L’invité donne l’exemple de l’éducation prioritaire pour expliquer le sens des missions supplémentaires payées. Mais ce qu’il faut souligner, c’est que de nombreux profs sont épuisés de toutes les missions nouvelles qui se cumulent depuis plusieurs années. Et en éducation prioritaire plus qu’ailleurs. On a transformé la pondération, qui était une avancée, en des heures supplémentaires obligatoires. C’est absurde. Chacune donne son avis sur l’éducation sans avoir l’expérience humaine de ce que c’est d’être avec 24 élèves toute une journée. L’engagement nerveux, affectif etc. est fort et ne permet pas un cumul d’heures infini. S’ils veulent reconnaître les missions déjà faites, qu’ils diminuent le temps de face à face élève..

Généraliser le dispositif « devoir fait » ?? Non mais c’est une plaisanterie ??
Le dispositif devoir existe depuis des années et rémunéré en heure supplémentaire. Les professeurs prennent déjà en charge ces heures, EN PLUS DE LEUR TEMPS DE TRAVAIL.
Ils n’en peuvent plus de faire toujours plus. Ils n’en PEUVENT PLUS.
Nous voulons être payé dignement pour tout le travail que nous faisons DÉJÀ.

Le système de remplacement de professeurs par des collègues n’est pas viable. En fonction des emplois du temps, un prof peut éventuellement voir une classe dont le prof est absent 1 h ou 2 par semaine. Dans ces conditions, on ne peut faire que de la garderie, au mieux de l’animation, pas du travail sérieux.
Merci pour vos émissions !

Je suis atterré des propos de votre invité qui nous parle de concertation mais qu’en est-il depuis 5 ans. Par exemple au sujet des maths au lycée où une grande partie de la communauté éducative trouvait aberrant de les supprimer du tronc commun.

Demandez-vous d’abord si la formation des chefs d’établissements, qui sont de moins en moins souvent d’anciens profs et encore moins des inspecteurs pédagogiques sont compétents pour juger de la valeur d’un prof. C’est tout simplement du n’importe quoi, un discours démagogique qui montre une ignorance totale du terrain. Ma précédente principale était une ex- prof d’EPS et les actuelles sont des anciennes institutrices devenues formatrices mais dans le 1 er degré. Et elles vont juger si un prof de philosophie, de lettres ou de grec ancien – matières qu’elle n’ont jamais étudiées – est compétent.

Un très grand merci Thomas Legrand pour votre chronique de ce mercredi matin. Vous avez parfaitement résumé l’état d’esprit des salles des profs vis-à-vis de la réforme du bac et des propositions du candidat Macron.

Le président veut que les enseignants travaillent plus.
De quel outil dispose un enseignant pour déclarer son temps de travail ?
Merci d’une réponse simple et claire !

Je suis enseignante en collège en Seine-Saint-Denis, et j’aurais une demande à vous faire : pourriez-vous expliquer à vos invités que le mal-être des enseignants ne vient pas d’un manque d’autonomie des établissements, ou d’un quelconque sentiment d’injustice. Le mal-être des enseignants vient du fait qu’ils ne peuvent enseigner dans des conditions NORMALES, qu’ils travaillent pour une partie d’entre eux dans des établissements où il n’y a pas d’infirmières, d’assistantes sociales ou de psychologues de l’éducation nationale, ou bien les 3. Que les enseignants absents pour une longue période ne sont pas remplacés depuis septembre dans des matières aussi courantes que l’espagnol par exemple. Que les dotations horaires globales prévues pour l’année prochaine les obligent à faire des heures supplémentaires (passées à 2h/semaine possibles pour les certifiés sans pouvoir les refuser) même lorsqu’ils ne le souhaitent pas. Et que cela est poussé à tel point que dans certaines équipes, que les collègues se retrouvent tous en heures supplémentaires pendant que le dernier arrivé dans l’équipe disciplinaire lui n’a plus assez d’heures pour un poste complet et doit aller travailler dans un autre établissement !!! Que lorsqu’ils font une demande d’audience depuis décembre à la DSDEN pour exposer leur situation, ils n’ont toujours pas de réponse en mars. Que du coup ils prennent sur leur temps libre ou bien ils perdent leur argent lors de jours de grève pour s’y rendre et demander NE SERAIT-CE QU’UNE REPONSE A LEUR COURRIER, et qu’on leur envoie la police. Qu’un directeur de cabinet daigne descendre les voir et les méprise par ses réponses, sur un bout de trottoir, leur expliquant que de toute façon il n’y a plus de personnel disponible car pas assez suffisant à vouloir exercer ces métiers, mais pour quelles raisons ?! Et notre ministre de l’éducation nationale rend de son budget chaque année, à coup de plusieurs dizaines de millions d’euros. Je pourrai continuer tellement longtemps… vous n’imaginez pas à quel point. Je ne vous parle même pas de salaire, je ne vous parle même pas de charge de travail, je ne vous parle pas de l’aberration du numérique à l’école, je ne vous parle pas de tellement de choses. Mais s’il-vous-plaît, répondez-leur cela.

Votre invité dit n’importe quoi sur l’éducation. Généraliser devoirs faits ? C’est déjà le cas, seulement le ministère ne finance plus le dispositif en heures supplémentaires (HSE) et les établissements se trouvent à devoir proposer ce dispositif sans pouvoir payer les enseignants volontaires.

J’aimerais savoir si votre invité connaît le statut de contractuels de l’éducation nationale ? Embauché en novembre 2018, on m’a donné les clés de la salle et « allez-y, faite cours » je n’avais même pas encore signé un contrat qui est venu quelques semaines après. Bref, je me suis activée pour essayer de faire bien. Mais il fallait aussi s’occuper de l’orientation des 3èmes, autant dire que je n’y connaissais rien. Il y a aussi le nombre d’heures, après 4ans j’adore ce que je fais mais chaque année je n’ai pas le même nombre d’heure cette année avec 9h c’est très compliqué. Enfin, on ne me prévient que fin juillet pour me dire si on me propose un poste mais jusqu’à début septembre je ne signe rien, si un titulaire veut cette place bien sûr il me passe devant. Je peux être CDIsé au bout de 6ans mais au prorata du nombre d’heure de mes contrats…. Alors quand on propose aux profs de travailler plus, ok, moi je pleure pour avoir plus d’heure…mais ce statut est vraiment très précaire, Merci mon employeur, Merci l’état !

Ce que dit votre invité se fait déjà depuis longtemps dans les écoles : aide aux devoirs, mise en œuvre de projets particuliers, etc… qu’il se renseigne !