Comment peut-on laisser dire que l’éducation nationale ne s’adresse qu’au cerveau des enfants… ? Enseigner ne serait donc plus une vocation, ni le plus beau métier du monde mais une institution qui ne transmet que des connaissances au mépris de l’humain… Quelle méconnaissance, quel mépris.
L’éducation nationale, ce n’est rien qu’une entité, une coquille. Derrière, nous sommes des milliers à guider nos élèves dans une société qui ne les protège pas. Ecrans, surconsommation, pression des parents qui exigent des résultats mais qui les laissent regarder des programmes interdits au moins de 16 ans dès la primaire, leur achètent des smartphones sans aucun contrôle mais nous délèguent l’éducation et la gestion de la haine sur les réseaux…
A chacune des émissions traitant de violence, de racisme, d’intolérance… l’école est montrée du doigt, systématiquement. Nous ne pouvons pas soigner tous les maux de la société. Pourtant nous essayons, tous les jours, comme de petits résistants.
Je suis prof depuis 15 ans et non, on ne conseille pas aux victimes de quitter leur établissement ; non, on ne s’adresse pas qu’à leur cerveau. On fait de l’éducation affective, relationnelle et sexuelle plusieurs fois par an dans chaque niveau ; on mène des projets pour que le « vivre ensemble » fasse sens ; en dehors de nos cours, où nous abordons tous ces sujets (en français, en histoire-géo, en éducation civique, même dans les arts, c’est dans les programmes!), on fait venir des intervenants extérieurs sur la laïcité, la liberté d’expression, le cyberharcèlement… ; on travaille sur l’intelligence émotionnelle et la bienveillance dès la sixième, on met en place des séances de « pleine conscience », on les forme aux gestes qui sauvent et au PSC1…
Je m’arrête là, mon message ne changera votre regard. C’est je crois, une des choses qui nous épuisent le plus. Zéro reconnaissance, zéro conscience/connaissance des réalités du terrain. Que des raccourcis, des généralités… tout le contraire d’un esprit critique, que l’on veut pourtant éveiller chez les jeunes.
Et quand je pense au dernier inspecteur qui est venu me dire que j’étais trop passionnée, que je lui faisais peur avec tous mes projets, que je n’allais pas tenir, que j’allais me brûler les ailes…
Et pourtant, j’y retourne demain, heureuse de retrouver mes élèves, de parler du brevet, de grammaire, de poésie et d’orthographe, mais aussi de respect, de confiance, d’écoute et d’espoir.

J’en ai marre d’entendre sans arrêt sur votre antenne, à propos de diverses thématiques, que l’éducation nationale, qui a le dos bien large, ne fait rien ! Je suis professeure d’EMC en collège et j’éduque mes élèves à la fraternité et contre les préjugés, le harcèlement, le racisme ou l’homophobie. Aux valeurs de la République bien comprises, au respect de la personne humaine, à une sexualité épanouie et basée sur le consentement réciproque, etc. On dirait que personne ne sait ce qu’il y a dans les programmes scolaires et ce qui se passe dans les établissements. C’est fatigant…

Très intéressant mais étant enseignant, j’affirme le contraire, l’école fait très attention au harcèlement en ligne et aux discriminations.

Enseignante en collège, je m’insurge contre les propos tenus à l’antenne par votre invitée concernant l’éducation nationale qui aurait délaissé l’éducation à la citoyenneté. En effet, cette éducation fait partie des programmes d’EMC. Le racisme, les discriminations, l’antisémitisme, le cyberharcèlement, l’utilisation des réseaux sociaux… sont expliqués et travaillés avec les élèves de diverses façons (activités, intervenants…) et ce de la 6ème à la 3ème. J’invite donc votre invitée à se renseigner davantage avant de tenir de tels propos !

Une fois de plus l’école est désignée coupable de ne pas « former les enfants à être citoyen mais de se contenter de dispenser des savoirs ». Propos tenus par une intervenante. Enseignante en école primaire je suis fatiguée de ce genre d’affirmations. Sont-elles vérifiées ? Le temps que nous passons à enseigner le vivre ensemble à nos élèves est colossal et fait même partie des programmes d’EMC. Mais que peut l’école toute seule ? Comment se débattre contre toutes les émissions où les enfants sont confrontés à des attitudes adultes plus que préjudiciables ? Télé-réalité, Marseillais et autres ? Touche pas à mon poste… La liste est tellement longue…

Je prends votre émission en cours, le thème est le cyberharcèlement manifestement, l’intervenante dit que l’Education Nationale ne fait rien pour éduquer le citoyen, je vous renvoie aux programmes d’EMC (Education Morale et Civique) du collège et du lycée que vous pourrez consulter sur le site Eduscol, l’EMC est une discipline enseignée pour une volume d’une quinzaine d’heures par an. Il est donc faux de dire que l’Education Nationale ne fait rien !

Je suis enseignante et choquée des propos entendus sur l’absence d’éducation au vivre ensemble. Tout au long de la scolarité primaire, nous avons à cœur d’aider les enfants à vivre ensemble, à régler leurs différends avec des mots et non des coups, avec des mots respectueux, à s’interroger sur ce qu’ils auraient pu faire différemment, à s’excuser, à prendre conscience de la peine faite à l’autre…

Si si, il y a des profs qui font de l’éducation à l’usage des réseaux sociaux, ce sont le professeures documentalistes !!!!! (Mais nous sommes un peu /beaucoup invisibilise.es)