La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, était l’invitée du Grand entretien de France Inter ce lundi 18 octobre.

Je travaille en bibliothèque dans un quartier populaire. Les personnes que je refuse à cause du passe sanitaire sont actuellement des collégiens qui viennent chercher un livre pour l’école et des mères de famille qui viennent emprunter des livres avec leur enfants.
Je n’ai pas l’impression de faire mon métier en faisant cela. Est-ce que je peux m’attendre à les accueillir à nouveau prochainement ?

Mme Bachelot,
Pourquoi l’obligation vaccinale pour le personnel de bibliothèques depuis le 30 août, et pas pour les enseignants ? Je ne veux pas opposer les choses, mais j’ai besoin de les comprendre. Merci.

Plusieurs bibliothèques sont en grève depuis plusieurs semaines en France. La ministre de la culture ne s’est jamais exprimée sur ce sujet. Pense-t-elle que le passe sanitaire est utile dans les bibliothèques municipales ? Alors qu’il n’est pas obligatoire dans les bibliothèques universitaires… Ni dans les centres commerciaux. Je travaille dans une bibliothèque située dans un centre commercial qui ne demande pas le passe sanitaire.

Comment expliquez-vous l’obligation de présenter un passe sanitaires pour entrer dans des lieux de culture gratuits (médiathèques par exemple) alors que l’entrée dans des « lieux de culture payants » (FNAC) est possible à tous.
Cela donne l’impression fâcheuse que les affaires passent avant tout. Quelle est votre réaction sur cette situation ?

Les bibliothèques et les bibliothécaires sont, comme toujours, les grands oubliés, peut-être sommes-nous trop silencieux : depuis 2 ans, en tant que bibliothécaire, je suis pourtant passée par des fermetures, des réouvertures, des « click and collect », des protocoles sévères pour des petites bibliothèques, la demande du passe sanitaire aux adultes, puis aux plus de 12 ans depuis le 30 septembre. Oui, on s’adapte. Dans le but de ne pas perdre nos lecteurs, on propose des services de commandes, de portages à domiciles pour continuer ce service public, si vital aussi en ce moment. La situation est très dure, mais personne n’en parle. Mme Bachelot, quelles aides pouvez-vous nous apporter pour qu’on tienne encore un peu le choc ? N’y aurait-il pas « deux poids, deux mesures » pour les petites bibliothèques rurales où la fréquentation est moindre ?

La question que nous avions l’intention de poser à Mme Bachelot est la suivante : Madame la Ministre, pourquoi avoir autorisé les professionnels de théâtre à continuer leurs répétions durant toute la pandémie et l’avoir interdite aux adhérents du théâtre amateur qui représentent à eux seuls, 16 millions d’adhérents (Chiffres FNCTA) En matière de COVID 19, qu’elle est la différence selon vous entre une Cie de théâtre professionnelle et une Cie de théâtre amateur ??? Les amateurs seraient-ils plus idiots que les pros. et peu enclins à respecter les règles sanitaires ???

La politique culturelle du gouvernement se résume en chèques et passe : « passe culture », « chèque livre », etc. Comment peut-on penser que le développement de la culture ne passe que par la consommation ??? Cela revient sur les 50 ans de travail sur les politiques culturelles ! Et cela fait croire que le budget augmente… Ce n’est pas le cas. La plupart des jeunes échangent ces chèques pour acheter autre chose.

Pouvez-vous encore justifier que les conservatoires et écoles de musiques publiques soient sans passe pour les élèves, contrairement aux écoles associatives d’enseignement artistique ?
Plusieurs appels ont été lancés par les fédérations et/ou syndicats sans réponse.
C’est une catastrophe pour les établissements d’enseignement artistique (EEA) associatifs, surtout en milieu rural où c’est la seule alternative… à moins que le ministère donne des moyens pour avoir des écoles publiques dans tous les territoires ?