Depuis hier, à chaque flash info vous mentionnez cette jeune femme qui a simulé un enlèvement. C’est entendu, elle a commis une bêtise. Mais depuis ce matin son prénom est donné en précisant bien son village. Est-ce que vous vous interrogez sur ce que vous faites ? Cette jeune femme et ses parents souffrent très probablement de cette situation. N’est-il pas préférable de les laisser tranquilles et de laisser les enquêteurs essayer de comprendre ce qui a mené à cette situation ? Mais cela ne regarde pas la France entière. Elle est vivante, elle a fait une bêtise. Pas bien grave en soi. Laissez-lui le droit à l’oubli. Ne la stigmatisez pas. Vous êtes tout simplement en train de vous transformer en harceleurs. Réfléchissez à ce que vous ressentiriez en tant qu’individu ou parents à entendre rappeler ce non-événement chaque heure qui passe. Vous ne faites pas mieux que les réseaux sociaux que vous dénoncez tant. Au contraire, vous alimentez. Merci d’y réfléchir un peu à la rédaction. Il y a un manque d’humanité qui revient gênant.

Je me permets de vous écrire ce matin, car je n’ai pas de mots pour dire combien je suis attristée, non pas par l’erreur faite par cette jeune fille, mais bien par la façon dont cette histoire a été traitée par les médias. L’information pouvait (devait ?) être donnée, mais était-il nécessaire de divulguer la colère (légitime à chaud) des personnes qui l’ont cherchée. Vous, médias, n’avez-vous pas plus de recul ? Que va-t-il se passer maintenant pour cette enfant (car à son âge, oui, c’en est une.). Est-il besoin de vous le décrire ? Les réseaux sociaux n’ont plus rien à vous envier…
Je ne sais quoi dire pour cette petite, un tel acharnement non réfléchi me dépasse, mais j’ai beaucoup de peur pour elle (bien plus qu’à l’heure où on la croyait disparue !). Une petite fugue de rien du tout – qui n’en a pas fait ? – qui ne méritait rien d’autre qu’une punition familiale et un sermon des gendarmes, et voilà que le monde entier gronde de colère et d’un vieux moralisme rappelant les heures sombres des jugements en public « pour l’exemple » : car oui, il s’agit bien d’une remontrance en place publique qui lui a été administrée, avec tout ce qu’elle peut déchaîner de haine et de violence non contenue comme si elle avait commis le pire des crimes ! C’est ce que j’ai ressenti en vous écoutant ce matin… J’espère qu’elle croisera les bonnes personnes pour l’aider à se reconstruire et à vivre dans un lieu plus apaisé.

Lisa, le mensonge d’une adolescente : malgré l’évolution des mentalités ces derniers mois depuis les mouvements « Me too » et « Balance ton porc », que vous avez largement diffusé, le respect des femmes et l’égalité des sexes n’est pas encore la normalité. Je suis donc très surpris quand on entend sur vos ondes cet acharnement sur le mensonge, réel, d’une adolescente. Quoi que cette jeune femme ait dit, imaginez qu’elle pourra être sa vie maintenant après cette erreur de jeunesse. Dans une petite commune rurale, elle va être stigmatisée, et définitivement marquée.
S’il vous plaît, pensez à cette jeune femme, et au reste de sa vie, qui ne peut plus maintenant qu’être marquée par ce fait divers biens malheureux. Souhaitant que vous entendiez ce message, je reste un auditeur attaché à votre radio et à la diversité de vos programmes.

Enlèvement simulé : pourriez-vous enquêter sur l’emballement médiatique excessif que vous avez alimenté ? Ne pourriez-vous calculer (« Le vrai du faux ? ») le coût de cette affaire pour le contribuable, et demander s’il ne faudrait au moins pas mettre cette jeune femme à l’amende ?

Interview d’une psychologue au sujet de la joggeuse disparue qui aurait menti. Pour comprendre sa psychologie….
Cette affaire aurait plutôt besoin d’une psychologue qui explique pourquoi un média public et les spectateurs sont intéressés par une telle affaire qui n’a que peu d’intérêt général. Surtout, depuis qu’on sait qu’il n’y a pas eu d’enlèvement. S’il vous plaît, parlez de sujets plus importants. Ou alors ne vous étonnez pas que les Français deviennent bêtes et votent pour des petits Trump. Si vous n’avez pas d’idée, je peux vous aider.