L’utilisation des pesticides ne connaît pas de répit, alors que ces produits contaminent tous les milieux, et en particulier les milieux agricoles. La toxicologue Laurence Huc réagit à la situation actuelle d’évaluation des produits phytosanitaires tels que les fongicides SDHi. Les auditeurs ont réagi à La Terre au Carré du 17 mai

Quel est l’objectif de l’arrêt ou de la diminution des pesticides ? S’il est environnemental n’est-il pas plus judicieux de travailler à une agriculture mondiale plus respectueuse de l’environnement. Si l’objectif est la santé de tous jusqu’à quel prix sommes-nous prêts à payer de la nourriture bien plus cher qu’aujourd’hui pour que notre agriculture reste viable. Est-on capable de supporter la responsabilité des famines dans le monde ? N’oublions pas que l’agriculture française est une agriculture qui a beaucoup évolué depuis 30 ans et pour qui l’environnement est une préoccupation de tous les jours.

Merci pour votre émission qui sensibilise (une fois de plus…) aux dangers des pesticides. Mais CONCRETEMENT que peut-on faire en tant que citoyen et citoyenne pour que tout cela cesse ?? Un grand merci pour vos pistes !

Les ventes de pesticides ne diminuent – hélas – pas. En cause :
1- La pression de maladies et de parasites
2 – La progression des surfaces en agriculture appelée « bio ». Les pesticides « bio » s’utilisent beaucoup plus souvent et en plus grande quantité que les pesticides de synthèse.
Quand la vérité sur les pesticides « bio » va-t-elle être dite : stérilisation des sols (cuivre), destruction de la biodiversité (pyrèthre, huile de neem, azadirachtine), danger pour la santé (huile de neem, azadirachtine), risques sanitaires (mycotoxines), etc…?
Quand va on dire que l’agriculture « bio » ne permet pas de lutter contre le dérèglement climatique ?
Qui va rappeler que René Dumont a fait virer du Burkina Fasso Pierre Rabhi car il allait conduire ce pays à la famine ?
Qui va dire qu’avec la seule agriculture « bio » on ne pourra pas nourrir la planète ?
Jusqu’à quand va-t-on continuer de refuser – pour des questions bassement idéologiques – d’étudier les nouveaux « OGM » ?
Merci à Radio France d’arrêter de diffuser la pensée unique que « en dehors du bio, point de salut ».
Nota ; j’ai travaillé plus de 20 ans dans l’industrie du cuivre et œuvré – avec succès – dans la réduction de ses doses d’emploi !!!

J’habite près des vignes dans l’entre deux mers (gironde). J’ai un lymphome folliculaire que l’on attribue d’ordinaire aux ouvriers agricoles dans les statistiques. La transition ne se fera pas tant que les investisseurs étrangers (chinois) seront propriétaires des vignobles et très peu portés dans la protection de l’environnement. Les gestionnaires de ces vignobles ne veulent absolument pas passer à l’agriculture bio car c’est 30% de leur récolte en moins et ils sont prêts à tout pour maintenir leur productivité. les traitements sont faits à 30/35 degrés ce qui permet de maintenir les matières chimiques en suspension plus longtemps. D’ailleurs si ces produits sont écocides pourquoi ne porteraient-ils pas atteinte à l’homme qui fait partie de cette chaine alimentaire ?

Je suis un peu étonné de laisser entendre que les pesticides ne comprennent que des substances de synthèse et présentant de forts risques. Les pesticides recouvrent des produits de biocontrôles comme les micro-organismes qui peuvent, pour certains d’entre eux utilisables en agriculture biologique. Par ailleurs, il serait bien d’avoir des chiffres plus justes, plus de la moitié des substances autorisées il y a 20 ans ne disposent plus d’autorisation en Europe, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres pays hors UE et il n’y a pas des milliers de substances actives autorisées…

L’agriculture intensive conventionnelle = pollution de 91% des eaux de surface et 59% des eaux souterraines par les pesticides et les nitrates. = 54 milliards d’euros par an. Coût complet de la dépollution des eaux souterraines : + de 522 milliards d’euros
(Abandon de 400 captages par an). + de dépenses de santé liées au développement de maladies causées par les pollutions chimiques de l’alimentation et de l’environnement.
Dégradation des sols et de l’air. Les sols, dépourvus de matières organiques, sont devenus de simples supports de cultures.
Disparition des pollinisateurs = perte et un coût inestimable pour l’agriculture et un appauvrissement de la biodiversité.

J’habite à côté de champs de culture, on m’a diagnostiqué un lymphome en 2021. Il faut savoir que ce cancer est reconnu comme maladie du travail pour les agriculteurs.
J’ai moi-même un jardin dans lequel je n’ai jamais utilisé de chimie, ni à la maison d’ailleurs. Nous mangeons bio. Faites des efforts quand la société vous empoisonne !!!

J’abonde tout à fait dans le sens de vos invités et vous remercie (comme d’habitude) pour votre émission (engagée).
Il est en effet temps de passer à l’action et nous avons des solutions techniques, agronomiques efficaces et de bon sens, éprouvées pour la plupart depuis des années ou des décennies.
Mais qui des évaluations et des alertes antérieures ?
On a rappelé Rachel Carlson, et René Dumont en 1974 (réécouter ses interviews !)
Et quid de l’évaluation collective pilotée par Xavier le Roux en 2008, qui faisait déjà un point net sur la situation.
L’Anses nous dit que dans 78 % des cas d’utilisation des néonics des alternatives non
Chimiques existent. Cf par exemple les betteraviers bio dans le département du nord.
Est-ce que nos élus sont à la hauteur ?
Il est enfin indispensable d’aider et de payer nos paysans pour changer de modèle, changer la structuration du marché.
Merci à tous !

Le glyphosate est cancérigène SUSPECTÉ. Pas sûr donc.
1/3 des produits que j’utilise sur mes céréales est CMR, et homologué comme tel : cancérigène, mutagène, repro-toxique.
Si le glyphosate est cancérigène, il suffit de le mettre sur l’étagère des produits CMR, et son problème est réglé.
Arrêtez de vous arque bouter sur le glyphosate, mais parlez de l’ensemble de la chimie agricole.
Mais attention, sans chimie, ma production de blé passera de 7 à 3 tonnes/ha. Ou trouvera-t-on ce qui manque ? Le pouvoir est aux citoyens : manger moins de viande.
Antoine, agriculteur très soucieux de l’environnement.

Mais pourquoi n’oblige-t-on pas les industriels de l’agrochimie de faire la preuve de l’innocuité de leurs produits avant mise sur le marché (comme pour les médicaments) ?! Ce serait bien plus simple, il me semble — plutôt que laisser les scientifiques s’user la vie à prouver la nocivité…
Merci pour vos émissions.

Les études sont légion et les constats depuis longtemps établis concernant leur toxicité pour l’homme et la nature.
Il est plus que temps de légiférer bcp plus strictement avec des contrôles…mais les postes ds ce secteur public ont fondu (à rapprocher des contrôles ds l’industrie alimentaire suite aux scandales Buitoni…)