« Après le scandale Orpea, les EHPAD privés se retrouvent au cœur d’une controverse poussant à repenser la manière dont est gérée, en France, la vieillesse et la dépendance. Plus que jamais, les voix qui proposent des alternatives aux maisons de retraite traditionnelles se font entendre. » Les auditeurs ont réagi au thème du Téléphone Sonne du 7 février.

Je soumets la proposition suivante pour pallier le problème des Ephad dans lesquels des personnes isolées, pas forcément dépendantes, sont placées faute d’autre solution. Il serait bon de développer les familles d’accueil, en prenant soin d’en réformer les règles de fonctionnement du salaire des accueillants. Une vie familiale est présente dans ce type d’accueil, l’attention et la participation, même infime, indispensables à la santé morale de la personne âgée.
Combien de chambres vides dans les foyers après le départ des enfants ? Combien de mères de famille (souvent peu qualifiées) en recherche d’emploi après ce départ ? Un remède au chômage aussi ! Ce moyen existe, j’ai pu l’utiliser pour mon papy durant 7 ans avec une très grande satisfaction des deux parties concernées. Il a pu terminer ses jours « à la maison » en gardant le moral et ne pas se sentir inutile. Loin de lui l’idée d’en finir ! Un défi à relever par le ministère des solidarités et de la santé pour construire un statut professionnel digne pour les familles d’accueil, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Merci pour vos émissions. Pourquoi ne pas partager sa maison quand elle devient trop grande et qu’on a du mal à vivre seul ? J’ai partagé ma maison en deux pour pouvoir être à côté de quelqu’un s’il m’arrive quelque chose, cela peut être des étudiants, un jeune couple et j’ai conçu un appartement distinct pour pouvoir avoir une hospitalisation à domicile. Voilà une solution à l’Ephad il me semble.

Pourquoi ne parlez-vous pas des EHPAD qui appliquent les méthodes Montessori pour personnes âgées ? J’ai découvert ceci pour ma mère et ce fut de bons moments pour elle.

Même si ce n’est pas exactement le sujet, c’est juste pour vous signaler que ma mère est dans un Ehpad de village formidable, où elle est très choyée, une maison où on ne mégote pas sur les biscottes, puisque le goûter m’est aussi offert. Un Ehpad où le personnel ne se plaint jamais, malgré le nombre croissant de personnes atteintes de pathologies type Alzheimer. Il faut le signaler et remercier toutes ces femmes (la majorité) qui se dévouent sans compter, et donnent beaucoup d’amour aux résidents, et à leur famille.

Je pense que le problème c’est les contrôles par l’administration. Il faudrait que ce modèle public ou privé soit audité par un organisme indépendant. L’ARS n’a pas les moyens ou ne peut rien faire. Prenons exemple sur les grandes entreprises qui réalisent en permanence des audits qualités sur place et non sur présentation uniquement des documents !!

J’ai séjourné à l’EHPAD de C. J’y étais en tant que « alcoolique » et j’ai découvert que le groupe qui gérait, élargissait sa clientèle aux toxicos et alcoolos dans des conditions scandaleuses. Peut-on parler de ce sujet ???

Mon témoignage : j’ai assuré le quotidien à mon domicile de ma très précieuse maman pendant 10 années, entre ses 82 et ses plus de 92 années ! J’ai malheureusement été obligée de la placer en mode urgence dans le premier Ehpad du département avec de la « disponibilité » car à l’automne 2019, j’ai fait un burn out des aidants ! L’Ehpad est une petite structure (50 lits de dépendance classique et une unité Alzeihmer de 10 lits) rurale gérée par le CCAS de la ville et dotée d’une cuisine « maison ». Cette dernière caractéristique me réjouissait car j’y ai vu le gage de qualité nutritionnelle avec du « goût » et pourquoi pas, l’espoir de voir associer à la préparation des repas les mains, hélas désœuvrées de tous ces résidents en déshérence perpétuelle ! J’ai dû faire un signalement courant septembre auprès de la Tutelle de la Maison de Retraite pour Négligence et Mise en danger de la vie d’autrui à la suite de plusieurs manquements répétés. J’ai longtemps dirigé une structure en charge de l’Amélioration des Conditions de Travail avec compétence régionale en Bretagne, Mon équipe et moi-même intervenions dans des entreprises de tous secteurs, y compris dans le Médico-Social et le Sanitaire et Social, qu’il soit public ou privé ! J’ai dès lors posé un œil exercé sur les dysfonctionnements observés dans l’organisation et le management. J’ai alerté la direction à plusieurs reprises en l’invitant à mettre en œuvre les préconisations proposées. J’ai présenté ma candidature au Conseil de Vie Sociale de l’Ehpad et cette dernière proposition n’a jamais été instruite au motif que la Direction n’en disposait pas trace ! Public ou Privé, l’ensemble des organismes partagent des traits communs à commencer par la problématique de qualification du personnel, celle de la compétence en management des responsables de ces structures, une dynamique de projet vivifiante et interpellante pour l’ensemble des résidents et l’envie de transformer ces « derniers lieux de vie » en espaces désirables ! Il faudrait peu de choses à commencer par le souci de la projection de chaque professionnel dans la problématique existentielle du Grand Age ! Et surtout, il faudrait aider au décloisonnement de ces structures repliées sur elles-mêmes et qui, comme dans la chanson de J. Brel, font comme la pendule qui NOUS ATTEND.

Je suis surpris à propos de l’affaire Orpéa de ne pas entendre (sauf erreur de ma part, bien sûr) la question de l’évaluation externe de cette structure. L’évaluation externe (1) est une procédure obligatoire pour tous les établissements médico-sociaux (Loi du 2 janvier 2002) recevant de l’argent public sous la forme d’une tarification à la journée. Elle vise à évaluer le processus d’amélioration continue de la qualité des prestations fournies. Les organismes financeurs s’appuient sur ces évaluations pour prolonger l’autorisation d’exercer.
Pour réaliser leur évaluation, les structures doivent s’adresser à un évaluateur indépendant, habilité par la HAS (anciennement l’ANESM). Celui-ci rédige, après sa visite sur place et un échange avec les équipes, un rapport d’évaluation qui sera remis aux organismes financeurs.
Or dans la presse orale ou écrite il n’est question que d’évaluation des structures financières.
Pour ma part, je précise que je suis dirigeant d’une structure d’évaluation externe dans le sud de la France. Je parle depuis cette place et cette expérience.

Je suis triste de voir que les seniors doivent abandonner leur animal de compagnie chéri pour rentrer en Ehpad, c’est parfois un drame pour eux. Les seniors pourraient-ils avoir un petit bout de jardin, collectif en Ehpad ?