Un mot pour Josée Dayan, pour qui ceux qui ont fait le choix de ne pas avoir de télévision sont « complètements stupides » (SIC). J’en fais partie : j’ai fait le choix de me passer de ce média globalement abêtissant (à part Arte et quelques autres) et à la place j’écoute France Culture, radio ô combien plus enrichissante ! Et avec le recul des années, je peux vous dire que je ne m’en porte que mieux. Ces propos choquants ne dénotent pas une grande ouverture d’esprit, c’est le moins qu’on puisse dire, et en les entendant j’ai coupé net l’émission. Jusqu’au prochain épisode… avec un(e) autre invité(e), ça va de soi.
Votre Humeur de ce matin : Bien vu l’idée d’utiliser sa carte bleue pour faire bouger les Chinois sur la question des droits de l’homme (et des femmes) et des libertés en général. C’est vraisemblablement leur seul talon d’Achille. Pourquoi cette idée n’est-elle plus répandue ? Merci pour tes prises de parole que j’écoute quotidiennement sur France Culture.
J’aimerais vous proposer un sujet d’émission, sur le fait de développer sa résilience après une enfance faite de maltraitance physique et émotionnelle, taboue au milieu d’une classe aisée. A l’origine de cela, une maladie psychiatrique de la mère. L’enfance est également faite de périodes heureuses en famille, et individuelle. J’ai 30 ans et aimerais parler de comment j’ai réussi à m’en sortir, en passant du déni à l’affront de la réalité à la mise en perspective. Je parlerai de mes paradoxes : d’aimer quelqu’un qui m’a fait du mal tout en me protégeant, de parfois vouloir complètement couper le lien, d’être confrontée à l’incompréhension et le déni d’autres membres de ma famille et de parfois vouloir les réveiller. L’idée est d’aborder mon expérience sans pathos, en face, avec également comment je me suis reconstruite : par la musique, le fait d’habiter aux quatre coins du monde, les amis, un travail qui me plaît, des personnes bienveillantes de la famille et la thérapie. A l’heure où on parle de plus en plus de viols et d’inceste, je trouve que le sujet de la maltraitance gagnerait à être connu afin de l’éviter, permettre une reconnaissance aux victimes, et faire en sorte qu’elles soient prises en charge (notamment afin de ne pas reproduire). Ce sujet dérange, et j’aimerais témoigner afin de donner de l’espoir, insuffler à certains une envie de le regarder en face, et en faire une force, sans pour autant que ça définisse une personne.
J’écoute avec une régularité sans failles (ou presque) votre émission du matin et je me permets de faire la remarque suivante : vous faites très souvent appel aux sociologues pour nous éclairer sur les sujets divers et variés, et j’ai beaucoup de respect pour ces professionnels, mais je vous signale quand même qu’il existe d’autres professions propres à nous passionner tout autant. Je n’ai pas de statistiques à vous proposer mais vos collaborateurs sauront compter le nombre de sociologues, profs de socio et autres, et les comparer aux autres professions qui existent encore en France ; je pense par exemple aux enseignants, aux ébénistes, aux cheminots, sans parler des gardiens de phare, des ornithologues et des clarinettistes.
