Jérôme Garcin, animateur phare de l’émission « Le Masque et la Plume » sur France Inter, va céder sa place le 31 décembre prochain à Rebecca Manzoni. Les auditeurs le remercient pour toutes ces années :

La voix de Jérôme Garcin m’aura accompagnée durant plus de 30 ans…
Son humour et ses choix, ses goûts vont vraiment me manquer (j’étais souvent bien en accord avec ses choix et goûts) !
J’ai 50 ans et ma passion du cinéma m’a amenée très jeune vers cette émission. Bien sûr aussi la littérature, enfin l’ensemble des critiques cinéma, livre, théâtre…
Voilà, cela sera très difficile et j’espère que la direction de France Inter ne changera surtout pas le Masque tel qu’il est !
J’espère retrouver des choix aussi pertinents pour la suite !
Merci pour tout Jérôme Garcin !
Le meilleur !

Monsieur GARCIN,
Cher Jérôme,
Cher Masque,
« Quand je m’interroge sur cette folie qu’on a tous autour de cette table d’aller, tous les soirs, au théâtre, je me dis : qu’est-ce que je vais chercher ? Eh bien, je veux qu’on me raconte des histoires, comme quand j’étais petite, (…) parce que cela dilate la vie d’une manière extraordinaire. » (Mme Armelle HELIOT, 12 mai 2013, 23 mn 10 s)
J’ai aimé, petit, les histoires que me racontaient mes parents. J’aime mieux aujourd’hui les histoires que vous nous racontez, avec les émotions et les passions qu’elles vous ont procurées, et que vous nous rapportez.
En 35 ans de vie, comme un enfant a toujours connu ses parents et grands-parents, je n’ai connu, le dimanche soir, que vous. Et voilà qu’après avoir perdu trop de ceux avec qui j’ai grandi, je vous perdrai, à la fin de cette fin d’année. Il y aurait eu quelque chose d’un deuil qui s’annonce, s’il n’y avait eu récemment ceux véritables de Monsieur Michel CIMENT, auquel on ne veut pas encore croire, et de Madame Danièle HEYMANN, dont la balladodiffusion n’éteindra ni la voix, ni la vie.
Il n’y aura pas non plus, grâce à eux, à vous, et à vos ouailles, aucun deuil de la curiosité de culture avivée, toutes ces années, à votre écoute.
Puissent les plumes et les masques dilater, encore longtemps, la vie d’une manière extraordinaire.

Cher Masque, cher M. Garcin,
2023 restera une année difficile pour le Masque et la Plume avec votre départ de l’antenne. Merci pour tous ces moments de radio/podcast et pour le partage de votre passion de la Culture. Heureusement le Masque tombera entre de bonnes mains, celles de Rebecca Manzoni qui est également une grande passeuse de culture, j’ai hâte d’entendre la façon dont elle va imprimer sa marque. J’aurais toujours une pensée pour vous car je n’ai connu le Masque qu’avec vous.
Une année difficile aussi avec la disparition de Michel Ciment qui m’a fort attristé. Je n’ai demandé qu’un cadeau de Noël : son bouquin sur Kubrick.

