas pouvoir accueillir tous nos élèves, de devoir faire des’ choix (et en fonction de quels critères ?).
Je trouve profondément injuste que les enseignants puissent être tenu pour responsables de la situation actuelle.
J’aimerais simplement que M. Seux puisse se renseigner auprès des principaux acteurs de l’école avant d’énoncer ce type de contre-vérités.
Je suppose que je ne suis pas le seul à avoir été choqué par le prof-bashing dont a fait preuve M. Dominique Seux lundi 08 juin. Peut-être peut-il essayer de faire un travail plus sérieux en termes de recherches d’informations et, plutôt que d’aller citer des « ministre en première ligne », pourrait-il envisager de se renseigner auprès des établissements scolaires afin de comprendre d’où vient le problème ? La réponse tient en peu de mots : « respect du protocole sanitaire ».
Je trouve honteux que l’on puisse se permettre de dire n’importe quoi pour attiser la colère de l’opinion. SI jamais ces mots lui parviennent, je ne doute pas qu’un prochain édito de sa part viendra expliquer comment les directives ministérielles vont à l’encontre des vœux des « ministres en première ligne ».
Je suis enseignante et directrice depuis 12 ans dans une petite école. Dès le début du confinement j’ai eu le souci de poursuivre ma mission d’enseignement, de proposer des activités à mes élèves qui les éloignent pour quelques heures de cette pandémie, de l’anxiété……
J’étais derrière mon ordinateur de 8h30 à plus de 23 heures pour préparer, corriger, échanger… bien souvent aussi le mercredi, les week-ends et une partie des vacances. Comme beaucoup de mes collègues. Puis j’ai dû organiser le retour en classe au sein de l’école, recevant les informations de ma hiérarchie le dimanche midi pour une rentrée le mardi… bien après que des informations soient parues dans les médias.
Aujourd’hui « On » nous accuse d’empêcher les français de travailler. M. Seux, vous devez le savoir, nous, fonctionnaires appliquons les directives que notre hiérarchie nous donne. Le protocole n’a pas été écrit par des enseignants, ce texte émane du ministère de l’éducation nationale…. Mais ces derniers jours, divers reportages laissent penser que ce sont les enseignants qui refusent les élèves dans les écoles.
Je fais classe tous les jours de 9h00 à 15h30 à la moitié de mes élèves. Ensuite commence ma deuxième journée d’école : enseigner à distance à ceux qui sont restés à la maison. Puis, j’assure aussi la direction de l’école (pour laquelle il n’y a plus aucun remplacement pour cause de manque de remplaçant).
Votre chronique m’a mise en colère, exaspérée, laisser encore une fois entendre que nous, enseignants sommes des privilégiés …… J’ai oublié de dire que je touche à peine plus de 2000 euros.
Je souhaite réagir à la chronique de ce matin de Dominique Seux, (bon on pourrait réagir tous les matins, mais juste celle de ce matin), concernant la toute dernière phrase dudit édito, il serait de bon qu’il lâche le nom du fameux « ministre de première ligne » qui prête aux enseignants de si peu nobles pensées. (Les ayant vu œuvrer depuis deux mois et demi, de la primaire au collège pour ce qui me concerne, je trouve cela déplorable). Donc soit, Monsieur Seux se tait et ne construit son argumentaire que sur des faits avérés comme tout vrai journaliste, soit il cite ses sources
J’ai été triste ce matin d’entendre Dominique Seux citer « un ministre de 1ère ligne : si les salariés de la grande distribution avaient été aussi courageux que l’Education Nationale, les français n’auraient rien eu à manger. » On appréciera l’anonymat dudit ministre.
