Cécile Alduy, linguiste, chercheuse au Cevipof, Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’IFOP, et Sacha Mandel, co-dirigeant de l’agence de communication Majorelle, analysent de le débat qui a opposé Marine Le Pen et Emmanuel Macron dans le Grand Entretien de France Inter le 21 avril.
L’analyse du débat fait ce matin et en ce moment même ne porte finalement que sur les attitudes des candidats.
Or il s’agit d’élire un candidat sur ses compétences et sa capacité à gérer notre pays et non pas et sur la sympathie qu’il peut susciter.
Il est évident qu’Emmanuel Macron dominait de ce point de vue ce débat, Marine Le Pen a elle joué et surjoué la brave femme proche d’un peuple qu’elle n’a jamais réellement mis au cœur de ses priorités.
Donc finalement pour vous la forme est plus importante que le fond ?
Votre analyse se met peut-être à la place des impressions des auditeurs mais nul doute qu’elle influence leur perception de ce débat et peut-être leur décision de vote.
Le sourire semi-moqueur de Marine Le Pen valait bien l’attitude impatiente d’Emmanuel Macron, donc pourquoi en faire l’élément le plus important de vos propos ?
C’est une responsabilité que vous portez et qui dépasse votre rôle de journalistes.
La politique et le journalisme c’est comme le bac, le niveau baisse d’année en année.
Ce matin jeudi dans le 7-9 de France Inter, par pitié, cessez de nous infliger ce genre de décorticage stérile et inutile ! Qu’y apprend-on ? Qu’une mère de famille monoparentale, au chômage, vivant en banlieue, ne vote pas comme un cadre sup de Paris intramuros. La belle affaire ! Qu’il existe, sic, « deux électorats ». Ah bon ? Toutes ces remarques profondes émanent en grande part des instituts de sondage… Non seulement ils manipulent l’opinion, mais encore ils nous livrent des analyses superficielles. De l’art d’enfoncer les portes ouvertes… Alors Mesdames et Messieurs les journalistes, faites le travail que vous savez faire pour commenter l’actualité, et laissez les sondeurs inventer l’eau tiède dans leurs officines.
Je suis un peu énervé ce matin. Tous les journalistes analysent le débat d’hier soir en parlant des attitudes et postures corporelles, des techniques de langage, du contenu subliminal des échanges, des personnalités, etc. On peut en discuter des heures, tout est subjectif et ne change rien aux décisions des électeurs.
Sachant l’importance des avis portés par la voix des Ondes -et j’apprécie particulièrement- France Inter -ma radio tête de liste de ma Bande FM- je ne comprends pas le fond de l’analyse très légère qui a été faite par les Intervenants présents au 7/9 ce jeudi 21 Avril 2022 du Débat Télévisé d’entre Deux Tours d’hier.
Pour votre rédaction (matin ou midi) tout est négatif dans le débat du 20 avril sur TF1 et France 2.
C’est votre seule réaction ? Uniquement des clichés mais pas d’analyse politique. Des interventions bien décevantes. J’attends plus et mieux de votre part.
Vous avez invité des commentateurs. A la 1ère question, la dame « spécialiste » répond et introduit par cette formule : « …si j’étais vraiment sévère je dirais à l’insuffisance de l’une a répondu la suffisance de l’autre… » Je coupe la radio. Je ne peux plus entendre ces « discours sur » de gens qui, puisqu’ils sont reconnus (et payés) comme « spécialistes » tiennent lieu, en tous cas sont écoutés comme tels à votre appel, de « discours de vérité » alors que tous leurs « mots », leurs tournures nous donnent à connaître où ils basculent « politiquement ». Ces interventions sont politiques mais aseptisées et dangereuses, en soi. Dangereuses aussi dans le climat de « bashing obsessionnel » qui remplace tout débat et pour finir toute pensée. C’est malhonnête et inscrit à ce titre les médias comme 1ers responsables de ce désintérêt de la jeunesse (c’est là où c’est le plus préoccupant) pour ce qui se passe au nom du « c’est tous des bandits » (que j’ai entendu comme assesseure dans mon bureau au 1er tour, dans la bouche d’un jeune qui lui en a parlé).
Personne n’apporte la contradiction à Cécile Alduy dans ce débat qui n’en est pas un. Chacun déroule son argumentaire sans que les autres invités ne réagissent, c’est bien dommage ! Heureusement les interventions de Jérôme Fourquet sont bien plus pertinentes.
Je trouve regrettable que vos invités fassent une analyse des propos de Monsieur Macron sans les inscrire dans leur contexte et en particulier sans rappeler les questions de départ. Monsieur Macron a parlé de « marché » car il s’exprimait sur la nécessité d’avoir un grand marché pour espérer avoir un Steve Jobs. De même, Monsieur Macron a parlé de « licorne » pour expliquer que la France avait aussi de grandes entreprises en réponse à la question des journalistes sur pourquoi on n’avait pas de Google. Si on repart des questions, on ne peut pas tirer les conclusions que tirent vos invités sauf à manquer d’honnêteté intellectuelle.