« On est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l’hôpital », a déclaré Rémi Salomon, président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Pourquoi l’hôpital est-il au bord de la catastrophe ?  » sujet du Téléphone sonne du 16 novembre. Des réactions d’auditeurs à lire ici :

Je vous remercie de proposer ce sujet sur le téléphone sonne. En effet en tant que médecin à l’hôpital public et actuellement âgé de 38 ans avec une thèse de médecine une thèse de science la lassitude me gagne comme beaucoup de collègues car confrontée à une administration toute puissante qui ne pense qu’à faire des économies. Cela crée beaucoup de dissensions au sein même des équipes médicales et paramédicales. J’espère que votre émission fera évoluer les pensées et des actes de nos dirigeants.

Merci pour votre émission. Pourquoi l’hôpital est absent dans le discours des candidats à la présidentielle, pourtant, c’est un grand sujet d’une extrême importance et urgence ?

Je ne peux pas laisser dire que les médecins généralistes libéraux ne participent pas à la permanence de soins, le système a défait toutes les gardes dans chaque ville et village il y a 15 ans pour créer de grands secteurs de garde avec très peu de secteurs par départements et ces secteurs sont gérés par les généralistes. Cela diminue l’offre d’urgence ou de permanence de soins. Crier haro sur le généraliste est de bon ton en cette période. Généraliste en ille et vilaine

Pourquoi ne pas former plus de médecins ???? c’est le même débat depuis des décennies alors que des centaines de jeunes sont recalés à l’issue de la première année, malgré leur envie de faire ce métier.

1000 chefs de service ont démissionné de leurs fonctions administratives en 2019 pour alerter sur la dérive de l’hôpital public transformé en entreprise. Notre alerte n’a pas été prise au sérieux. L’hôpital public s’écroule par manque de soignants. Le coup va être rude pour tous ceux qui n’auront pas le bon carnet d’adresses et le bon compte en banque. Il faut un plan d’urgence pour que les personnel revienne ou reste. Les solutions existent. C’est une décision politique à prendre.

Je suis médecin. Comment peut-on aggraver le sous-effectif chronique de l’hôpital par la soustraction du personnel non vacciné ? Il est évident que le manque de ce personnel formé risque de mettre des patients en danger. Une solution simple consiste à faire travailler le personnel non vacciné testé ou de fournir enfin une alternative aux vaccins à ARN par des vaccins à virus inactivé.

Quid du personnel suspendu pendant cette période aussi tendue, est-ce vraiment judicieux de mettre de côté les non vaccinés, sachant qu’ils ne contaminent pas plus les patients…

Je suis infirmière dans un hôpital public (psychiatrique). On nous considère de moins en moins comme des personnes humaines, mais comme une ressource qu’il faut utiliser pour optimiser la comptabilité hospitalière. On nous demande de faire du chiffre en faisant en sorte d’avoir une rotation de patients, ce qui est plus rentable pour l’hôpital, on ne nous parle pas de la qualité du soin, etc. !

On entend que l’on manque de médecin alors que le concours refuse tous les ans de nombreux étudiants qui souhaitent être médecin.

Les soignants vont « ailleurs ». C’est où l’ailleurs ? On l’on a des dépassements d’honoraires ?
La vraie question n’est-elle pas dans un rééquilibrage public privé ? Bravo tout de même pour votre émission.

Après les enseignants hier soir, les soignants hospitaliers ce soir, pour demain, je vous propose le service social de la fonction publique (dont je fais partie) : un point commun à tous : être dans l’obligation de faire toujours mieux avec toujours moins de moyens et le sentiment de ne plus pouvoir assurer nos missions correctement… rester ou partir ? Telle est la question !

J’ai entendu le thème de votre émission de ce soir et le problème des sous-effectifs en hôpital et celui de démissions de jeunes médecins, un sujet intéressant peut être creusé. C’est celui de la surexploitation des étudiants, notamment en pharmacie qui ont été réquisitionnés pendant le Covid en plus de leurs études un grand nombre d’heures et encore aujourd’hui pour pallier le manque de personnel… Cela en décourage plus d’un et les met en difficulté. Merci pour vos émissions.

Entre postes vacants ou arrêt maladie et congés maternité (90 % des infirmières sont des femmes.) les postes non pourvus frôlent les 20 %. Les soignants sont rappelés sur leur repos, baladés d’horaires ou de services, pour faire bouche trou. Pour donner envie de revenir à l’hôpital, il faut garantir les remplacements, les horaires, les repos et revaloriser les nuits (indemnités de 9 euros!!!) et les week-end.

