Chaque semaine, du lundi au vendredi de 19h15 à 20h, les auditeurs retrouvent l’émission « Le Téléphone sonne » et nous écrivent. Pour parler des coulisses de cette émission phare de France Inter et répondre aux questions que se posent les auditeurs, Emmanuelle Daviet reçoit Fabienne Sintès.

L’émission dont nous allons parler aujourd’hui, vous la connaissez tous, elle fait partie du patrimoine de la radio. 43 ans après son lancement, le succès est toujours là, avec plus d’1 900 000 auditeurs qui écoutent chaque jour.

Une émission « patrimoine »

Emmanuelle Daviet : Vous et « Le téléphone sonne », ça fait combien d’années maintenant ?

Fabienne Sintès : C’est la cinquième. C’est la cinquième saison qui vient de commencer.

Emmanuelle Daviet : Et « Le téléphone sonne », ça représentait quoi pour vous, avant, de l’autre côté du poste ?

Fabienne Sintès : Justement, c’est le mot que vous avez prononcé : il y avait un côté patrimoine, un côté totem autour de cette émission. Et en commençant, j’ai eu peur de la casser. J’ai eu peur de casser le totem, le truc dont on n’a pas le droit de changer une virgule, et à juste titre. Et puis, ce qui est intéressant, c’est qu’en la faisant, on se rend compte que cette émission appartient justement à celui qui la fait et qu’on peut y mettre aussi une patte sans avoir l’impression de se dire « il faut absolument que je fasse comme Alain Bedouet ou comme ceux qui ont suivi ». Et puis surtout, c’est tellement les auditeurs qui font l’émission de toute façon, qu’on apprend très vite à se laisser embarquer. Et c’est ce qui en fait tout le sel, d’ailleurs, parce qu’il n’y en a pas une qui ressemble à l’autre.

Emmanuelle Daviet : Alors avec vous, Fabienne Sintès, ce matin, on va parler des coulisses de l’émission, sa fabrication, le choix des sujets et des auditeurs qui vous écrivent et bien sûr, vous appellent chaque soir.

Les invités du « Téléphone Sonne »

Le 16 septembre dernier, « Le téléphone sonne » était consacré au salaire des enseignants, invités en studio : le secrétaire général du SNPDEN, qui est proviseur à Saint-Denis, et une analyste à la direction de l’éducation de l’OCDE, et dans les mails reçus, un reproche récurrent « pas de professeurs invités autour de la table ». Je vous lis le message d’une auditrice : « J’ai été sidérée par le fait que parmi les intervenants, il n’y avait pas le moindre enseignant. Suivant le principe de l’émission, cela faisait des enseignants des non-spécialistes réduits à leur prénom et exposant des situations particulières, mais non habilités à tenir un discours sur la situation d’ensemble ni à la comprendre. » Fabienne Sintès, que répondez-vous à ce type de remarques ?

Fabienne Sintès : Cette émission, nous la voulions dépolitisée. Et il y en a eu des émissions très, très politisées autour de l’Éducation nationale, ne serait-ce qu’avec Jean-Michel Blanquer. Celle-ci, nous la voulions dépolitisée. Nous la voulions autour du travail des professeurs et nous la voulions à plat, sur des comparaisons, sur des chiffres, sur des disparités. C’est bien à ça que servait le proviseur qui était à côté, on ne peut pas dire qu’il soit étranger non plus, à la fois au travail des profs et aussi fin connaisseur évidemment de leurs salaires. Et pardon auprès de cette dame, mais il y a le standard et ce soir-là, nous avons choisi de ne passer que des profs au standard qui parlaient chacun effectivement, qui donnaient des vrais exemples concrets sur leur situation. Et moi, je crois qu’on est là vraiment dans ce qui est, à mon avis, en tout cas dans ce que j’ai moi, envie de faire du « Téléphone sonne ». C’est un débat à trois, cette émission. Ça veut dire qu’il y a des gens qui sont dans leur couloir, mais qui ne sont pas forcément oui et non, blancs et noirs, parce que sinon moi, je considère que ça ne sert à rien. Et puis, il y a l’auditeur derrière et ça marche à trois, ça va et vient dans tous ces sens-là. C’est tout sauf une émission de clash. Ce n’est pas une émission où on affronte les idées, c’est une émission où on les confronte, encore une fois avec une place pour l’auditeur qui doit toujours être prépondérante. Il faut qu’il ait une place à l’intérieur de ce débat.

