Après la diffusion du 8e épisode de la série « Ukraine et Russie : vivre en temps de guerre » dans Les Pieds sur Terre ce mardi 10 mai, les auditeurs nous ont écrit, choqués par les propos d’Olivier Siou sur la Russie :

Je viens d’écouter l’émission « Les Pieds sur terre » d’aujourd’hui mardi 10 Mai.
Je suis un fidèle auditeur de France Culture que j’écoute (presqu’exclusivement) depuis de nombreuses années.
Je suis stupéfait par les « révélations » d’Olivier Siou, dont les affirmations sur le pouvoir russe ignorent la réalité des faits qui nous sont affirmés par tellement de documents et de témoignages journaliers fournis par des professionnels ainsi que par les témoignages des victimes, ignorant par ailleurs les assassinats commis par le pouvoir russe, idyllique selon lui. Égrainant une liste de faits en l’honneur du pouvoir russe jusqu’à la bêtise.
Je comprends que l’on souhaite donner la parole à différentes sources d’informations mais il est naïf de la donner à n’importe qui sous le prétexte généreux de la donner à tout le monde.
Je pense que cette émission doit donner lieu à une mise au point de votre chaîne ne rejetant pas forcément ce témoignage émanant d’un personnage qui à mon avis ne regarde pas souvent la poussière sous le tapis, mais en expliquant votre projet d’information et quelle valeur vous donnez à ce témoignage qui pourrait être assimilé à un sketch humoristique s’il ne s’agissait pas d’un sujet tellement tragique qui voit mourir des enfants tous les jours sous les bombes russes. Ce témoignage est une insulte aux victimes de ce conflit, je suis triste de l’avoir entendu sur votre chaîne.

Sonia Kronlund, productrice de l’émission et Alain Lewkowicz, auteur du reportage vous répondent :

Depuis le début de la guerre en Ukraine déclenchée par les Russes le 24 février dernier, nous avons largement donné la parole aux victimes ukrainiennes. Des récits personnels qui racontent, épisode après épisode, la vie sous les bombes russes et dans les villes éloignées des lignes de fronts. Cet épisode est le 8ème d’une série intitulée Ukraine et Russie : vivre en temps de guerre, à écouter ici.

Une diversité de voix doit s’exprimer sur les antennes du service public en général et dans Les Pieds sur Terre en particulier, et c’est à ce titre que nous avons décidé de diffuser une parole qui n’est pas celle que nous avons pu entendre jusqu’à présent, une parole choquante certes, mais qui nous a semblé intéressante à entendre, au même titre que d’autres extrémistes dont nous avons déjà diffusé les propos dans l’émission. Une façon de montrer, s’il le fallait encore, l’efficacité de la propagande russe. Des propos, certes désagréables à entendre, nous en convenons, mais qui montrent que cette guerre est également celle des mots. 
Par ailleurs, pour ne pas laisser les propos d’Olivier sans réponse ou contradiction, nous avons aussi décrypté les « informations » qu’il donne et réalisé un « fact checking » le plus précis possible que vous pouvez retrouver ici.

Sonia Kronlund et Alain Lewkowicz 

Il est indécent au plan politique de remercier un propagandiste pro russe d’origine française pour des déclarations mensongères et ignobles sur le conflit russo ukrainien. Lui donner la parole pose déjà un problème ou alors il faut ouvrir le micro pour tous les révisionnistes… Le remercier de son témoignage comme cela a été fait en fin d’émission constitue une faute morale et politique.

Les propos à la fin de l’émission sont désespérants. Je suis horrifié et dégouté devant des propos aussi insensés, devant un pareil retournement des faits, une telle inversion de réalité : la victime, l’agressé, devient le bourreau et l’agresseur, c’est elle la responsable des violences subies. Parce qu’elle ne s’est pas couchée devant le Maitre russe, comme un animal s’inclinerait devant son prédateur en signe de reddition. Des propos difficilement entendables.
A douter de la capacité de discernement du cerveau humain ! Mais merci mille fois de vous en faire l’écho.
J’ai moi-même échangé par email avec des Russes pris au hasard (grâce au site 1920.in) et j’ai reçu des réponses édifiantes.

