Messages d’auditeurs reçus après le 12 novembre à 18h.

Je viens d’écouter l’émission en podcast. Très bien l’intro de Charline et son ton pendant toute l’émission. Je fais partie des gens choqués bien que je ne sois pas directement concernée. Et je l’étais encore davantage après la chronique de Guillaume Meurice. Il s’est montré incapable de descendre de son échelle, de quitter le second degré pour nous parler en clair, en vrai, de personne à personne. Incapable de quitter sa voix d’amuseur. Incapable de dire : « ma vanne était nulle, j’ai fait une erreur professionnelle parce qu’en radio, ce n’est pas comme à un spectacle où les gens paient pour me voir, je parle à toutes les sensibilités ». Aucune excuse. Aucun recul. Ce sont les autres qui ne comprennent pas son humour, qui ne respectent pas sa liberté d’expression. Franchement, il a un ego pénible et une incapacité à se remettre en question qui gâche la fête. Oui son manque d’empathie, son manque de prise en compte des autres a rendu l’émission lourde et triste. Je suis une fidèle de l’émission, mais si c’est pour que l’écoute me mette les nerfs à vifs ou me foute le bourdon, je pense que je vais podcaster autrement… Merci au reste de l’équipe quand même.

J’avoue que je vouais une quasi-vénération à Guillaume Meurice dont je ne ratais aucune chronique en direct ou podcast. Mais hélas je déplore cette blague ; ce n’est pas de l’outrance, c’est un contresens inapproprié et immonde par les temps qui courent. Même pas drôle du tout et tellement irresponsable. C’est une faute !
Et que dire de la séquence de dimanche dernier avec des petits règlements de compte avec Adèle Van Reeth et Stéphane Guillon. C’est mesquin.
Et cette intervention tellement opportune et tellement télécommandée d’une association juive pour assimiler Netanyahou à un fasciste et boucler avec le nazisme.
Out la vénération, le charme est rompu. Un peu de modestie et moins d’arrogance Monsieur Meurice…

J’écoute France Inter depuis 40 ans. J’aimais cette radio pour ses émissions éclectiques, son intelligence, sa mesure, la rigueur de ses informations, une certaine élégance et ce, quel que soit les tendances politiques, malheureusement plus affirmées et moins pluralistes, d’années en années, de ses animateurs et journalistes. Sans faire de procès d’intention, mon sentiment d’auditeur attentif et pas totalement dépourvu de bon sens, c’est que la pensée « gauchiste » l’emporte à fort ou bas bruit aujourd’hui sur France Inter, notamment dans ses émissions phares, au détriment d’un pluralisme équilibré et républicain ! Quoiqu’il en soit, cette radio n’est plus à la hauteur du service public dont elle est débitrice, en maintenant sur ses ondes un militant politique d’extrême gauche revendiqué et se présentant comme « humoriste », à savoir M. Meurice, qui n’a pas la décence, la « classe » oserai je, de s’excuser pour ses propos racistes et grossiers tenus sur une radio de service public ! A tout le moins, la vulgarité des propos en question éloigne France Inter de l’élégance qui la caractérisait et la distinguait ses concurrentes ! Plutôt que d’adopter un « profil bas », M. Meurice, avec la complicité de ses compères, a dernièrement nargué l’auditeur pourtant bienveillant et tolérant que je suis, mais dont il ne veut manifestement plus. Bravo à lui ! Il a gagné. Le militantisme et l’arrogance politique de M. Meurice, qui n’ont rien à voir avec l’humour, que chacun est libre d’apprécier ou non, et l’indulgence coupable de son employeur, ont été pour moi la « goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Je zappe donc France Inter. Petite information qui vaut ce qu’elle vaut : l’avis que j’exprime dans ce message est très partagé dans mon entourage. Signé : un ancien fidèle auditeur de France Inter (qui continuera à écouter France Culture, avec vigilance, toutefois), ni juif, ni musulman, apolitique et modéré, et, enfin, amoureux du service public, à tel point qu’il a pris quelques minutes pour écrire ce message, sans prétention aucune sur son utilité !

C’est par curiosité je l’avoue que j’ai écouté aujourd’hui en podcast l’émission Le Grand dimanche soir du 12 novembre en me demandant si Guillaume Meurice aurait une once de regret pour sa « plaisanterie » dans l’émission du 29 octobre. Eh bien non ! Il persiste et signe et en remet une couche en intitulant sa chronique “Le Grand pardon” et en disant avec un humour irrésistible « J’étais pas mal occupé, c’est mon point commun avec la Cisjordanie, d’ailleurs ». Le timing est son point fort. Le jour de la Marche contre l’antisémitisme ! L’humour a bon dos ! Dommage car j’appréciais beaucoup certains chroniqueurs comme Alex Vizorek, Constance, Hippolyte Girardot, Thomas Croisière et d’autres… Cette émission met très mal à l’aise et c’est un euphémisme. Et surtout, elle n’est pas à la hauteur dans une radio comme France Inter. Ce n’est que mon avis mais j’ai l’impression qu’il est beaucoup partagé. Je reste fidèle à France Inter car heureusement la qualité est au rendez-vous dans beaucoup d’émissions.