Donc, retour au bon vieux temps d’avant : dans le service public, ce sont tous des planqués. Et des lâches. Mal payés certes, mais à rien foutre. Quelle autre vérité bileuse oserez-vous encore nous asséner le 16 mars à l’encontre du service public, jour de mobilisation des soignants ? Et ce courage que ledit « Ministre de 1ère ligne » reconnait aux salariés de la grande distribution, saura-t-il s’en acquitter par une hausse de leur salaire et une amélioration de leurs conditions de travail, de transport, de logement, d’accès à l’éducation ? De quel courage parle-t-on d’ailleurs ? Du courage de la résignation, car pas d’autre choix que d’aller travailler, sinon c’est la grande précarité ? Combien de caissiers/caissières sont morts du Covid pour que vous puissiez manger, Monsieur Seux ? Quel cynisme. Ne vous servez pas d’eux pour taper sur les enseignants dont vous méprisez et ignorez visiblement le travail.
Depuis quelques jours on assiste à un déferlement de haine contre le corps enseignant qui serait en vacances depuis 3 mois et refuserait d’accueillir les élèves. Monsieur Seux qui relaie des propos d’un ministre anonyme (sic) visant à flinguer toute une profession. Il relaie ce genre de d’inepties alors que nous faisons tout pour maintenir l’enseignement sous la contrainte d’un protocole quasi-intenable et d’un ministre complètement hors-sol ! Je suis juste scandalisé en entendant de tels propos.
Monsieur Seux a déclaré que ce n’était que la faute des enseignants si si peu d’enfants avaient regagné l’école. Mais c’est faux ! Nous devons obéir à un protocole sanitaire strict qui n’ouvre que 10 places par classe en maternelle. On doit accepter les enfants prioritaires tous les jours (soignants, justice, pôle emploi), ce qui fait que dans ma classe, 6 places sont occupées tous les jours par ces enfants-là, il ne reste pour les 20 autres que 4 places. Comment faire pour accueillir plus d’enfants ? Est-ce de ma faute ? C’est tellement facile de désigner les enseignants comme les responsables, alors que nous n’avons qu’une hâte : retrouver notre vrai métier et ne pas faire de la garderie. Faites pression pour qu’on puisse travailler normalement, pas pour nous désigner comme des fainéants !!!! Je suis triste parce que vous contribuez à propager de fausses idées dans la population… Interrogez les enseignants du terrain avant de les accuser de fainéantise. Bref, à chacun son métier, le vôtre n’est pas de désinformer, le mien est d’enseigner.
Je vous écoute tous les jours et aime beaucoup France Inter, mais ce matin les propos de Dominique Seux m’ont choquée. Ce n’est peut-être pas son intention mais j’ai compris dans ses mots qu’il accusait le groupement des syndicats enseignants, de la FCPE et des élus locaux d’avoir empêché la reprise d’un certain nombre d’élèves le 11 Mai en faisant front au gouvernement. Je ne nie pas qu’ils aient fait front par contre il serait bien de dire pourquoi ils l’ont fait. L’origine de cette non reprise est plutôt à regarder du côté des directives données par le Ministère de l’éducation ultra contraignantes, coûteuses, rendant le retour à l’école des enfants impossibles. Ne vous trompez pas de cible. Ce genre de propos peut être destructeur. Je ne peux pas vous laisser accuser les mauvaises personnes.
Je ne suis pas enseignante, ni engagée dans un une association de parents d’élèves, ni élue mais juste consciente de la réalité des choses sur le terrain.
Enseignante et directrice d’école, je suis outrée par les propos tenus sur votre antenne ce matin. Outrée par la chronique de Dominique Seux qui insulte les enseignants, outrée par l’introduction aux propos de Jacques Toubon concernant les conséquences sur les enfants parlant de reprise faite au choix des enseignants. Hier déjà à midi une journaliste rétorquait à son invité « mais les enseignants ne sont pas au rendez-vous ».
Où avez-vous vu que les enseignants avaient eu le choix dans cette reprise ? Les enseignants sont des fonctionnaires et par là même appliquent les directives de leur hiérarchie sinon ils se mettent en faute. Même si certains syndicats ont protesté sur les conditions de la reprise, cette reprise s’est faite partout dans le cadre du protocole sanitaire. Y a-t-il eu un préavis de grève déposé (peut être par un syndicat minoritaire ?), avez-vous un taux de grévistes ?
