L’élection présidentielle aux États-Unis :
1. La victoire de Donald Trump
2. Le dénigrement systématique de Donald Trump
3. Un résultat mal anticipé
4. La présence des journalistes sur le terrain
5. Avis divers d’auditeurs
6. La présidentielle aux États-Unis versus les inondations à Valence
7. Les inondations meurtrières à Valence
8. « Ahou Daryaei », le billet de Sophia Aram du 4 novembre sur France Inter
9. « Expérience de mort imminente » dans l’émission « Carnets de santé » sur France Culture
10. Le « jour des morts »
11. L’échappée de Totémic avec Philippe Rebbot sur France Inter
12. Langue française
Cette semaine, la thématique de l’élection présidentielle américaine domine de façon écrasante les messages que nous avons reçus pour France Inter, Franceinfo et France Culture. Avec une victoire sans appel, Donald Trump signe « un retour historique » à la Maison Blanche, avec une campagne marquée par quatre inculpations, une condamnation au pénal et deux tentatives d’assassinat. Le résultat de cette élection présidentielle provoque une onde de choc aux Etats-Unis et à travers le monde.
Qu’il s’agisse de réactions à ce résultat, de réflexions sur les dynamiques électorales ou de critiques concernant la couverture médiatique, les auditeurs se sont exprimés en nombre, souvent avec passion. Ces courriels, dans lesquels s’expriment une grande diversité des points de vue, illustrent à quel point cette élection, par ses enjeux politiques, économiques et sociétaux, dépasse les frontières américaines et alimente les débats publics en France.
La victoire de Donald Trump
Le retour du dirigeant républicain à la tête de la première puissance mondiale suscite un mélange de consternation et de tentatives d’analyse dans les messages des auditeurs. Beaucoup pointent du doigt une campagne centrée sur ses outrances, ce qui l’a maintenu au centre de l’attention médiatique, au détriment d’une mise en lumière réelle de son programme. De son côté, Kamala Harris aurait pâti d’un parti démocrate fracturé, marqué par ses échecs internes, d’une entrée en campagne tardive, pas assez distanciée de Joe Biden et d’une mauvaise compréhension des attentes du peuple américain, notamment dans le domaine économique. Les auditeurs relèvent des facteurs culturels et sociaux, ignorés par les démocrates, tels que l’importance de la famille, de la religion, et de l’immigration, qui auraient joué en faveur de Donald Trump.
« Je me réveille complètement assommée par les résultats. Mais pourquoi personne ne met-il en cause le parti démocrate qui n’a apparemment toujours rien compris au peuple américain ? »
La crainte des conséquences pour l’Europe
Des auditeurs craignent que cette victoire amplifie des tendances inquiétantes, comme la montée des extrêmes, et la dégradation des valeurs démocratiques, aux États-Unis comme en Europe, avec une mise en garde spécifique sur l’évolution politique en France, augurant un basculement possible vers la droite populiste. Pour ces auditeurs, l’Amérique de Trump incarne désormais « un modèle dangereux, menaçant à la fois sur le plan intérieur et international ».
