La situation s’enflamme en Guadeloupe à la suite d’une grève des soignants contre l’obligation vaccinale. Stéphanie Mulot et Pierre Odin invité dans « L’invité des Matins » sur France Culture, répondent à la question suivante : d’où provient cette colère politique, et comment l’apaiser ? Les auditeurs ont réagi. Des messages à retrouver ici :
Un grand MERCI aux invités de ce matin mardi 23/11/21 pour les informations qu’ils ont apportées sur la situation en Guadeloupe. Cela nous a bien éclairés et aidés à restituer le discours gouvernemental au rang qu’il mérite.
Ce matin Guillaume Erner a invité deux sociologues pour parler des troubles en Guadeloupe, le premier en direct de Guadeloupe et l’autre, enseignante à l’université Toulouse Jean Jaurès. Le but déclaré de Guillaume Erner était double :
1) Comprendre si cette révolte était dirigée spécifiquement contre la vaccination et le passe sanitaire (La question sous-jacente, je suppose étant de savoir si la réticence de certains personnels hospitaliers n’a pas été un prétexte saisi par certains syndicats pour généraliser et élargir un certain nombre d’autres revendications, en particulier celles d’indépendantistes en perte de vitesse depuis la dernière révolte de l’île en 2009)
2) Comprendre si cette révolte était minoritaire ou bien recevait un écho plus large au sein de la population. Les réponses de ces deux sociologues étaient en assez symptomatiques d’une certaine école de pensée sociologique, à mon avis plutôt représentative d’une gauche accréditant, ou en tout cas légitimant, un certain communautarisme et une défense d’un supposé colonialisme toujours persistant. Assez symptomatique, car, lorsque Guillaume Erner, a tenté d’avoir une réponse claire sur des questions précises de la part de ses deux invités, les deux se sont défaussés. L’un en disant que décrire une telle situation d’un point de vue sociologique était difficile et qu’il ne le ferait donc pas il est alors parti dans des considérations tellement larges que l’intérêt sur la situation réelle avait disparu alors même qu’il était sur place est qu’on aurait pu espérer un avis plus pertinent; l’autre, lorsqu’on lui a demandé de réagir sur le discours complotiste d’un responsable syndical FO en septembre, a fait de même en disant que l’avis d’une personne ne faisait pas l’avis de la majorité. Une déclaration doublement surprenante dans la mesure où la personne en question n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit de Morgan Niquet, secrétaire général FO des Sapeurs Pompier, par ailleurs youtubeur, influenceur et « acteur » et d’autre part parce qu’elle laisse supposer que, d’une part cette contestation est beaucoup plus large et d’autre part que cette sociologue a donc en réalité beaucoup d’information sociologique sur la nature de ce mouvement, ce qui contredit la déclaration de son collègue. Je salut le courage de Guillaume Erner a essayer de tirer un peu de rationalité de tout ça avec deux interlocuteurs qui n’avaient visiblement d’autres intérêts dans ce débat que de se faire de l’auto-promotion. Sur ce dossier guadeloupéen, votre consoeur Mathilde Munos de France Inter, avait invité au 5-7 Patrick Vial-Collet, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Guadeloupe, qui expliquait que la situation n’avait pas grand chose à voir avec la vaccination et que celle-ci n’a servi que de prétexte à une insurrection organisée largement sur les réseaux sociaux, en particulier par des représentant syndicaux bien connus pour leurs positions indépendantistes. Mr Vial-Collet a notamment précisé que « Les bijouteries sont les premiers pris pour cible, avec les bijouteries, les magasins de sport, de bricolage : tout ce qui permet aux émeutiers de prendre du matériel et de le revendre ». Il a aussi dénoncé la responsabilité ou devrait-on dire d’irresponsabilité d’Elie de Mota pour avoir bossuer les personnels hospitaliers à la radicalité. A ce propos, j’entends trop souvent l’expression « le soignants » pour désigner les anti pass et les anti vax. Or, Guillaume Erner a fort justement rappelé que le taux de vaccination dans la plupart des hôpitaux en Guadeloupe est élevé et que seule une minorité s’est radicalisé. D’après ce que j’ai pu comprendre et j’aimerai que des émissions fassent la lumière dessus cette minorité radicalisée n’est pas ce que l’on devrait désigner par « les soignants » mais plus vraisemblablement par du « personnel hospitalier non soignant », même si ce titre est apparemment trop long et pas assez vendeur pour les médias. Même si cela écorche nos deux sociologues invités, c’est bien un problème d’éducation de niveau d’éducation qui est à l’origine de cette radicalité et qui a été instrumentalisée par des syndicats indépendantistes. Et expliquer ce problème d’échec scolaire par la supposée prégnance d’un colonialisme métropolitain, d’un marinisme toujours présent et décidément bien trop court et trop représentatif d’une gauche qui abandonné les valeurs universalistes au profit des communautarisme. Quand adressera-t-on de manière véritablement sociologique les problèmes spécifiques aux îles, surtout petites mais pas que, voyez la Grande Bretagne et le Brexit? Problèmes que l’on peut qualifier au sens littéral d’isolationnisme. En ce qui concerne les Antilles, il faudrait aussi souligner que la grande majorité des Antillais vivent en métropole et en particulier, en région parisienne. Souligner aussi le clivage de plus en plus important, au niveau de l’éducation, entre les filles et les garçons. Souligner enfin les rapports familiaux très fermés sur ces petits territoires amenant à taire beaucoup de problèmes liés à des relations sexuelles extra-maritales souvent avec la famille proche et a un machisme toujours très prégnant dans les Antilles. Un des signes de cela est que si l’on demande, et j’aimerais qu’une enquête sociologique soit menée dans ce sens, aux Antillais expatriés en métropole s’ils veulent retourner dans l’île, une majorité de garçon répondrons positivement tandis qu’une majorité de filles répondront négativement. Cher Guillaume, si vous en avez le courage, je vous invite à creuser le sujet.
