Reçus le lundi 26 mai

Vous indiquez en titre du journal de 8h, puis pendant votre développement, que les agriculteurs sont mécontents, manifestent. Pourriez-vous nuancer vos propos ? Ce ne sont pas “les” agriculteurs mais certains agriculteurs. Cessez d’amalgamer cette profession à une pensée unique. Ce n’est pas du tout le cas, de nombreux agriculteurs sont contre la loi Duplomb. Vous contribuez ainsi à véhiculer la propagande de la FNSEA qui ne reflète absolument pas la réalité. Juste quelques petits mots (DES agriculteurs, CERTAINS agriculteurs…) pour être plus clair. Merci beaucoup d’avance.

J’écoute France Inter depuis des années mais là je ne suis pas d’accord avec votre traitement de l’information. « Ce matin, 50 agriculteurs sont présents devant l’Assemblée nationale et on en attend 200 ».
Vous pensez vraiment que 200 agriculteurs sont représentatifs de tous ? Et bien sûr vous donnez la parole à l’un d’eux. Pas une seule contradiction puisque vous ne donnez pas la parole à un agriculteur qui ne serait pas d’accord. Votre seule contradiction est de citer les écologistes et partis de gauche qui « embêtent » tout le monde.
Ne pouvez pas parler du danger des pesticides qui ont provoqué le vote de ces lois ?
Non vous faites du sensationnel. Bravo mais ce n’est pas ce qu’on attend de France Inter. On attend de l’analyse objective et de la contradiction.

Je souhaitais par ce courriel féliciter la rédaction de France Inter pour la clarté des explications données ce matin dans le journal de 7 heures sur la proposition de loi Duplomb. Les tenants et les aboutissants de ce texte législatif étaient parfaitement exposés, précisément, sans démagogie, sans élément de langage. Cela fait du bien. Un très bel exemple de journalisme de qualité sur un sujet complexe, au service du débat démocratique. Merci de transmettre nos remerciements aux personnes concernées.

Juste une remarque mais qui a son importance, dans le journal d’information de 12h30 de France Culture, il est toujours mentionné “les agriculteurs” en parlant de ceux qui contestent le détricotage de la proposition Duplomb et vont manifester.
Les agriculteurs ne sont pas un groupe homogène, une grande partie de cette profession est aux antipodes de la FNSEA et de l’agro-industrie.
Merci de parler plutôt « d’une partie des agriculteurs ».

France Inter : il serait bien de ne pas mettre tous les agriculteurs et agricultrices dans le même sac. Quand vous dites dans votre journal que les agriculteurs appellent à manifester pour défendre le projet de loi à l’Assemblée nationale, je trouverais plus juste et approprié de dire « des » agriculteurs ! Nous sommes en effet un certain nombre à être contre ce projet, ainsi que les manifestations et dégradations qui vont avec.

Ne peut-on pas arrêter de parler des agriculteurs et peut-on séparer céréaliers, fermiers, viticulteurs, etc qui sont très différents et à qui il ne faut pas accorder la même chose ?

Messages reçus après le mardi 27 mai

J’ai écouté ce matin avec beaucoup de soulagement et de bonheur les témoignages des agriculteurs contre la loi Duplomp. Merci de les avoir fait passer à une heure de grande écoute.
Il est important de souligner que la FNSEA ne représente pas l’ensemble de la profession.
Il y a une dizaine d’années environ, les viticulteurs de la Drôme chez qui j’achète mon vin depuis très longtemps m’ont signalé qu’ils étaient en train de passer au bio ; ils n’avaient pas encore la certification. Je leur ai demandé ce qui les avait motivés : “On en a marre de voir nos collègues mourir à 50 ou 60 ans, les uns après les autres. D’ailleurs, dès la fin de la première année sans traitements, on s’est rendu compte qu’on était en bien meilleure santé : fini les maux de tête, la fatigue, etc… »
Depuis, je n’achète que du bio. C’est ma manière de dire aux agriculteurs : « vous avez le droit de ne pas vous empoisonner ».
J’ai la chance d’avoir un marché bio et local moins cher que les supermarchés, et que le viticulteur dont je vous parle ait gardé des prix très raisonnables, mais il faudrait que chaque consommateur ait à l’esprit non seulement sa santé, mais la santé des agriculteurs (et de tous) lorsqu’il fait ses courses. Et tordre le cou à l’idée que c’est forcément plus cher… certains se gavent, d’autres non, et ceux-là, il faut vraiment les soutenir.

Ce mot pour vous remercier chaleureusement Hugo Clément d’avoir porté la parole des agriculteurs qui se désolidarisent de la FNSEA. Merci infiniment, ça fait chaud au cœur. Malgré moi je m’aperçois que je pourrais commencer à regarder de travers les agriculteurs – entendre ceux dont vous avez partagé la parole ce matin permet de rétablir la voix de ceux qu’on n’entend pas -.
J’apprécie beaucoup votre chronique, je la trouve toujours sensible, avec un regard autre, personnel, humaine. Merci beaucoup.

Merci d’enfin laisser une porte ouverte sur l’espoir d’avoir fait de l’information en donnant la parole à d’autres agriculteurs et surtout permis aux auditeurs du 7/10 de peut-être comprendre que c’est l’agro industrie et les entreprises de chimie qui sont intéressées par la réintroduction de néonicotinoïdes et pas les agriculteurs qui eux en meurent (cancers à gogo) et nous à moyen terme (l’eau est de plus en plus polluée) les oiseaux, insectes et abeilles qui font naitre les fruits et légumes… un combat entre grand capital et le vivant ! La vie…. Une folie. Merciiiiii … et surtout continuez comme ça, c’est vital…

Merci beaucoup pour l’émission de ce jour : Pesticides : « L’écologie sacrifiée ? » dans France Culture va plus loin (l’Invité(e) des Matins que j’ai trouvée particulièrement pertinente.
Il est tellement important d’aborder ces sujets et de prendre le temps de les évoquer, sans interrompre les invités, en les écoutant parler, en les laissant élaborer une parole, un raisonnement. Il est de plus en plus rare de prendre le temps de penser ensemble. De s’asseoir autour d’une table et d’explorer un sujet sous tous ces angles, car ici ce n’est pas POUR ou CONTRE les pesticides, mais bien une réflexion philosophique sur les différents enjeux du sujet : comprendre comment on en est arrivé là ? Quelles ont été les stratégies choisies en agriculture depuis 50 ans privilégiant économie et rendement ? Comment le discours scientifique s’est-il construit ? Quel a été son impact ? A t-il été entendu ou passé sous silence ? Quelles sont aujourd’hui les alternatives et comment pallier, là où il n’y en a pas encore. La qualité de cette émission tient aussi au choix des interlocuteurs rendant possible l’écoute de ce sujet par un large public, car l’on sait le crédit accordé à un professeur plutôt qu’à un militant écologiste. En espérant que la parole en faveur du vivant essaime…