« La victoire de Trump devrait amener les gauches française et européenne à s’interroger sur leurs priorités. Je suis en train de lire le livre de Boris Vallaud « En permanence » qui pointe le gouffre entre les discours et propos des politiques au niveau national et les préoccupations et difficultés très concrètes de nombre de citoyens et ce au moins depuis l’époque Hollande qui avait tenté de cacher ses reculs sur le plan social par une réforme sociétale. Or, ce n’est pas ce type de réformes qui permet de remplir le « panier de la ménagère », de se loger, de se chauffer, de se déplacer, etc »
« J’espère que nous ne suivrons pas comme d’habitude les USA et qu’enfin, les journalistes s’attacheront davantage au fond plutôt qu’à la forme et principalement aux petites phrases qui font le buzz. STOP au sensationnel et ayez le COURAGE d’approfondir ce qui est dans les programmes des uns et des autres. Sans cela nous allons droit vers un pays extrémiste, tout comme l’Europe laisse percevoir cette tendance. Les USA ont ouvert la brèche. »
« L’arrivée de Trump va-t-elle éparpiller l’Europe façon « puzzle » ? On voit bien le boulevard: la France en petite forme, l’Allemagne affaiblie, ce couple historique est bien mal en point. La Hongrie est l’interlocutrice privilégiée de Trump. La prochaine sur sa liste c’est Giorgia Meloni ?? Il y a vraiment de quoi être inquiet ! Qui va prendre la main pour affirmer l’indépendance et l’autorité de l’Europe ?? Des populistes ?? L’Europe peut-elle faire rempart ? Merci de vous intéresser à ces questions. »
Une couverture jugée « pro-démocrate » sur les antennes
Des auditeurs considèrent la couverture journalistique de l’élection présidentielle « trop favorable aux démocrates ». Ils regrettent par ailleurs que les raisons du soutien massif à Trump, les « préoccupations économiques » des citoyens américains, « l’immigration clandestine » ou bien la « défiance envers les médias traditionnels » remplacés dans cette campagne par des influenceurs, n’aient pas été suffisamment évoquées et analysées. Des auditeurs, vivant aux Etats-Unis, expriment également une forme d’incompréhension quant à « l’incapacité » des invités, experts, politologues, spécialistes des États-Unis, entendus sur les antennes, « à saisir pleinement la réalité américaine » et les dynamiques en cours de l’autre côté de l’Atlantique. Ces auditeurs avaient fait part de ce constat avant même la victoire de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis :
« Auditeur fidèle, de façon quasi-quotidienne, qui habite dans un état clé depuis des décennies, je trouve vos reportages sur l’élection américaine biaisés et pro-démocrate, reportages qui ne rendent pas vraiment compte de la réalité des Etats-Unis. A mon humble avis, et même si je peux le regretter, Trump va gagner sans conteste possible. »
« Avec tout le respect que je vous dois et aussi du point de vue d’une Américaine, je recommande vivement que vos reportages soient plus équilibrés lorsqu’il s’agit de discuter de l’élection présidentielle américaine. Vos reportages sont manifestement biaisés et ne vont pas en profondeur sur les raisons pour lesquelles la moitié de la population électorale américaine soutient Trump. Je vous conseille de faire des recherches plus précises sur ce sujet pour éclairer ce qui se passe réellement aux USA et pour mieux informer vos auditeurs. Merci. »
D’autres auditeurs y voient, de la part des journalistes, une forme de militantisme, la mise en avant d’une l’idéologie :
« À l’attention des journalistes et présentateurs de France Inter : vous êtes tous surpris par les résultats électoraux des États-Unis, car vous êtes tous pro-démocrates. Vous n’avez invité que des personnes du même avis que vous, vous avez (encore) présenté les électeurs de Trump comme des hommes blancs peu éduqués (vous croyez encore que les « minorités » sont progressistes…), vous nous avez rebattu les oreilles avec les stars qui soutenaient Harris… Vous critiquez Musk, mais qui, parmi vous, n’est pas sur X ? »
Autre message d’un auditeur :
« Comment un candidat raciste, sexiste, anti-avortement, grossier, fasciste et condamné par la justice peut-il triompher d’une candidate femme, issue des minorités, mesurée, droite, honnête, rempart contre l’illibéralisme, soutenue par Taylor Swift, Lady Gaga, Beyoncé… avec un excellent bilan économique ? Un auditeur – peut-on lire encore dans ce message – qui n’aurait écouté que France Inter et Franceinfo doit être étonné pour ne pas dire abasourdi. Vous l’avez compris, cette entrée en matière est ironique. Le militantisme des 2 rédactions est tel qu’il les a menées à faire campagne pour la candidate du camp démocrate plutôt que de nous informer de façon journalistique sur les forces en présence. »
Des auditeurs perçoivent ce traitement médiatique comme un dénigrement systématique de Donald Trump. Ils estiment que les analyses se concentrent davantage sur la critique de sa personne et de ses actions, au détriment d’une évaluation plus nuancée des enjeux et des raisons qui expliquent son large soutien par des millions d’américains.
