Christine Angot, écrivaine, auteure de « L’inceste » (Stock) et « Une semaine de vacances » (Flammarion), était l’invitée du Grand entretien jeudi 21 janvier.
Bonjour la Matinale de France Inter. Bravo pour la qualité de vos émissions quotidiennes. Aujourd’hui, je suis encore profondément émue par le témoignage de Christine Angot. Merci pour le magnifique et profond échange que vous avez eu avec Madame Angot. Laissons parler quand ils le peuvent ceux et celles qui savent et surtout sachons les écouter.
Merci à Christine Angot. Propos éclairants sans passion, sans haine. On comprend tout. Que les politiques l’écoutent en boucle !
Madame Angot. Oui l’inceste n’a pas d’âge. Je vous remercie pour votre parole et votre vitalité. Merci d’éclairer.
Merci Christine Angot. Depuis quelques semaines je ne me retrouve pas forcément dans les discours des uns et des autres sur ce sujet. Votre invitée elle, dit juste, elle est dans la vérité du ressenti d’une enfant, et je partage chacun de ses mots, de son analyse…ça fait une énorme différence avec ce que j’ai pu entendre. A relire « l’inceste » !
J’écoute Christine Angot ce matin et je pleure. Elle parle avec des mots justes, précis sur ce que je ressens. L’espoir que l’on a, l’espoir qu’il va changer parce que c’est moi, parce qu’il va se rendre compte qu’il me fait mal, qu’il m’aime et qu’il va bien finir par me respecter. Alors oui, c’est vrai, on attend. On attend et on s’accommode, et puis on se dit que ce n’est peut-être pas si grave. Que personne n’est mort. Que la vie peut être belle malgré tout. On n’ose plus. On se referme, on garde ses secrets. On se dit que ses secrets font partie de nous, qu’ils nous constituent. Que c’est comme ça. Alors on devient cette personne, celle qui subit sans rien dire, sans révolte. Ma seule réponse a été de continuer à vivre, à sourire. Quelle est valeur de ce mot, aimer, quand pendant tant d’années on ne s’est pas assez respecté soi-même pour sortir d’une relation destructrice ? Je n’ai pas subi l’inceste, mais j’ai subi la violence de relations non consenties, des mensonges et des trahisons. J’ai subi et je n’ai rien dit, j’ai été victime et j’ai prétendu ne pas l’être.
Alors aujourd’hui la parole de Christine Angot résonne en moi. Je la fais mienne. Merci à vous, merci à elle.
Je suis un père. Je viens d’écouter Christine Angot sur l’Inceste. Je suis bouleversé, vraiment bouleversé. 1/10 enfants !! Trois élèves de chacune de mes classes sont potentiellement concernés. Je vais tacher d’être le plus a l’écoute possible… merci Mme Angot.
Merci beaucoup pour cette diffusion intégrale. Combien de temps nous faudra-t-il encore pour que notre société ose se regarder dans les yeux ? Témoigner, écrire et relayer par les médias sont essentiels pour ceux qui entendent. Merci pour tous ces enseignants qui vont être un peu plus vigilants (pendant quelques temps !). Merci pour ces enfants victimes qui ont entendu ce matin et qui sans vraiment tout comprendre vont avoir une petite lumière au fond de leur cœur si lourd sans doute. Merci pour ces mères qui savent et qui vont peut-être avoir la force de briser le silence. Merci pour ces monstres qui vont peut-être commencer à trembler. Espérons que toutes ces interviews empêcheront quelques pères de tomber dans ce gouffre !
Merci Christine Angot pour votre sincérité. Il est nécessaire de libérer la parole, dire les choses avec franchise. Vous le faites avec brio. Continuons.
Encore merci Christine Angot pour la justesse de vos mots et de votre récit précis ! Merci pour votre courage qui m’encourage. Au plaisir un jour de vous rencontrer et de vous le dire les yeux dans les yeux. Et merci Léa Salamé pour votre écoute attentive.