Je suis juive. J’ai aussi vécu pendant une année entière entre Israël et la Palestine, ce qui m’a plongée dans l’actualité de la région, notamment en étant confrontée à certains évènements marquants (voir quatre Palestiniens se faire tuer par Tsahal de ses propres yeux, a, vous vous en douterez, cela de profondément traumatisant), au point de parfois me sentir parfois mieux informée que nombre de politiques ou journalistes, qui s’expriment quotidiennement à travers divers médias. J’ai été horrifiée par les évènements du 7 octobre, je suis horrifiée par le massacre que perpétue Israël à Gaza depuis plus d’un mois, ainsi que par l’oppression sans nom renforcée en Cisjordanie. Il me semble généralement que votre radio a un ton beaucoup trop complaisant envers Israël, ce qui m’a poussée à arrêter de l’écouter depuis l’attaque du Hamas. Puis, vient votre blague. J’apprécie généralement votre travail, et, je suis généralement d’accord avec vos positions. Mais, pourquoi cette blague ? Attaquez Israël, attaquez Netanyahou autant que vous le pouvez, mais pourquoi le ramener à sa judéité ? Pourquoi rapprocher sans cesse ce conflit de la Shoah ? Je suis juive, et je ne veux être rapprochée d’aucune manière aux actes d’Israël. Je suis juive, et je refuse que la mort de mes ancêtres dans les camps soit souillée par l’ignobilité de la politique d’Israël. Et non, prétendre que les responsables du Hamas sont eux aussi des « nazis sans prépuce » n’excuse en rien votre commentaire mal placé, mais ne souligne que votre intolérance sous-jacente, dont je ne vous aurais pas soupçonné jusque-là. Vous êtes humoriste, vous devriez, le premier, avoir conscience du pouvoir des mots. J’espère que vous aurez le courage de revenir sur vos mots, bien à vous.

Je suis extrêmement déçu par la dernière chronique de Guillaume Meurice : aucun mot d’excuse pour toutes les blessures qu’il a généré avec son jeu de mot en comparant un juif à un nazi. Et toujours rien pour dénoncer les massacres du Hamas, c’est vraiment étrange. C’est si difficile de s’excuser ? c’est quelque chose d’impossible pour vous ? Vous êtes au-dessus de tous pour ne pas admettre une erreur ? Quand on se rend compte de l’immense scandale provoqué, un peu d’humilité serait bienvenue.

Guillaume Meurice est intervenu ce dimanche 12 novembre sur l’antenne de France Inter pour répondre à son « sketch » (je ne peux y mettre que des guillemets) comparant Netanyahou à un « nazi sans prépuce ». Loin de présenter un début de mea culpa ou d’indiquer un malaise (comme l’avait fait sa collègue Charline), il a choisi de persévérer et de considérer sa comparaison comme admissible. Pour cela, il a fait appel à un obscur groupuscule de juifs dits “décoloniaux” dont la représentativité est proche de zéro (l’un des fers de lance du groupe, Simon Assoun, écrivait sur X que son groupe atteignait quelques dizaines de personnes sur toute la France). Faire parler des juifs pour critiquer un juif (Netanyahu) est une manœuvre assez grossière proche du « je ne suis pas raciste j’ai un ami noir ». Meurice choisit de donner par ailleurs une visibilité à un groupe ayant justifié le massacre du 7 octobre comme « moyen de résistance » et qui a comparé Tsahal à la Wehrmacht. C’est la première fois que j’interviens au sujet d’une chronique mais dans un contexte d’antisémitisme acharné il appartient à la radio publique de ne pas souffler sur les flammes. En tant qu’auditeur, j’estime que la place de M. Meurice n’est plus à l’antenne et je formule le vœu que la justice étudie les poursuites possibles à son égard. Les menaces à son égard sont inacceptables et doivent être condamnées (et poursuivies). Cela ne change pas la faute qui est la sienne.

A la suite de votre intervention, arrêtez de tout politiser et de penser qu’il n’y a que l’extrême droite qui vous en veut. Je ne suis pas d’extrême droite et je confirme que son intervention était mauvaise, (il avait déjà appelé à la désobéissance civile dans le cadre de son émission sur la mer ! Un comble pour une radio d’Etat !!). Vous pouvez le défendre en tant qu’amie mais plus en tant que professionnelle… trop tard ! Cela vous desservira ainsi que France Inter. Il faut savoir trancher ! C’est la première fois depuis 50 ans que j’écoute France Inter que je vois les journalistes se faire huer dans la rue ! Merci.

