Jeudi 2 mai, le Grand entretien de France Inter était consacré à la mobilisation propalestinienne dans les universités avec Hugo Micheron Enseignant-chercheur en sciences politiques rattaché au CERI, maître de conférence à Sciences Po, spécialiste du Moyen-Orient, Anne Muxel Sociologue et politologue, directrice de recherche au Cevipof, spécialiste du rapport des jeunes à la politique et Roger Cohen Chef du bureau du New York Times à Paris.
Absence d’étudiants lors du débat
Avis d’auditeurs
Je suis une ancienne étudiante de Sciences Po. J’y étais la semaine dernière pour assister à une conférence. La « mobilisation » étudiante est beaucoup moins importante que ce que les médias laissent paraître. Beaucoup de slogans, pas de débats de fond, des étudiants masqués qui donnent l’impression de ne pas assumer leurs convictions et d’imiter leurs compères américains. Les politiques français qui se sont emparés du sujet amplifient la mobilisation.
Je suis très choqué d’entendre que la manifestation des élèves avec les mains rouges est forcément un acte antisémite car une photo de 2000 a montré la même image. Les mains ensanglantées peuvent être vues partout. C’est un symbole trop répandu pour le récupérer en tant qu’acte antisémite. Et c’est très grave que France Inter laisse des gens parler de cet acte sans mettre de bémol…
Act Up – Paris a largement utilisé la symbolique de la main rouge en son temps et dans un autre contexte (celui de la lutte contre le sida). Dire que cette main rouge est antisémite, c’est ne pas connaître beaucoup l’histoire des mobilisations en France.
Par ailleurs, je trouve votre plateau peu divers du point de vue des opinions exprimées.
Je suis surpris que l’analyse des manifestations n’est effectuée que selon le prisme de l’antisémitisme éventuel. Cela existe, c’est certain mais il y a aussi des personnes et des étudiants qui réagissent à la politique du gouvernement israélien qui est délibérément en train de massacrer le peuple palestinien.
On disserte sur un éventuel antisémitisme, mais ce sont les Palestiniens qui meurent par dizaines de milliers.
Bravo pour cette émission qui établit sans faille la preuve qu’il est devenu impossible en France de parler d’un sujet aussi brûlant que Gaza et la Palestine sans se faire traiter de woke, d’islamo-gauchiste et d’antisémite. Trois invités à charge contre le soulèvement actuel des universités, fussent-ils minoritaires, sans aucun contradicteur ! Continuez comme ça les amis…, vous faites gonfler les voiles de qui vous savez !
Je n’en reviens pas de cette émission : non les étudiants ne sont pas antisémites ! Oui, ils et elles remettent en cause la colonisation !!! Je n’en reviens pas de vos interlocuteurs tellement vieux croûtons qui n’écoutent pas cette jeunesse éveillée et conscientisée ! J’ai honte pour eux et elles et honte pour vous, j’ai 65 ans et j’admire cette jeunesse engagée et courageuse contre toutes les discriminations ! Réveillez-vous ! Indignez-vous !!
Comment pouvez-vous parler d’un manque d’historicisation de la part de ces mouvements étudiants (M. Cohen et M. Micheron) quand c’est vous qui manquez de voir le lien historique entre ce mouvement et tous les mouvements étudiants anti-guerre qui l’ont précédé (de mai 68 à …?) ? Si l’on veut parler d’historicisation, ne devrions-nous pas alors parler des 75 années d’occupation qui ont précédé le 7 octobre ? Pourquoi ne pas parler des centaines d’étudiants juifs qui font partie de ces mouvements et qui soutiennent le droit des Palestiniens à l’autodétermination ? Pourquoi renforcer les amalgames et les oppositions ? Et enfin, France Inter : pourquoi ne pas interroger des étudiants et des étudiantes ?
Merci pour cet excellent Grand Entretien ce matin, consacré aux mobilisations étudiantes en faveur de la paix à Gaza. Les échanges sont sereins, apaisés et approfondis.
Je vous fais part de mon étonnement après avoir écouté le Grand entretien de ce jour, 2 mai.
Comment peut-on « débattre » de la question des événements de Sciences Po quand les trois intervenants partagent le même point de vue sur un sujet nécessairement controversé ?
Pour exemple, cette question des « mains rouges ». Comment peut-on, sinon de mauvaise foi, en faire une référence nécessaire aux événements de Ramallah 2000 alors que la quasi-totalité des étudiants n’étaient pas nés et que ce symbole a été utilisé dans de très nombreuses situations de l’histoire, récente ou ancienne, sans parler des mains rouges des grottes de Gargas. La radio publique mérite mieux que cette caricature de débat.
On entend des commentaires similaires à ceux qui condamnaient les étudiants en 1968.