Le nombre d’écoles ouvertes, de classes ouvertes et d’élèves accueillis est déterminé par la mise en œuvre du protocole sanitaire et seulement cela. Si des enseignants ne sont pas présents dans les écoles, ils l’ont justifié par des certificats médicaux comme étant personnes à risques ! Ils assurent pour autant l’enseignement en distanciel et donc travaillent.
Les enseignants n’ont eu aucun choix dans cette reprise et se sont démenés pour assurer cette reprise en quelques jours. Les directeurs d’école ne ménagent pas leurs heures et travaillent en collaboration avec les municipalités pour accueillir un nombre croissant d’élèves, toujours dans le cadre de l’application du protocole.
Nous avons l’habitude d’être accusés de tous les maux et notamment de fainéantise mais
Vous dépassez les bornes. Et parler de courage est hors de propos !
Fort déçue par vos propos sur cette antenne que j’écoute souvent et que je considérais bien meilleure que d’autres, je me dis que vous vous mettez au niveau de nombres d’émissions bas de gamme.
J’ai laissé un message précédent, je rajoute un message : je veux des excuses de ce soi-disant journaliste Dominique Seux, qui devrait enquêter dans les écoles et voir si le retour des élèves dans les classes ne se fait pas du fait des enseignants ou du protocole sanitaire contraignant et insupportable. Je rappelle que je suis directrice d’école maternelle entre Grenoble et Chambéry et qu’autour de moi toutes les écoles sont ouvertes et accueillent les enfants à partir de la petite section. Je plains ce journalisme qui veut essentiellement faire le buzz au lieu de préférer la vérité.
M. Seux oublie de mentionner que les enseignants doivent composer avec un protocole sanitaire hallucinant alors que bars et restos sont ouverts, alors que la majeure partie préférerait pouvoir recevoir tous leurs élèves (permettant à l’économie de repartir en plus de leur simplifier la vie !!). Comment M. Dominique Seux fait-il pour accueillir 250 élèves de primaire dans 8 classes avec 10 toilettes et un protocole sanitaire aussi complexe ???
Au moins ne soyez pas en plus lâche en lâchant votre pensée via les propos d’une « personne travaillant dans la grande distribution ». Mr Dominique Seux était où (en résidence secondaire ?) quand un nombre important d’enseignants (dont certains syndiqués ne lui en déplaise) accueillait les enfants de soignants ?
Je reprendrai un tweet de Mr Dominique Seux :
Donc, un journaliste de la radio publique explique tranquillement (et sans que personne ne le conteste sur le plateau) que les enseignants sont des lâches et que c’est de leur faute si l’économie ne peut pas reprendre…
Pourquoi France Inter ne revient pas à l’ancienne formule qui opposait Dominique Seux à Bernard Maris, en cherchant un nouveau contradicteur ? Il est insupportable chaque matin de laisser M. Seux énumérer « ses vérités » clairement libérales, sans possibilité de les remettre en cause. Il y a clairement d’autres options à la société capitaliste prônée par Mr Seux qui nous mène droit à la catastrophe écologique et sociale.
Merci d’avance pour votre réponse.
Je suis extrêmement choquée de l’édito de Dominique Seux de ce matin qui tape de façon honteuse sur les profs en se cachant derrière un « ministre de premier rang anonyme »… si un ministre a eu la mauvaise foi de dire une chose pareille et dans ce cas il faut le nommer. Si on ne peut pas nommer les gens, on se tait !
Je suis professeure dans un collège, j’ai eu des semaines de 60 heures de travail pendant le confinement pour enseigner à distance convenablement. Dans mon collège, sur 60 profs, seule une n’a pas pu reprendre pour des raisons médicales évidentes… Même une de mes collègues de 64 ans (à moins d’un mois de sa retraite) vient travailler chaque jour…
Le minimum serait que M. Seux s’excuse. Sinon, je changerai de station radio. Je n’écoute pas la radio le matin pour me faire insulter.