« Tout ça pour ça. Des mois de « Trump bashing » où vous avez tout fait pour nous démontrer la stupidité, l’incompétence pour ne pas dire la folie de Donald Trump et voilà que plus de 50% d’électeurs Américains votent pour lui… Ces millions d’électeurs ne sont en aucun cas des dégénérés. »
« Campagne électorale américaine : victoire de Trump, or le service public a tout du long mené une campagne ouvertement anti-Trump, le dénigrant, et à contrario encensant, nous vantant les bienfaits de la Sainte Kamala Harris. Or Trump est mieux élu que lors de sa première élection ! Nous ne sommes pas dans le 50/50 comme évoqué. »
Le décalage entre les sondages et le résultat de l’élection
Les résultats de l’élection présidentielle américaine ont une nouvelle fois mis en lumière un écart entre les sondages préélectoraux et le résultat qui se solde par un vote largement en faveur de Donald Trump. Ce décalage – qui soulève des questions sur la fiabilité des enquêtes d’opinion et sur les méthodes utilisées par les instituts de sondage dans le système d’élection présidentielle indirecte – souvent effectués sur la base d’échantillons peu représentatifs – suscite aussi des critiques de la part des auditeurs :
« Une fois de plus les sondages se sont trompés. Les mêmes « experts » qui prédisaient un score serré et même une victoire de Mme Harris expliquent maintenant pourquoi Trump a gagné aussi largement. Vont-ils reconnaître leurs erreurs et même présenter des excuses ? »
L’un des aspects majeurs de ce décalage réside dans le refus, de la part d’une partie de l’électorat de Trump, de participer aux enquêtes d’opinion. Ce phénomène, souvent appelé le « vote caché » ou « vote silencieux », complique considérablement le travail des sondeurs. Certains électeurs, par méfiance envers les institutions ou par choix délibéré, préfèrent ne pas exprimer leurs intentions de vote, faussant ainsi les échantillons et les projections.
Cette situation reflète un défi plus large envers les médias et les institutions perçus comme appartenant à un « système » qu’ils rejettent. Ce biais structurel invite à une réflexion sur les limites des sondages traditionnels et la nécessité de développer de nouvelles approches pour mieux appréhender les dynamiques électorales et comprendre au plus près les intentions des citoyens, aux Etats-Unis, ou en France par exemple.
« Pourquoi y a-t-il des journalistes sur le terrain ? »
Les auditeurs s’interrogent sur le déploiement de journalistes et techniciens aux États-Unis pour la couverture de l’élection présidentielle, estimant cette « démarche écologiquement critiquable ». Ils dénoncent la redondance des informations diffusées par les différentes antennes du service public, qui, estiment-ils, pourraient mutualiser leurs ressources pour limiter les voyages et « réduire leur empreinte carbone ». Beaucoup jugent inutile l’envoi d’équipes complètes. Cette pratique est perçue comme un manque de cohérence avec les discours sur la sobriété et la transition écologique souvent tenus sur les antennes. Certains remettent également en question la valeur réelle ajoutée de ces déplacements, estimant que les informations recueillies sur place n’apportent pas suffisamment d’éléments nouveaux pour justifier de tels moyens.
Ces critiques particulièrement sévères invitent légitimement à se demander quelle serait la réaction des auditeurs si les journalistes ne se déplaçaient pas pour couvrir cette élection « au résultat historique » ? Il est essentiel pour les journalistes de se rendre sur le terrain, c’est même le cœur de leur mission : voir, entendre et rapporter les faits de manière directe. Le journalisme de terrain permet d’observer la réalité, d’appréhender les nuances et les subtilités qui échappent souvent à une analyse à distance. Être sur place, c’est aussi recueillir des témoignages, sentir l’atmosphère d’un événement, et ainsi offrir une couverture plus vivante et incarnée aux auditeurs.