Emmanuelle Daviet : Et l’auditeur s’invite dans ce débat.

Fabienne Sintès : Mais il a raison et c’est bien pour ça qu’on a envie de le faire comme ça. Parce que s’il a le sentiment d’entendre chacun des arguments, ce sur quoi il est d’accord, ce sur quoi il n’est pas d’accord. Qu’est-ce qui fait qu’il intervient, en fait ? Et pour dire quoi surtout ?

Emmanuelle Daviet : Cette émission a suscité beaucoup de messages d’auditeurs et en voici un qui vous est adressé et que je partage : « Quelle performance, ce débat! Juste quelques mots pour vous exprimer combien je suis en empathie avec vous lors d’émissions comme celle ci. J’imagine la tension psychique que vous ressentez. Je suis admiratif du courage que vous mobilisez pour affronter des auditeurs, comme il s’en est présenté ce soir. Le direct expose ceux qui acceptent de le vivre. Le moins qu’on puisse dire est que vous prenez régulièrement le risque de vous exposer et vous le faites avec brio. Votre travail est remarquable et nécessaire pour informer les auditeurs en utilisant plusieurs angles d’observation des faits. »

Fabienne Sintès : Il fallait me l’envoyer ce message, je l’aurais fait encadrer !

Emmanuelle Daviet : Eh bien, on va vous l’envoyer par le service de la médiation. Ce message évoque les conditions du direct en radio. Fabienne Sintès, quelles ressources le direct nécessite de mobiliser et que l’on ne perçoit pas forcément lorsqu’on est de l’autre côté du poste ?

Fabienne Sintès : Je ne sais pas très bien quoi répondre à cette question. Dans une émission comme celle là, c’est qu’il faut s’attendre à ce qu’elle parte en vrille. Parfois, il faut savoir la rattraper. C’est pour ça qu’il faut être extrêmement attentif à ce que disent les gens. Il faut s’attendre à ce qu’elle aille dans une direction qui n’était absolument pas celle qu’on avait anticipé. Et pareil, il faut essayer de retomber sur ses deux pattes. Moi, je me souviens, quand j’ai commencé, je préparais cette émission comme si ma vie en dépendait. Aujourd’hui, je le fais très différemment. Au début, je croyais qu’on pouvait donner une orientation même en disant « on va parler de ça au début, après, on va enchaîner là dessus, puis la troisième idée, ce sera celle là. » Aujourd’hui, je ne le fais plus. En fait, aujourd’hui, si vous voyiez ce que j’ai devant moi, j’ai une sorte de vrac avec les points importants du sujet, les chiffres et un certain nombre de questions que j’ai, moi, et que j’aurais envie qu’on aborde. Et puis après, on laisse partir et il arrive que la discussion prenne un tour qui n’était absolument pas celui qu’on avait anticipé. C’est la vie. C’est le principe d’une émission avec des auditeurs et dans ces cas-là, évidemment qu’on laisse faire, qu’on ne retient pas les chevaux. On y va et on voit où ça nous emmène.

Les choix des sujets traités à l’antenne

Emmanuelle Daviet : « Le téléphone sonne », c’est aussi l’occasion d’évoquer des phénomènes de société, voire d’alerter les parents sur des pratiques qui existent, mais qu’ils n’ont pas encore repérées. Et je pense notamment à votre émission la semaine dernière, consacrée à la série coréenne Squid Game, diffusée sur Netflix. Une auditrice écrit : « Je suis enseignante dans une école élémentaire, même si cette série est interdite aux moins de 16 ans. Son influence se propage chez les plus jeunes. J’ai pu voir des élèves jouant à 1-2-3 soleil, ce qui n’était jamais le cas avant le succès de cette série, rouer de coups de pieds, un écolier au sol. Le jeune âge de ces élèves et leur manque absolu de recul inquiète beaucoup ».

