Olivier Blanchard, professeur émérite au MIT, ancien directeur du département de recherche au FMI, Jean Tirole, président honoraire de l’école d’économie de Toulouse (TSE), prix Nobel d’économie 2014 étaient les invités du Grand entretien de 8h20 jeudi 24 juin sur France Inter

Plusieurs fois vos invités ont parlé de l’importance d’avoir un « bon boulot ». Mais c’est quoi un « bon boulot » ? Les métiers de soignants (infirmier, aide-soignant, auxiliaire de vie, médecin, etc.), d’enseignant, de caissier, etc.… considérés comme « essentiels à la société » il y a un an, et mal rémunérés, sont-ils des « bons boulots » ? Ou bien les « bons boulots » sont-ils uniquement ceux qui sont « non essentiels » permettant de gagner beaucoup d’argent ? Il aurait été intéressant que vos invités précisent leur définition d’un « bon boulot » !

Plutôt que dire que le problème est d’accéder à des « bons » métiers… la solution ne serait pas de considérer que tous les métiers sont bons ! Donc re évaluer tous les salaires et dans les mentalités.

Pourquoi lorsqu’on parle d’économie, la discussion tourne-t-elle immédiatement vers la taxation des méchants riches, l’égalitarisme, mais jamais sur les initiatives à mettre en place pour transformer l’économie, la rendre plus positive et plus propre ?

Très intéressant d’écouter les économistes qui nous parlent de taxer encore les Français. Déjà que le travail est lourdement taxé au regard des autres pays, que 50% du budget des départements est pour l’assistanat, que l’on constate que les inégalités augmentent pourquoi ne pas taxer les politiciens une caste bien à part ? 

Il faut taxer les successions mais détaxer les donations pour que l’argent cesse de rester pour rien dans la poche des aînés alors que les jeunes en ont besoin.

J’ai toujours beaucoup de mal avec les analyses économiques car il semble que l’essentiel soit occulté ou oublié…
La productivité en France a largement augmenté durant le 20ème siècle ce qui suppose que moins de personnes ont besoin de travailler. Reste deux solutions pour permettre à tous de vivre : ou l’on partage de travail ou l’on paie ceux qui sont sans travail.
Si la productivité a augmenté, la profitabilité elle aussi a augmenté.
La plus-value dégagée devrait logiquement se retrouver redistribuée en salaires ET cotisations sociales utiles aux retraites et aux étudiants entre autres nécessité au bien social.
Il n’est pas pensable que la technologie aidant elle ne favorise pas une vie plus agréable et moins laborieuse.
J’aimerais rappeler que toutes les découvertes faites pour développer de nouvelles technologies ont pour but de faciliter la vie des êtres humains dans leur majorité et non pas de renforcer les inégalités…
L’être humain en est-il capable ? En tout cas c’est bien ce vers quoi nous devrions tendre et œuvrer et vos éminents économistes me semblent quelque peu « timorés ».

Abandonner les vieux poncifs et mettre la qualité de vie de chacun en priorité.
Ce n’est pas parce que la durée de vie s’allonge qu’il faut prolonger le temps du travail obligé. L’esclavagisme économique appliqué à l’être humain et à certains animaux est contraire au Droit à une vie respectable et heureuse. Le temps de retraite est un temps de travail choisi où chacun est son propre donneur d’ordre d’activités personnelles ou collectives.
Il serait bien de pouvoir organiser son parcours de vie en fonction de sa famille ou de données personnelles. La date de départ en retraite devrait donc être libre, la pension versée étant fonction du montant des cotisations. Maintenir au travail un salarié qui tombe souvent malade coûte cher à la Sécurité Sociale et c’est un abus de pouvoir. Priorité à une jeunesse active, encadrée et bien formée.
Ne parlons plus d’âge de départ mais d’années de cotisations. 42 par exemple. Pour ceux qui ont commencé leur vie active dans l’apprentissage d’un métier manuel à 16 ans, cela donne un départ à 58 ans ce qui est bien au regard de la pénibilité, à 18 ans, cela donne 60 ans. Posons la possibilité de transitions douces pour les plus âgés.
Parallèlement, épargnons-nous des complications et des frais en traitant la pénibilité via le médecin généraliste qui, dès le premier problème, va signaler à la médecine du travail le salarié et son entreprise. La pénibilité, c’est du cas par cas obligeant à des aménagements de carrière et du plan retraite. Ne confondons pas avec les règles humanitaires dans les entreprises qui relèvent du Code du travail.
Solidarité intergénérationnelle. Il serait normal que les citoyens ayant bénéficié d’une retraite confortable puissent prêter des fonds à la Caisse de Retraites du régime général sur un livret spécial garanti par la Caisse des Dépôts et Consignations.

A l’écoute de vos invités, j’ai l’impression que les classes moyennes sont encore les oubliées du système…

La décroissance est une conséquence de réalités observables et de contraintes scientifiques, pas de fantasmes et d’idéaux. Il est temps d’arrêter de poser des questions scientifiques à des économistes ou des médecins.
A moins d’un miracle technologique, il n’y a pas suffisamment d’énergie pour croître. C’est un fait. J’invite à regarder les travaux d’ingénieurs tels que Jean-Marc Jancovici ou d’économistes tels que Gaël Giraud.