Cher Jérôme Garcin,
Je compte les jours non qui me séparent de Noël grâce au calendrier de l’Avent, mais ceux, hélas qui vont changer à jamais mes dimanches soirs lors de votre départ prochain. J’y pense journellement et cela me rend si triste. Vous m’avez « connu » lycéen (un an), étudiant au CNSM, intermittent, enseignant en Conservatoire… Et telle une messe, tous les dimanches j’écoute votre voix, vos acolytes, vos coups de cœur et de griffes, religieusement accompagnée d’un apéritif, depuis plusieurs décennies. Une heure où je suis assis et je ne fais rien, je ne pense à rien, où je refuse qu’on me téléphone et toute autre invitation. C’est un rendez-vous sacré, qui m’ouvre toute une perspective de projets culturels pour les semaines à suivre. Je sais bien qu’avec votre départ (que je comprends) l’émission ne va pas s’arrêter, mais tout comme le départ de Fred Chichin (les Rita Mitsouko) m’a fait basculer dans l’âge adulte du jour au lendemain avec désespoir (alors que j’avais 38 ans) j’ai peur que début janvier je bascule dans autre chose qui m’est encore inconnu. Vous m’avez été si essentiel. Et je ne parle pas de la gentillesse que vous avez à lire régulièrement mes courriers. Je ne parle pas du fait que grâce à vos lectures j’ai participé, cet été, au dernier film d’Arnaud Desplechin (« Spectateurs ») qui cherchaient des spectateurs atypiques et cela a été une expérience incroyable, et où la Directrice de Casting (grande fan du Masque) était toute contente d’avoir le « fameux X (moi) » dans son bureau. J’évoque uniquement ce rendez-vous si familier, si rassurant, si apaisant, parfois énervant, mais toujours attendu depuis 34 ans. Je vous dois beaucoup. Le cinéma et le théâtre sont mon oxygène, mon essence : après une semaine où je donne toute mon énergie et mon savoir à de jeunes chanteurs lyriques qui veulent en faire leur métier, j’ai besoin de me ressourcer au fond d’un fauteuil rouge dans le noir en vivant par procuration, ce que je n’ai plus le temps, ni l’envie de vivre dans la vraie vie. Vous avez éveillé ma curiosité, confirmé mes coups de foudre, guidé mes espoirs… Je lis beaucoup mais uniquement des classiques. La disparition de Danièle Heymann a été un vrai manque, le départ de Sophie Avon une incompréhension et j’appréhende très égoïstement le vôtre. Vous êtes l’âme du Masque. Je me devais de vous dire merci pour ce que vous êtes, ce que vous m’avez apporté. Vous m’êtes essentiel, parce que je suis un homme d’habitude et de fidélité mais aussi parce que vous avez, un peu aussi, construit l’adulte que je suis devenu. Je vous souhaite de tout cœur un très bel après « Masque ».

Un petit mot pour vous dire que votre voix m’a accompagnée tout au long de ma vie (j’ai 33 ans) et je suis vraiment très triste de me dire que je ne l’entendrai plus tous les dimanches soir…. C’était votre voix qui me berçait à chaque insomnie, et votre voix qu’on écoutait avec joie et attention avec ma mère. Depuis la banquette arrière de la voiture toute petite, et maintenant dans mon appartement, quand j’ai un coup de blues, un besoin de familiarité. Toutes vos engueulades, le Masque est un vrai spectacle. Vous allez nous manquer.

Un grand merci à Jérôme Garcin pour ces années à la tête de l’émission.
Mais surtout une grosse brassée de fleurs pour accueillir Rebecca Manzoni que j’apprécie depuis longtemps pour sa contribution à la musique/chanson. Bon courage dans cette nouvelle aventure !

Merci Jérôme Garcin.
Merci de votre élégance, de votre esprit d’à-propos et votre humour. Merci de votre humanité et de votre talent de chef d’orchestre, capable de faire vibrer toutes les sensibilités de vos critiques dans leur diversité, leurs harmonies, ou parfois leurs dissonances, mais sans colère, avec humour et bienveillance. Merci de toutes ces découvertes au fil des années au fil de vos diffusions théâtrales littéraires et cinématographiques. Merci de cette ouverture sur l’art et surtout le plaisir.
Merci également pour cette chose particulière que j’ai découvert un peu tard : la liberté ; liberté d’accès à toutes ses œuvres. Il y a de la pédagogie dans ce que le Masque nous a offert pendant des années, car oui même si on n’y connaît pas grand-chose, on se sent capable soudain d’accéder à tout cela… Et c’est tardivement aussi que j’ai découvert la facilité d’accès à vos émissions en live au théâtre de l’alliance française. Il suffisait de s’inscrire… Et de venir : tellement simple, vivant, captivant ! jubilatoire quand l’esprit s’envole et qu’on repart plein d’envies ! Ce soir je suis repartie avec ma liste de livres et de films, les éclats des débats critiques et l’intensité de l’attention de public face à cette drôle d’impro, quelque chose curieusement de plus puissant que dans certaines salles de théâtre : un comble !
Le ton du masque a toujours eu son style très particulier, et différent des émissions traditionnelles dédiées à la littérature ou au cinéma : c’est peut-être la mixité de votre fine équipe de critiques, la mixité des sujets, la mixité du programme aussi, proposer entre œuvres sélective et grand public. Un vrai talent de casting dans toutes ses dimensions !
Merci de cette bouffée d’oxygène, le jeudi soir, en live, ou le dimanche, entre deux actualités moroses.
Merci de toutes les tonalités de nuances apportées par vos débats, bien au-delà du « j’aime / j’aime pas » et de la binarité simpliste et dangereuse de notre monde moderne. Vous nous élevez, c’est précieux.
Elle est longue la liste de pièces, de livres, et de films encore à découvrir. Une vie n’y suffirait pas et c’est bien cela qui maintient l’envie !
Ce soir, j’étais au théâtre de l’alliance française et on vous a tous longuement applaudi en criant « Bravo » mais c’est bien « MERCI » qu’on aurait dû crier !
Votre voix et le rythme si particulier des mots, « le masque… et la plume « que vous prononcez au générique sur les notes enlevées de la fileuse, vont drôlement me manquer.

