Serait-il possible de mieux relayer le sentiment de l’usager ? Et d’interroger les syndicalistes sur leur mauvaise foi ? J’ai entendu ce matin un représentant de la CGT s’énerver que le gouvernement « interfère » dans un problème entre salariés et entreprise ; il a conclu son intervention en exigeant du gouvernement qu’il « prenne ses responsabilités ». Je cherche la logique. Ce type de discours dessert les salariés que ce syndicat prétend défendre, cachant mal que son mouvement est mu par la hargne (hargne d’un patron, des patrons, du gouvernement) . Cet appel à manifester se nourrit de la souffrance individuelle des salariés en général en temps de crise. C’est désespérant politiquement et socialement. L’amalgame fait entre privé et public me paraît tout aussi délétère. Doit-on exiger de l’Etat la même chose que d’une entreprise à forts profits ? L’Etat s’est endetté, cela lui a été reproché et aujourd’hui on lui demande de donner encore et encore. Là aussi je cherche la logique. Je précise que je suis un de ces nombreux fonctionnaires sous-payés (donc je ne parle pas dans mon intérêt), que je suis moi aussi profondément gênée par les injustices sociales mais pour autant je ne souhaite pas que la colère se substitue à une approche raisonnable et de bonne volonté.
La salariée que je suis voudrais être défendue avec cohérence et honnêteté. Et sûrement pas en mettant sur la paille ceux qui font des efforts, ceux qui, aujourd’hui, payent le litre de carburant à un prix exorbitant ou se voient contraints au télétravail ou, pire, à renoncer au travail faute de transport. Pas de carburant, pas de transport public, franchement, je n’ai pas l’impression que les syndicats respectent les travailleurs et se battent pour eux.
Auditrice de France Inter et FranceInfo, j’ai souvent l’impression qu’on laisse les syndicalistes dérouler leur pseudo-argumentaire sans souligner les injustices qu’eux-mêmes instaurent en ce moment pour tous les gens qui continuent d’essayer de travailler, et le payent au sens propre comme au sens figuré. Ces syndicalistes ont-ils mesuré le niveau d’angoisse, la fatigue, l’usure dus à ces journées de galère qu’ils disent vouloir reconduire – combien de temps tiendrons-nous avant de faire des burn-out ?

Messieurs et mesdames les grévistes, On sait qu’une grève est faite pour gêner le monde ; soit. Mais, lorsqu’elle dure, cela pose non seulement le problème des libertés des usagers, mais un problème financier et un problème humain.
Le coût financier : les grévistes pensent-ils que les salariés et patrons de PME, les libéraux (aide-soignants à domicile, infirmières, chauffeurs de taxi etc) et bien d’autres sont obligés soit de payer plus de 2 euros le litre de carburant lorsqu’ils en trouvent, soit de renoncer à leur activité professionnelle ? Pénaliser les autres travailleurs sur le long terme, les mettre en difficulté financière deux ans après la covid, me paraît irresponsable et égoïste. Vous invoquez le droit à la grève. Quid de notre droit au travail ?
Le coût humain : un exemple parmi d’autres : une de mes proches, très âgée, vit à son domicile, je vais l’aider, elle habite à 2h de chez moi ; 2h qui se transforment en 3h au vu des embouteillages ; 3h de route qui me coûtent un bras (lorsque je trouve du carburant, à des prix délirants) et alors que je ne vois pas se profiler d’augmentation de mon revenu, ni de 4% ni de 7% ni de 10%. Dois-je cesser d’aller la voir ? Dois-je lui dire que, faute de carburant, je la laisse se débrouiller seule ? Vous nous avez beaucoup parlé de l’inhumanité des confinements pour les personnes âgées et seules, et voilà que vous créez la même situation. Alors, messieurs et mesdames les grévistes, maintenant que vous vous êtes bien fait entendre, ne pouvez-vous penser aussi un peu aux autres ? Souhaitez-vous vraiment mettre sur la paille quantité de personnes qui, avec la crise du pouvoir d’achat, rament autant que vous, sinon davantage ? Vous n’êtes pas seuls au monde, vous n’êtes pas les seuls à souffrir, vous n’êtes pas les seuls à ressentir du malaise face aux revenus de nos patrons ou dirigeants (ou de nos jeunes footballers, d’ailleurs). Mais eux, en fait, vous ne les pénalisez pas, alors que vous nous pénalisez, nous travailleurs laborieux qui tentons laborieusement de nous en sortir. C’est une façon bien curieuse de défendre les travailleurs que d’arrêter et pénaliser un pays pour quelques dizaines de travailleurs. Un syndicat ne se doit-il pas de défendre les droits de TOUS les travailleurs ?
Par ailleurs, en prenant deux entreprises pour cibles, vous permettez à bien d’autres de s’enrichir de cette façon peu morale que vous dites combattre : celles qui se permettent de vendre le carburant à un prix astronomique parce que les enseignes plus abordables ne fonctionnent plus grâce à vous se font des choux gras. Je cherche en vain la logique de votre démarche. Est-ce cela votre sens de la justice sociale et de la liberté que vous aimez à clamer ? Vous vous battez pour vous seuls. Dans le mépris de tous les autres. Si vous voulez lancer une chasse aux sorcières contre les plus riches que vous, s v p trouvez un moyen qui n’essore pas les moins aisés que vous. Une invisible à l’attention des grévistes.