Alors là, on est typiquement dans le témoignage qui enrichit votre émission. Mais une telle programmation fait aussi inversement réagir des auditeurs. Je vous lis un extrait de leurs courriels : « Je ne regarde pas cette série et je ne comprends rien à vos échanges ». Et puis, un autre auditeur écrit « Je ne comprends pas un mot de ce que vous dites ». Fabienne Sintès, est-ce que vous percevez le moment où des auditeurs sont un peu perdus par le thème de l’émission ?

Fabienne Sintès : C’est marrant parce qu’on l’a tournée dans tous les sens Squid Game avant d’y aller, en se demandant justement par quel bout il fallait le prendre. Et en s’interrogeant là-dessus effectivement : « qui va être perdu ? » On la connaît, la moyenne d’âge de nos auditeurs. On sait que ce n’est pas forcément le public de Squid game, loin s’en faut. Mais on sait aussi qu’ils ont des enfants.

Emmanuelle Daviet : Quelle est la moyenne d’âge ?

Fabienne Sintès : C’est plutôt entre 53, 54, 55 ans, on est à peu près dans ces eaux-là. Donc on n’est pas dans le cœur de cible de Squid Game. En même temps, est-ce qu’on peut passer à côté de quelque chose qui, qu’on le veuille ou non, est un véritable phénomène de société ? Donc on se dit qu’on y va. On se dit que oui, peut-être qu’en route on perdra des gens, mais peut-être qu’il y en a d’autres, et j’espère bien d’ailleurs, qui apprendront des choses et découvriront ce phénomène-là et sauront de quoi on parle quand ils l’auront lu dans les journaux ou ailleurs. Ce que je trouve intéressant dans la remarque des deux auditeurs ou auditrices d’ailleurs, c’est que quand on se pose et qu’on se dit, « comment c’est « Téléphonesonnisable » ? », c’est notre expression favorite avec Amélie Stadelmann qui s’occupe de la programmation. « Comment c’est « téléphonesonnisable » ? » Et on aurait pu prendre le premier biais, et au fond, on a trouvé que c’était facile. Le premier biais, c’était d’inviter un pédopsychiatre qui nous explique que la violence, parfois, c’est compliqué, etc. On s’est dit on va essayer de le prendre par un autre morceau, on va essayer de voir si cette série nous parle, si elle dit quelque chose, si elle nous apprend des choses sur la société dans laquelle on vit, ce qu’elle nous dit aussi de la société coréenne. Donc, on a vraiment plutôt été dans cette direction-là. Alors on les a posé les questions sur la violence, mais on a vraiment sciemment choisi ça. Alors effectivement, peut-être qu’il y a des gens qui sont perdus, mais je suis convaincue, et c’est d’ailleurs l’extrait que vous avez diffusé tout à l’heure, qu’il y a aussi des gens qui ont appelé pendant cette émission, qui sont des auditeurs, mais pas des gens qui appellent au « Téléphone sonne », en règle générale, et qui là, l’ont fait parce qu’on leur parlait.

Emmanuelle Daviet : Plus généralement, et d’ailleurs, c’est la question d’un auditeur qui souhaite savoir comment vous choisissez les thèmes du « Téléphone sonne » ?

Fabienne Sintès : Pour que ça marche, vous aurez remarqué que sur dix appels, il y a deux personnes qui posent des questions, il y en a huit qui témoignent de quelque chose. Donc, s’ils ne peuvent pas se sentir concernés et arriver en disant « moi, je », ça ne marche pas. Je vous donne un exemple : en ce moment, on est en train de se demander comment on prend la hausse de l’énergie, par exemple. Alors oui, c’est un sujet, la question ne se pose pas. Les factures sont en train d’exploser, le pouvoir d’achat est revenu dans la campagne électorale et tant mieux, on en est là. OK, donc, c’est un vrai sujet, la question se pose pas. Mais comment on l’emmène nous au « Téléphone sonne » ? Par quel bout on le prend, pour répondre à quel type de question ? Avec quel type d’interlocuteurs autour de la table ? Si on se contente d’entendre des gens qui disent « ma facture a augmenté, c’est quand même terrible. » Et ils auront raison, d’accord, mais alors on répond comment ? On répond avec quoi ? Avec qui ? etc. Et on s’est posé cette question sur Squid Game, ça a duré plusieurs jours. On se pose la question sur l’énergie. On n’a pas encore trouvé la clé. Il faut attendre de trouver la clé qui permettra de tirer la ficelle.

