Face à la montée de la précarité en raison du contexte sanitaire,
France Inter se mobilise et a ouvert son antenne aux acteurs de la solidarité ce 19 novembre. Les auditeurs ont réagi. Voici une sélection de leurs messages
Je suis assistante sociale, tous les jours je reçois des personnes qui, avant même de passer la porte, me disent qu’ils ne voulaient pas venir qu’ils ne veulent pas demander. C’est très dur de demander de l’aide, c’est beaucoup d’humilité et chaque fois je suis attentive à cela et je mets un point d’honneur à accueillir et à rassurer. Et moi aussi j’ai eu à demander un jour, alors je comprends d’autant plus. Bravo aux bénévoles, nous sommes complémentaires !
Personne ne parle des femmes seniors qui ont perdu leur emploi au premier confinement sans espoir de retrouver une activité salariée avec la crise…. Les femmes seules sans enfant ayant dépassé les 55 ans et sans plus d’emploi ne sont pas acceptées par les associations pour la nourriture d’urgence…. On ne rentre pas dans les cases de ces associations… C’est donc système D pour nous les femmes seules…. Les médias ne parlent jamais de nous les femmes seules sans enfants lesquelles pourtant aimeraient bien un peu de soutien dans cette période incertaine et difficile… Je reste positive et je garde espoir car je suis une battante mais merci France Inter de parler de nous les femmes seniors et de sensibiliser les associations à la pauvreté des femmes seniors amplifiée par cette crise…. Merci pour vos belles émissions et de votre soutien
Déjà merci à tous les bénévoles la France a besoin de vous.
Je suis à la retraite j’ai cette chance de ne pas avoir recours à l’aide humanitaire mais un de mes fils oui qui vit avec un rsa suite à plusieurs interventions chirurgicales de la colonne vertébrale.
Je lui prête ma voiture pour qu’il puisse aider le secours catholique à décharger les denrées de l’association
Mais il se sent jugé humilié par certaines personnes il éprouve un malaise à chaque fois qu’il souhaite récupérer quelques aliments pour survivre
Tous les bénévoles n’ont pas la même approche malheureusement certains pensent que les réserves sont leur magasin !!!!!!
Je vous remercie pour vos émissions mais celle de ce jour n’a eu aucune critique des bénévoles dommage il aurait fallu soulever le problème il existe, le pourcentage doit être minime mais il est là, ce n’était le but du reportage je comprends.
Je voulais quand même vous faire part du sentiment de certaines personnes qui ont recours à ces associations. Déjà comme l’ont bien expliqué les personnes invitées sur le plateau ils ont honte et souvent ils sont humiliés et jugés par certains bénévoles
Courage à tout le monde
Merci de donner la parole aux associations caritatives qui sont très présentes et complémentaires et dont l’action est complémentaire à celle des travailleurs sociaux ; Je suis assistante sociale au sein d’un conseil départemental et je voulais vous rappeler que l’aide aux plus précaires est au cœur de mon métier. Je fais mon métier depuis 30 ans et j’essaie de le faire toujours avec la même envie de combattre les inégalités de même en cette période de pandémie tous les médias ont bien relayé l’augmentation des violences intra familiales, là encore les travailleurs sociaux sont en première ligne pour intervenir.
Merci de m’avoir lue et merci de ne pas oublier tous les travailleurs sociaux
Merci de parler de cette pauvreté qui vous tombe dessus, soudain.
Beaucoup, de cas sont évoqués. Mères seules, jeunes sans emploi etc.
Pourtant, une grande carence dans l’information et un manque de prise en considération de façon générale (je ne parle aps seulement de vos émissions) : les femmes qui ont sacrifié leurs diplômes et leur carrière à leur famille et qui se retrouvent au bout de 35 ans de mariage, confrontées au divorce, souvent face à un conjoint qui se débrouille parfaitement pour les « rouler dans la farine » quant à la prestation compensatoire. C’est mon cas. 71 ans, divorcée à 55 ans, j’ai commencé mon activité de journaliste pigiste à l’approche de l’âge de la retraite. Actuellement, avec bac + 10 et quelques piges en cumul d’une retraite de 291 € / mois, mes revenus atteignent 1 100 € / mois. Trop riche pour les aides sociales. Mais cela N’INTERESSE PAS LES FEMINISTES (bien sûr, rien de croustillant, pas de vedette violée ni de patron abusif !) ET LA DOUBLE PEINE : à leurs yeux, nous n’avions qu’à ne pas nous laisser avoir en sacrifiant à la famille, ce n’est pas digne de l’idéologie féministe ! Du coup, tout le monde ferme les yeux, les médias avec, et pour les associations, ce cas de figure est sans doute insuffisant statistiquement ! Pourriez-vous enfin ouvrir les portes ?
