Le Président peut avoir ses raisons de minimiser la portée du soufflet que lui a infligé cet énergumène de l’extrême-droite fascisante ou royaliste. Le geste n’en est pas moins une attaque contre la République et l’indice à la fois de l’audace accrue des ennemis de la démocratie et d’une résignation du corps civique devant la dégradation de l’autorité morale de l’État. L’auteur de cette infamie doit être poursuivi en justice et puni avec rigueur.

Je fais le constat que ce ne sont pas seulement les représentants politiques qui sont touchés par la montée de la violence comme mode d’expression, mais beaucoup plus largement l’ensemble des professionnels représentant des diverses institutions (agressions de personnels hospitaliers par des patients, de professeurs des écoles par des parents, etc.). Au-delà du sentiment de décalage entre les politiques et les citoyens, ce geste n’est-il pas symptomatique d’une normalisation globale de la violence comme moyen d’expression dans la société toute entière ?

Sans cautionner ces actes, il serait bon de s’interroger sur les violences ressenties par toute une partie de la population, le sentiment d’être déclassé, exposé à la paupérisation, peu ou pas défendu y compris par les forces de l’ordre, pas écouté. Comment s’étonner que cette violence contre les politiques soit légitimée à tort ou à raison comme un acte de défense ?

Merci pour votre émission. La gifle sur le président de la République est lamentable. Cela dit, la brutalisation de la vie politique réverbère peut-être celle de la vie sociale et des violences institutionnelles et policières ?

Petite question : comment le présentateur du journal de ce neuf juin a pu faire son intro en parlant de, je cite « une vidéo de la tentative de gifle envers le chef de l’Etat ». Si les mots ont encore un sens et si nous ne sommes pas déjà dans le « quand deux et deux ne font plus quatre… » de Georges Orwell… Si les journalistes parlent le français… S’ils ont des yeux pour voir… Si les vérités ne sont pas alternatives et si les médias d’état que je paye avec mes impôts font correctement et impartialement leur travail… J’aimerais savoir comment un acte, un fait concret, filmé et avéré peut-être présenté comme « une tentative »… ? Et non ce n’est pas un détail, une baffe dans la figure et un geste non aboutit, surtout dans ce contexte, sont symboliquement totalement différents. Cela semble une évidence, non ? Et certains s’étonnent que les citoyens démontrent de plus en plus de méfiance envers les médias ?

La gifle dont a été victime le président de la République n’est pas un incident, c’est un tournant, un événement majeur. Cette violence est condamnable au plus haut point.
J’entends un invité dire que les hommes politiques ne savent plus comment répondre à la demande des citoyens qui utilisent de nombreux canaux d’expression, notamment les réseaux sociaux. Mais n’y a-t-il pas aussi des erreurs de nos gouvernants qui les précipitent par les propos qu’ils tiennent (Sarkozy « Casse-toi pauvre con ! », Macron au gouvernement sous la présidence socialiste en visitant une entreprise parle avec une certaine arrogance de « femmes analphabètes » puis une fois au pouvoir « Dans une gare on croise des gens qui sont tout, qui ont réussi et des gens qui ne sont rien »- ou encore à un jeune homme « Traversez la rue avec moi et je vous trouve un travail »). On parle sécurité aux électeurs de droite en se faisant interviewer dans le Figaro, aux jeunes en allant chez Mac Fly et Carlito dans un drôle de « jeu » Macron a « dépolitisé » les Français en réduisant la gauche à sa plus simple expression, puis maintenant la droite, bref en affaiblissant les partis qui sont dans la Constitution un élément essentiel de la République, de la démocratie. Attention à ne pas passer par-dessus les corps intermédiaires car on crée des conditions là aussi défavorables au fonctionnement de la démocratie.

Je pense que de toute façon, il n’est pas normal de gifler une personne, que ce soit le président ou pas.
Certains n’ont plus les mots pour parler, donc ne savent plus débattre, discuter, donc ils se battent. On voit bien ça avec la violence entre jeunes.
Merci pour vos émissions et bravo pour votre animation des débats.

Deux gardes courent côté droit et gauche à côté d’Emmanuel Macron alors que l’espace est libre. Pourquoi ne pas avoir été devant en laissant de l’espace pour être en contact avec les gens mais ne pas permettre de laisser une gifle ? À mon avis, il doit s’estimer chanceux que ce ne soit pas une personne qui voulait attenter à sa vie. Ça reste un avis personnel mais en regardant les images il y a eu contact. Le président a vacillé, la sécurité était en retard sur l’action.

Je me dis que certains commentateurs étrangers auront été étonnés d’entendre nos politologues parler des « deux corps du roi ». Notion qui nous ramène aux capétiens, alors que ces mêmes politologues se gargarisent du mot démocratie. Peut-être inconsciemment pensent-ils que nous ne sommes pas en démocratie. Bizarre. Lors de la mort du président Pompidou, nous n’avons pas entendu « le Président est mort vive le président ». D’où vient que nos commentateurs se réfèrent à cette notion ?

J’ai noté qu’au cours du journal de 6h sur France Inter, la journaliste donnait le prénom de l’agresseur du président de la République. Comme cette précision n’est pas toujours donnée par FI, lors d’autres faits divers, j’aimerais connaitre le principe que s’impose la rédaction.
J’avoue que j’ai une petite idée.

