Reportage sur le mémorial du génocide à Kigali : votre journaliste nous explique qu’une partie de l’exposition est « dédiée » à l’armée française, sans se rendre compte qu’elle profère une absurdité. On « dédie » quelque chose à quelqu’un dans un mémorial pour l’honorer, alors qu’il s’agit ici de dénoncer le rôle problématique de la France. Cette section du mémorial est « consacrée » à l’armée française tandis que le mémorial est bien « dédié » aux victimes du génocide.
La mode du verbe « dédier à » à la place de « réserver à », « consacrer à » sévit dans tous les reportages et analyses de France Info. SVP, révisez votre vocabulaire.

Désolée de vous parler de la forme alors que le fond était passionnant, mais on ne peut pas parler d’œuvres spoliées.
On spolie quelqu’un. Les propriétaires dépossédés ont été spoliés. Merci !

« Radio-France », ou Radio- Great Britain »?
En français on parle d’affaire classée. Vos journalistes préfèrent l’anglais télévisions que « cold case »
J’aimerais assez qu’à Radio France, si Radio France existe encore, qu’on y défende la langue française…

Onomastique
Je m’exaspère d’entendre à longueur d’informations traiter les enseignants du vocable donné par les collégiens dans la cour de récréation et que l’on peut comprendre en tant que vocable familier : « les Profs » par ci, « les Profs » par là. J’insiste, dans la cour du collège ou du Lycée passe encore, mais à France Inter où est votre niveau de langue ? Alain Rey, où êtes-vous ? Un minimum de considération est requis pour une profession qui, certes n’est pas médicale, mais qui fait son devoir et qui n’a pas besoin d’être rabaissée.

Profs, instits et autres jobs ?
Pourriez-vous arrêter de parler de « profs », d' »instits » pour dire tout simplement professeurs et instituteurs ? « Enseignants », ça marche aussi.
Auriez-vous l’idée d’employer le terme « toubib » à la place de « médecin » ?
Le respect se marque aussi dans la langue.
De même, « job » pour emploi… bof. Et déplacé, même, puisqu’aujourd’hui le « job » désigne avant tout les emplois tenus par les étudiants pour financer leurs études.

Vous avez dit charges. Ce mail comme d’autres ne changera rien. Depuis au moins vingt ans, le mot charges est utilisé à la place de cotisations. Votre invité l’a utilisé ce matin. Une charge est un fléau et on peut s’en délester. Ce qu’on fait depuis des années en baissant les cotisations sociales. Pas de cotisations, pas de prestations. On fait croire aux citoyens qu’ils gagnent sur les deux tableaux. Il suffit de voir à quelle vitesse on dérembourse certains médicaments pour voir que la baisse des « charges » (cotisations) assure de beaux jours aux mutuelles et aux assurances privées. L’inégalité s’accentue et tout le monde s’en moque. C’est indolore. Pire, on croit gagner davantage quand les cotisations baissent ! Cette réflexion de base que je pouvais faire régulièrement dans mes cours d’économie touche les mots et leur fausse neutralité. Pourriez-vous dire à vos auditeurs qu’une cotisation n’est pas une charge ?

Pourquoi doublez-vous les pronoms ? : « la pluie elle va tomber… » ; « nous on… » C’est étonnant de vous entendre vous exprimez de cette façon.

En fait…
Je vous écoute et vous lié avec grand intérêt et assiduité : vos invités sont très souvent captivants mais se répartissent en 2 catégories : ceux qui utilisent à longueur de phrase la virgule « en fait » et les autres A l’usage il me semble que ces derniers maîtrisent beaucoup mieux leurs sujets J’en arrive à faire un blocage sur la première catégorie à tel point qu’il m’arrive de perdre le fil de l’entretien •••• alors , je compte le nombre d’ « en fait » Ils m’agacent vraiment et j’ai parfois l’impression que vous aussi Aidez-nous ! Une petite vanne bien placée comme vous en avez l’expertise ? Bonne journée (je n’ai pas dit « belle journée »

