« L’affaire Brigitte Macron est l’histoire de Natacha Rey, qui s’est persuadée que la première dame était un homme. Pourquoi cette fake news n’est pas anecdotique et comment a-t-elle dépassé la sphère complotiste, allant jusqu’à pousser Brigitte Macron à prendre la parole dans les médias ? » Le thème de l’invité des Matins de France Culture ce mercredi 20 mars a surpris les auditeurs.
Comment pouvez-vous, sur France Culture, faire un écho à des propos délirants concernant Brigitte Macron (serait-elle un homme ?) par une enquête dont on se moque ? Qu’est ce qui restera de votre émission ? Une rumeur stupide, infâme, calomnieuse. N’y a-t-il pas d’autres sujets que relayer, encore une fois sous couvert d’une enquête, un propos complotiste ? Vous alimentez une curiosité malsaine pour la vie privée, ce que vient aussi de faire l’Obs.
Que nous restera-t-il si même France Culture se vautre ? Dommage, et c’est peu dire.
Mercredi, la séquence « France Culture va plus loin, l’invitée des Matins » était consacrée à la théorie complotiste selon laquelle la Première dame, Brigitte Macron, serait en réalité un homme contrôlant son mari, le président de la République, dans le but de promouvoir la théorie du genre dans l’agenda politique. Cette infox, loin d’être anecdotique, a dépassé les frontières de la sphère complotiste pour devenir un véritable phénomène médiatique.
Pour éclairer cette affaire, France Culture a accueilli le sociologue Laurent Cordonier et la journaliste Emmanuelle Anizon, grand reporter à L’Obs, auteure d’une enquête sur les origines de cette rumeur : “L’affaire Madame. Le jour où la Première dame est devenue un homme : Anatomie d’une fake news” (Studiofact éditions, mars 2024). Son analyse a révélé deux étapes dans la propagation de cette fausse information. Tout d’abord, son émergence sur une vidéo YouTube, où cette théorie a commencé à se développer. Ensuite, sa reprise par des complotistes professionnels, lui donnant ainsi une ampleur sans précédent.
Les réactions du couple présidentiel, s’exprimant devant micros et caméras pour démentir ces allégations, témoignent de la dimension prise par cette fausse information, la transformant en un fait politique. En effet, lorsque le chef de l’Etat prend la parole sur un sujet, cela transcende le simple discours, et confère au dit sujet une légitimité et une importance particulières, a fortiori lorsque cela relève de sa vie privée.
Emmanuel Macron a ainsi dénoncé le 8 mars dernier les rumeurs sur les réseaux sociaux, prétendant que son épouse est une femme transgenre : « La pire des choses, ce sont les fausses informations et les scénarios montés, avec des gens qui finissent par y croire et qui vous bousculent, y compris dans votre intimité », a commenté le président de la République, interrogé par des journalistes sur le sujet à l’issue de la cérémonie scellant l’IVG dans la Constitution.
Depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron, des théories conspirationnistes essaiment régulièrement sur les réseaux sociaux clamant que Brigitte Macron, née Trogneux, serait en réalité une femme transgenre dont le prénom de naissance était Jean-Michel. Un vaste complot serait à l’œuvre pour masquer ce changement d’état civil, à en croire cette rumeur qui s’est également déclinée en accusations, plus graves, de pédocriminalité portées contre la Première dame.
Indiquons que Brigitte Macron n’est pas un cas isolé. L’ex-Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et l’ex-Première dame américaine Michelle Obama avaient elles aussi été ciblées par des rumeurs prétendant qu’elles étaient nées assignées homme, en 2017 et 2018.
De prime abord, nous pourrions nous rallier aux avis des auditeurs. Cependant, il est important de comprendre que l’analyse des mécanismes de diffusion des infox est nécessaire dans notre société contemporaine, et il apparaît que c’était l’intention de ce choix éditorial. Ces fausses informations peuvent avoir un impact considérable sur l’opinion publique et la politique, même si elles semblent à première vue absurdes et sans valeur informationnelle.
Aborder ce sujet permet non seulement de sensibiliser le public à la manipulation de l’information, mais également de souligner l’importance du discernement et de la vérification des sources dans un paysage médiatique souvent saturé de fausses nouvelles et de théories conspirationnistes.
En mettant en lumière les mécanismes de diffusion des fausses nouvelles et en encourageant une réflexion critique sur la manière dont nous consommons et interprétons l’information, France Culture remplit sa mission de chaîne du service public.
Je n’avais jusque-là jamais entendu cette théorie complotiste sur Brigitte Macron. Si j’en avais pris connaissance, elle m’aurait fait lever les yeux au ciel. Comme la plupart des auditeurs de France Culture. Maintenant, la question se pose : quelle était l’urgence de ce sujet ? Pourquoi y consacrer une émission, alors qu’il y a tant de choses plus sérieuses et plus intéressantes à traiter ?
Chaque matin, je branche ma radio, et je suis de plus en plus dépitée. Voire en colère. Ecouter France Culture, comme je le fais depuis plus de 20 ans, au quotidien, c’est devenu une gageure si l’on ne veut pas entre parler RN tous les jours. Bardella un jour sur ou deux ou presque. Et ce matin, quel sujet ? Brigitte Marcon est-elle un homme ? Et vous appelez ça un fait politique ? C’est une catastrophe, je suis atterrée. Jusqu’où va-t-on tomber ? On croit que parce qu’on replace ça en miroir avec les Obama ça va donner un sens politique, mais quel sens ? N’y a-t-il pas mieux à faire ? Alors on quitte Culture, on passe sur France Inter, et l’invitée ? Marine Le Pen. No comment.
