Message d’auditeur :
« L’invité parle bien de « pédocriminel » et votre journaliste reprend en disant « pédophile » !! Il serait vraiment nécessaire de l’informer. Dans tous les métiers, il y a de la formation continue, les journalistes aussi devraient se mettre à jour régulièrement. Les médias ont une grande responsabilité de sérieux. »
Les auditeurs nous écrivent régulièrement pour exprimer leur malaise face à l’usage souvent imprécis des termes « pédophilie » et « pédocriminalité » sur nos antennes. La distinction est pourtant essentielle, comme l’explique Carine Durrieu-Diebolt, avocate spécialiste des droits des femmes et des enfants victimes de violence.
Messages d’auditeurs :
« Je suis très étonnée, voire choquée, d’entendre utiliser dans l’émission ce soir, le terme « pédophilie » et non « pédocriminalité » pour parler des récents scandales et de la protection de l’enfance. »
« Je suis outrée par ce que j’entends dans l’interview sur les pédophiles. On dit « pédocriminels » car non, on n’aime pas les enfants quand on leur fait du mal. Ici, c’est une relation de pouvoir et de violence. Les mouvements féministes se sont suffisamment battus ! Merci de ne pas aplatir tout notre travail en interrogeant une personne qui ne semble pas prendre la mesure de l’impact sur les victimes. Cette interview est insupportable à écouter et je pense qu’elle a fait beaucoup de mal aux victimes.
Votre invitée parle de ceux qui ne passent pas à l’acte et qui “se contentent de regarder des vidéos” mais sait-elle que ce sont de vrais enfants qui sont violés dans ces vidéos ? Que probablement ils vont garder toute leur vie les séquelles de cette scène. Peut-être développer une amnésie traumatique, voire des pensées suicidaires ou un passage à l’acte? Je suis vraiment révoltée par ce parti pris et par le fait que la journaliste ne la reprenne pas et utilise le mot “pédophile”. L’instauration d’un climat incestuel (même sans passage à l’acte) suffit à créer un traumatisme sur les victimes. Ils violent les enfants parce qu’ils en ont le pouvoir et qu’ils naviguent en toute impunité. »
« Ce message pour vous signaler un important effet générationnel : mes enfants ne parlent plus jamais de « pédophilie » mais plutôt de « pédocriminalité ». Je pense qu’ils ont raison et que cela change vraiment la perception de cet ancien monde. Utiliserez-vous dorénavant le mot « pédocriminel » à Radio France ? Je suis certain que oui. »
« Est-ce que les chroniqueurs de votre émission pourraient arrêter de parler de « pédophilie » et employer le terme « pédocriminalité ». En effet, quand on séquestre, viole et laisse mourir de faim des enfants, on ne les aime pas. C’est un crime. »
« Dans un article sur le site de l’une de vos antennes, est utilisé le mot “pédophilie” plutôt que “pédocriminalité”. Pourtant ce débat qui minimise le caractère criminel des agressions sexuelles envers les mineurs – est ancien et devrait être connu des journalistes! »
Camille AMARA