C’est précisément cette présence sur le terrain qui distingue le journaliste d’un simple commentateur en studio formulant des hypothèses. Dans un monde où les informations circulent en continu et où les opinions prolifèrent, ce travail de terrain est crucial. En permettant de vérifier les faits directement à leur source, cette démarche renforce la crédibilité et l’indépendance du journalisme. Car en l’absence de ce travail de terrain, on pourrait en effet reprocher aux journalistes de livrer une couverture déconnectée de la réalité. C’est pourquoi, même face aux critiques, la présence sur le terrain reste essentielle pour garantir une information de qualité, fidèle à l’événement et à sa complexité.
Cependant, il est important de noter que même sur le terrain, saisir une réalité globale peut s’avérer difficile. Les journalistes sont souvent confrontés à des contextes locaux, fragmentés, où chaque individu ou situation reflète une partie de la réalité, mais rarement l’ensemble. Le terrain offre une vision précieuse, mais essentiellement partielle, qui doit être complétée par d’autres sources, des analyses plus larges et une mise en perspective rigoureuse. Ainsi, le défi pour toute rédaction est de conjuguer ces observations directes avec une compréhension plus globale, afin de proposer une information équilibrée et représentative.
Election US versus Valence
Dans leurs messages, des auditeurs expriment de l’incompréhension quant à la couverture « disproportionnée » des élections américaines, au détriment des inondations meurtrières en Espagne :
« Au lendemain d’un cataclysme chez nos voisins et partenaires espagnols, avec des centaines de morts, des milliers de disparus, rien au journal. Puis le sujet du débat est annoncé, ce sera… l’élections américaine, quelle surprise ! Depuis des mois maintenant, des heures et des heures d’émissions sur l’élection américaine, tout cela ressemble de plus en plus à un commentaire sur une série Netflix.
Et l’Espagne ? Ce pays voisin, avec lequel nous avons des relations multiséculaires, connaît une grave crise et au journal pas un mot sur le sujet. »
Selon des auditeurs, cette couverture médiatique aurait fait passer au second plan des sujets majeurs malgré la proximité géographique et historique des pays concernés :
« 220 morts à Valence, 93 disparus.
45 000 morts à Gaza + bombardements permanents au Liban.
Mais de quoi parle Radio France ? Des élections américaines et de Trump du matin au soir ! Malgré l’importance d’une telle élection, elle ne mérite aucunement une telle orgie médiatique. Une fois pour toutes, “Nous ne sommes pas tous Américains” et nous sommes beaucoup plus Espagnols et en particulier Valenciens qu’Américains. »
« Radio France nous bombarde d’infos relatives aux élections américaines alors que :
-Une catastrophe écologique et humaine se déroule à deux pas de chez nous, en Espagne.
-Une catastrophe humanitaire se déroule à Gaza, une autre au Liban.
Mais les rédactions de Radio France parlent de quoi ? Des élections américaines. »
Au sujet des inondations dévastatrices qui ont récemment frappé Valence, indiquons que les rédactions ont aussitôt envoyé des journalistes sur place pour couvrir cet événement aux conséquences dramatiques. Reporters, correspondants en Espagne, présentateur pour les éditions spéciales, tous ont été mobilisés. Malgré les difficultés pour se rendre dans certaines zones sinistrées, Franceinfo et France Inter ont dépêché 5 reporters et, depuis le premier jour de cette catastrophe, une présence continue est maintenue sur place pour rendre compte de l’ampleur des dégâts, faire entendre les témoignages des habitants touchés et désespérés par le manque de réactivité des autorités locales. Nous en évoquons le traitement éditorial un peu plus loin dans cet édito.
