Je réagis à l’utilisation à tout-va du mot viol dans l’émission et dans bien d’autres. Il convient comme me l’indique une amie avocate, de différencier le viol de l’agression sexuelle ou tentative… Si les deuxièmes sont certes fréquentes et inadmissibles, il ne s’agit pas de les confondre avec un viol encore plus grave qui suppose pénétration. Or, quand on vous entend, vous journalistes vous ne marquez jamais la nuance et vous traitez de violeurs ceux qui n’en sont pas, ce n’est pas juste comme il ne serait pas juste de ne pas reconnaître la parole de celle qui est agressée, mais cette parole doit être traduite correctement. N’est-ce pas ?
Vendredi 9 h 30 à-propos des changements dans la lutte contre l’épidémie à l’école primaire : « le gouvernement renverse la table ». D’abord, l’expression est tout à fait inappropriée : le gouvernement ayant la main pour modifier les règles comme il l’entend, il n’a pas à « renverser » quoi que ce soit, habitudes, consensus, ou règles établies par d’autres, Ensuite, pourquoi utiliser paresseusement ces expressions à la mode au lieu de faire l’effort de s’exprimer avec le soin et la précision qu’on attend de journalistes habilités à parler sur une chaîne nationale. On ne compte plus les « trous dans la raquette » (qui connaît encore le mot « lacunes »), ou « faire bouger les lignes », « tomber de l’armoire ». À force, c’est horripilant.
Un journaliste ouvre les infos de 9 h 30 ce matin par ces mots : « Faut-il craindre ce nouveau virus ? ». La question est complètement irrationnelle, car elle ne porte que sur des sentiments, des émotions, alors qu’il s’agit de savoir si ce virus représente un nouveau danger, s’il est plus contagieux, à quelle vitesse il va se répandre. Votre approche est particulièrement choquante lorsque vous interviewez des médecins, des scientifiques. La question standard est inévitablement « Craignez-vous que… ». Débarrassez-vous de cette manie et voyez les choses de façon rationnelle en questionnant sur des faits : la dangerosité du virus, le risque de le voir se développer, frapper telle catégorie de population, etc. Qu’on le craigne ou pas est une autre affaire et ne fait certainement pas partie de l’information que vous êtes censés diffuser sur France Info.
Je trouve dommage que même sur France Inter, le vocabulaire utilisé pour parler des primaires LR soit celui utilisé pour les matchs de sport. La politique, ça englobe autre chose que la gagne et la loose.
Votre invité vous a donné une leçon de journalisme ce matin avec son énumération expliquant qu’il n’existe pas les chasseurs, les chanteurs d’opéra, etc. Les journalistes, et même vous que j’apprécie particulièrement, devraient toujours corriger leurs invités lorsqu’ils disent « les Français ceci ou cela ». Ils n’existent, je pense, jamais sous cette forme d’entité. « Des Français pensent ou disent ou font… » me semble une formulation plus acceptable. Bonne continuation à la radio et à Charlie !
Je vous ai déjà entendu dire : enjoindre quelqu’un à faire quelque chose. C’est faux : on enjoint à qu’un de faire quelque chose. Merci !
L’anglais continue à fleurir sur France Info : le « booster » sur le Fil Info il y a deux jours pour parler du rappel de vaccin, et aujourd’hui une « gigafactory »… qui n’est rien d’autre qu’une usine géante (de batteries pour voitures électriques). N’oubliez pas qu’à la différence d’un simple quidam qui ne fait rien d’autre qu’utiliser le français, Radio France, en tant que média national, contribue à influencer, à modeler, à « faire » la langue. Il vous suffira d’utiliser telle expression pour la populariser. Si l’on n’avait pas « décidé » d’utiliser le mot « ordinateur », on emploierait le mot anglais. Assumez donc vos responsabilités et tirez systématiquement les oreilles des journalistes qui utilisent l’anglais quand il y a un équivalent français.
Il devient problématique d’entendre aussi souvent parler de « la problématique » plutôt que de problème ou difficulté. Ceci n’est pas l’apanage de Radio France heureusement, mais vous êtes parmi les ambassadeurs de la langue française du fait de votre audience à travers le vaste monde. Par ailleurs, vous pourrez noter comme moi la multiplication des liaisons inadaptées à partir de mots invariables. (Dans mon enfance il était question de liaisons mal t’à propos). Même si parfois mes oreilles souffrent, je reste votre très fidèle auditeur.
Je suis vannière ; j’écoute France Inter toute la journée à l’atelier. J’aime beaucoup. MAIS … J’ai un sursaut à chaque fois que l’un des journalistes, chroniqueurs ou même invités dit « se fait violer » « se fait agresser » » se fait frapper ». Même chez les plus concernés, impliqués, féministes, etc. Ils disent ainsi l’inverse de leur pensée. Croyez-vous vraiment que l’on demande à être agressée, violée ou malmenée ? NONNNN ! Les femmes « sont » violées, agressées, maltraitées… Sans leur consentement, justement c’est ça qui fait la différence ! Je n’irai pas porter plainte si je me fais violer… Si c’est ma demande alors bon… Mais si je suis violée, je cours porter plainte ! Vous saisissez la différence bien sûr. Le langage s’imprime. Il imprime aussi que le « se faire … » implique une adhésion ou un souhait. Ce qui est naturel dans le langage devient naturel dans les actes. Faisons l’effort, tous.tes s’il vous plait, de changer peut-être un peu les mœurs en les énonçant dans une formule juste.
Commentaires sur la conférence d’Olivier Véran : « Maintien des gestes barrière, ça a été beaucoup martelé ». « Marteler » signifie déjà : « Dire souvent ». Alors « beaucoup martelé » signifie, : « Beaucoup dit souvent » (yeux au ciel).
À 5 h 40, j’entends une dame m’expliquer que grâce, au « miracle Morning », qu’elle a connu par l’intermédiaire d’un auteur… Américain, sa vie a changé. Ou l’art de réinventer l’eau chaude. L’essentiel est de le baptiser d’un mot anglais. C’est grotesque ! Je me lève tôt depuis des années. Je ne savais pas que je faisais du miracle Morning. D’ailleurs, une phrase sans doute pluri-centenaire dit que » l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Aurions-nous découvert le « miracle morning » avant les « marketing directors » américains ? Gênant !
Je suis choquée à chaque fois quand les journalistes disent « écolos » au lieu des écologistes. On ne dit pas « socialos » pour les socialistes. Je trouve cela négatif et discréditant. Et je ne suis pas militante écologiste.
À l’instant, j’entends parler de « serious game » et quelques fois de « jeu sérieux ». Pourquoi France Inter nous apprend l’anglais ? Merci
Dans plusieurs émissions sur l’antenne les femmes poètes sont nommées poétesses. Pourquoi pas ? Mais dans ce cas pourquoi pas cinéastesse ou peintresse ou avocatesse ? Éclairez notre lanterne quant aux noms de métiers au féminin. Est-ce l’étymologie ? Est-ce une règle secrète qui nous échappe pour que l’une soit et l’autre pas ?
Quand est-ce que l’on arrêtera de dire elle s’EST FAITE casser la figure comme votre journaliste l’a prononcé ce jour 30 novembre pour une prof de Montaigne. On dit souvent elle s’est faite violer pour une femme. Mais quand on SE FAIT c’est qu’on est d’accord non ??? Et Joséphine B A ker et non B éker Elle-même le revendiquait Un peu de respect pour les gens.