Cher Masque, cher Jérôme,
La première fois que je vous ai écoutés, j’avais 16 ans, je ne savais pas quoi faire de ma carcasse et de ma vie (zeugma), et maintenant je suis agrégée de Lettres, prof en prépa, comblée.
Entre les deux peu de choses : quelques lectures, quelques rencontres, et vous en faites partie.
J’ai ri, j’ai été émue, je me suis écriée : « Oh non! » et parfois « Oh oui! », j’ai pris du plaisir, j’ai joui de votre écoute et de vos voix (zeugma), j’ai vécu avec vous.
Vous faites partie de moi, comme je fais, j’aime le croire, partie de vous, comme les auditeurs font partie de leur radio, les lecteurs de leurs livres favoris, et les éléments de la réalité de la fiction.
Merci de m’avoir accompagnée un temps, et puisqu’il est si court, parions que la radio, la critique, la littérature, le théâtre, le cinéma, continueront après nous tous.
Longue vie au Masque et merci !

Cher Jérôme, Cher Masque,
Une petite lettre d’amour pour vous dire toute l’affection que j’ai pour vous tous, et Jérôme en particulier que je considère un peu comme mon jeune père rêvé (je n’ai que 20 ans de moins), et pour vous dire à quel point vous faites partie de ma vie, alors que je ne fais absolument pas partie de la vôtre.
Vous m’avez accompagnée sur les 20 dernières années dans des périodes dures comme un déménagement à l’étranger, un changement de profession, un divorce, un retour en France, une mutation, le confinement, des décès proches en cascade (une dizaine sur les 3 dernières années), et surtout un moment particulier : alors que je conduisais sur une départementale sous une effrayante pluie apocalyptique qui empêchait de voir à plus d’un mètre, et qu’il était absolument impossible de s’arrêter car plein de véhicules dans les deux sens, alors que j’étais morte de peur de dévier glisser ou emboutir, j’ai continué en m’accrochant au son de vos voix et de vos histoires qui m’ont permis d’avancer et même d’arriver. Bien sûr d’autres fois vous m’accompagnez simplement dans la cuisine ou en route vers les vacances, mais j’ai bien du mal à imaginer ma vie d’après sans notre conversation (car je vous réponds beaucoup à voix haute en vous écoutant).
Votre liberté de ton me fait un bien fou, vos désaccords, vos blagues, votre malhonnêteté parfois, vos prises de bec, vos indignations, vos éclats de rire, votre culture, vos références, je vous aime tellement, Jérôme avec votre rôle de médiateur extraordinaire et taquin, Eric avec son humour non-conformiste, la douce Olivia qui aime à peu près tout, Frédéric et ses pirouettes, le non politiquement correct souvent, quel bonheur ! Jérôme a une place particulière dans mon cœur tant je sens la tendresse et la bonté qu’il dégage, votre seule voix est un refuge et m’apaise dans toutes ces turpitudes.
Une vraie lettre d’amour et de tristesse ; j’ai les larmes aux yeux en écrivant car je sais que je vais me sentir orpheline en janvier. Ne sous-estimez pas l’importance que vous avez dans la vie de vos auditeurs anonymes, je suis sûre que nous sommes très nombreux. Je comprends bien votre besoin de vous consacrer à d’autres activités et je vous suivrai partout, mais cette ambiance festive sur le plateau et votre présence rassurante vont terriblement me manquer.
Je vous souhaite sincèrement plein de bonnes choses pour la suite, j’espère pouvoir continuer à adorer ou détester vos conseils, finalement on n’apprend rien avec les gens avec qui nous sommes toujours d’accord. J’aurais tellement aimé discuter de mon auteur fétiche Patrice Jean, débattre, rigoler ou me disputer avec vous, faire partie de votre famille. De toute façon, vous faites partie de la mienne.
Je ne veux pas que mon nom soit cité à l’antenne comme vous le faites souvent pour des courriers d’auditeurs, je souhaitais juste partager mon émotion avec vous et vous dire encore : je vous aime !

