Je viens d’entendre, lors d’une émission que j’écoute très régulièrement, une intervenante utiliser le mot « wokisme ». Ce mot étant très récent et n’ayant à l’heure actuelle aucune définition dans les dictionnaires officiels tel Le Robert, à ma connaissance, je suis choquée par son emploi non pas dans une conversation privée, mais dans le cadre d’une émission qui a pour but de faire comprendre l’actualité. Chacun est libre de s’exprimer comme il le souhaite sur vos antennes. Je suis choquée cependant qu’on puisse utiliser un tel mot sans définition sans qu’il suscite de question. Pour préciser ma pensée, ce mot, dans mon esprit, comme dans l’esprit de bien des gens il me semble, est utilisé comme une attaque idéologique envers des courants de pensée qui à bien des égards ont été libérateurs : le féminisme, l’anticolonialisme, l’antiracisme, la lutte contre l’homophobie et la trans phobie, etc. Ce mot est au centre de bien des débats, dont vous vous faites l’écho sur vos antennes par ailleurs. Aussi, quand vos intervenants attitrés l’utilisent, je souhaiterais, pour la qualité desdits débats, qu’il fasse l’objet d’un commentaire, d’une question, bref qu’on en précise systématiquement le sens qu’y inclut l’intervenant qui l’utilise. Faute de quoi il ne relèverait que de la manipulation intellectuelle. Et vos antennes serviraient de relais à la propagation de ce mot et de l’idéologie rétrograde et sournoise qui se cache derrière ce mot, afin d’avancer masquée.

Votre chroniqueur a donné son avis sur le “woke”. Pour lui, on donne trop d’importance à ce phénomène, qui serait marginal et après tout, ce n’est pas lui qu’il faut critiquer, mais les phénomènes historiques et sociaux qui en sont l’origine dans les « quartiers ». Là je ne suis pas d’accord avec cette explication que l’on retrouve dans la gauche et l’extrême gauche. Pour moi, le “wokisme” est important et critiquable en tant que tel car il est fondamentalement opposé aux valeurs de notre République : il enferme les gens dans des catégories qu’il oppose les unes aux autres, il n’admet pas la pluralité des opinions, il n’admet pas le débat des idées. Or les valeurs sont au-dessus de tout, car c’est ce qui permet de vivre ensemble. Et avoir souffert de son appartenance à une race, un sexe ou une classe sociale n’autorise pas à bafouer nos valeurs. Ce n’est pas parce qu’on a souffert de racisme qu’on peut être raciste soi-même. Sinon, on en vient à justifier l’injustifiable et à estimer que le viol d’une femme noire est plus grave que le viol d’une femme blanche, comme une étudiante l’a dit à Mme Badinter. (France Inter)

Le terme « woke” utilisé par vos invités est faux !!! Leur interprétation est fausse, volontairement erronée et c’est dangereux !? Comment avez-vous pu ne pas leur dire ? “Woke” signifie rester en éveil contre les préjugés et discriminations ; c’est d’abord cela le wokisme !!!!! Faites donc une émission avec de vrais spécialistes (universitaires, chercheurs) pour parler de cette notion mais pas des éditorialistes et autres philosophes parisiens médiatiques qui donnent leur définition sans aucune source fiable. (France Inter)

C’est quoi “woke” il y en a marre de tous ces termes anglais, vous excluez une bonne partie de la population qui ne comprend pas l’anglais ! Slow good, j’ai mis longtemps à me rendre compte de sa signification alors vous n’imaginez pas la non-compréhension des débats lorsque que ces termes sont utilisés sans arrêt. Marre, les termes peuvent se dire en français ! (France Inter)

Non mais franchement, vous croyez vraiment que c’est la préoccupation majeure des Français ? à part l’élite mediatico-politique, et l’extrême droite, PERSONNE ne parle ou n’utilise le mot WOKE, faut arrêter le délire. (France Inter)

C’est la première fois que j’écoutais votre émission avec intérêt pour comprendre le Woke. Je reste perplexe car c’est encore plus confus, trop rapide et trop de concepts supplémentaires. Vraiment dommage. (France Culture)

Votre chronique témoigne d’une analyse très discutable de la situation. L’antiracisme de type « woke » n’est pas un antiracisme mais un racisme (racisme inversé disent les étatsuniens), c’est cela le problème. Ce que vous appelez « différentialisme » est un racisme haineux anti-républicain. Même minoritaire, ce racisme conforte et même génère un autre racisme qui n’avait certes pas besoin de cela pour exister, racisme qui monte dans la jeunesse alors que jusqu’à présent il déclinait. La « politique des identités » (identity politics) des militants woke racistes est une catastrophe que Blanquer essaie d’enrayer au moins à l’école ou à l’université. Peu de collègues universitaires le diffusent mais leur audience est très grande, la radio de service publique leur tend ses micros : l’un d’entre eux était sur votre antenne il y a peu, il est l’un des « décoloniaux » par lesquels la propagande woke se propage et il a micro ouvert sur Arte… (France Inter)

Que veut dire « woke » pourquoi ce snobisme ? Merci. (France Inter)

J’habite en Province (Niort) et autour de moi je ne connais personne qui s’intéresse au « wokisme » (qui même sait ce que ça veut dire) ! le prix des fruits et légumes, le Covid et les fêtes de fin d’année sont dans les conversations : le « wokisme », c’est bien un sujet des milieux parisiens. (France Inter)

J’ai entendu ces derniers temps le terme « Wok ». Avec « le » devant. J’ai un wok (ustensile de cuisine très utile, ça tombe bien…). Un wok ? Non, un « woke » de « awake »… ? Tout ça pour dire : Mêmes très « éveillé-e-s », nous ne sommes pas tous-tes éga/ux-les devant la « novlangue de nos jours ». Ça m’a bien amusée. (France Culture)