Je tenais à vous faire part de mon ressenti face au titre de cet article « Derrière L214, les lobbies de la viande in vitro en embuscade ».
Je le trouve malhonnête car trop sensationnaliste, presque complotiste… « Derrière L214 », cela sous-entend que cette association n’est qu’un paravent, presque que l’association elle-même aurait un but caché, et que les lobbies de la viande in vitro seraient aux manettes. Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas. D’ailleurs, le propos de l’article n’est pas celui-là, ce serait plutôt de dire que certains veulent profiter de la lutte de ce genre d’associations pour leurs intérêts commerciaux et stratégiques en les finançant par des dons… Ce n’est pas la même chose.
L’article en soit est intéressant, l’info qu’elle relate aussi, mais jeter la suspicion sur L214 pour cela, comme j’estime que le titre le fait, je trouve que c’est injustifié.
Je précise que ma seule intentionnalité dans ce message est de défendre la vérité, elle en a bien besoin.
Ceci dit, je lis et j’écoute votre radio avec plaisir et je vous félicite pour la qualité de vos reportages et émissions.
Jacques Monin, directeur de la Cellule Investigation de Radio France, vous répond :
Chères auditrices, Chers auditeurs,
Notre propos n’a jamais été de remettre en cause ou de critiquer l’activité de L214, association qui fait un travail légitime et nécessaire de dénonciation de la souffrance animale. Nous même soutenons ce travail, comme nous l’avons montré en diffusant récemment une enquête sur les dérives des abattoirs. Il s’agissait en revanche pour nous d’éclairer sur l’objet et la stratégie d’une fondation qui lui a fait un don de 1,4 millions d’euros en 2017. L’Open Philantropy Project soutient en effet la recherche et le développement industriel d’une viande in vitro qui pourrait remplacer à terme la viande issue de l’abattage.
Cela ne signifie en aucun cas que L214 est une figure de proue de la viande in vitro. Mais il n’en demeure pas moins que l’industrie qui la promeut développe une stratégie, et qu’elle cherche à s’appuyer sur des associations de défense des animaux, pour préparer l’opinion à une alternative à l’élevage.
Que l’on soit pour un élevage raisonné, pour la disparition de l’élevage, pour une alimentation végétarienne, ou l’avènement d’une nouvelle viande, cette question nous a semblé suffisamment importante pour qu’elle fasse l’objet d’une information auprès des consommateurs et des citoyens que nous sommes.
Chacun est ensuite libre de ses opinions. Certains trouveront cette évolution salutaire, d’autres inquiétante. Une enquête n’est pas toujours synonyme de « scandale ». Elle a parfois pour but, et c’était le cas ici, de traiter un sujet dans toutes ces dimensions afin que l’auditeur puisse se faire un jugement.
Merci pour votre fidélité,
Jacques Monin
Votre émission est très partiale : on retient que L214 est subventionnée à « 1.14M€ pour promouvoir la viande issue de cellules souches » sans préciser : 1-L214 est un article de loi française qui déclare l’animal comme un « être sensible » et pas une élucubration antispéciste. 2- Le don de 1.14M€ est exceptionnel, vous laissez croire que c’est une subvention régulière, 3- les soutiens à l’action de l’association comportent des ministres et des députés (vous avez interrogés l’Elysée ?). 4-Vous ne dites pas que L214 n’est pas subventionnée par l’état.
Votre discours est très orienté sous des aspects « objectifs » qui incluent des interviews des fondateurs… J’étais habitué à moins de manipulation de l’info par France Inter !
C’est la première fois que je prends la « plume » en 60 ans d’écoute de la radio nationale.
P.S. : je ne suis ni membre de L214 ni végan, végétalien ou autre. Je mange de la viande, des œufs, des laitages, mais républicain légaliste. Je souhaite, comme l’a dit un ministre de l’agriculture le respect de la loi et un peu plus d’objectivité de la part des journalistes de l’émission.
J’ai trouvé le reportage sur ce sujet L214 très tendancieux : d’accord, le financement par le Phylantropy project est avéré, pas de souci sur ce point.
