De manière scandaleuse, votre radio nous a imposé en boucle la parole de Nicolas Hulot, sans contradiction. La présentation de son innocence, de sa persécution, de son écœurement tourne en boucle. Et la parole de ses victimes ? Votre radio s’est alignée sur la stratégie de communication de Nicolas Hulot : clamer son innocence avant que ceux qui l’écoutent ne puissent entendre la voix des femmes qui se présentent comme ses victimes. Cette conception de l’information n’est pas à l’honneur de votre radio. La parole de celui qui se dit « innocent » n’a pas nécessairement valeur de vérité.

Nicolas Hulot accusé de violences sexuelles par quatre femmes dans « Envoyé spécial » : non seulement Radio France relaie cette info (bon…), mais en plus, elle diffuse les témoignages d’une de ces femmes à l’antenne. Aucune mention de la présomption d’innocence. Visiblement, elle est à géométrie variable. En plus, les faits sont prescrits et il n’y a aucune preuve de ces accusations. Pourtant, la charte de déontologie de votre profession est claire : « Ne pas se comporter en juge », « respecter la dignité des personnes et la présomption d’innocence ». Beau travail de la part du « service public ». Mais bon, nous nageons en plein délire #metoo, directement importé des USA (le wokisme, la cancel-culture, tout ça…) et dont raffole la gauche. 

Je viens d’écouter votre chronique sur Nicolas Hulot. Je comprends ce dont vous parlez, du moins je crois liberté de la presse d’annoncer la mise en examen d’une personne. En revanche, je m’interroge sur la nécessité que j’ai, moi, auditrice, de savoir qu’une personne est mise en examen : qu’est-ce que j’apprends en entendant cette info ? Que la personne soit suspectée d’un crime ou d’un délit, mais qu’il faut attendre le résultat de l’enquête et du jugement pour être sûr. Donc j’apprends qu’on ne sait pas grand-chose et qu’il faut attendre, me voilà bien avancée.
Une chose a changé, en revanche : la vision que j’ai de la personne suspectée, qui passe instantanément de citoyen lambda à suspect, et ce, pour la vie et quel que soit le jugement qui sera rendu. C’est inévitable, le doute est instillé, même si la personne est reconnue innocente par la suite, le suspect n’est jamais « lavé » entièrement de tout soupçon, la « tache » du doute persiste à vie. Du coup, je me demandais : ne serait-il pas possible, pour les journalistes, de se contenter d’annoncer le jugement définitif, qui est, en fait, la seule info que j’ai « besoin » de connaître ? Et encore, besoin est un grand mot… Et puis, si on y réfléchit bien, annoncer une mise en examen, ça n’est rien d’autre qu’annoncer une info non vérifiée : bé oui, les enquêteurs et les juges n’ont pas encore fait leur travail (qui est un peu de vérifier, non ?), donc on n’est pas sûr, on doit attendre. Je tiens à préciser que je ne suis pas fan de Nicolas Hulot, il m’est même assez antipathique et que je ne serais pas étonnée outre mesure qu’il soit reconnu coupable ; néanmoins, je suis gênée aux entournures par le battage médiatique autour de cette affaire, ça me met mal à l’aise, j’aurais préféré n’avoir que le résultat final. En gros, je n’éprouve pas le besoin de savoir que peut-être ; savoir que c’est sûr me suffirait amplement, même s’il faut pour ça attendre des années : franchement, qu’est-ce que ça change à ma vie ? Rien. En revanche, ça a déjà tout changé à celle de Nicolas Hulot.

Je n’aurais jamais imaginé que le journal de France Culture s’abaisserait à faire écouter les propos d’une plaignante dénonçant les agissements de Nicolas Hulot, qui sont, bien sûr, tout à fait condamnable s’ils sont vrais.
J’admets tout à fait que la rédaction juge qu’il faille en parler mais pas ainsi et pas en ouverture du journal de 6 h. C’est nauséabond et très décevant.

À l’instant, votre invité Clément Beaune n’a pas répondu à la question. Vous avez demandé si le gouvernement n’a pas à s’excuser d’un soutien sans faille. Il a seulement dit que ce n’est pas à lui de juger de l’affaire. Rien à voir avec la question d’un gouvernement qui soutient sans savoir… C’est très énervant qu’on les laisse s’en sortir comme ça avec de la langue de bois.

Nous remarquerons que JAMAIS Radio France n’évoque la présomption d’innocence dans cette affaire ! Alors qu’une enquête (une enquête !) vient seulement d’être diligentée. Pour Radio France, la culpabilité de M.Hulot ne laisse aucun doute. Pire : nous avons eu droit aujourd’hui à l’accusation la plus infâme : M.Hulot a tenté d’influencer ces femmes en osant prendre la parole avant la diffusion de l’émission. Mais quel culot il a !! Nicolas Hulot devrait se taire devant ces accusations ? (dont on découvre que finalement elles sont soit prescrites, soit ne relève en rien du viol ou de l’agression sexuelle). Nous avons dépassé le stade du tribunal médiatique : nous sommes dans l’Inquisition ; aucune défense n’est permise. Sus à tous ceux qui ne sont pas « du bon côté ». Le féminisme est une déviance intellectuelle. Jusqu’où ira le délire, jusqu’où irez-vous dans la haine de l’homme (blanc surtout) importé des USA ? La direction de Radio France approuve-t-elle ?

Nous aimerions avoir un éclaircissement sur :
1) L’absence systématique de la présomption d’innocence
2) Sur certains journalistes qui se comportent pire que des juges. Deux manquements à la charte d’éthique de votre profession.

Persiflez, critiquez, accusez ! (surtout quand vous ne craignez pas que le sujet mis en cause se défende) Il en restera toujours quelque chose… et, à minima, du temps d’écoute sordide. La Qualité des femmes n’en sort pas grandie. Parlez-nous des Femmes Intelligentes qui ont su s’épanouir dans leur(s) relations(s) avec les hommes. C’est-à-dire, la grande majorité d’entre elles. Merci