Candidater!!!!!! Par pitié, je suis une des rares personnes capables d’écouter France Info toute la journée et qui y prend plaisir. Sauf quand le mot « candidater » (au sujet des ouvertures d’offres de postes à l’ESA) passe en boucle et me fait grincer des dents. Le verbe « postuler » reste du 1er groupe. Je ne vois vraiment pas ce qui vous empêche de l’utiliser. Et tant que j’y suis – Les supporters de foot soutiennent leur équipe, ils ne les « supportent » pas.
– Aucun problème ne peut être « solutionné », être résolu en revanche reste possible…
– Le président ne délivre pas un discours, car ce dernier n’est pas prisonnier.
(http://academie-francaise.fr/delivrer-des-informations)
Merci pour la santé de mes dents. Bien cordialement.

« Distanciation sociale »
Il se trouve encore quelques-uns de vos présentateurs, pour employer encore l’horrible expression « DISTANCIATION SOCIALE ». Alors faisons-lui la peau, à cette horreur sémantique.
D’abord « Distanciation ». Et pourquoi pas tout simplement « distance » ? « Distanciation », ça sent le verbiage technocratique bien ronflant, à l’image de ces gugusses qui te balancent du « vous n’êtes pas sans savoir » alors qu’un « vous savez certainement » suffit amplement. D’autant que certains, qui n’ont pas réfléchi une seconde à ce qu’ils disaient, en rajoutent en sortant du « Vous n’êtes pas sans ignorer » qui signifie exactement le contraire de ce qu’ils pensent dire !!
Bref, « distanciation », non. « Distance » suffit.
Et puis le gros morceau : « sociale ». Là, l’intention politique est clairement affichée : nos têtes pensantes et gouvernantes veulent purement et simplement déchirer le tissu social. Les totalitarismes commencent comme ça, en divisant les gens. Là encore, un autre mot suffisait bien, c’est « physique ». Physique, c’est quantifiable, mesurable en mètres et centimètres.
Il y a un an, le philosophe André Comte-Sponville s’élevait déjà contre cette expression qui pue le totalitarisme technocratique, en citant Albert Camus qui disait « En nommant mal les choses, on ajoute au malheur du monde ».
Alors s’il vous plait, que ce soit n’importe où, et surtout dans les médias, plus jamais de « distanciation sociale » !!!

J’écoute votre « Revue de presse » et je viens vous poser une question ; connaissez-vous la règle de 20 et de 100 ?
Si oui pourquoi faites-vous commencer le mot EURO par la lettre « H » ?

Expression au jour d’aujourd’hui
Je vous écoute tous les jours et je vous remercie de votre pertinence, culture, humour, etc…
Mais je sursaute à chaque fois que vous employez l’expression (hélas trop répandue sur les ondes) « au jour d’aujourd’hui ». C’est vraiment le seul reproche que j’ose vous faire.

Sexisme latent
Je profite tout d’abord de ce message pour vous remercier et féliciter pour vos émissions, variées et de qualité.
Je m’étonne néanmoins d’entendre au quotidien des biais de genre dans les journaux, servant une base sexiste et martelant des clichés.
Ne conviendrait-il pas de parler « d’infirmiers » ou de « personnel soignant » plutôt que d’infirmières ?
Les métiers des soins (du care) ne sont pas l’apanage des femmes.

Puisqu’un des sujets de la semaine dernière portait sur les tics de langage, je me décide enfin à signaler que je m’amuse chaque jour à attendre le mot « paradoxe » ou « paradoxal » ou « paradoxalement », systématiquement prononcé à chaque chronique.

Le français sur la radio nationale… Petit mot à l’animateur
Vous travaillez sur une radio nationale de langue française, et je vous propose donc de bannir définitivement certains anglicismes à la mode que vous utilisez :
– en « live »… Qui ne veut rien dire en français : cela peut être en scène, ou en public. Ces derniers mots sont tellement plus clairs.
– « fake news » : pourquoi de pas dire ce mot merveilleux d' »infox », qui dit si bien les choses ?
Merci de votre compréhension… Cela nous permettra d’améliorer la nôtre !

