Mes oreilles ne s’en sont toujours pas remises ! Entendu ce matin un terrible « au jour d’aujourd’hui » dans la bouche de votre journaliste. Pitié pour mes oreilles et pour le français : pouvez-vous faire la chasse à ces expressions « au jour d’aujourd’hui », « pour pas que »… Une suggestion : mettre les auteurs de ces erreurs/horreurs à l’amende. Une cagnotte dont les bénéfices pourraient servir fort utilement à offrir des livres dans les milieux défavorisés. Sans rancune et avec beaucoup d’espoir d’être entendue. Très belle journée à tous ceux qui œuvrent pour que je puisse profiter de ma radio préférée.
Bonjour et félicitations pour votre émission. Un étonnement tout de même à vous entendre aujourd’hui poser à votre interlocutrice la question suivante : « Est-ce que vous pensez que l’éducation nationale fait le job ? ». C’est fort de café à l’heure du café et à l’époque où l’éducation nationale et le politique baissent la garde concernant la défense de notre langue.
La langue française permet d’utiliser un autre mot que « chance » quand on parle du risque d’aller en réanimation. Affligeant.
Ayant moi-même enseigné le français dans le secondaire, je ne suis pas a priori contre l’emploi du mot « prof ». Le mot peut être, comme le mot « flic », en fonction du contexte et de l’intention, aussi bien respectueux qu’humiliant, j’avais par exemple un camarade d’école qui disait avec fierté que son père était « flic ». Mais il faut savoir utiliser ces mots à bon escient. Comme pour tous les synonymes – parfum, odeur, fragrance, effluve, etc… – il faut un minimum d’intelligence, de sensibilité, de goût du vocabulaire pour utiliser le mot juste en fonction de la situation. Un policier peut dire « je suis flic » mais tout un chacun ne peut pas s’arroger le droit de dire « vous êtes flic ». J’ai été choqué que ce matin, un Fil info nous parle de « l’inauguration d’un collège Samuel Paty, ce ‘prof d’histoire’ assassiné… ». Quelle désinvolture ! et qui témoigne à la fois d’un piètre sentiment de la langue et d’un manque de respect pour la personne assassinée. Un Fil info, ça se prépare, que je sache, ça n’est pas de l’improvisation.
Ce vendredi 19 novembre, vers 13 h 30 sur France inter, à propos de « il » et « elle », une dame s’écriait « j’adore la langue française », tout en ponctuant son propos de « en fait », « en fait », « en fait », amenant son interlocutrice à enfaiter en retour. Ah ! l’adoration de la langue française.
Votre journaliste nous parle des pêcheurs qui pourraient obtenir une licence pour « ferrer » dans les eaux britanniques. Merci de bien vouloir lui expliquer que ferrer ne veut pas dire pêcher. Ferrer, c’est, au moment où le poisson mord, donner un coup sec à la canne à pêche pour faire pénétrer l’hameçon dans la chair du poisson et assurer la prise. Les pêcheurs bretons ou normands ne sont pas des pêcheurs à la ligne !
France Info dimanche : dans le Fil Info, un centre commercial « s’est fait attaquer » aux tractopelles. Cette faute de français a été signalée moult fois par vos auditeurs. Le centre commercial a-t-il demandé qu’on l’attaque ? La construction correcte est : « un centre commercial a été attaqué ».
Vous interviewez un délégué national des DRH cet après-midi, qui nous sort plusieurs fois : « à date… », traduction littérale de « to date », en français « à ce jour ». J’imagine la perplexité de vos auditeurs non-anglicistes devant ce qui est apparemment du jargon d’entreprise, que je n’entends pas pour la première fois sur votre antenne. Pourriez-vous gentiment reprendre vos interlocuteurs, en suggérant par exemple : « à date, vous voulez dire à ce jour ? ». Ce serait bien aimable de nous épargner ce galimatias.
Merci France Inter que nous écoutons tout le temps. Mais nous conseillons à vos présentateurs et invités d’arrêter les néologismes. Y’en a marre, et ça c’est français. Respectabilité à 12h (France Inter), le supporteriez, etc.… Y compris les néologismes en “ing” , pas chinois mais types américains… Merci de leur transmettre la recommandation.
Il y a plus grave pour le respect de notre langue que la confusion entre « que » et « quoi », sur les ondes françaises. L’invasion des anglicismes y devient insupportable, grotesque même !
Ça y est, une universitaire intervient, et utilise le mot ’exilé’. Beaucoup plus politiquement correct le monde universitaire part en vrille. En raison d’une peur panique des réactions des réseaux sociaux on le remarque dans toutes les émissions c’est la fin de la raison.
Je voudrais signaler à propos d’Ascoval, qu’un Haut fourneau électrique cela n’existe pas. Un haut fourneau permet de fabriquer de la fonte à partir de minerai de fer et de carbone. Dans une aciérie des fours (éventuellement électriques) permettent de décarboner la fonte pour en faire de l’acier.
On entendait encore ce matin, sur la radio France Info, qu’à propos de cette championne chinoise de tennis disparue, ses amis et défenseurs exhortaient son gouvernement de, etc. On ne dit pas exhorter de, mais exhorter à. Certes, on pouvait encore employer ainsi « exhorter de » jusqu’au 18ème siècle (maxi), mais on ne sache que la rédaction France Info soit composée de vieux petits marquis poudrés.
Dans l’appauvrissement généralisé, stéréotypé, déculturé de notre façon de parler, certaines causes sont définitivement perdues, d’où ce déplorablement passe-partout de « quelque part », si prisé à l’origine (et jusqu’à nous faire rire, nous les pas dupes, on s’en souvient alors) des très affectés précieux ridicules de dîners en ville, intellectuellement à peine encore fraîchement initiés au jargonnant néofatras psychanalytique résumé dans le nouveau digest à la mode de la collection « Que sais-je ». Comme si notre langue n’était pas assez riche, assez souple, assez élégante pour nous proposer d’autres jolies formules bien de chez nous : d’une certaine manière, d’une certaine façon, en quelque sorte, pour ainsi dire, d’un certain point de vue, si j’ose m’exprimer ainsi… Mais remarquez-le surtout à la radio, c’est également du côté du premier interviewé venu que se répand désormais une manie d’un autoritarisme aussi lourd qu’insupportable, celle de commencer toutes ses réponses aux questions de journalistes par un sonore et quasi excédé d’avance : alors ! Ce qui, à y réfléchir sans trop se prendre pour le Roland Barthes du jour, semblerait signifier inconsciemment à peu près ceci : holala, bigre avec votre bêtise congénitale voilà un sacré boulot, il était temps que j’arrive en Zorro redresseur de l’intelligence la moins partagée du monde, mais il est vrai que je m’y attendais en mettant en branle vraiment ce très gros dossier ou chantier consistant, de professeur à élève de maternelle, à pouvoir répondre en toute condescendante patience à la stupidité excessivement primaire de votre question si téléphonée ! Pour le reste, les auditeurs de France Info ont raison de protester auprès de la médiatrice contre l’avalanche exaspérante des anglicismes inutiles (jusqu’à prononcer à l’anglaise le mot pourtant bien français de challenge !).