Je souhaite m’adresser à Guillaume Erner que j’écoute avec grand plaisir tous les matins depuis quelques mois. Enseignante en primaire depuis 14 ans (académie de Lille), je suis directement concernée par cette question. Une information semble systématiquement passer à la trappe quand le sujet est abordé : l’Education nationale est en droit de REFUSER les démissions. Le motif alors invoqué est la ‘nécessité de service’, les ressources humaines ‘en tension’ dans l’académie concernée. Alors, pour les gens déterminés à quitter le navire, ne reste que la possibilité bancale de l’abandon de poste, avec tous les obstacles administratifs qui lui feront très certainement suite. Un autre dispositif est rarement abordé, parce que récent et par ailleurs qualifié par beaucoup de collègues de ‘miroir aux alouettes’, c’est la rupture conventionnelle. Moins de 20% des demandes dans l’Education nationale (quasiment exclusivement formulées par les agents, pas par l’administration) ont été acceptées en 2020. Les chiffres que vous avez communiqués ne concernent que les démissions acceptées par l’administration. Pas les demandes. Ou les gens qui envisagent de partir. Pour se faire une idée, je suis sur 3 groupes Facebook différents (‘prof tu veux changer de métier’, ‘professeur des écoles, tu veux changer de job’ et ‘La Reconversion enseignante’) et ils comptent plus de 6000 adhérents pour 2 d’entre eux et même plus de 16000 pour le premier… Le problème est donc bien plus large que celui qui se dégage des ‘simples’ chiffres des démissions effectives. Il m’apparaît urgent que le public, les parents, sachent à quel point le métier va mal. A quel point des enseignants face à leurs enfants n’ont plus envie d’y être, mais qu’on retient, en utilisant le refus brutal, la culpabilisation ou le découragement qui naît forcément du peu de chance d’y parvenir, du parcours du combattant qui s’annonce…
Sachant qu’on est quand même sur France Culture, j’ai sursauté quand vous avez présenté comme « anglais » un invité dont vous avez tout de suite précisé qu’il était né à Glasgow ! Je suppose que Neil MacGregor, connaissant très bien la France, s’est résigné à cette incongruité, mais quand on est né à Glasgow, on est tout sauf « anglais » : on est écossais. Les Écossais ont en commun avec les Anglais d’être Britanniques. Mais ils prennent généralement très mal – ainsi que les Gallois et les Irlandais du Nord – d’être appelés « anglais ». C’est un peu comme si vous appeliez tous les Français « parisiens » – en pire. Dès la 6ème, mes élèves comprennent ça sans difficulté.
Je vous remercie pour vos émissions qui sont toujours très intéressantes et passionnantes. Les enfants pieds rouges m’ont beaucoup interpellés car je ne connaissais pas cette réalité. Votre émission m’a apporté un éclairage nouveau sur ma propre histoire familiale. En effet, mon père né à Paris en 1953 a été abandonnée par sa mère à Alger pendant la guerre d’Algérie. Elle était fille mère, très jeune et je n’ai jamais compris pourquoi cette secrétaire parisienne née à Issy les Moulineaux avait abandonné son jeune garçon dans un pays étranger et en guerre et était rentrée en métropole. Elle s’appelait Simone Joséphine Roustan. Elle n’a jamais cherché après son enfant. Une histoire personnelle tragique avec des blessures ouvertes et jamais cicatrisées dans la tourmente de la douloureuse Histoire franco- algérienne. Merci encore pour la qualité de vos émissions et au plaisir de vous écouter encore.
Merci de rappeler aux journalistes, rares néanmoins, de rappeler régulièrement le nom de leur invité(e)? Et pour certains de la jeune génération de parler moins vite. France Culture c’est formidable.
En fervent auditeur de France Culture je tenais à vous faire part de ma stupeur d’entendre ce matin a 8h05 le reportage concernant le drame de calais. Nous n’étions pas loin de la propagande. Pendant tout le reportage en arrière-fond on entend des manifestants scander “trop de police, plus de justice ». Seul le point de vue des associations pour l’accueil des migrants est relayé en laissant penser que la population de Calais serait unanime à défendre un grand humanisme de gauche pro immigration. Je vous rappelle le score de Marine Le Pen au 2eme tour à calais en 2017 : 57,5%. Bref, le sujet est complexe, les drames sont terribles. Ce reportage n’était pas du tout à la hauteur de votre station. Personnellement je défends aussi ce point de vue pro intégration par contre c’est en faisant croire que tout le monde pense comme nous que France Culture s’éloigne d’une grande part de la population qui a le droit de ne pas avoir ce point de vue.