Voici les principales thématiques abordées par les auditeurs dans leurs courriels envoyés durant du 27 septembre au 3 octobre 2024.
La situation au Proche-Orient :
1. La mort d’Hassan Nasrallah
2. Le traitement éditorial
3. Le débat du 7/10 sur France Inter du 30 septembre
4. Avis d’auditeurs sur la situation
5. Et l’Ukraine ? Et le reste de l’actualité ?
6. Le discours de politique générale de Michel Barnier
Le meurtre de Philippine
7. Le traitement éditorial
8. La chronique d’Anne-Cécile Mailfert sur France Inter
9. La retraite d’Antoine Griezmann en ouverture du journal de 13h de France Inter
10. Mathieu Kassovitz : « La pollution n’existe pas »
11. Xavier Niel, invité du Grand entretien sur France Inter
12. Langue française
La situation au Proche-Orient
Les messages reçus cette semaine portent essentiellement sur le conflit au Proche-Orient. Ce sujet suscite de nombreuses réactions, souvent passionnées, qui reflètent la diversité des opinions et des sensibilités autour de cette actualité complexe. Les auditeurs expriment en effet des points de vue très personnels, font part de leurs réflexions ou de leurs attentes quant à la manière dont ce conflit et ses répercussions sont traités sur nos antennes.
Au sujet de la mort du chef du Hezbollah, des auditeurs jugent le traitement médiatique « biaisé » et « incomplet ». Ils reprochent une minimisation de la violence du mouvement Hezbollah, souvent présenté comme « un simple groupe politique », sans rappeler ses activités terroristes, son implication dans des attentats, et ses actions violentes contre Israël et la France, notamment « l’attentat de 1983 qui a coûté la vie à 58 parachutistes français ». Certains regrettent que la joie de Libanais le jour de la disparition d’Hassan Nasrallah soit sous-traitée, tandis que d’autres reprochent un manque d’équilibre dans le choix des invités, avec une « surreprésentation des voix israéliennes » par rapport aux Palestiniens et aux Libanais.
Au-delà de la mort d’Hassan Nasrallah, les auditeurs réagissent de manière contrastée à la couverture médiatique sur le conflit au Moyen-Orient, exprimant à la fois des remerciements et des critiques. Certains saluent la qualité des interventions, notamment celle de Nadim Houry sur France Culture, pour « son intégrité » et sa mise en lumière de la situation, jugée « rare et précieuse ». D’autres, reprochent un « manque d’éclairage sur la complexité du contexte libanais ». Plusieurs auditeurs regrettent une couverture « insensible aux victimes des violences dans la région ».
Bien que de nombreux auditeurs nous écrivent pour réagir au traitement du conflit au Proche-Orient, d’autres regrettent qu’il prenne autant de place sur nos antennes. Certains estiment que cet intérêt, bien que légitime, « éclipse d’autres informations importantes », telles que la guerre en Ukraine ou des arbitrages nationaux qui ont « un impact direct sur la vie quotidienne des Français ». Certains estiment que « les guerres au Proche-Orient sont récurrentes » et « ne devraient pas monopoliser l’attention » au détriment de l’actualité française et des enjeux européens. Ils demandent un traitement « plus équilibré des informations internationales et nationales ».
Comment analyser les remarques de ces auditeurs ? Demain dans le rendez-vous de la médiatrice sur Franceinfo, Florent Guyotat , directeur adjoint de la rédaction et Christian Chesnot, grand reporter, spécialiste du Proche-Orient, répondront à leurs questions à 13h20 et 16h20.
Anne-Cécile Mailfert, « En toute subjectivité » sur le meurtre de Philippine
Des auditeurs ont été particulièrement heurtés par la chronique « En toute subjectivité » d’Anne-Cécile Mailfert, Fondatrice de la Fondation des femmes, consacrée à l’assassinat de Philippine.
Certains considèrent que la chronique manque de tact, le jour des funérailles de la jeune étudiante, et déplorent un manque de discernement dans le traitement de ce sujet extrêmement sensible.
Des auditeurs jugent déplacée « l’association entre le meurtre de Philippine et le procès Pelicot ». Ils contestent l’idée de réduire ces affaires à la seule « masculinité » des auteurs de ces crimes et estiment que dans les deux cas d’autres facteurs sont également à prendre en considération.
D’autre part, des auditeurs se sentent « insultés » par le fait qu’ils soient présentés comme « manipulés par l’extrême droite » après le meurtre de Philippine, alors qu’ils disent avoir « toujours voté à gauche ». D’autres remettent en question « l’évocation de la religion de la victime », craignant une « récupération idéologique ». L’autre sujet d’incompréhension des auditeurs est la critique de la police dans l’affaire Pelicot, où la chroniqueuse évoque « les manquements de la police », critique qu’ils estiment injustifiée.
« La pollution n’existe pas » déclare Mathieu Kassovitz
Des auditeurs ont été réellement indignés par les propos de Mathieu Kassovitz dans l’émission « Zoom Zoom Zen » lundi sur France Inter lorsqu’il a affirmé que « la pollution n’existe pas ». Ils jugent cette déclaration « irresponsable » et « dangereuse », alors que les effets de la pollution sur l’environnement et la santé humaine sont avérés.
Beaucoup déplorent « l’absence de contradiction de la part des animateurs en studio », estimant que de telles affirmations doivent être immédiatement rectifiées. Ils rappellent que la lutte contre la pollution a déjà montré des résultats positifs et que la désinformation sur ce sujet crucial, surtout lorsqu’elle provient de personnalités publiques, peut nuire aux efforts collectifs.