Pour conclure sur la campagne de la présidentielle outre-Atlantique, cette obsession pour l’actualité américaine est perçue comme symptomatique d’une dépendance culturelle et médiatique envers les États-Unis, d’où le reproche des auditeurs envers les antennes d’avoir privilégié « des débats répétitifs » sur les élections aux États-Unis :
« Alors voilà je n’en peux plus des émissions sur l’élection américaine ! Je sais bien que c’est très important pour le monde entier mais pour moi ça finit par devenir terriblement anxiogène ce matraquage incessant de débats, spécialistes, éditorialistes, micros-trottoirs terrifiants de bêtise et d’égoïsme etc. alors qu’on ne peut rien faire pour influencer le résultat… et comme on ne peut pas agir on ne peut que s’inquiéter … alors merci on est bien informé mais maintenant stop ! »
Nous reviendrons sur le traitement éditorial de l’élection américaine dans les rendez-vous de la médiatrice sur les différentes chaines, et dès demain à 13h20 et 16h20 sur Franceinfo avec Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction qui répondra aux questions des auditeurs.
Les inondations meurtrières en Espagne
Les auditeurs estiment que la couverture médiatique des inondations meurtrières en Espagne manque de profondeur et de contexte. Ils regrettent que l’accent soit trop souvent mis sur le changement climatique sans évoquer d’autres facteurs aggravants, comme l’urbanisation massive, la bétonisation ou des projets controversés comme l’agrandissement du port de Valence, qui augmentent les risques d’inondations.
Au-delà du traitement éditorial, un autre point, fréquemment évoqué dans les messages, est la conséquence de la concentration de la population dans certaines zones urbaines et des modes de vie sur l’environnement, mettant en cause à la fois les politiques et la responsabilité individuelle. Les auditeurs de Radio France, particulièrement sensibles aux questions environnementales et écologiques, appellent à un changement radical de mentalités et d’actions, insistant sur la nécessité pour chacun de revoir ses choix de vie, de consommation et de transport.
Enfin, des auditeurs critiquent certaines formulations journalistiques qu’ils jugent peu informatives, comme l’expression « il est tombé l’équivalent de X mois de pluie », qui, selon eux, manque de précision et de pédagogie. Ils demandent un traitement plus rigoureux, basé sur des données concrètes et chiffrées, pour mieux sensibiliser le public aux risques climatiques.
Le 1er novembre n’est pas « le jour de la fête des morts »
Dans des émissions de Radio France, la confusion récurrente consistant à présenter la Toussaint (1er novembre) comme la « fête des morts” irritent des auditeurs. Ils rappellent que la Toussaint célèbre tous les saints, tandis que le 2 novembre est dédié à la commémoration des défunts. Cette distinction, pourtant inscrite dans le calendrier liturgique depuis des siècles, est, semble -t-il pour les auditeurs, « mal comprise » ou « ignorée » par les journalistes, ce qui, selon des auditeurs, nuit à la qualité de l’information.
Ils estiment qu’un média public, dont la mission est aussi d’éduquer, devrait veiller à corriger ce type d’erreur et à enrichir la culture générale des auditeurs sur des sujets liés à la tradition et à la culture religieuse.
« La conscience perdure-t-elle après la mort ? »
L’émission « Carnets de santé » abordait samedi dernier la possibilité de la persistance de la conscience après la mort physique, interrogeait sur la véritable nature de la conscience et explorait l’hypothèse d’une existence au-delà de la mort.
Depuis le début de l’année, l’émission Carnets de santé sur France Culture suscite un engouement unanime parmi les auditeurs. Ils saluent la qualité des débats, la pertinence des invités et la capacité de l’émission à aborder avec profondeur des sujets complexes, alliant rigueur scientifique et approche humaine. Les éloges affluents, témoignant de l’intérêt pour cette émission dans la compréhension des enjeux de santé publique et des avancées scientifiques.
Cependant, pour la première fois, des auditeurs ont fait part de leurs critiques à la suite de l’émission consacrée aux expériences de mort imminente et aux phénomènes liés à la conscience après la mort. Certains dénoncent une confusion entre science et croyance, regrettant qu’un espace dédié à la santé puisse accorder du crédit à des idées qu’ils estiment insuffisamment fondées. Ils se demandent si ce type de contenu, diffusé à une heure de grande écoute, n’est pas de nature à encourager des pensées irrationnelles, voire complotistes, à un moment où la défiance envers la science est déjà préoccupante.
