Ce samedi 11 mars, Alain Finkielkraut s’est entretenu avec Edwy Plenel dans l’émission Répliques sur France Culture, à propos de son dernier essai publié, L’Appel à la vigilance, Face à l’extrême droite (éd. la Découverte). Le débat a fait réagir les auditeurs :
M. Finkielkraut, je trouve que votre émission de ce jour, avec Edwy Plenel, fait honneur à vous deux. Malgré vos divergences – passablement polémiques – vous avez ouvert un espace de discussion (controverse ?) qui vous qualifient, tous deux, comme ce qu’au XVIIIe siècle on aurait qualifié d’honnêtes hommes.
Quelles que soient mes réticences vis à vis de vos prises de position respectives, je viens de vivre une écoute qui me rend confiance en la radio de service public.
Quel bonheur, ce samedi matin 11 mars, d’entendre le débat passionné mais paisible et bien articulé entre Edwy Plenel et Alain Finkielkraut, suivi de l’émission de Jean-Noël Jeanneney !
Alain Finkielkraut, je voulais vous remercier pour la qualité de vos émissions que j’écoute maintenant depuis plusieurs décennies. Si je ne partage pas toutes vos opinions, il est rafraîchissant de pouvoir entendre différents points de vue sans que les intervenants ne se coupent la parole. Et vous respectez tous vos invités, même ceux qui expriment ailleurs des propos peu amènes à votre égard.
Cette dernière émission avec Edwy Plenel était particulièrement réussie. Vous avez su le laisser nous exposer ses conceptions de la liberté d’expression (sans liberté) ou de la démocratie (où seule une élite décide). Vous n’avez pas répondu à ses provocations incessantes tout en le corrigeant sur ses erreurs factuelles (là où il souhaite être jugé). Je vous renouvelle donc mes remerciements et je vous souhaite de continuer longtemps.
Cher Alain Finkielkraut,
Je tiens à vous remercier pour le désir de comprendre qui anime votre émission “Répliques”. Vous menez un dialogue libre, ouvert, avec des auteurs très divers, en affrontant les désaccords qui tissent la vie de l’esprit… et sa recherche infatigable de la vérité introuvable. Edwy Plenel, que vous avez présenté ce matin, m’est apparu comme un adversaire du désir de comprendre et cela m’a quelque peu effrayée.
Qui croit détenir la vérité des faits – et de la méthode de les établir – n’oublie-t-il pas, à son insu, de penser ? Penser, n’est-ce pas affronter la contradiction, convertir la tension en ouverture imprévue ?
J’ai été heureuse ce matin d’entendre Edwy Plenel exposer clairement et fermement ses points de vue. On voudrait nous faire croire qu’il y a des racismes moins acceptables que d’autres, or, il n’y a qu’une seule forme de racisme, celle qui consiste à nier les autres.
Notez qu’une chose est communément partagée : la sottise.
Mille mercis pour cette émission du 11 mars qui est passionnante. Je vais la réécouter soigneusement.
Merci à Monsieur Alain Finkielkraut pour l’expression de sa pensée lors de l’échange (difficile, bien-sûr) avec le journaliste Edwy Plenel.
Il faut sûrement – et nous lui en sommes très reconnaissant – beaucoup de courage, d’énergie, de culture pour dénoncer les dérives les plus dangereuses de notre époque.
Merci de me réconcilier chaque samedi matin avec mon trajet en voiture, et avec l’espoir, oui, vraiment. Je ne suis pas toujours d’accord avec vous, en général, sur le fond, mais sur la forme, avec ce que vous permettez à vos interlocuteurs invités, je vous suis sur toute la ligne. La parole philosophale… ! Merci pour votre émission.
Bien à vous et à vos invités, notamment Monsieur Plenel, ce matin, qui m’a heureusement surprise aussi.
L’émission « Répliques » de ce dernier samedi sur France Culture était intéressante et courtoise, ne serait-ce que parce l’invité en face d’Alain Finkielkraut était Edwy Plenel. Ce dernier, d’emblée, a reproché à l’animateur son obsession à propos de l’islam sur un sujet qui concernait la France. Remarque ironique vu qu’en prolongeant son argumentation Edwy Plenel, et à plusieurs reprises, a évoqué le drame des Palestiniens, ce qui donc semblait être son obsession à lui.
Il a ainsi parlé de ce qui ressemblait à un « pogrom » par les Israéliens contre un village palestinien : tout en oubliant de signaler que le gouvernement israélien l’avait condamné fermement, et en oubliant de signaler que, de leur côté, les Palestiniens venaient de célébrer joyeusement le meurtre, par l’un des leurs, de deux frères Israéliens ; et que contrairement à l’Etat hébreu, les dirigeants Palestiniens prônent toujours et ouvertement sa destruction (…)
A noter le sang-froid où la retenue d’Alain Finkielkraut qui, tout en laissant son invité s’exprimer sans l’interrompre (comme cela se fait souvent avec les invités dans les Matinales des médias), ne s’est pas laissé entraîner loin du sujet du jour, et est resté… vigilant.
Un vif merci à Monsieur Finkielkraut pour son sens des nuances et les risques qu’il prend en allant à contre-courant. Son invité, journaliste « procureur » très volubile, aux arguments souvent réducteurs, néglige la réalité et s’en tient à un discours théorique et à des généralités qui ne permettent pas de remédier aux problèmes, bien concrets, posés par tous les « ismes » tous très tyranniques tout de même : ultra féminisme, communautarisme etc… Cette conversation, tendue, a eu le mérite d’avoir lieu. Continuez !