Emmanuelle Daviet : Quels sont les thèmes qui génèrent le plus d’appels ?

Fabienne Sintès : Il ne vous a pas échappé qu’il y a beaucoup de profs qui nous écoutent. On les embrasse. Donc, tous les sujets qui tournent autour de l’Education nationale, à la fois les gens sont là et ils sont effectivement ensuite là sur les courriers qui viennent derrière, sur les tweets, etc. que je peux recevoir. Les sujets liés à l’environnement marchent très bien. Après, il y a aussi quelques grands témoins. Moi, j’ai été très étonnée, par exemple, qu’un jour où il y a un T Rex au Musée de l’Homme, on a été submergé d’appels. Le jour où on invite Jean-Louis Etienne, par exemple, c’est le premier nom qui me vient en tête, les gens adorent aller discuter avec ce monsieur-là et voir un peu ce qu’il pense et ce qu’il a dans le ventre, sur un tas de thèmes qui dépassent d’ailleurs, son champ de compétence et ce qu’il fait volontiers. Après, il arrive parfois quand j’allume l’ordi, on a un logiciel qui s’appelle Neoscreener et c’est là qu’on voit qu’il y a eu des appels où il y en a pas, ou peu. Des fois, on l’ouvre et il y a une foule d’appels qui sont là, on se dit « on aura que l’embarras du choix et ça sera même compliqué de choisir ». Des fois, il y en a 3, 4, 5, 6 qui se battent en duel. Puis, des fois, il y a une ou deux questions et pas plus. Et là où c’est génial, c’est quand, au fil de l’émission, le tableau se remplit. Ça veut dire que les gens sont rentrés dans la conversation et là, ça veut dire qu’on a gagné.

Emmanuelle Daviet : De nombreux appels également lors des émissions consacrées au Covid et plus particulièrement à la vaccination.

Beaucoup de courriels à chaque émission consacrée au Covid, je vous lis un message : « J’écoute souvent « Le Téléphone sonne » et j’apprécie beaucoup Fabienne Sintès. Pourtant, je suis très déçu de constater son parti pris pour la vaccination, quoi qu’il en coûte, avec ses interventions très orientées pro vaccin ». Je ne vous apprends rien, Fabienne Sintès, des mails de cette teneur, on en a reçus régulièrement. Que répondez-vous à ses auditeurs ?

Fabienne Sintès : D’abord, je ne crois pas avoir jamais dit sur l’antenne, je suis sûre d’ailleurs, que je n’ai jamais dit sur l’antenne « Allez vous faire vacciner, allez y maintenant, voici les adresses. » En revanche, on a entendu des anti-vaccins. On a entendu des gens qui doutaient, entourés de médecins d’ailleurs, qui étaient là pour répondre à leurs questions. On a fait un « Téléphone sonne » qui disait en gros « venez comme vous êtes. Il y a des choses que vous ignorez encore, vous voulez reposer des questions qu’on a posé mille fois. Allez-y, n’hésitez pas. » Maintenant, est-ce qu’il est question de laisser partir des logorrhées anti vaccins, des logorrhées de fake news ? La réponse est non. Moi, je crois que là dessus, j’ai beau dire que « Le téléphone sonne », c’est une émission qui commence par « Moi, je… », sur la science, il n’y a pas d’opinions, il n’y a que des faits.

Les auditeurs à l’antenne

Emmanuelle Daviet : On dit qu’en cet automne 2021, les Français sont hyper tendus, énervés… Vous qui les avez tous les jours en ligne, est-ce que vous percevez cette tension ?