Plusieurs auditeurs soulignent l’absence de contradiction réelle lors de l’interview. Ils estiment que de telles thématiques, si elles doivent être abordées, devraient être clairement distinguées des débats scientifiques et accompagnées d’une mise en contexte spécifique pour éviter toute confusion chez les auditeurs.
Dans un esprit de dialogue constructif, fidèle à notre engagement d’écoute et de transparence, ces remarques ont été transmises à Marina Carrère d’Encausse qui a tenu à répondre aux auditeurs :
Bonjour,
Certains auditeurs ont pu être choqués par l’émission consacrée à la mort dans laquelle intervenait Christophe Fauré, psychiatre, spécialiste du deuil et de son accompagnement.
Je peux comprendre que ces interrogations sur l’existence d’une poursuite de la conscience après la mort physique puissent surprendre.
J’ai pris pourtant des précautions oratoires pour dire à plusieurs reprises que ce dont parlait mon invité pouvait choquer. J’ai aussi avancé des objections à l’existence de certains phénomènes.
Mais ce que le Dr Fauré a dit dans cette émission c’est que ces phénomènes qui entourent la mort étaient décrits par des centaines de milliers de personnes à travers le monde, quel que soit le pays, la culture et la religion. Qu’ils concordaient. Et qu’ils ne pouvaient être pour beaucoup expliqués par telle ou telle raison médicale (médicaments, troubles neurologiques, défaut d’oxygénation du cerveau…) et donc que de nombreux scientifiques tentaient de mieux les comprendre. Il n’a jamais dit qu’on les expliquait mais que l’on n’avait pas d’explication scientifique aujourd’hui à leur existence. Donc que des questions se posaient et que des chercheurs travaillaient dessus.
Dans son livre que j’ai cité à l’antenne, « cette vie… et au-delà », chez Albin Michel ces phénomènes sont décrits, classés puis les hypothèses scientifiques sont avancées. A la fin 15 pages colligent les livres et études scientifiques qui étayent les propos du Dr Fauré et sur lesquels il s’est appuyé pour la rédaction de ce livre.
Le « courage de Sophia Aram »
Lundi, le billet de Sophia Aram était consacré à Ahou Daryaei, l’étudiante iranienne arrêtée pour avoir protesté contre le régime. Les auditeurs, touchés par la situation dramatique de cette jeune femme, saluent le courage et la capacité de la chroniqueuse à mettre en lumière des luttes essentielles, notamment celles des femmes en Iran et en Afghanistan, tout en remerciant France Inter de lui offrir cet espace d’expression.
Quelques auditeurs reprochent sa propension à mêler à ses chroniques des avis contre des formations comme La France Insoumise ou le Nouveau Front Populaire. Ils estiment que ses prises de position s’éloignent de l’humour et pourraient trouver une place plus appropriée dans des chroniques éditoriales dédiées, davantage sociétales ou politiques.
Plébiscite pour Totémic de Rebecca Manzoni
Ce vendredi matin, les auditeurs ont été profondément émus par l’émission Totémic de Rebecca Manzoni avec Philippe Rebbot à l’affiche du film “Sur un fil”. La sincérité et la sensibilité de l’acteur ont su les toucher. Ils soulignent également sa simplicité, sa capacité à parler de la vie avec poésie et son intelligence du cœur. Certains découvrent un artiste qu’ils désignent comme un « philosophe de la vie », capable d’évoquer des émotions universelles avec une authenticité rare. Ces messages témoignent, en creux, d’une belle rencontre radiophonique, comme Rebecca Manzoni sait si bien les créer :
« Merci Rebecca ! Encore une fois, ce moment passé avec Philippe Rebbot ! Ce week-end, j’irai voir ce film tout en sachant que vais pleurer ! J’adore le vendredi Grâce à vous ! Merci ! »
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France