Pris en défaut par le Conseil d’Etat la semaine dernière, le gouvernement a rétabli ce vendredi, dans un arrêté paru au Journal officiel, le quota de places en deuxième année d’études de santé pour les derniers redoublants du  »numerus clausus » supprimé l’an dernier. Ni plus, ni moins: les étudiants de l’ex-Paces (première année commune aux études de santé) auront comme prévu 6.484 places réservées à la prochaine rentrée universitaire (3.672 en médecine, 1.645 en pharmacie, 630 en dentaire, 537 en sage-femme). 
Un quota fixé en janvier, mais suspendu fin avril par le Conseil d’Etat, en raison d’un  »doute sérieux quant à (sa) légalité » et de l’urgence liée à  »l’imminence des décisions d’admission en deuxième année ». 
La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a en outre promis en mars  »près de 2.000 places supplémentaires » à la rentrée de septembre. 
Après la décision du Conseil d’Etat,  »le nouvel arrêté permet de pleinement mettre en oeuvre la réforme des études de santé » et  »ne remet pas en cause le calendrier des examens, en cours depuis quelques semaines déjà », affirme-t-elle dans un communiqué avec son collègue de la Santé, Olivier Véran. Les deux ministres assurent que les étudiants en santé auront  »quel que soit leur parcours un taux de réussite au moins équivalent à celui constaté avant la réforme ». 

Le Téléphone Sonne de vendredi 30 avril sur France Inter « Réforme des études de santé : ces internes au bout du rouleau » abordait les conséquences de la mise en place de cette réforme sur les étudiants en médecine déjà éprouvés par la crise sanitaire. Ce sujet fait réagir les auditeurs depuis plusieurs semaines déjà. 

J’entends bien la difficulté des étudiants en étude de santé en PASS, mais quid des étudiants de Paces qui effectivement se retrouvent pris en sandwich entre 2 systèmes, et à qui on ne garantit rien. Oui, ils croulent aussi sous le travail…. Oui, ils terminent leur 2ème année d’enfer… oui ils bossent et ne se plaignent pas dans les jupons de leurs parents. Faire du lobbying comme l’indiquait la maman du collectif des parents d’étudiants de première année, c’est injuste ! Ça révèle une société où celui qui rouspète le plus fort est entendu ! Quels médecins cela va-t-il faire ? Les étudiants du système PACES se sont déjà vu diminuer leur numérus clausus au profit des Pass, ne concourent qu’entre eux,  et le gouvernement oserait leur enlever encore des places 4 jours avant de concourir ! C’est honteux ! Au moment où on parle du malaise, de suicides des étudiants, une telle mesure me semble plus que dangereuse ! Les parents de PACES s’inquiètent aussi pour leurs enfants ! 

Merci beaucoup pour cette émission. Mon fils est en Pass. La fameuse mineure qui devrait leur permettre de rebondir en cas d’échec participe en réalité à cet échec. Elle n’est pas mineure car éliminatoire. Les élèves doivent avoir un minimum de 10/20 à chaque semestre. Elle a engendré un travail supplémentaire. Et beaucoup de jeunes n’ont pas vraiment choisi cette mineure bien souvent imposée par Parcours Sup. Exemple : la mineure économie pour des jeunes qui n’ont pas étudié cette matière depuis la seconde. Merci pour votre attention. 

Merci pour cette émission, il faudra absolument la refaire ! 

Alors du coup on fait quoi exactement pour les étudiants de PASS cette année si la majorité des places sont prises par les Paces (doublants), sans réelle 2ieme chance ? L’an prochain les pass seront majoritaires… Donc les pass cette année : génération sacrifiée ?

Le problème est en particulier que le nombre de places allouées aux différentes filières (PAS, LAS, redoublant PACES) n’était pas arrêté au moment du choix de filière. Pour notre cas nous nous sommes basés sur des informations officielles mais orales (réunion d’information fac de médecine), qui ont été largement revues à la baisse pour les LAS. En particulier, pourquoi donner cette année des places à des LAS de 2ème ou 3ème année, alors que ces étudiants n’ont jamais émis le moindre désir de faire médecine. Il s’agit plus pour eux d’une opportunité. Or le nombre, le principe, l’équité et le respect de la parole est important. C’est psychologiquement très difficile. 

Le nombre de redoublants admis en deuxième année n’étant toujours pas décidé, nous ne savons pas combien d’étudiant-e-s nous accueillerons à la rentrée. On accueille d’habitude 40 étudiants en maïeutique à l’école dans laquelle j’enseigne, on nous parle désormais de 70 … sans aucune certitude ! Comment organiser la rentrée dans ces conditions : prévoir les stages, les enseignements ?  Comment est-il possible d’avoir imaginé une réforme sans réfléchir aux capacités d’accueil en 2ème année ?