Pourquoi l’hôpital public s’étiole peu à peu ?
Ou spleen d’un médecin hospitalier par encore tout à fait désabusé.
Pourquoi le gouvernement ne met-il pas en place un plan Marshall pour l’hôpital public quand celui-ci, après des années de sape et d’effritement, de sous-financement institutionnel à marches forcée jamais interrompu à ce jour, finit par s’effondrer de lui-même, comme le Titanic qui s’enfonce sous les eaux glaciales et que les soignants quittent en désordre dans des chaloupes de fortune pour sauver leur conscience et leur corps meurtris ?
Pourquoi le ministre de la Santé apparaît il toujours sourire aux lèvres, engoncé dans sa comm, son autosatisfaction de bien faire et ses postures trompeuses, quand les lits hospitaliers ferment les uns après les autres par manque de soignants, que les malades n’ont plus accès aux soins standard par manque de conditions de base dans les hôpitaux publics ? (actuellement près de 20 % de lits fermés par manque de personnel).
Pourquoi les directions des hôpitaux qui envoient des messages répétés à leur personnel pour leur dire que la situation est difficile et le sera encore pendant plusieurs mois ne tirent elles pas le signal d’alarme publiquement en réclamant les moyens qu’il faut pour assurer leur mission ?
Pourquoi le gouvernement s’évertue-t-il à répéter, telle une litanie à l’écho incertain dans une pièce vide, froide et dévastée, que le Ségur a tout réglé, quand la psychiatrie est moribonde, quand la pédiatrie est à l’os, quand une augmentation de salaire dérisoire pour un salaire indécent ne suffit évidemment pas à donner aux infirmières l’envie de faire leur vrai métier, autre que celui proposé de domestique à vendanger les soins car jamais en nombre suffisant ?
Pourquoi, lorsqu’en 2020, le CESE, 3e chambre de la République, fait le constat des difficultés de l’hôpital public et émet des propositions précises le gouvernement n’en tient pas le moindre compte ? Pourquoi, en 2021, un referendum d’initiative partagé, porté par près de 200 parlementaires de tout bord, des soignants, des associations et des citoyens proposant des actions concrètes et d’envergure pour favoriser un accès à des soins hospitaliers de qualité pour tous est-il mis au rancart sous un prétexte technique par le Conseil constitutionnel dit des sages ? Pourquoi le ministère usurpe-t-il si effrontément son nom, de la santé ? Santé de qui ?
L’hôpital public a tenu pendant des années de disette forcée par vocation des soignants, conscience professionnelle et abnégation, mais à quel prix ! À force de le détricoter, de pervertir le soin, de détruire les équipes soignantes, de détruire le lien soignant-malade qui est au cœur du soin, les gouvernants, personnes dites en responsabilité, ont contribué à cet effondrement que leur déni affiché de la situation vient accompagner et précipiter. Pourquoi ? Je n’arrive pas à comprendre qu’on en soit là, non j’ai beau tourner dans tous les sens ce truc invraisemblable, je n’y vois pas l’once d’une explication sauf à penser que la mort de l’hôpital public est un projet politique dont le programme à l’œuvre se déroule alors à merveille et doit ravir en haut lieu, là-haut tout là-haut, là où le monde n’est pas.

À quel moment les usagers, c’est-à-dire les patients, leur famille bref tout citoyens se sentiront-ils concernés par ce problème de l’hôpital ? Seuls les soignants se mobilisent et c’est dommage !

Merci pour votre émission qui sonne juste. Pour suivre le milieu depuis 20 ans, je retrouve le reflet de la réalité.
En son temps, il y avait un esprit d’équipe fort. J’ai perdu confiance, le jour où mon père a dormi dans le couloir des urgences, en 2014. Ma question. Dans ce contexte sous tension, où l’on embauche des administratifs et des agents de sécurité, est-ce qu’il est bien raisonnable de suspendre du personnel motivé et compétent, pour des questions d’injections ?

Alors que l’hôpital public a permis de soigner 85 % des patients COVID en mars 20, il s’effondre aujourd’hui. La différence est qu’on est retombé dans l’injonction budgétaire et non dans la réponse aux besoins.

L’hôpital public semble supporter seul la gestion de l’épidémie COVID19. Qu’en est-il de la prise en charge des malades du COVI19 par les cliniques privées ?

L’hôpital public va imploser, les soignants désertent à bout de souffle, car ont perdu le sens de leur travail. Est-ce la mort annoncée de l’hôpital public ? Aucune prise de position à ce sujet dans les débats politiques de la présidentielle. Nous voulons le sauver : plus de personnel au lit des patients, arrêt des fermetures de lit une gouvernance partagée et un budget hospitalier à la hauteur des besoins réels. Nous sommes à bout de souffle et personne ne l’entend.