C’est toujours triste de voir partir un animateur dont on aimait l’humour et la culture infinie… Au revoir chez Jérôme, merci pour toutes ces années formidables, pour votre gentillesse (vous avez répondu à une de mes lettres où j’évoquais ma jumelle perdue) votre écoute, votre malice, votre belle voix entretenue sans doute par de chouettes agapes, vos fous rires, vos énervements feints, votre petit côté maître d’école, sévère mais juste et votre rafraichissant optimisme !
Ravie que ce soit Rebecca Manzoni qui vous succède, ce sera différent, mais ce sera, sans nul doute, tout aussi passionnant !
Merci encore !

Cher Jérôme
Septembre 2001. Je viens d’emménager à Londres, je ne connais personne, je n’ai ni téléphone ni télévision… Le week-end qui suit le 11 septembre je décide d’acheter une radio car je me sens seule et hors du monde. Je découvre Le Masque et La Plume.
Dès lors, je ne vous quitterai plus. De retour à Paris, j’irai même deux années durant assister un jeudi sur deux à l’enregistrement de l’émission au studio Charles Trenet. Un régal ! Je vous croiserai deux ou trois fois rue de La Tour d’Auvergne et votre sourire enchantera mes journées.
Votre humour, votre parti pris, votre douceur, votre pertinence, votre culture et vos critiques m’accompagneront et me transporteront chaque semaine.
Ecrire que vous allez me manquer, que vous allez nous manquer, est un euphémisme.
« Mon émission » telle que j’aime à le dire à mon mari sera amputée.
En guise de remerciements, voici un zeugma : « je me délecte de vos paroles et de ce délicieux chocolat »
Merci pour ces moments exquis passés en votre compagnie.

C’est quelque chose qui s’installe au fil du temps. On cuisine, on range sa maison ou on ne fait rien du tout pendant qu’une bande d énergumènes font mine de s’étriper en nous parlant de cinéma, de littérature…
Avec vous comme chef d’orchestre émissions après émissions, quel bonheur !
Votre voix quitte le poste et ce n’est pas marrant. Merci beaucoup, beaucoup c’est peu de le dire.

Je viens d’apprendre cette semaine votre départ de l’émission. Je tenais juste à vous témoigner le plaisir que j’ai à vous écouter depuis maintenant 5 à 6 ans moment où grâce aux podcasts j’ai pu découvrir votre formidable émission et vos talents de passeur. Je suis donc un peu triste d’apprendre votre départ mais je ne doute pas que Rebecca Manzoni (j’adore sa voix, la vôtre est pas mal non plus ;), saura reprendre le flambeau avec brio.
Dans tous les cas, je vous souhaite longue vie remplie de nouvelles aventures et j’espère vous entendre ou vous lire dans les prochaines années.

Cher Monsieur Garcin,
Je vais l’exprimer bien simplement, mais c’est peu de dire à quel point vous allez me manquer… Merci merci merci pour tout,
Je vous souhaite bon vent, ah, mais oui, vous me manquez déjà !

J’ai eu 50 ans cette année, et comme cadeau, j’ai eu l’annonce de votre départ. Merci bien ! Quelle tristesse, vous êtes l’ami du dimanche, la messe comme disent mes enfants quand j’écoute l’émission. Je l’écoute religieusement, seule, pour ne pas être dérangée. Oui c’est vraiment un moment à part de ma semaine. Je ris beaucoup avec les critiques et vous-même (surtout Jacques Nerson), vos échanges, aussi, m’enchantent et m’émeuvent. Vous allez, nous manquer, me manquer.
A bientôt dans votre prochain livre et bon vent (comme on dit chez nous).