 » Au jour d’aujourd’hui  » : Vous avez employé l’expression  » au jour d’aujourd’hui « .
Un peu moins de redondance, est-ce possible ?
Nous sommes sur France-Inter quand même !

Vos journalistes ne cessent de nous marteler la région parisienne à propos des vaccins. Il faut parler de la région Ile-de-France. France Inter doit s’inscrire dans la modernité du 20e siècle… J’habite les Yvelines, je suis Francilien, en aucun cas “Régionparisiennois”!

Anglicisme
Auditeur fidèle de France Inter je suis de plus en plus choqué par l’utilisation des anglicismes ce matin le mot wording ! Formulation en français….
Ce mot n’est pas assez exotique dans la langue de Molière ?
Faut-il utiliser des anglicismes pour être à la mode Parisienne ?

À longueur d’antenne, invités et journalistes ne savent plus manier les pronoms relatifs ou les temps et modes de la conjugaison. C’est à croire que les règles ont changé :
« La situation dans lequel nous sommes… », « Après qu’il ait quitté le gouvernement, il est allé… », etc.

Venant d’ailleurs, les gens comme moi qui ont appris le français en entrant au CP, ont eu le sentiment d’obtenir leur place en s’efforçant de s’exprimer et d’écrire en bon français.
Avec ce type d’incorrections, ce sont les mécanismes logiques qui sont également dégradés.

Radio France ne pourrait-elle pas distribuer à tous ses journalistes une liste « pense-bête » pour éviter « les scénaris », « s’en est suivi » etc. et demander à leurs interlocuteurs, hors antenne, avant leur intervention, de bannir « Alors » en début de réponse à chaque question (encore tout à l’heure N « Alors » en réponse à N questions !), des phrases du type « tout ce qui est voilà. » sans que l’animateur ne demande à son invité de préciser l’idée sous-jacente (à se demander si l’animateur écoute ses interlocuteurs, parfois… ou cette magnifique : « des manières de faire qui leur précèdent ».
Je ne compte pas les confusions d’interlocuteurs non corrigées par les animateurs lorsque l’on parle de A puis B et qu’on mentionne ensuite A au lieu de B !
Je m’arrête ici mais j’en ai bien d’autres si vous le souhaitez…

Météo : J’habite la région de Narbonne. Ici le vent d’autan on connaît pas. Pourquoi ne parlez-vous pas de vent Marin lorsque le vent de sud-est souffle sur le golfe du Lion et pousse de gros nuages ? Ne savez-vous pas que l’Autan est défini comme soufflant sur le Lauragais en prolongement et non à la place du Marin ? Choqué mais sans rancune.

Covid écoles S’il vous plaît, à chaque fois que vous employez les mots « scolaire » ou « école », il est i
ndispensable de préciser s’il s’agit du niveau école primaire, ou bien du secondaire. Épidémiologiquement, ce n’est pas du tout la même chose. Les adolescents (plus de 12 ans) sont quasiment semblables aux adultes. Les enfants (en deçà de 12 ans), non. Merci !

Chronique de Tanguy Pastureau
Bien sûr j’apprécie vos chroniques décalées et impertinentes. J’en partage le plus souvent les contenus. J’attire votre attention sur l’usage que vous faites, comme la plupart des médias et des politiques et certains scientifiques, de la notion de « vague » en ce qui concerne la pandémie. De la même façon qu’il ne s’agit pas d’une guerre, il n’y a pas de « vague » de contamination. Il n’y a jamais eu, comme le suggère la notion de vague, de solution de continuité depuis la pénétration du virus.
Pardon d’alourdir ce qui doit rester léger, mais l’humour n’est pas forcément synonyme d’approximation, comme vous l’avez si bien démontré dans d’autres chroniques.