Nous avons eu droit à des reportages, des micros-trottoirs interminables sur la foule qui se pressait aux terrasses des cafés et des restaurants à partir du 19 Mai. C’est bien connu le problème concerne la France entière, jusqu’aux plus petites communes rurales. Cela est révélateur d’un traitement de l’actualité très Parisiano-urbain. Ce qui n’est pas nouveau à France Inter.

J’ai trouvé absolument choquante, la présentation des informations de la journée de mercredi 19 mai avec en numéro un « Ma vie de bobo, le retour ». Ils donnent maintenant volontiers eux aussi dans le « micro-trottoir », et on a été bassiné toute la journée de reportages et réflexions divers et variés sur le soulagement, la libération, le retour, enfin, à une terrasse de café, au cinéma etc., avec à la clé quelques récriminations parce que tout n’était pas encore redevenu « normal ». Et pas un mot, pas un, sur les gens qui ne verront plus jamais une terrasse de café, sur des milliers de familles en deuil, sur les soignants qui n’en peuvent plus — qu’on s’auto-congratulait pourtant d’applaudir tous les soirs il n’y a pas si longtemps —, sur les quelques milliers de patients qui luttent encore pour leur survie.
Quelle indécence ! Pas un mot, ne serait-ce que pour exprimer un minimum de solidarité avec tous ceux-là. Ils ne sont plus que des nombres désincarnés, des gêneurs dont le chiffre n’a pas suffisamment baissé pour permettre que les privilégiés puissent enfin retrouver leurs plaisirs habituels. Est-ce que notre société est à ce point bouffée par le nombrilisme consommateur tellement encouragé par la com publicitaire ? Je comprends le soulagement de ceux qui peuvent recommencer à exercer leur métier plus normalement — encore que, dans ce pays, les aides financières aient été considérables —, mais il y en a aussi beaucoup qui ont perdu leur possibilité d’activité et dont les perspectives ne sont pas très encourageantes. On les a le plus souvent oubliés, ceux-là aussi, aux terrasses des cafés.
Bref, on a eu ce mercredi une orgie indécente de discours d’euphorie consommatrice égocentrique. Décidément, l’idéologie du moi-je a de beaux jours devant elle.

Depuis la réouverture des magasins et surtout des terrasses c’est encore la vie en ville qui domine dans les reportages. Terrasses agrandies et trottoirs rétrécis, bousculades, masques ou pas, consommateurs chargés de paquets… Et qu’en est-il des zones rurales sans café, sans magasin ou peu ? Et oui, il y a en France des zones où les cafés sont à plus de 5 km etc. Quel intérêt d’en parler puisque rien ne change vraiment dans la vie de ces personnes. Ce serait peut-être intéressant d’évoquer ces situations, surtout à l’approche des élections départementales et régionales… Comme j’aimerais entendre des reportages sur le fond de ces enjeux électoraux, plutôt que d’entendre les querelles d’ego en vue des élections de 2022. Le monde d’avant aurait-il repris le dessus ?

Il est INSUPPORTABLE d’entendre depuis des semaines parler des TERRASSES et particulièrement ce matin votre journaliste qui a osé dire » aller en terrasse comme NOUS TOUS » !!!
Eh bien non, marre de ce parisianisme qui étend à la France entière son ressenti. En province et même en Ile de France quel est le pourcentage de gens qui fréquentent régulièrement les fameuses terrasses ? Infime bien évidemment…Il y a d’autres endroits pour se retrouver et se ressourcer non ? Quelle superficialité !!!
Une provinciale heureuse de l’être !!

Non, nous n’allons pas TOUS boire en terrasse … Pensez aux agriculteurs, aux gens qui n’en ont pas les moyens, qui ne partagent pas ce mode de vie, à l’hôpital… service public ???

Ouverture des théâtres et musées
Très parisien ce « retour à la vie ». Vous ne pensez pas que BEAUCOUP de français vivent autrement… Très parisien définitivement… Triste.

Dites-moi si j’ai rêvé : il fut un temps, pas si lointain, où vos informations conseillaient de limiter les voyages en avion polluant la planète, de découvrir et consommer local. Maintenant, les infos célèbrent (si, si) la grande ouverture…Et c’est reparti comme avant. La réflexion, le recul, l’analyse, c’est fini. Tout se résout avec des interviews, des illustrations, un micro-trottoir crétinisant.

Serait-ce trop demander au service public de sortir de la neutralité s’agissant de comportements à risque vis-à-vis de la pandémie de Covid tels que ceux qu’on peut voir sur la photo d’une terrasse de bar illustrant le papier sur les scénarios d’évolution de la pandémie cet été ou sur les images prises à Lille lors de la fête des supporters du club de football ? Ne pourriez-vous rappeler à chaque fois et systématiquement les risques pris et inciter les personnes ayant tendance à se défouler à être plus précautionneuses ?