Bravo Alain Finkielkraut pour votre émission ce matin ! Pour les autres émissions aussi, que je suis régulièrement avec grand intérêt, mais là je dis « chapeau ! », car vous avez abordé un sujet « casse-gueule » que vous avez rendu passionnant, en « mettant les pieds dans le plat » avec de « bonnes manières », c’était à la fois tendu et drôle, très équilibriste, sur le fond comme sur la forme. Un débat exemplaire qui contribue magnifiquement à maintenir cet art du débat vivant, dans ces temps où il est si difficile de l’exercer correctement. Merci pour le travail acharné que vous accomplissez vaillamment et patiemment chaque semaine ! Vous évitez toujours les facilités, vous montrez comment elles sont en fait des écueils, vous évitez toujours la langue de bois, quitte à recevoir sans flancher quelques volées de bois vert ! Merci aussi à France Culture de vous donner carte blanche, de vous accorder sa confiance depuis tant d’années. Votre émission et tant d’autres sur France Culture sont pour moi très importantes, à la fois source de clarté dans les idées, de réconfort, et même de vie sociale car à travers cette radio je me sens en lien avec mes semblables pour le meilleur même si on y parle du pire. Vous êtes un des acteurs majeurs contre les délitements sociétaux, vraiment à la pointe du meilleur de notre culture, vous en cultivez les valeurs chaque jour, c’est un travail immense et précieux, merci ! Merci à tous les journalistes, les chroniqueurs, les animateurs, et à toutes les petites mains et grandes personnes qui contribuent à ce fleuron des médias français.
Monsieur Finkielkraut, j’aime toujours vos débats, mais là, vous n’avez pas pu vous empêcher d’être du côté de Pascal Bruckner, plus proche de vos idées. De fait, il y avait une sorte de parti-pris de votre part qui n’a pas permis à James McAuley de développer suffisamment ses idées. Vos remerciements appuyés, à la fin, n’ont pas comblé ce déséquilibre. Ce n’est que lorsque vous écoutez l’un et l’autre sans parti-pris que nous progressons dans la compréhension que posent les thèmes que vous proposez. Surtout que votre émission repose sur l’opposition entre deux interlocuteurs.
Emission stimulante comme toujours. Je regrette toutefois qu’il n’y ait pas eu de véritable arbitre, puisque le modérateur penchait nettement pour l’une des deux parties. De telle sorte que l’impression a pu être ressentie que le journaliste américain était tombé dans un guet-apens. Je regrette que le nœud de la question, pointé par l’Américain, n’ait pas été relevé. Il s’agit effectivement du droit, de l’ordre juridique. Un simple fait : la Cène de Bettina Rheims a été interdite par la justice (sauf erreur). N’y a-t-il pas un réel problème d’égalité devant la loi ? Pensons à Rawls, au voile d’ignorance : les Américains savent mieux que nous, aujourd’hui, ce qu’est la justice. En ce sens le « Ok boomer » final est justifié ; mais il ne doit pas s’adresser à vous en particulier, chaque Français doit ici se sentir visé.
Je suis un fidèle de l’émission Répliques depuis de nombreuses années et j’ai écouté avec stupéfaction l’émission du 9 janvier avec Pascal Bruckner et James McAuley. Le choix fait par Alain Finkielkraut de consacrer l’émission à laïcité, alors que la démocratie américaine a été victime d’une tentative de coup d’Etat il y a trois jours et se trouve actuellement sous la menace réelle d’émeutes suprémacistes, me paraît indigne de son intelligence. (…) Je comprends bien que l’actualité littéraire l’ait poussé à inviter son ami Bruckner, mais le « timing » est particulièrement malheureux. Considérer que ce qui se passe sur les campus américains est plus grave que la sédition et le risque d’effondrement de la démocratie, voilà qui me laisse pantois. Trump ferait passer Lindbergh, le personnage central du Complot contre l’Amérique de Philip Roth qu’Alain Finkielkraut aime tant, pour un enfant de chœur, mais celui-ci ne s’en préoccupe pas. Quelle tristesse.
J’écoute actuellement l’émission Répliques et je suis choqué par le traitement de l’actualité qui est fait par M. Finkielkraut. En quasi-collusion avec M. Bruckner, il ne cesse d’interrompre son invité, James McCauley, et d’orienter le débat vers les obsessions qui sont visiblement les leurs, sur l’islamisme, sur la “cancel culture” – alors même que l’actualité, comme l’a souligné M. McCauley, les amenaient naturellement à parler d’autres sujets que ce dernier n’a jamais été autorisé à aborder. Ce qui me choque le plus, c’est que d’évidence, MM.Finkelkraut et Bruckner étaient de mèche dans ce débat – et le temps de parole accordé à ce dernier était démesuré. Quelle immense déception !
Cher Alain Finfielkraut, je suis une très fidèle auditrice, lectrice et spectatrice. Je réagis à votre émission de ce matin car je suis très étonnée que ni vous ni Pascal Bruckner (que j’admire aussi énormément) n’ayez songé à répondre à ce jeune Américain que JUSTEMENT, c’est eux, c’est cette gauche-là, qui a fait élire Trump ! Car ils font peur à une grosse partie de la population américaine, et ce à juste titre : ce qu’ils proposent est un monde délirant et infernal. Cet arrogant jeune homme dénonce la violence de l’ultra droite telle qu’elle s’est manifestée au Capitole (et il a raison), mais je suis convaincue qu’il trouve parfaitement légitime la violence de l’ultra gauche, telle qu’elle s’est manifestée, par exemple, à Portland. Les images d’une foule (« mob ») d’émeutiers noirs déferlant dans un quartier blanc pour exiger des habitants qu’ils leur donnent leur maison, a fait frémir dans tout le pays.