Monsieur Meurice, que j’aimerais avoir « une plume » et que mes mots soient simples, biens exprimés et puissent être bien compris. Je n’ai pas ce talent. Pourtant, je dois vous écrire. Peut-être que lorsque vous écrivez, vous vous dîtes « je dois écrire ça ». Je ne sais pas.. Je ne sais pas de quelle mission vous vous investissez quand vous écrivez un sketch, une chronique, un mot drôle. Peut-être pensez-vous jouer un rôle citoyen, un rôle d’agitateur de conscience. Peut-être est-ce juste le plaisir de faire rire ?
Vous avez sûrement de nombreuses et louables raisons de choisir les mots que vous employés, pour faire rire et peut-être réfléchir.
Ma démarche à moi consiste à ne jamais juger trop hâtivement et lorsqu’un jugement apparaît, l’interroger. Elle consiste aussi à participer à un débat citoyen.
Et dans le cas présent c’est juste que je dois le faire même si je ne sais pas exactement pourquoi ou ce que j’espère.
Vous, vous parlez de la place d’une personne médiatique avec un grand auditoire et à priori de la place où se situe l’humour. Vous défendez la liberté d’expression et forcément vous en avez la légitimité.
Moi je parle de la place d’une personne inquiète pour l’avenir et d’une mère inquiète pour la vie et l’avenir de son enfant. Ma fille est juive par son père. Probablement pas juive pour des orthodoxes. Mais juive pour ma belle-mère… et aussi, malheureusement, pour un certain nombre de personnes malveillantes. J’ai entendu que vous receviez des menaces très graves. (J’en suis évidemment désolée). Peut-être vivez-vous dans la peur ? Je ne vous le souhaite pas. Moi oui, désormais, je vis dans la peur.
Savez-vous ce que c’est que de vivre avec un arrière-goût d’inquiétude au quotidien ? Je ne parle pas des peurs liées aux propagandes sécuritaires. Je parle d’une peur qui naît de ce que vous voyez et entendez autour de vous, à l’école, dans les transports, au travail, une peur qui vous amène à vous comporter différemment, qui va jouer dans vos décisions. Je parle d’une peur sournoise qui va faire que vos décisions vont être modifiées et votre façon de vivre. D’une peur qui vous fera taire certains moments de votre vie. Ne surtout plus parler des fêtes célébrées, de la double-culture.. Une peur qui vous fait dire à votre fille : « Il faudra désormais cacher certaines choses. » « Non ma chérie dans ton exposé sur la guerre de 39/45 tu ne pourras pas évoquer la Shoah en parlant de ta famille. Non il ne faudra surtout pas dire que ton arrière-grand-père a survécu à Auschwitz. » « Finalement, nous allons trouver un autre collège, parce que là, ça ne va pas être possible » « Pourquoi ? » « Comment te dire… ? »
Je ne pensais pas avoir un jour à vivre ça.
J’ai été Charlie. Et si j’étais née avant 1963 j’aurais été « Ein Berliner ». Mais je n’aurais jamais été aussi « juive » qu’aujourd’hui.
Je ne suis personne pour vous dire que je pense que vous avez fait une erreur il y a quinze jours, vous dire que faire entendre ce soir le message odieux de la personne raciste qui vous insultait me semble aussi une erreur.
Mais tout dépend de ce que vous cherchez à faire et à obtenir. Et ça, ça m’est complètement inaccessible.
Mais je pense avoir le droit de vous dire que votre posture me semble entretenir et alimenter les haines qui nous mettent en danger. J’ai juste l’impression que vous participez à un jeu dangereux et que dans la cour de récréation, où nombreux rigolent bien, nous devenons des cibles. Voilà ce que j’avais besoin de vous écrire. Et je n’ai rien à voir avec le type de personne dont vous nous avez fait écouter le message. Je me sens extrêmement concernée par le drame que vivent les Palestiniens. Je ne comprends pas comment le gouvernement israélien peut espérer une paix en faisant les choix qu’il fait. Pour autant, si nombreux sont ceux qui disent que c’est cette politique qui fait monter l’antisémitisme, j’ai le sentiment que vous y participez également. J’espère que l’avenir me donnera tort sur mes craintes. J’espère que je pourrais à nouveau rire.

Je suis un fidèle auditeur de la Maison ronde et de France Inter en particulier mais je trouve vraiment qu’il y a un prisme idéologique nettement marqué à gauche et j’en suis personnellement gêné, parfois attristé ou en colère. Sur le service public, toutes les opinions ont droit de cité mais de manière équilibrée. L’édito de Charline Vanhoenacker de cet après-midi pour défendre Guillaume Meurice était à ce titre assez archétypal. Il fallait oser sans humour, sous-entendre que la sanction de son humoriste vedette ne serait due qu’à une campagne de haine menée par l’extrême-droite !