Je suis enseignant et scandalisé par l’édito de Mr Dominique Seux laissant entendre que les profs ne sont que des tire-au flancs… dans mon collège, on reçoit les niveaux 6ème, 5ème une semaine et 4ème 3ème la suivante…(c’est le cas des collèges du coin)
Ce ne sont pas les enseignants qui sont responsables du protocole sanitaire mis en place par le ministère et qui nous oblige à travailler dans des conditions compliquées…la jauge de 15 élèves n’a pas été décidée dans les établissements.
Travaille-t-il toute la journée comme les élèves avec un masque, dans la même classe sans déplacement autorisé. Repas isolé au self…
Des parents m’ont confié qu’ils préféraient dans ces conditions garder leurs enfants à la maison et continuer le distanciel (ce qui au passage est un 2ème travail de présentation car on n’a pas les implicites du cours.)
Il serait temps qu’il y ait une alternance dans les éditos échos…
Le mépris de Dominique Seux vis à vis des enseignants est stupéfiant, voire écœurant.
Comment peut-on faire porter la responsabilité de l’impossibilité pour les parents de mettre leurs enfants à l’école, sur la peur et la mauvaise volonté supposée des enseignants ?
Le nombre d’élèves admis dans les écoles est dépendant du cadre sanitaire imposé par les ministères de la Santé et de l’Education nationale. Les enseignants, depuis le début du confinement ne ménagent pas leur peine, qu’ils soient en télétravail ou à l’école, voire les deux en même temps, et participent, sans compter leur temps, à la cohésion sociale.
A quand une juste reconnaissance de cette profession dans notre pays ?
Je vous remercie pour ce beau salut aux enseignants qui se démènent depuis des semaines pour essayer d’accompagner au mieux leurs élèves. Je suis professeur des écoles en maternelle et je travaille non-stop depuis le confinement. J’accueille depuis le 11 mai un maximum de 10 élèves parce que le protocole imposé ne me permet pas de faire autrement (et non pas comme vous osez le dire une alliance entre syndicats). Et on oublie de préciser que les enseignants continuent le télétravail en plus de leur travail en classe. Sans compter que nos propres enfants ne vont pas à l’école tous les jours. Je suis choquée de vous entendre dire que nous ne sommes pas courageux (ou pas aussi courageux que les salariés de la grande distribution). Vous rapportez les propos d’un ministre et vous continuez à véhiculer cette idée que les enseignants sont des fainéants. Mais pourquoi les parents veulent tant ramener leurs enfants à l’école, même lorsqu’ils ne travaillent pas et qu’ils peuvent s’en occuper ? Avez-vous déjà passé une journée dans une classe de 30 enfants ? C’est si facile de critiquer derrière son micro quand on est si loin de la réalité.
Les enseignants ont largement assumé leurs fonctions et ils continuent à essayer d’enseigner dans des conditions difficiles. Un peu de reconnaissance serait bienvenue au lieu de nous discréditer. Connaissez-vous beaucoup de personnes dans votre entourage qui font du télétravail en plus de toutes leurs heures en présentiel ? Certes il y a moins d’enfants en classe, mais nous préparons de la même façon pour 10 ou 30 et nous continuons à accompagner nos élèves restés chez eux.
J’espère que vous pourrez avoir un autre regard sur les enseignants si indispensables à notre société.
Pourquoi France Inter ne revient pas à l’ancienne formule qui opposait Dominique Seux à Bernard Maris, en cherchant un nouveau contradicteur ? Il est insupportable chaque matin de laisser M. Seux énumérer « ses vérités » clairement libérales, sans possibilité de les remettre en cause. Il y a clairement d’autres options à la société capitaliste prônée par M. Seux qui nous mène droit à la catastrophe écologique et sociale.