Bonsoir Monsieur Garcin,
Je suis étonnée mais aussi triste et déçue d’apprendre que vous ne présenterez plus le Masque et la Plume en 2024. J’ai eu cinquante ans cette année et votre voix m’accompagne chaque dimanche depuis que je vous ai découvert dans cette émission à l’âge de 19 ans. Un rituel qui a 31 ans maintenant. Je me désole si je dois écouter le Masque en podcast car le dimanche, à 20h05 min environ, tout s’arrête pour que je puisse dîner en votre compagnie. Rires parfois aux larmes. Prise de notes vite griffonnées pour ne pas oublier les titres susceptibles de m’intéresser.
Si j’étais grande lectrice avant de vous connaître vous avez fait de moi une cinéphile. Je vous remercie d’avoir animé Le Masque et la Plume avec une tendre espièglerie, une fermeté bienveillante et un jugement éclairant. Je vous dois beaucoup et « je vous remercie de vous ». Je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année et bon vent pour vos projets futurs.

Cher Jérôme Garcin,
Vous avez dû recevoir des centaines de lettres d’auditeurs, mais je ne peux m’empêcher de joindre la mienne, tant votre voix et votre humanisme vont me manquer. Cela me rend si triste ! J’ai 39 ans et je vous écoute depuis que j’ai 22 ans et qu’un de mes premiers amoureux, un certain Nassim, qui m’impressionnait beaucoup et se prenait pour Jean-Pierre Léaud, m’a dit qu’il vous écoutait tous les dimanches, en prenant son bain en fumant des cigarettes américaines. L’amourette n’a pas duré mais ma fidélité à l’émission si. Maintenant, plus âgée, cela correspond au moment où aucun membre de ma famille ne doit me déranger, homme et enfant compris et j’ai toujours autant de plaisir à écouter votre émission. Y compris les journalistes avec lesquels je suis presque quasiment toujours en désaccord comme Jacques Nerson ou Jean-Marc Lalanne, car les écouter permet aussi de construire mon point de vue sur telle ou telle œuvre:). Votre talent de chef d’orchestre et votre passion pour la culture vont beaucoup me manquer. Bon vent à vous, je vous souhaite le meilleur ! Du fond du cœur !

Votre départ marque une étape dans la relation de 40 ans qui me lie avec « le Masque ». Dans les années 80, j’étais étudiant et je n’avais ni les moyens, ni l’envie de m’offrir une télévision (surtout pas les moyens), c’est vers France Inter que je me suis rabattu, une radio de grande qualité que j’écoutais quotidiennement à l’époque. Mes dimanches soirs étaient d’une tristesse abyssale et c’est avec bonheur que j’ai découvert l’émission, animée à l’époque par Pierre Bouteiller, une drogue dure, un amour irrationnel, inconsidéré, que victime consentante je n’ai jamais voulu arrêter et que je continue d’absorber, religieusement tous les dimanches soirs ou le lundi matin en podcast les jours ou par malheur, je ne suis pas disponible. La dépendance est devenue infernale quasiment invivable. J’ai plus travaillé mon internat en pharmacie en écoutant « le Masque » et en lisant vos recommandations qu’en potassant des cours d’une platitude incommensurable. Bonne nouvelle (pour moi), j’ai réussi à décrocher mon internat … Ce qui m’a conduit à Londres où j’habite depuis 25 ans.
Mes débuts à Londres ont été difficiles car il fallait que je synchronise mes retours à Londres avec l’heure de diffusion de votre émission, ce qui n’était pas toujours facile. « Le masque » devenait synonyme du phare de Calais, l’Eurotunnel avait parfois le mauvais goût d’interrompre mon écoute en milieu d’émission. Ceci m’est arrivé une fois pendant que vous expliquiez, à propos de « Bleu de chauffe » un roman de Nan Aurousseau les principes fondamentaux de la soudure en plomberie et les erreurs à ne pas commettre. Mes réclamations auprès d’Eurotunnel sont restées lettre morte. Je n’ai jamais commencé l’art de la soudure.
Puis est venu le moment de bonheur suprême quand France Inter a commencé à publier des podcasts. Le jeu d’équilibriste horaire devenait obsolète, je pouvais rentrer à Londres à des horaires plus raisonnables, sans l’angoisse de rater une nanoseconde de vos discussions. J’étais un homme heureux ! Un homme comblé. Caroline, ma délicieuse femme (anglaise) a pris l’habitude de me voir disparaître tous les dimanches soirs à 19 heures pour passer une heure de bonheur avec cette amante radiophonique française très logorrhéique (mais passionnante) et ne me pose aucune question. « Le masque » s’est imposé naturellement dans notre couple. « Le masque » est une heure de culture, de discussion et de bonheur qui me maintient en contact avec mon pays, si loin mais à la fois si proche (grâce à vous). Je dois faire partie de ce club, d’échangistes silencieux et complices, des français de l’étranger qui ont de nouvelles de leur pays essentiellement par l’intermédiaire du « Masque ».
J’ai assez parlé du « Masque » et passons à la « Plume ». Sans vouloir plagier Jacques Prévert, maintenant que le tableau est terminé, il est temps de prendre la plume de l’oiseau (drôle d’oiseau) pour effacer un à un les barreaux de la cage afin de libérer cet oiseau. Votre départ me rend triste bien entendu et je voulais vous remercier du fond du cœur pour 34 années de fascination, bonheur, colère, indignation (parfois), rires, fous rires que vous m’avez offerts … Je dois aussi vous remercier pour la réussite de mon internat car je ne l’aurais clairement jamais décroché sans les moments de réflexion et détente offerts par « le masque ».
Votre départ n’entamera pas, j’espère, ma fidélité inaliénable à votre émission.
Vous avez fait de moi un meilleur lecteur, spectateur et auditeur.