J’écoute depuis hier les commentaires des uns et des autres sur les violences qui sévissent en France, la gifle à M. Macron en étant un exemple.
Je reste sidéré devant le fait que personne, je dis bien personne, ne prend le temps de donner une définition précise de ce qu’est la violence. Ce qui entraîne que cette même violence devient un sentiment, une impression, avec du quantitatif en plus (l’ultra violence des uns et la violence douce des autres).
C’est terriblement dangereux de se contenter d’approximations dans ce domaine.
La violence est la destruction de l’homme par l’homme. C’est par conséquent une question d’intention : un mot peut tuer aussi sûrement qu’une claque.
Le fondement des manifestations violentes, c’est à dire des intentions de détruire ce qui est (trop) différent de moi réside dans la misère de plus en plus grande des mots ! Moins j’ai de mots pour m’exprimer, plus j’aurai tendance à utiliser mon corps pour dire. Il ne faut pas être expert pour découvrir que le vocabulaire s’appauvrit, que les nuances des mots disparaissent petit à petit pour laisser place à une communication indigente.
Lutter contre la misère d’abord, lutter contre la misère des mots ensuite et forcer chacune et chacun d’entre nous à s’exprimer verbalement pour nommer la vie, voilà qui serait autrement plus important que de s’indigner bêtement devant des manifestations discutables, condamnables peut être.
L’ultra violence, c’est aussi accepter de laisser des pans entiers de la population en dessous du seuil de pauvreté en promettant des lendemains qui ne chantent toujours pas.
C’est tuer sciemment l’espoir de changement en continuant à dire et à penser que le travail règle tout pour tout le monde et c’est aussi tolérer que les écarts entre les plus riches et les plus pauvres s’agrandissent chaque jour davantage.
Et ce ne sont pas les langues de bois des uns et les harangues soi-disant populaires des professionnels de l’indignation qui changeront ce monde attristant.
Le prix du livre Inter fait plus contre la violence que les débats sans fin des politiques qui sont incapables de se mettre d’accord sur une définition simple de ce qu’il condamne vertueusement en vain.
J’ai 73 ans, dont plus de quarante à travailler (encore) pour lutter contre la violence des jeunes qui n’a de violent souvent que la manifestation concrète. Et toujours le même mur devant moi : il faut juguler la violence par la répression ! Grossière erreur.
Il faudrait une vraie rencontre avec les acteurs du terrain qui savent eux ce qu’est la violence et ce qui l’origine.
J’ai l’âge de tous les rêves.
Merci.

Nous sommes heurtés par un de vos « informés » de ce soir, qui, du haut de son parisianisme journalistique exacerbé, reconnaissant ne rien connaitre de cette France provinciale, parle de « neuneu » et de « simple d’esprit » pour qualifier une personne qu’il ne connait pas, sous prétexte d’une gifle au président ! Il parle ainsi de la majorité de français qui s’informent sur Youtube (?!). Nous sommes fatigués de ces insultes et de ce mépris permanent de vos invités qui n’ont ni critique, ni jugement, ni objectivité ; de recevoir quotidiennement… des gifles !!!!!!!! A bon entendeur. Les neuneus(x) ruraux qui parlent aux beubeus(x) !!!!!

Les politiques s’étonnent que l’on ne les respecte pas. C’est l’arroseur arrosé. S’ils avaient du respect et s’ils faisaient preuve de vertus nous les respecterions. Irréprochables, personne ne voudrait les frapper.

J’espère que l’excellence habituelle de votre émission vous conduira à éviter tout amalgame entre « les » français et cette minorité animée par leur seul ressentiment, faisant porter toute responsabilité de leur mal-être sur les autres, la « société », dans laquelle se trouvent nombre de « gilet jaunes ». Nous sommes nombreux à avoir été profondément irrités par la façon dont ce mouvement a été analysé dans votre matinale, faisant porter toute responsabilité à nos dirigeants, oubliant ce qui se passe dans le reste du monde, et que nous sommes au XXIème siècle, dont les mutations sont totalement oubliées par certains journalistes.

Vocabulaire et euphémismes. En parlant de la gifle à Macron, France Info a utilisé le terme de « passage à l’acte ». La dernière fois que j’ai entendu le terme « passage à l’acte » sur France Info c’était au sujet d’acte terroriste. J’espère que la justice a un peu plus de nuances dans son vocabulaire et que la sanction pour une gifle ne sera pas la même que pour une tuerie.

J’ai entendu ce matin sur l’antenne de Franceinfo, un journaliste expliquer que toute la classe politique condamnait la gifle donnée au Président, à l’exception de Éric Zemmour. Un extrait de quelques secondes a ensuite été passé. Il est déjà étonnant que l’avis d’Éric Zemmour, quel qu’il soit, soit ici présenté, mais il est encore plus étonnant de constater que le montage réalisé ne reflète pas l’expression complète de sa pensée. Je viens d’écouter en intégralité les propos tenus par Éric Zemmour hier soir. Il condamne fermement le geste de cette personne, en expliquant que cela est, je cite « scandaleux, impardonnable, inqualifiable », et j’en passe. La façon dont le journaliste présente les faits ne sont pas conforme à la réalité.

Monsieur Finkielkraut, je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’élévation du débat dans notre paysage audiovisuel. Celui des chaines de télévision se vautrant trop souvent dans le superficiel. Je voudrais vous suggérer le thème d’une prochaine émission : la violence de la parole et le la posture politique méprisante à l’égard de ses adversaires. On peut donner des gifles avec des mots, des attitudes, des rejets, du dénigrement ou de l’ignorance à l’égard de ses contradicteurs. Cette violence beaucoup plus sournoise n’est-elle pas le signe d’un délabrement démocratique ? Lorient

Pourquoi tourner en boucle autour de cette gifle ??? Plus on stigmatise et plus les faits se reproduisent. Dans ce cas prenez quelqu’un qui puisse analyser le comportement. Ex un psy.