Fabienne Sintès : Alors oui, ça arrive. Ça dépend évidemment des sujets. J’ai l’impression qu’en fonction de l’ambiance qu’on met justement à l’intérieur de l’émission et on revient au refus d’être au clash permanent, on a assez peu à gérer de très, très gros énervements, en fait, précisément parce que la discussion est sereine.

Emmanuelle Daviet : Il y a des messages d’auditeurs qui vous agacent ?

Fabienne Sintès : Bien sûr, quand on remet en cause mon honnêteté journalistique et intellectuelle, ça m’énerve. Quand on fait exprès d’avoir, parce qu’en général les gens le font exprès d’avoir écouté de travers ou entendu de travers. Oui, ça m’énerve.

Emmanuelle Daviet : Et selon quels critères un auditeur est choisi pour passer à l’antenne ?

Fabienne Sintès : Il n’est pas choisi. C’est le thème qui choisit les auditeurs. Ça veut dire qu’il faut qu’il soit dans le thème, il faut qu’au fur et à mesure de l’émission, on puisse avoir des questions qui ne soient pas toutes les mêmes. C’est en fonction de ça que les choix sont faits. Mais, je devance la question que j’entends, la petite musique que j’entends beaucoup, il n’y a pas de parti pris ni de décision de dire « on ne prendra que les gens qui sont pour », « on ne prendra que les gens qui sont contre ». A aucun moment. On prend les gens qui font avancer la discussion. Cette fameuse discussion à trois dont je parlais au début.

Les éditions spéciales

Emmanuelle Daviet : Le 6 septembre dernier, « Le téléphone sonne » était en édition spéciale à l’occasion de la mort de Jean-Paul Belmondo. Beaucoup de messages d’auditeurs : « Merci pour l’émission hommage que vous lui avez rendu et qui a fait remonter plein de souvenirs, si bien qu’on en avait le sourire aux lèvres ». Et une auditrice souhaite savoir comment « Le téléphone sonne », passe en édition spéciale, comment on prépare une émission en si peu de temps sans filet, Fabienne Sintès ?

Fabienne Sintès : En radio, Belmondo on a appris sa mort il était 16h30, c’est pas si peu de temps, c’est beaucoup de temps, en fait. Entre 16h30 et 18h, pour la moyenne des gens, ça ne fait pas beaucoup, mais en réalité, si, ça aurait été dramatique, si on avait appris sa mort à 19h12, là, ça aurait été beaucoup plus compliqué. Donc là, on a le temps d’aller chercher des invités, de voir qui est là, qui est susceptible de parler, etc. Encore une fois, regardez cette Kenza, quel miracle de bonheur d’auditrice et écoutez son âge. C’est une très jeune femme. Donc il suffit de ça pour lancer une émission et pour qu’on parle tout simplement de Belmondo ou d’un autre. Alors en plus, Belmondo pourrait tout à fait honnête. C’est assez facile quand même. On est tellement dans la culture populaire et on a tous vu des films de Belmondo, donc ce n’est pas l’exercice le plus difficile. Et j’aime bien le courrier de l’auditeur qui dit « et en plus, c’était sympa, on avait le sourire aux lèvres. » J’espère bien.

Emmanuelle Daviet : Donc, c’était réussi. Précisément, quels sont les ingrédients d’un « Téléphone sonne » réussi ?

Fabienne Sintès : Eh bien, il faut sortir du « Téléphone sonne » en ayant le sentiment d’avoir appris des choses, et pas juste encore une fois, avoir entendu des gens aboyer. Il faut qu’on ait lancé le débat, qu’éventuellement, il se poursuive à table après, puisque les gens vont se mettre à table ou éventuellement sur les réseaux sociaux. Il faut que les gens aient le sentiment qu’on leur a donné de quoi dire leur opinion et qu’ils en sortent encore une fois plus intelligents qu’ils l’étaient en entrant, comme moi en fait, qui a appris des choses au fil de l’émission quand elle est vraiment réussie ?

Emmanuelle Daviet : Et vous nous avez appris beaucoup de choses ce matin encore. Merci à vous, Fabienne Sintès.