Témoignage juste, fort d’une belle personne. Impressionné et très touché par les mots posés, le ton de sa voix. Merci de m’avoir donné ce temps de partage.
Ancienne éclopée de la « famille » je souhaiterai partager mon expérience avec vous. J’ai parcouru un chemin qui m’a permis d’aller beaucoup mieux. Psychanalyse, Groupes de paroles, Chant, Lecture, Rencontres auteur-victime, Réalité virtuelle… J’ai animé des groupes de paroles pour accompagner des victimes d’inceste et ces moments de paroles mis en commun m’ont permis de constater à quel point le partage d’expérience est réparateur et permet d’avancer. Aujourd’hui je suis membre d’une association qui permet de pratiquer la Justice Restaurative. Non seulement il faut parler de ce cataclysme mais il faut trouver des solutions pour accompagner tout ceux et celles qui vivent avec !
Mme Angot, Déterminée mais sous contrôle, émotion mais sous contrôle, révoltée, son témoignage est poignant. Elle reprend la journaliste sans craquer. Même Léa Salamé est touchée, c’est rare. Son ton change au fur et à mesure de l’échange. Un moment inoubliable qui me marquera longtemps.
Votre invité parle pour elle, c’est une personne qui a l’habitude de croire qu’elle dit des vérités, la sienne peut-être. Je suis victime par mon frère : oui j’ai eu peur de parler, oui on casse une famille, on pa peur du pire, que le père tue. On a honte de soi, on a honte pour l’autre., on a honte de sa famille. Et quand cela commence tôt, on ne comprend pas. Puis on se dit que c’est notre faute, puis on se dit que l’on ne sera jamais normal.
Elle a raison Mme Angot. Cela existe depuis très longtemps, j’ai été abusé par un de mes frères, ma sœur par un autre et mon père. J’ai plus de soixante ans aujourd’hui. Je n’ai parlé qu’avec ma sœur également victime mais bien des années plus tard ! C’est terrible !!
Merci pour ce long interview puissant de Christine Angot. La question d’une législation sur l’âge de l’inceste est pour moi inconcevable. Rappelez que la définition de l’inceste est celle d’une relation sexuelle entre deux « parents » (au sens apparenté). Elle n’a rien avoir avec l’âge. Rappelons aussi que l’interdit de l’inceste est un impératif catégorique au sens kantien : c’est un interdit moral absolument inconditionnel. Absolu, catégorique et universel. La loi ne peut pas amender cet impératif qui répond totalement à la définition qu’en fait KANT : « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle ; agis de telle sorte que tu traites toujours l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ; agis comme si tu étais à la fois législateur et sujet dans la république des volontés libres et raisonnables.”
Bonjour France Inter, Victime d’agression sexuelle a 10 ans comme de trop nombreux enfants malheureusement. C’est vrai qu’il est difficile d’être victime d’être noyé. Il faut une force intérieure et surtout de l’aide extérieure pour surmonter la peur de l’enfant, le malaise, la honte et l’étiquette sociale peu valorisante. Je vous invite fortement à continuer à ouvrir le débat : liberté sexuelle, de qui parle-t-on, retour dans les années 70 ? Droit et protection de l’enfance trop couteuse ? : les moyens à la baisse (le retour des travailleurs sociaux sur le sujet est parlant) ? Les décisions de justice : encore un problème de moyens financier mais pas que ? La théorie d’aliénation parentale : une théorie pseudo-psycho de Gardner pro pédophile utilisé par notre justice ? Le pouvoir et les conséquences du patriarcat dans les foyers de notre société = violence physique/psychologique/sexuelle ? Ref livre « Le père de nos pères » de Patric Jean, prochainement invité ? Merci de votre écoute, La liberté de parole nous fait avancer, le débat doit être profond. La victimisation est dévalorisante ! Qui sont les agresseurs, pourquoi en sont-ils la ? Causes individuelles ou sociales ou sociétales ?