Je suis stupéfaite et déçue de la mollesse avec laquelle a été désignée l’auteure du point de départ de l’infox sur Brigitte Macron. La « journaliste » invitée par Guillaume Erner pour faire la promotion du livre qu’elle publie sur ce sujet a énuméré clairement une série de symptômes psychiatriques chez cette personne, tout en la présentant comme une citoyenne “normale”, voire exemplaire : ex. : cette personne qui a diffusé la rumeur est « cultivée » (elle “cite même des poètes »), elle est vegan, elle travaille avec son mari dans le très respectable secteur des huiles essentielles, et la journaliste a pu rencontrer et écouter longuement cette femme à l’origine de la rumeur : travailleuse, avec ça ! , puisqu’elle a travaillé d’arrache-pied pendant trois ans à scruter l’histoire de Brigitte Macron, et à y trouver des anomalies, etc.
Il est très regrettable que France Culture se soit laissée entraîner dans la promotion d’un ouvrage de niveau intellectuel contestable. Certes, Guillaume Erner a tenté, mais trop timidement, de qualifier de monomanie les troubles psychiatriques de l’autrice de la Fake news, mais ce terme, politiquement correct, n’est pas assez énergique et pas assez clair pour beaucoup d’auditeurs. J’ai une immense estime pour Guillaume Erner, un des fleurons de France Culture. Mais il a manqué de vigueur pour qualifier la démarche de l’autrice de la Fake news et surtout pour recadrer la façon dont la journaliste autrice du livre qualifiait celle-ci. Un auditeur qui aurait pris en route cette émission aurait presque pu penser que l’on voulait contribuer à diffuser et à renforcer cette rumeur. La solution, c’était de ne pas inviter à l’antenne cette infra-journaliste, qui essaie elle-même, à son tour, de tirer un bénéfice de ce ramassis de stupidités. La première des choses, dès le début de l’émission, aurait été de rappeler que cette lamentable rumeur n’a même pas le mérite de l’originalité, puisque c’est la reprise de la rumeur qui avait circulé aux USA sur Michelle Obama. Certes, Guillaume Erner l’a dit, mais seulement en fin d’émission.
Arrêtez de propager ces mensonges en faisant des émissions sur, par exemple, Brigitte Macron, homme ! Vous ne faites qu’aider ces charlatans, quel que soit une de ces fausses nouvelles !
Vous relayez, et tous ces vils personnages sont ravis ! Ils n’ont même plus besoin de paraître. Vous l’aurez compris, je suis en colère, fausse bonne idée de disserter sur ces gens.
Guillaume Erner a parfaitement raison de demander ce qu’est une hypothèse ou une théorie falsifiable.
Car son invité se réfère de manière erronée à l’oeuvre de Karl Popper épistémologie scientifique. Il se trouve qu’en anglais « to falsify » signifie, selon le contexte, ou bien « falsifier » (= rendre faux) ou bien « réfuter » (établir la fausseté).
Or, de manière de plus en plus fréquente chez les Galloricains, on ne traduit plus les termes anglais de forme analogue à un mot français dont ils proviennent mais de sens différent. On les singe en donnant au mot français le sens du mot anglais de forment. L’invité est tombé en plein dedans, ce qui particulièrement regrettable sur une chaîne dont le nom contient « Culture » et justifie totalement un l’étonnant de Guillaume Erner : non, une hypothèse ou une théorie n’est pas scientifique si elle est falsifiable, ce qui réjouirait les falsificateurs.
Ce qui est une exigence méthodologique c’est puisse envisager qu’elle puisse être réfutée si on constate des faits établis incompatible avec elle. Ainsi, Einstein a clairement déclaré à propos d’une de ses hypothèses que, si on pouvait faire telle observation, alors elle serait réfutée. Car une hypothèse ou une théorie peut satisfaire à ce critère de scientificité, elle n’est pas validée avant d’avoir subi l’épreuve de la confrontation avec les faits.
Une hypothèse ou une théorie par nature non réfutable (par exemple qui « retombe sur pied ») quels que soient les faits au nom de sa cohérence interne, n’est pas de nature scientifique. Par exemple : « vous êtes d’accord avec l’interprétation de votre psychologie par telle théorie : donc elle est vraie » où « vous rejetez l’interprétation de votre psychologie par telle théorie : cette résistance prouve bien qu’elle est vraie ». Mais cela ne suffit pas à dire que cette théorie est sans aucun intérêt : des approches autres que scientifiques peuvent avoir un intérêt dans certains domaines.
Suite à votre émission de ce matin sur les infox lors de laquelle votre invitée compara ceux qui doutent de l’identité sexuelle de Mme Macron avec ceux qui s’interrogent sur l’efficacité du vaccin contre la Covid, je vous supplie de me dire si je suis complotiste me mettant à penser que l’information sur France Culture devient pitoyable.
Fidèle auditrice scandalisée par l’invitation d’Emmanuelle Anizon, journaliste qui se complaît dans les égouts. D’autres sujets actuels sont plus brûlants.
Tout commence par une croyance, lorsqu’une croyance entre dans le cerveau, elle devient un biais cognitif. Ensuite, tout passe par les biais. Exemple : je crois en Dieu, ensuite tout passe par les biais.
Les croyances sont la source du problème.
Une croyance sera toujours plus forte que les faits.
Toutes les personnes qui ont des « croyances », utilisent toujours le mot/ concept » vérité ».
Ils partent de doutes, ensuite cela devient une croyance enfin un biais cognitif.
Surtout le doute de confirmation.