Avant que le rideau ne tombe une dernière fois, je voulais te dire (désolé de te tutoyer d’emblée mais tu m’accompagnes depuis si longtemps que je ne peux pas m’adresser à toi autrement) combien écouter le Masque et la plume pendant toutes « tes » années a été pour moi une source jamais tarie de plaisirs, de rires, de réconfort, de découvertes, d’énergie et de partages.
Une fabuleuse passerelle aussi, qui m’a guidé vers les beautés et les émotions qui se nichent au creux des pages ou qui surgissent dans la pénombre d’une salle de cinéma (ah le sublime visage de Virginie Efira dans le film Revoir Paris) ou de théâtre.
Alors un immense merci pour ce long compagnonnage pétri par tes talents de « passeur », ta passion, ton humanité, ta curiosité, ta bienveillance, ta fraternité, ta modestie et… ton humour tendre.
Je te souhaite le meilleur pour la suite. Même si je ne pourrais a priori plus entendre ta voix si familière (à moins de te réécouter en podcast, pas seulement ceux du Masque mais aussi ceux plus personnels de la RTS ou tu te racontes dans « Parmi les siens »… Eh oui, je vais régulièrement en Suisse), je continuerai à lire tes livres.

Cher Jérôme Garcin,
Votre départ, je m’y prépare psychologiquement depuis l’annonce. Décembre, déjà…
Mes dimanches soirs ne seront plus jamais les mêmes. Des décennies à vous rester fidèle ! Votre voix dans le petit transistor de mes parents, sur le radio-cassette de ma chambre d’étudiante bordelaise, puis des retrouvailles à Londres pendant de nombreuses années ; merci l’ère des podcasts. Un doux moment qui fait supporter le blues du dimanche soir.
Votre humour, vos conseils, votre bonne humeur, votre culture, votre bienveillance. Merci mille fois !

Merci. Je vous remercie d’illuminer mes soirs de lycéen ordinaire par le bonheur de découvrir le débat culturel et artistique. Je vous ai découvert alors que j’avais 9 ans et que je dormais sur la banquette arrière du camion en rentrant de la plage, réveillé par les voix s’agitant dans le poste de l’autoradio, je tendis l’oreille et me mis à écouter ce qui est aujourd’hui mon obsession quotidienne ; le 7ème art. J’ai 14 ans bientôt 15, je vous remercie encore pour votre travail et j’espère un jour me trouver sur votre agenda et devant vous dans les salles obscures.