Je suis atterrée. Qu’est-ce que c’est que ce portrait dithyrambique de Pompidou ?
Ok c’était un grand lettré, une dimension qui manque grandement à nos dirigeants d’aujourd’hui… Mais c’était aussi le gardien d’une France confite dans une mentalité de petite bourgeoise, socialement rétrograde et répressive ! Comment Thomas Legrand a pu ignorer ce contexte ?
Faire une émission pour les 50 ans de la mort de Georges Pompidou, pourquoi ? Quels souvenirs de son septennat inachevé ? Aucun si ce n’est l’annonce de sa mort le 2 avril 1973, mes amis et moi nous avons pensé à un poisson d’avril de mauvais goût. Sa maladie a été bien cachée.
Des sourcils épais et une cigarette à la bouche c’est tout ce dont je me souviens.
Souvenirs de De Gaulle avec la guerre d’Algérie, Giscard d’Estaing et la majorité à 18 ans, Mitterrand et l’abolition de la peine de mort, Chirac et la fin du service militaire mais Pompidou, rien de rien !
Un seule chose son anthologie de la poésie française mais cela ne fait pas un président.
J’ai 76 ans et à l’époque j’avais 25 ans et j’avais vu mes illusions de 1968 partir en fumée.
Je trouve qu’on en fait décidément trop avec Pompidou et les « Trente Glorieuses ». Je suis né en 1945, et je n’ai vraiment pas gardé le souvenir d’avoir grandi dans le paradis terrestre auquel tout le monde cherche à nous faire croire.
Non ! Les années Pompidou n’étaient pas les années “Bonheur”. C’est archi faux. Vous créez un mythe inexistant.
Je crois que vous avez dit l’essentiel : à cette époque, les boomers avaient 20 ans.
Et comme les boomers sont majoritaires, vous avez l’impression aujourd’hui que la France est nostalgique de cette époque. Ben non, ce sont les boomers qui regrettent leurs 20 ans, voilà tout.
J’ai 70 ans, je n’ai jamais fumé et je peux vous dire que je n’ai pas la nostalgie de cette époque, où les non-fumeurs n’avaient que le droit de se laisser intoxiquer en silence !
Il ne faut pas s’enflammer pour Pompidou, c’était quand même une période sociétale bizarre : scandales immobiliers liés à l’UDR (1ère affaire ARANDA), planification de l’enferment des « gauchistes » dans des stades par le SAC (dont Pompidou a été président d’honneur), Kompromat visant Madame Pompidou dont l’époux gardait la liste des suspects tous de son bord. Enfin, Pompidou c’est la grâce de P. Touvier, pas rien quand même ! Sans compter les colleurs d’affiches de gauches abattus par des militant de son parti.
Est-ce que le bon souvenir qu’on en garde ne vient pas du fait que c’est le dernier président qui n’a pas oublié de partager un peu les fruits du travail avec ceux qui les produisent dans la fin de la période d’avant la crise, d’avant la financiarisation, d’avant la crise, d’avant l’ultra libéralisme triomphant actuellement ?
Je crois rêver… Enfin quoi, une émission sur la radio nationale pour encenser un individu qui a laissé faire, je dirai même facilité, la mise en place du piège monstrueux dans lequel le pays s’enfonce de plus en plus dans la misère et a perdu toute son indépendance face aux requins : la soumission de la France et ses finances aux exigences des banques privées ! Car c’est bien sous son ‘règne’ que fut initié le processus de mise sous tutelle internationale bancaire les finances publiques ! Lisez donc le très intéressant livre de Pierre-Yves Rougeyron : Enquête sur la loi du 3 janvier 1973. Où il est clairement démontré qu’une bande en col blanc (Balladur, Messmer, Delors, Giscard d’Estaing, etc.) sous la présidence Pompidou, ont mis en place l’endettement COLOSSAL du pays, actuellement à près de 3300 milliards €!! Soit plus de 30.000€ de dettes nationales à régler par chaque citoyen ! Non mais, quand, mais QUAND allez-vous dire la vérité sur les médias, plutôt que de commémorer telle ou telle « élite » ayant précipité des millions de citoyens dans la pauvreté avec ses idées napoléoniennes très très au-dessus des réelles possibilités et surtout des conséquences désastreuses futures sur la population.
Pompidou, c’est la culture avec un grand C, sans prétention, sans arrogance, celle du Normalien des années 70 venu du Cantal, celle de l’auteur de la meilleure anthologie de la poésie française. C’est aussi le discours de Chicago.
Le 02 avril 1974, j’étais avec un groupe d’éclaireurs de France dans le train des vacances. Malgré l’absence de moyen de communications actuels, nous avons appris son décès sur le quai de la gare. Personne n’y a cru. Tout de suite la version du décès le 01 avril a commencé à circuler. Ce détail, pour moi, est resté ancré et j’ai encore l’image du moment. J’avais 14 ans.
Dans votre chronique, vous insinuez que Monsieur Pompidou militait pour du « Tout pour l’auto » en déclarant : « Rappelez-vous la phrase prêtée à Georges Pompidou : « Il faut adapter la ville à l’automobile ». »
J’aimerais que vous corrigiez cette insinuation en citant un extrait de l’interview du président de la République à la suite de sa visite au salon de l’auto en 1973. Je vous invite donc à écouter l’émission LSD « Pompidou est mort » 1/4 aux environs de la 33ème minute. Déjà en 1973, Monsieur Pompidou abordait les sujets tels que l’environnement et la pollution due à la voiture qu’il jugeait préoccupant.