Le gouvernement a annoncé, ce lundi 22 mai, une série de mesures visant à lutter contre les violences conjugales, suite à la remise d’un rapport parlementaire sur les violences intrafamiliales. Le nombre de victimes, en grande majorité des femmes, ne cesse d’augmenter. Le Téléphone Sonne de ce 22 mai était consacré à ce rapport. Réactions d’auditeurs :
Une amie éduquée, avocate en droit international, battue et menacée de mort par son conjoint, a porté plainte contre son mari, qui a été condamné. Seulement, par la suite, et ce pendant des années, elle a été l’objet d’une surveillance extrême des services sociaux du seul fait de son statut de victime, et est restée dans la crainte permanente de se voir enlever ses enfants. Cette suspicion à l’égard d’une victime est très lourde à vivre, et il n’était pas question de se plaindre de ce fonctionnement qui découle des mesures instituées par Mme Schiappa,de peur de subir des conséquences, à savoir le placement des enfants, mesure qui semble assez courante, pour des raisons peu claires. Cette amie connaît le système judiciaire et s’est pourtant sentie impuissante à dénoncer ce fonctionnement…
Je fais suite à un message d’une femme battue qui propose l’éloignement automatique du conjoint pour ne pas traumatiser les enfants. Enfant de femme battue, nous sommes partis de la maison familiale. Alors, oui, c’est un chamboulement, mais le fait le plus marquant est la fin de la peur. Et je me dis que le fait de rester dans la maison familiale peut favoriser la peur.
Pour avoir vécu des violences je pense qu’il y a souvent une emprise. Dès que la femme pressent le côté malsain de la relation elle devrait pouvoir accéder à une aide psychologique pour faire des choix et adapter son comportement au plus tôt. D’autre part renforcer l’éducation des filles et des garçons sur l’égalité des sexes et le respect. Il existe de très beaux exemples sur des méthodes éducatives dans certains pays notamment scandinaves.
Votre thème sur les violences intrafamiliales est très intéressant, merci de l’aborder. Cependant, parmi les violences intrafamiliales, il existe un impensé structurel, un tabou : l’inceste commis par des mineurs (environs 2 millions de victimes en France selon une enquête sortie dans la revue La Déferlante ce mois-ci).
J’écoute votre émission avec beaucoup d’attention, étant CPIP (Conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation). Dans le cadre de mon métier, je suis de plus en plus confrontée à la prise en charge d’auteurs de violences conjugales. Le travail des faits et l’insertion de ces personnes est difficile, dans l’état actuel des choses car :
-nous manquons de moyens en termes de partenaires (CHRS dédiés aux AVC par exemple) ou encore
-le nombre de mesures judiciaires que nous avons à charge est bien supérieur aux recommandations européennes (entre 30 et 60) pour mener un travail de qualité. En effet, nous accompagnons environ une centaine de personnes / cpip, ce qui est bien trop pour recevoir régulièrement les auteurs de violences conjugales et lutter contre leur recidive. Si jamais ce commentaire peut être utile à l’émission et aux décisionnaires…
Très bien l’émission mais vous semblez ignorer que ça se passe souvent dans l’autre sens, j’ai récemment été hospitalisé à cause ma compagne, j’avais un peu honte d’en parler puis quand je me suis mis à le faire je me suis rendu compte que ce genre de violence est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense mais les hommes sont souvent justement honte d’en parler.