Une nouvelle fois, et alors que les étudiants dénoncent un génocide, les commentateurs parlent du doigt au lieu de regarder la Lune.
France Inter : il y en a marre ! Ainsi quand on proteste contre un génocide (en cours) on est « forcément » antisémite ? Pointer quelques extrêmes au lieu de dialoguer sur les problèmes bien réels… assez minable ce matin : amalgames, poncifs, idées reçues… et bien sûr aucun étudiant présent…
Absence d’étudiants lors du débat
Émission très intéressante ce matin sur la réaction de certains étudiants de Sciences Po face à la situation en Palestine mais comment se fait-il qu’il n’y ait pas d’étudiants contestataires de Sciences Po invités ? (Puisque ce matin on parle d’eux…)
Après l’écoute de votre matinale, je suis très surpris du traitement qui a été fait du mouvement des étudiants de Sciences Po. Je ne m’explique pas un choix d’invités si unanime et l’absence d’étudiants dans ce « débat ». Il en ressort un moment de radio extrêmement réactionnaire.
Est-il normal, dans le contexte d’un mouvement étudiant, de n’inviter, pour en discuter pendant la matinale, que 3 intervenants tous plus ou moins hostiles venus expliquer qu’il s’agit d’un mouvement antisémite manipulé par LFI. La moindre des objectivités ne serait-elle pas d’inviter au moins un représentant des étudiants pour écouter un autre point de vue et donner une image moins caricaturale ?
A défaut d’objectivité, un tout petit peu de ce pluralisme réclamé par les invités pour Science Po ferait du bien à France inter ! D’autant plus en période électorale …
Je suis particulièrement heurté par le traitement proposé lors de la matinale du 2 mai 2023 de France Inter. Beaucoup de choses sont très problématiques dans cette émission, et je ne doute pas qu’un grand nombre d’auditeurs réagiront de la même façon que moi. Je commencerai par l’évidence : l’absence de pluralité du plateau, où les trois intervenants défendent des positions similaires visant à assimiler le mouvement des étudiants pour le cessez-le-feu à Gaza à un extrémisme irréfléchi et violent (sinon barbare), sans qu’aucune voix étudiante ne soit en mesure d’y répondre. On ne peut qu’attendre mieux du service public en ces heures où l’esprit critique et la mission de journalisme incombant à votre antenne sont absolument indispensables. Je finirai par souligner le fait qu’aucun auditeur n’a été invité à l’antenne pour réagir à cette discussion unilatérale ou obtenir l’opportunité de la nuancer. Il m’a ainsi semblé particulièrement malvenu d’entendre vos invités se porter en garant du pluralisme dans ces conditions.
Je suis très déçu par la composition des invités ce matin au sujet de Science Po. Ils sont tous d’accord, ce n’est pas un débat. Ça ne sert donc à rien d’inviter plusieurs personnes. Les étudiants sincèrement choqués par ce qui se passe à Gaza ne sont pas représentés. Ils sont traités de racistes incultes et ne peuvent pas répondre. Je réclame pour eux un droit de réponse très rapidement.
L’entretien était déséquilibré, pas de contradicteur au discours visant à transformer toute critique de la politique israélienne en antisémitisme. Vous auriez dû inviter au moins un défenseur du mouvement de protestation. L’émission est de ce fait complètement ratée. Dommage.
Je regrette que des représentants ou un représentant des étudiants qui se mobilisent sur les campus français pour un cessez-le-feu à Gaza n’aient pas été invités. Par ailleurs le débat a manqué de hauteur se focalisant sur un symptôme et pas sur la cause qui est le blocage du processus de paix depuis 40 ans.
Je suis atterrée par la manière très partiale dont vous traitez le mouvement des étudiants à Sciences Po. Pourquoi aucun des étudiants engagés à Sciences Po contre le massacre des civils à Gaza n’est présent dans votre émission ? Ils sont adultes et assez intelligents pour s’exprimer ou une fois de plus servez-vous la soupe aux auditeurs et aux pouvoirs qui pensent que les jeunes sont inconsistants et n’ont pas à s’exprimer ? Vous font-ils peur ? Pourquoi faire intrinsèquement un lien direct avec les États-Unis alors que les jeunes de Sciences Po sont mobilisés sans avoir besoin de « ce modèle « . Vraiment la séquence radiophonique que je viens d’écouter m’a profondément choquée.
Je me permets de réagir à la suite de votre émission de ce matin. Je ne comprends pas comment France Inter peut avoir un discours aussi radical concernant le conflit au Moyen-Orient. Le journaliste et les trois invités, Hugo Micheron, Anne Muxel et Roger Cohen ont, d’une seule voix, traité les manifestants d’antisémites ! C’est une insulte envers ceux qui manifestent pour la paix et cela ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu. Il serait souhaitable dans de telles émissions d’inviter des personnes avec des avis différents… et moins extrémistes.