Merci pour votre lecture
Madame Esther Duflo,
Vous ne pouvez pas savoir le bien que vous nous faites à nous parler à nous qui subissons cet affre qu’est la pauvreté. Vous nous redonner notre dignité en nous reconnaissant victime, en expliquant l’origine culturelle de tout ce qu’on peut vivre dans ce contexte de pauvreté… Je suis en pleurs en vous écoutant… Je ne sais si le pire c’est la difficulté du quotidien ou le terrible jugement d’autrui, de cet inconscient collectif qui nous rend responsable d’une situation que nous subissons… Cette honte met un poids très lourd sur le dos. Votre analyse et vos connaissances précieuses permettent d’aborder un autre regard sur ce vécu… MERCI…
Le rôle des associations dans la pauvreté.
Oui, beaucoup d’associations œuvrent pour la précarité … mais, MERCI de rappeler que le droit commun pour tous existe avec le remarquable travail des CCAS dans les villes : accompagnement alimentaire (tickets alimentaires, portage de repas à domicile, repas au restaurant municipal de gratuit à 60 Cts pour les plus précaires, budgétaire, logement, psychologique, avec les aides de la CAF et des conseils départementaux avec entre autre , les fonds sociaux dû logements.
Oui pour les associations mais le droit Commun avec tous les suivis au quotidien des collectivités existe !!
Merci pour cette journée, je n’ai pas pu écouter toute la journée.
Tous s’accordent pour dire que compliqués pour les étudiants, c’est encore plus compliqué quand le Cous de Paris est injoignable depuis des mois et des mois. Ils ne répondent pas aux mails (idem avant le reconfinement), ils ne répondent pas au téléphone (idem avant le reconfinement). Bref mon fils est boursier + une bourse au mérite soit 200 € par mois soi-disant versés les 5 du mois. Nous sommes le 19 novembre et toujours rien… là ça devient très compliqué pour qu’il reste à Paris. Voilà désolé c’est un peu tard pour réagir, mais je voulais quand même en faire part sur votre journée.
La multiplicité des actions et associations venant en aide aux précaires n’est-il pas le symbole criant d’un manque de solidarité nationale et répartition des richesses ? Je précise je suis libraire trouvant normal d’être fermé au regard de la crise sanitaire et évidemment comme tous les petits commerces mal aidés par le gouvernement.
Revenu universel
Bonsoir France Inter
Etudiant·e·s en difficulté, parents isolés, retraité·e·s paupérisé·e·s… N’est-il pas temps de créer un revenu universel ? Merci et bravo pour cette journée
J’ai sursauté en entendant un de vos invités (au demeurant excellents) dire que la solidarité est inconditionnelle, c’est à dire qu’on en fait preuve même si on ne sait pas si la personne qui en bénéficie le mérite ou non. C’est faire preuve de condescendance : être solidaire, ce n’est pas en se disant que la personne ne mérite pas nos efforts, mais en ne se posant même pas la question du mérite.
Le Secours catholique parle de 9€ de reste à vivre ; A Pantin (93), nous sommes à 2.39 €
Je suis bénévole au Secours populaire à Pantin. Chaque semaine nous distribuons de 4 tonnes de produits alimentaires à 228 familles ce qui correspond environ à 800 personnes. 45 bénévoles sans compter les maraudes dans la semaine.
On parle ce matin encore de personnes qui n’ont pas accès aux aides de par leur âge, par ignorance de leurs droits ou par abandon.
Cela ne pose-t-il pas très concrètement la question de la mise en œuvre d’un revenu universel ?