Au cours de l’échange avec une chercheuse de l’Université de Toulouse, celle-ci à prononcer plusieurs fois le terme « dictature vaccinale ». Soit c’est une opinion personnelle et dans ce cas, l’émission ne peut servir de caisse de résonance aux thèses anti vax, soit elle exprime un point de vue des guadeloupéens et leur vision de l’action gouvernementale. Nous sommes toujours il me semble en démocratie !!!!!!
Ne mettons pas tous les Guadeloupéens dans le même portrait. Tous les fonctionnaires et assimilés (banque, EDF, poste…), essentiellement des Guadeloupéens de souche, perçoivent 40 % de salaire en plus que les mêmes métiers en métropole. Aussi, cette catégorie est plutôt privilégiée.
L’esprit d’ouverture prôné par France culture…nécessite de s’informer de manière large et ne pas se contenter de relayer des discours totalement subjectifs. Pour la Guadeloupe, les réelles contraintes qui pèsent sur l’ensemble de la population endogène et allogène, sont notamment les passe-droits, la corruption, le travail dissimulé (qui fausse les chiffres du chômage), l’exploitation des immigrés haïtiens et dominicais, les violences physiques croissantes, l’accès à l’eau, les monopoles d’importation non combattus car ils font vivre de nombreux acteurs déjà en place (toute l’activité portuaire est sous tutelle) et cela finance également les collectivités par la ponction de l’octroi mer. Cela est surtout de la responsabilité de nombreux politiques aux manettes depuis des décennies et qui pratiquent un double jeu permanent, flattant en créole la sensibilité indépendantiste et proclamant en français l’application de l’égalité des droits. Les meilleurs exemples étant le clan X.… mais aussi les leaders « politico/syndicaux » toujours derrière ces mouvements, autres noms cités… (tous fonctionnaires percevant +40% de salaires et payant – 30% d’impôts, et ça, personne n’en parle) qui ont le soutien objectif de quelques « grands » beķes pour éviter que l’Etat joue pleinement son rôle. D’ailleurs, les représentants de l’Etat sont totalement débordés, laissent faire pour beaucoup d’entre eux. Ils savent qu’au bout de quelques années, ils repartiront en ayant fait des économies avec leurs primes et seront promus sans avoir à justifier de leur inaction… Il faut avouer que si leurs supérieurs et les leaders politiques nationaux prennent conseil auprès de vos intervenants tel Pierre Odin, grand « intellectuel » mais tellement manipulateur, ce n’est pas près d’évoluer…et dans des décennies, on en sera au même point. Ça a quelques similitudes avec la gestion « continentale » de la Corse.
Quand votre radio diffuse des nouvelles sur les troubles en Guadeloupe, on n’entend pas parler de la raison principale de leur résistance à la vaccination forcée. Ayant déjà été abreuvés de et rendus malades par le chlordécone, ils se méfient à juste titre de Big pharma. Pourriez-vous parler aussi des amendes records que Pfizer paie depuis des années aux USA pour leurs agissements commerciaux anti-éthiques ? Quand l’équipe commerciale gère la boîte, l’éthique passe à la trappe. Et pourriez-vous parler des nouveaux vaccins classiques comme Novovax sans ARN messager qui va sortir en décembre et que beaucoup de gens censés attendent pour enfin se faire vacciner de manière sûre.