Mais L214 existait bien avant le projet de viande de synthèse
La sociologue interviewée dénigre les vidéos de L214 de façon surprenante (« ils les passent toute la journée sur internet et ça lave les cerveaux »…) Elle a l’air dégoutée de cette future viande de synthèse, mais n’a aucune compassion pour les milliards d’animaux abattus et élevés dans des conditions abjectes pour le bon plaisir des carnivores invétérés que nous sommes.
Bref, gros malaise pour ma part en écoutant ce reportage ce matin. J’ai l’impression qu’il a été financé par le lobby des bouchers/charcutiers français et que la sociologue était en fait la femme du boucher du coin… Merci en tout cas de me donner les moyens de m’exprimer (et de me lire en plus..).
L214 me semble être assez transparente sur ses activités et ses financements, alors que la culture du secret est la clef de voûte des filières viande, fromage, œufs, etc. Et quelle elle est la part de financement public dans le prix de la viande, par exemple ?
Quand on sait que le lait maternel n’a que 5% de ses calories sous forme de protéines, alors que c’est 6% pour la pomme de terre, 7% pour le riz, 14% pour le blé et 24% pour les lentilles, on se dit que personne n’a besoin de viande ou d’un ersatz carné. Et on attend de voir une étude qui montre les bienfaits de la consommation de protéines animale pour la santé humaine…. A l’heure où de nouveaux virus et bactéries pathogènes apparaissent comme conséquence d’élevages où la promiscuité et le manque d’hygiène est la règle, il est bien mal venu de chercher des poux à L214…
Dans l’émission débat de 12-13h, les intervenants ont voulu démonter le conspirationnisme des auteurs du film « Hold up ». Cela se défend… Pourtant, ironie du sort, il semble bien que la rédaction de France Inter avance le caractère conspirationniste des GAFA dans le projet de nous faire avaler des viandes de synthèse pour s’assurer de nouveaux profits gigantesques et ce avec la complicité passive ou involontaire d’associations animalistes.
Comme quoi, pas si facile de dire et écrire que le monde est transparent.
J’ai entendu les « secrets » d’infos que vous donnez dans le cadre de votre émission, de même qu’hier sur France Culture.
A titre personnel, j’avais déjà pris connaissance de tout ça lors d’une intervention de Monsieur Francis Wolff, philosophe, en octobre 2018 en la modeste ville de Guéret, en Creuse.
Cela n’enlève rien à la qualité et l’intérêt de vos enquêtes, mais le secret d’info est, somme toute relatif. Comment se fait-il que cela n’arrive que maintenant, ou pourquoi précisément maintenant sur la radio de service public ?
D’abord, bravo pour vos émissions en général et sur ce sujet en particulier. Je reste sur ma faim si on peut dire car il faudrait aussi pour approfondir le sujet aborder le mode de fabrication de ces viandes artificielles. Pour produire des tonnes de produits alimentaires, il faut bien de la « matière » pour nourrir la croissance des cellules, non ?
Est ce qu’elle proviendrait de la chimie du pétrole ? de matières végétales prenant la place de cultures vivrières ?
Par ailleurs, il faut des processus industriels que je soupçonne de ne pas être neutres en matière de consommation énergétique et d’émissions de GES. Enfin, nous sommes à l’opposé d’une réappropriation citoyenne et locale de la production de son alimentation.
Ces actions de dénonciations de L214 et le véganisme partent de constats choquants qu’il faut dénoncer mais effectivement, il y a parmi les militants beaucoup de naïveté, de tendance au dogmatisme, voire de prosélytisme outrancier qui prête le flanc à la récupération. Dommage.
On se demande quel est l’intérêt et la portée d’une « enquête » sur L214 : tout est transparent, les protagonistes reconnaissent calmement les « faits ». Si je vous parodiais, je demanderais à France Inter : mais qui est derrière France Inter qui accepte de diffuser des spots publicitaires étranges sur le magret ou la viande label rouge ?