Annie Ernaux est écrivain. Elle vit à Cergy, en région parisienne. Son oeuvre oscille entre l’autobiographie et la sociologie, l’intime et le collectif. Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, elle interroge la rhétorique martiale du Président.

Augustin Trapenard a lu sa lettre à l’antenne de France Inter lundi 30 mars.

Remarquable la lettre d’Annie Ernaux lue ce matin, très émouvante et juste et qui dit avec de très beaux mots ce que nous pensons de ce qui se passe. Merci à vous et à elle. Très touchée.

A l’attention de Madame Annie Ernaux, bravo Madame pour votre lettre de ce matin.
Je vous connaissais parce que vous êtes une personnalité, je vous connaissais mal en tant qu’écrivain bien qu’après avoir lu votre interview dans l’avant dernier Zadig vous m’étiez devenue fort sympathique et votre admiration pour Virginia Woolf (entre autres) n’y était pas pour rien… Ce matin, seule, en confinement devant mon petit déjeuner, je me suis levée et applaudi avec enthousiasme après avoir entendu la lecture de votre lettre, -ce qui a fait fuir mon seul compagnon du moment mon chat Charlie (arrivé chez moi par hasard un mois jour pour jour après le 7 janvier 2015).
Je vous renouvelle mon Bravo et espère que votre lettre, contrairement à celle à laquelle vous faites référence, sera mieux entendue…
Mais croyez-vous vraiment que cette terrible traversée servira de leçon pour « l’après » ?
Je voudrais par ce même courriel féliciter Radio-France, -ma station d’ancrage est plutôt France Culture mais je navigue beaucoup entre trois autres- je trouve que ce que vous faites toutes et tous en ce moment apporte beaucoup de matières à passer le temps très intéressantes et enrichissantes et bravo pour ces hebdomadaires “Lettres d’Intérieur”.

Merci Annie Ernaux, merci de mettre des mots sur ce que mon cœur contient, j’étouffe de colère, de chagrin pour ces morts et tous ces gens qui souffrent par le virus. Et pour tous ceux qui se battent pour les sauver. Le soir sur mon balcon j’applaudis et je murmure, ça ne suffit pas ! Il faudrait crier notre colère contre ceux qui ont ignoré depuis des années les appels des soignants. On verra après ? Non il est temps, parce que la colère c’est aussi la solidarité et la vie ! Merci à France inter.

Bravo à France Inter et à Augustin Trapenard de nous avoir fait écouter le billet extraordinaire de madame Annie Ernaux, bravo au service public, merci, merci.

Bravo à Augustin Trapenard et à Annie Ernaux. Trop vrai ce qu’elle écrit. On vous aime madame. Bon choix Augustin.

Merci pour ces lettres lues par Augustin Trapenard….Celle de ce matin m’a beaucoup émue…tellement vrais ces mots de Annie Ernaux, écrivaine que je ne connaissais pas. Merci pour cette rubrique…

Aujourd’hui, lundi 30 mars 2020, vous avez donné lecture à l’antenne, d’une très belle lettre d’Annie Ernaux. Je vous en remercie.
Elle trouve les mots si simples et percutants des pensées et sentiments qui nous assaillent et que nous ne parvenons pas souvent à exprimer si clairement.
Oui, nous sommes si nombreux à ne plus vouloir d’un monde où les inégalités sont si criantes, où les besoins essentiels devraient être garantis à TOUS.
A quoi servent ces billions de profits si tant d’êtres humains n’ont que leurs yeux pour pleurer leur pauvreté, leur misère.
Mais vient le temps où notre conscience se réveille et porte en elle le fruit d’un changement profond.

À Madame Annie Ernaux

Votre lettre au Président
Est si bien tournée
Qu’on pourrait oublier
Nos actuels tourments

En entendant votre chronique
J’entendais un passé
Que je pensais dépassé
Qu’elle est facile la critique

Alors que tout est difficile
Ici et partout ailleurs
Vous parlez de rancœurs
Alors qu’il pourrait être utile

D’aider et de proposer
D’améliorer notre futur
Plutôt que prendre une posture
Qui donne envie de crier, de pleurer

Vous ne devez pas savoir
Comment est l’étranger
Pour pouvoir penser
Que nos hôpitaux font peur à voir

Que notre éducation nationale
Est performante
Alors qu’elle est mourante
Sous le poids des unités syndicales

Vous vous attaquez à un homme
Et vous semblez oublier
De parler de ceux qui tentent de profiter
De la mort pour arrondir leurs sommes

À coups de droit de retrait
De menaces de grèves
Alors que certains crèvent
Alors que d’autres essaient de les sauver

Il y a un temps pour tout
Vous le savez bien
Alors attendez les mois prochains
Si vous souhaitez crier au loup

Votre intéressante intervention
En profitant de notre liberté
Contribue à saper notre solidarité
Alors faisons très attention

Car l’épreuve que nous traversons
Est propice à mettre en danger
Une démocratie fragilisée

Alors faisons vraiment attention
Je ne suis pas un sans-dents
Et je ne suis pas un nanti
Je fais juste partie

De ceux qui trouvent fatigant
D’entendre et de lire
Que tout va mal chez nous
Que nos dirigeants sont nuls ou mous
Alors qu’eux, au moins, essaient d’agir


Il est sain de s’indigner.
Il est digne d’évoluer.

Vraiment, je n’avais pas besoin d’écouter cette lettre à charge, pas subtile (pourtant j’aime l’écrivain) J’ai besoin d’unité. Lancer des phrases pareilles quand on est bien confiné dans un endroit certainement très agréable, laissons le Président faire son travail sans en rajouter on verra après. Je préfère nettement le message de Sophia Aram dit plus tard.

La lettre d’Annie Ernaux est catalyseur de discorde et de mécontentement surtout dans la situation que nous vivons, pensez-vous que semez ainsi des idées néfastes, politiciennes et négatives soit judicieux, au contraire nous devons tous nous unir et être solidaires.
Il faudrait mieux réfléchir sur ce que disait Aragon :
« Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat, Fou qui songe à ses querelles au cœur du commun combat. »

Je reste pantois que dans un tel moment vous diffusiez cette lettre qui n’est que fiel, haine, et malhonnêteté intellectuelle.

Lettre de la romancière Annie Ernaux sans préciser la couleur politique de cette personne très engagée.
Après vérification, Annie Ernaux est un soutien inconditionnel de Mélenchon, de la France insoumise et des gilets jaunes .Sous prétexte de littérature on nous fourgue un pamphlet de la France insoumise de manière insidieuse . Le procédé est malhonnête et tendancieux.

Cher Augustin Trappenard,
Je me félicite a posteriori de ne pas vous avoir écrit hier ma déception et ma colère à propos de la lettre d’Annie Ernaux, qui était non pas une lettre d’écrivaine mais un pamphlet politique dont certains passages – pas tous, j’en conviens – rappelaient plus les commentaires de Mme Michu qu’un texte littéraire inspiré par cette période exceptionnelle que nous vivons.
Je me félicite d’autant plus d’avoir renoncé à vous dire la méchante humeur dans laquelle cette lettre m’a plongée que ce matin, je me suis régalée en entendant la lettre de Susie Morgenstern. Peut-être suis-je encore un peu enfant, donc optimiste et facétieuse ? Sans doute aussi suis-je agacée par les accusations politiques hargneuses et les donneu.r.ses de leçons de tous genres ?
Je vous remercie néanmoins de m’avoir mise en joie ce matin. Car, comme vous, j’aime la littérature, la belle langue et l’imagination.
Fidèlement