La retraite d’Antoine Griezmann en ouverture du 13h sur France Inter
Des auditeurs expriment leur incompréhension concernant l’ouverture du journal de 13h sur France Inter lundi, qui a mis en avant la retraite du footballeur Antoine Griezmann. Ceux qui nous ont écrit jugent ce choix éditorial « i napproprié », alors que l’actualité internationale et nationale est marquée par des événements importants, notamment le conflit au Proche-Orient. Cette information liée au football n’était pas prioritaire selon eux. Beaucoup regrettent que les faits sportifs prennent le pas sur des questions politiques et internationales, en décalage avec leurs attentes vis-à-vis de France Inter.
Jérôme Cadet, le présentateur du 13/14 de France Inter, a tenu à répondre aux auditeurs :
Je souhaite d’abord remercier pour leurs critiques les auditeurs qui ont pris le temps de nous écrire. Nous en tenons compte.
L’annonce de la retraite internationale d’Antoine Griezmann intervient lundi en fin de matinée. Elle est inattendue. Elle marque la fin d’une génération en bleu.
Antoine Griezmann est l’un des nos footballeurs les plus populaires, avec l’un des palmarès les plus conséquents (137 sélections en Equipe de France, Vainqueur 2018 et finaliste 2022 de la Coupe du Monde). Il est aussi l’un des plus engagés en dehors des terrains : lutte contre l’homophobie, le racisme, le harcèlement à l’école.
Pour toutes ces raisons nous choisissons d’accorder une large place à cette information dans le 13h. Tout en étant très présent sur l’actualité au Proche Orient.
Ce lundi 30 septembre, l’un des nos envoyés spéciaux est en direct dès les titres du 13/14 pour nous donner les dernières informations. Trois sujets sont ensuite consacrés à la guerre Israël – Hezbollah. Un reportage mais aussi deux éclairages fouillés comme peu de média en propose. J’ajoute que cette guerre a fait de nombreuses fois ces deux dernières semaines la Une du 13/14 ainsi que l’objet de nombreux invités.
Merci de votre écoute
Bien cordialement
Jérôme Cadet
Xavier Niel dans la matinale de France Inter
Les auditeurs ont vivement réagi à l’invitation de Xavier Niel dans la matinale de France Inter mardi. Ils ont critiqué le choix de mettre en avant, « à une heure de grande écoute », « sur une radio de service public », « un milliardaire » venu faire « la promotion de son livre » intitulé « Une sacrée envie de foutre le bordel » présenté comme « un livre anti-politique » par son auteur. Certains reprochent à Xavier Niel de ne pas reconnaître qu’il fait de la politique en exprimant publiquement ses opinions en tant qu’entrepreneur. D’autres trouvent déplacés ses propos sur le « confort » de la vie en France, estimant qu’il ignore la réalité des neuf millions de Français vivant dans la précarité. Plusieurs auditeurs s’interrogent sur l’intérêt de donner une telle visibilité à une personnalité centrée sur la réussite financière et qui s’affiche benoîtement « optimiste ».
La langue française
Les auditeurs de Radio France sont profondément attachés à la langue française et nous écrivent régulièrement pour signaler des erreurs de terminologie, de conjugaison ou encore de prononciation, entendues lors d’émissions ou de journaux. Ce souci constant de la précision linguistique témoigne de l’importance qu’ils accordent à la qualité de l’expression sur nos antennes. D’ailleurs, la rubrique consacrée à la langue française sur le site de la médiatrice est l’une des plus consultées, tant par les internautes que par les journalistes de Radio France eux-mêmes.
Commettre des erreurs de syntaxe lorsqu’on s’exprime peut arriver. Chacun en fait l’expérience. Cependant, ce qui pose véritablement problème, c’est la récurrence de ces erreurs sans chercher à les corriger. Cette répétition témoigne d’un manque d’attention, de rigueur ou d’une absence de remise en question. C’est pourtant en acceptant de se corriger que l’on peut enrichir et affiner sa maîtrise du français, et ainsi contribuer à sa préservation. Malgré tout, nul n’est à l’abri d’« avoir la langue qui fourche », de prononcer un mot au lieu d’un autre.
Ainsi, Didier Migaud, ministre de la Justice, invité du Grand Entretien vendredi dernier sur France Inter, a étonné dès sa première réponse en faisant un usage inapproprié de la langue française. S’exprimant sur l’exécution des peines, il a déclaré : « Il y a des situations tout à fait objectives comme sur l’exécution des peines, qui a beaucoup progressé, comme le nombre de personnes qui sont aujourd’hui détenues en prison, mais je sais que c’est inentendable ».
» Inentendable » prononcé dès le début de l’intervention du numéro deux du gouvernement, sur la première radio de France, a de quoi surprendre. Ali Baddou, a d’ailleurs prestement corrigé, avec tact, en reformulant : « Vous avez conscience que le discours que vous portez est inaudible ? ». Son intervention a permis d’atténuer ce vocable « inentendable » que l’Académie française qualifie de barbarisme. L’institution estime en effet qu’à l’idée d’ « entendre » correspond l’adjectif « audible », emprunté du latin audibilis, lui-même dérivé du verbe audire, « entendre ». L’Académie rappelle qu’il faut éviter d’employer le barbarisme « entendable » en lieu et place de l’adjectif correct « audible ». Didier Migaud n’est pas le seul invité à avoir « fourché » comme vous pourrez le lire dans la rubrique « Langue française ». Bonne lecture !
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France