Depuis près de trois semaines, un mouvement de grève a été lancé dans les raffineries et les dépôts de carburant de la société Total. Cette grève a des conséquences très importantes sur la vie de nombreux Français. Or, à ce jour, aucun détail n’a été donné par le principal syndicat ayant appelé à la grève (la CGT) sur le nombre de grévistes et sur la proportion que cela représente par rapport au nombre de salariés travaillant sur ces sites. Ne pensez-vous pas qu’il serait important que les journalistes de Radio France se penchent sur ce sujet de la même façon qu’ils se sont penchés sur les chiffres de disponibilité des carburants dans les stations-service fournis par le gouvernement ?

Je souhaite vous faire part de mon mécontentement quant au traitement de l’information portant sur le manque de carburant. Tout au long de ces deux semaines de conflits des employés des raffineries, les informations diffusées par votre antenne étaient non vérifiées. Vos journalistes ne faisaient cas que de Paris comme toujours, indiquant des blocages à plus de 40% alors que le reste de la France n’était qu’à moins de 30% !! En ce qui nous concerne, en Haute Savoie il n’y a ni 95 ni 98 et les frontaliers sont obligés d’aller se ravitailler en …Suisse !! Qui en parle ? Qui parle du prix suisse ? Des tensions avec nos voisins qui voient défiler les Français ? Quand vous annoncez de tels chiffres vous ne vérifiez pas qu’en fait il n’y a que du diesel !  Quand donc allez-vous faire sortir vos journalistes de la capitale pour aller voir ce qu’il se passe ailleurs ? A cause de cette désinformation, j’écoute tous les matins France Inter et au début du conflit je me suis sentie rassurée, je suis tombée en panne…me rendant compte trop tard que TOUTES les stations étaient vides ! Bon sang sortez de votre trou ! Vous ne représentez qu’une part INFIME de la France ! 

Essayez juste de réaliser l’effet que fait l’annonce dans les journaux d’information qu’il n’y a que seulement 40 % de stations-services en pénurie, sur les usagers de la deuxième ville de France qui ne trouvent plus une seule goutte d’essence : Marseille… s’il vous plaît, faites votre travail de journaliste et non le perroquet des annonces du gouvernement.

J’écoute chaque jour votre radio raconter les statistiques ridicules selon lesquelles seulement 10%, puis 15%, maintenant 30% des stations-service sont en panne de carburant. Cette statistique est absurde. Je suis en Rhône Alpes Auvergne et plus de 90% des stations sont totalement vides. Faites un peu de journalisme indépendant et ignorez les chiffres que donne le gouvernement.

J’entends un « spécialiste  » réactionnaire se plaignant que quelques dizaines d’ouvriers aient un tel impact sur la distribution de carburants…
Ne sont-ils pas quelques dizaines d’experts? » qui mènent le pseudo troupeau dit de l’opinion publique » ?
Quant à déclarer l’état de guerre, rappelons que cette guerre est menée de longue date par les anglo-américains, pour empêcher toute forme d’entente russo allemande, en laissant pourrir la situation ukrainienne depuis une dizaine d’année…
Cette guerre n’est pas celle des européens, mais celle de leurs élites inféodées. Ses résultats sont catastrophiques pour les populations européennes.

Concernant la grève chez Total, je propose que les grévistes acceptent l’augmentation de 7 % et qu’ils demandent à Total de baisser les prix du carburant de 3 % : tout le monde en profiterait !