Je crains que « vivre avec » ne soit qu’un slogan politique, une arrogance face aux variants. Ce qui se passe depuis le mois de septembre n’est pas une vie, et malgré cela échoue à contrôler l’épidémie, avec le risque d’un débordement d’une seconde épidémie. « Vivre avec » c’est accepter, chaque jour, le crash d’un A330, 25 000 personnes infectées, des cas graves, des covid longs… Chaque jour. Un article du Guardian rappelle les nombreuses raisons pour lesquelles il faut refuser de « vivre avec », et adopter une stratégie de suppression de l’épidémie, comme des pays très différents l’ont réussi. Parmi ces raisons, l’élimination du risque d’un variant beaucoup plus problématique qui pulvériserait notre illusion de « vivre avec » : un virus ne mute pas s’il ne se transmet pas.
Vivre avec, à raison de 400 morts par jour me semble d’abord une faillite de notre système, alors que nous avons des vaccins, et par ailleurs comment font la Thaïlande, l’Australie, la Nouvelle Zélande par exemples, qui eux l’ont arrêtée ?! De plus, comme il a très bien été décrit dans l’émission de La Terre au carré de mardi, nous avons créé les conditions d’une « épidémie de pandémies » et ne serait-ce pas notre mode de vie occidentale qui est à repenser dans son ensemble ?
Ne faudrait-il pas commencer par dédramatiser ? Je pense à d’autres pandémies par le passé (grippe espagnole, de Hong-Kong…) qui ont été largement aussi meurtrières mais n’ont pas entraîné l’hystérie médiatique à laquelle on assiste aujourd’hui.
Merci pour vos émissions, ne serait-il pas souhaitable de réouvrir les lieux de culture et de vie (bar restos …) pour palier à cette déprime générale ? De toute façon dans notre quotidien, au travail, nous exerçons nos métiers exactement comme avant la crise, en faisant plus attention à l’hygiène, mais pour le reste nos gestes sont les mêmes !!! Les gens qui se savent plus fragiles font naturellement plus attention, alors a-t-on besoin d’être infantilisés à ce point ? Ne sommes-nous pas capables de nous prendre en main ? Là, on ne plus se parler, échanger, prendre soins les uns des autres !!
Selon le géographe Michel Lussault, le confinement et les mesures de distanciations sociales « remettent en question immédiatement l’urbanité », c’est-à-dire la vie relationnelle qui est au fondement de l’organisation urbaine. Et si finalement, cette crise et le fait de devoir vivre avec le virus, c’était une opportunité pour lancer une réflexion sur la façon dont nous pouvons organiser nos villes différemment ?