Merci à Sonia Kronlund, seule personne qui a permis une parole dissidente sur les ondes officielles françaises depuis le début de l’opération militaire de Vladimir Poutine en Ukraine !
Merci à son courage ! Et merci aussi à France Culture de permettre cette parenthèse d’intelligence, qui justifie qu’on ait encore envie « d’allumer » la radio !
Merci également à Olivier Siou pour nous avoir donné son ressenti sur la Russie et sur Poutine.
Je n’ai pas manqué de lire les ‘fakes’ sous le fichier audio… comme nous l’a vivement conseillé Sonia Kronlund. On peut comprendre les obligations. Et nous avons des sources suffisantes avec Michel Collon et d’autres journalistes qui nous font part d’une réalité différente de celle qui consiste à réhabiliter le bataillon Azov qui ne serait pas si nazi que ça… On est bien contents de l’apprendre, c’est une excellente nouvelle.

L’interview d’un Français pro russe est tout à fait scandaleuse et pleine de contre-vérités. Je connais très bien la Russie, et depuis longtemps. Je ne comprends pas pourquoi vous avez publié ces propos indignes de votre radio.

Merci pour ce reportage sur un Russe heureux, ça nous change de la « propagande » occidentale anti-russe qui est trop systématique pour être honnête…
L’histoire le dira, mais selon des sources non officielles occidentales, il y aurait beaucoup de fascisme en Ukraine… Pourquoi on n’en parle pas, malaise ?
Est-ce que la censure existe sur les médias occidentaux ? Oui certainement, difficile de faire confiance aux informations que l’on nous donne.

J’écoute depuis de nombreuses années votre émission et j’ai toujours un grand plaisir à réentendre les rediffusions. J’apprécie la gentillesse et la force de vos choix et des gens à qui vous donnez la parole. Je ne critique pas la liberté d’expression, mais je peux vous dire mon écœurement à écouter ce Monsieur aujourd’hui. J’ai attendu la fin dans l’espoir d’un sursaut qui m’aurait permis de comprendre l’émission.. Mais je ne pense pas que la chanson finale rattrape ou excuse de tels propos.

Les propos tenus par cet homme m’ont révoltée. Tout va bien mieux en Russie… pourquoi ses frères ont-ils acheté des armes, sont-ils obligés de se battre ? Liberté, amour et alcool… je lui recommande de lire des livres d’histoire. En France, nous sommes libres. La preuve, ces propos insupportables sont passés sur France Culture.

Au nom de la condamnation internationale unanime et justifiée de Poutine, vous sombrez à nouveau dans la banalisation du mal si bien décrite par Hannah Arendt : Azov sont néo nazis et représentent 400 000 hommes. Je ne comprends pas que tout à coup parce que géo politiquement ça arrange tout le monde, des nazis deviennent de francs camarades fréquentables ! Mais puisqu’on vous dit qu’ils ne sont plus nazis du jour au lendemain ! Le fait de condamner une agression d’un pays sur un autre ne nous oblige pas à gober toutes les âneries de la propagande, qu’elles soient russes ou ukrainiennes. Ça commence à être fatiguant d’être pris pour des quiches. Le Monde s’y est déjà employé dans l’article honteux que vous citez, Le Monde a fait disparaitre dès le premier jour de la guerre des photos de Pravyï Sektor en train de distribuer de la nourriture dans les rues ! Cachez ces nazis que je ne saurais voir ! Un peu plus d’honnêteté journalistique ne nuirait pas à la cause. SVP. Merci. Depuis Maïdan on essaye de minimiser la nuisance de ces groupes néo nazis ou néo fascistes comme Azov, Pravyï Sektor ou Svoboda, ça suffit ! Ce n’est pas anodin, c’est inadmissible.

C’est juste pour vous dire que M. Siou est absolument très dur à écouter. Une rage sourde s’est manifestée pendant l’écoute. Effarant !

Nous faire entendre un Français pro-Poutine, pour commémorer les 41 ans du 10 mai 1981, vous avez bien choisi votre date : vous ne devez pas avoir les pieds sur terre. Faites-lui part à cet inconscient, des 7 000 victimes civiles innocentes tuées à cause du criminel de guerre, de leurs familles dévastées, des millions de déplacés, des destructions de masse, de la peur et de l’effroi de ces Ukrainiens, de la haine irréversible qui maintenant les nourrit, des problèmes de famine à venir. Et ce ne sont pas les rues propres et les bâtiments repeints de St Pétersbourg ou de Moscou qui vont leur faire retrouver l’envie de pardonner.

Surprenant tout de même cette propagande pro Poutine sur votre radio. Je trouve ça assez choquant !